LE VIEUX : Non, je préfère le silence, dans le silence on entend les pensées et on voit le passé, le silence ne peut pas cacher... ce que cachent les paroles.
Acte II.
L'ÉTUDIANT : Et l'honneur et la fidélité, où sont-ils ? Dans les contes de fées et les pièces de théâtre pour enfants. Où y a-t-il une chose qui tienne ce qu'elle promet ? Uniquement dans mon imagination !
Acte III.
L'ÉTUDIANT : Nous sommes mari et femme...
LA JEUNE FILLE : Pas encore.
L'ÉTUDIANT : Que faut-il encore pour que nous le devenions ?
LA JEUNE FILLE : L'attente, les épreuves, la patience !
Acte III.
LE VIEUX : J'ai sauvé votre père de la misère. En retour, il m'a voué la terrible haine qu'engendre toujours une dette de reconnaissance. Et toute la famille, à sa suite, s'est mise à me calomnier.
L'ÉTUDIANT : Vous avez peut-être provoqué vous-même son ingratitude, en empoisonnant par des humiliations inutiles l'aide que vous lui apportiez.
LE VIEUX : Toute aide est humiliante, monsieur.
Acte I.
L'ÉTUDIANT : Dites-moi, pourquoi Bengtsson porte-t-il une médaille ?
LA JEUNE FILLE : À cause de ses grands mérites.
L'ÉTUDIANT : Il n'a pas de défauts ?
LA JEUNE FILLE : Si, de grands défauts, mais les défauts ne donnent pas droit à des médailles.
Acte III.
LA MOMIE : Mon Dieu, si seulement nous pouvions mourir ! Si seulement nous pouvions mourir !
LE VIEUX : Mais pourquoi vous fréquentez-vous, alors ?
LA MOMIE : Parce que nos crimes et nos secrets nous lient. Tant et tant de fois nous avons rompu, nous nous sommes séparés, mais toujours pour être à nouveau attirés les uns vers les autres.
Acte II.
L'ÉTUDIANT : Mon père est mort dans un asile de fous.
LA JEUNE FILLE : Il était malade ?
L'ÉTUDIANT : Non, pas malade, mais fou. Sa folie a éclaté un jour, dans les conditions que voici... Comme nous tous, il était entouré de relations que, pour plus de commodité, il appelait ses amis. Des canailles, bien entendu, comme la plupart des hommes. Mais il était bien obligé de voir du monde, puisqu'il ne supportait pas de rester tout seul. Bon. On n'a pas coutume de dire aux gens tout ce qu'on pense d'eux, et lui non plus ne le disait pas. Il savait, bien sûr, à quel point ils étaient faux, il connaissait à fond leur infamie... mais c'était un homme sage et bien élevé, donc toujours très poli. Cependant un soir, au cours d'une grande réception... fatigué par sa journée de travail, et aussi par l'effort qu'il devait faire, d'une part pour se taire, d'autre part pour débiter des sornettes aux invités... Bref, à table, il réclame le silence et, son verre à la main, il s'apprête à faire un discours... Alors les freins ont lâché, il met à nu toute l'assistance, il prend chacun à tour de rôle et lui lance au visage toute sa fausseté. Enfin, épuisé, il s'assied sur la table et les envoie tous au diable.
Acte III.
BENGTSSON : Quand une maison vieillit, elle moisit, et quand les gens restent trop longtemps ensemble à se faire souffrir, ils deviennent fous.
Acte II.
LE COLONEL : Pourquoi devrais-je le congédier ?
LE VIEUX : Toutes ces belles qualités, c'est vous et votre imagination qui les lui prêtez. Il n'est pas celui qu'il paraît être.
LE COLONEL : Existe-t-il au fond quelqu'un qui soit celui qu'il paraît être ?
Acte II.
LE VIEUX. Là, dans cette chambre, est ma fille, la mienne, cela aussi vous le savez... Elle avait perdu le goût de vivre, sans savoir pourquoi... Mais elle se flétrit dans cette atmosphère où l'on respire la faute, la tromperie et toutes sortes de faussetés... aussi ai-je cherché pour elle un ami dans le voisinage duquel elle pût sentir la lumière et la chaleur qui rayonnent d'une noble action...
Acte II