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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un nouveau livre de Liv Strömquist, c'est toujours un petit événement. Sauf que voilà la Suédoise a trouvé une recette et l'applique avec moins de fonds et de virulence que pour ses précédents ouvrages. Les destins de femmes évoqués me laissent un étrange gout de "Oui, et alors?" un peu amer pour une bande dessinée qui se veut engagée.
Je salue comme toujours sa voix dissonante dans une société parfois trop bien pensante. Je lui souhaite surtout de ne pas devenir une caricature d'elle-même et du féminisme.
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Après avoir beaucoup apprécié "L'origine du monde" de la même auteure, je me suis lancée dans la lecture de celui-ci. On retrouve la "patte" de Liv Stromquist avec un argument similaire. Pourtant, "I'm every woman" m'a semblé moins construit, moins organisé.

Le livre s'ouvre sur un défilé des pires petits amis de l'Histoire (parmi lesquels le peintre Edvard Munch, Mao Zedong, le cinéaste Ingmar Bergman, Phil Spector...). Jusque là, j'étais assez enthousiaste.

L'enchaînement m'a paru ensuite moins logique: on passe à la thématique des enfants, à la chanteuse Britney, puis aux animaux....avant d'arriver à l'histoire de Priscilla Presley. Quelques pages plus loin, il est question des Barbapapa, de Voltaire de Cleyre ou encore de Yoko Ono. Certes, j'ai appris beaucoup d'anecdotes, découvert des personnalités que je ne connaissais pas, mais j'avoue que je me suis un peu sentie perdue dans le déroulement. Si bien que je ne saurais pas réellement résumer ce livre.
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Si j'avais beaucoup aimé Les sentiments du prince Charles de Liv Strömquist, je suis cette fois plus mitigée. Par ailleurs, des ami·es avec qui j'en ai parlé sont assez d'accord pour dire que Les sentiments du prince Charles est sa BD la plus aboutie (je ne me prononce pas, n'en ayant lu que deux).
Dans I'm every woman, Liv Strömquist parle notamment des relation bien pourries de femmes avec des hommes célèbres. Elle s'appuie pour cela sur pas mal de biographies. Ainsi est-il question de Britney Spears, de « Madame Jackson Pollock » (de son vrai nom Lee Krasner, elle-même artiste), de Priscilla Presley, de Nadejda Allilouïeva-Staline, de Yoko Ono… Ce qui est intéressant ici, c'est de voir de comment ces femmes se sont retrouvées, d'une façon ou d'une autre, opprimées, muselées au sein de leur couple. Ainsi Lee Krasner devait s'occuper de Pollock qui était alcoolique ; elle a fait tout un travail de valorisation de l'oeuvre de son époux et, tandis que celui-ci peignait dans un gigantesque atelier, Krasner devait se contenter d'une petite chambre pour travailler son art (la peinture, comme Pollock). Priscilla rencontre Elvis Presley quand elle n'a que 14 ans – lui en a 24. Priscilla Presley doit suivre des cours dans une école catholique pour filles afin, semble-t-il, de devenir une parfaite épouse. Quand le couple commence à vivre ensemble, elle prend des médicaments pour suivre le rythme de vie imposé par Elvis (tenir jusqu'au bout de la nuit, être d'attaque pour aller en cours le matin) ; elle doit rester à Memphis tandis qu'Elvis est à Hollywood durant des mois et qu'il fréquente d'autres femmes ; etc. Pour ce qui est de Nadejda Allilouïeva-Staline, mariée à Staline, elle s'efforçait d'être la parfaite épouse communiste : pas de bijoux, des vêtements sobres, pas de maquillage, etc. Elle était apparemment assez jalouse mais Staline s'en moquait et ne manquait pas l'occasion de flirter avec de jeunes actrices (vêtues élégamment, apprêtées, bourgeoises – la bourgeoisie étant pourtant l'une des choses contre lesquelles Staline et son parti luttaient). Nadejda se suicide à l'âge de 31 ans (à noter que la deuxième épouse de Staline se suicidera elle aussi). Mais avant de parler de ces femmes, Liv Strömquist évoque les cinq « pires petits amis de l'Histoire » : Edvard Munch, Mao Zedong, Ingmar Bergman, Percy Shelley et Phil Spector. Mon but ici n'est pas de vous résumer la vie de toutes ces personnages, je vous laisse le loisir de découvrir tout cela. En revanche, cela met clairement en exergue la volonté de l'autrice de s'appuyer sur des vécues, mais aussi sur des réflexions, des sujets étudiés par diverses figures et qui ont un écho en elle. C'est le cas par exemple du couple (et, par extension, de la famille nucléaire) traité par Voltairine de Cleyre.
Voltairine de Cleyre était une anarchiste américaine qui luttait contre la société de consommation, contre la prison et contre le couple ; c'est ce dernier point qui intéresse ici Strömquist et c'est probablement ce que j'ai trouvé le plus intéressant dans I'm every woman, d'autant plus que ça m'a donné envie de découvrir de Cleyre par moi-même. Pour faire simple, la militante anarchiste souligne que le mariage permet l'esclavagisation des femmes : tenir la maison, procréer (on parle aussi là des viols conjugaux) et s'occuper des enfants, tenir le foyer… Certes, Voltairine de Cleyre est une femme de la fin du XIXe siècle, pourtant ce n'est pas si vieux. Là, je résume très grossièrement mais, comme je l'ai dit un peu plus haut, c'est très intéressant et, en plus, tout cela l'amène à repenser le couple autrement.
En parlant de couple et de famille nucléaire, parlons des enfants puisque Strömquist leur réserve tout un chapitre ! Définissons d'abord a famille nucléaire : un père, une mère, des enfants. Et c'est apparemment tout ce que n'aime pas l'autrice, et surtout les enfants. C'est là que son discours se retrouve peu fouillé (voire pas du tout). Commençons par le titre du chapitre : « Les enfants sont des ultra-conservateurs ». Passons aux exemples donnés par Liv Strömquist : les enfants ne veulent pas que leurs parents se séparent, même si maman est triste, même si papa tape maman ; les enfants ne veulent pas que les adultes s'embrassent, fument ou boivent ; les enfants veulent que leur mère soit à la maison quand ils en ont besoin (pour préparer le goûter, etc.) ; les enfants n'aiment que l'art figuratif alors que, oh là là, Picasso, quel génie ! (c'est l'exemple que donne Strömquist) ; les enfants adulent les classent supérieurs (ils veulent qu'on leur lise des histoires de princesses sauvées par des chevaliers, ils veulent être habillés en princesses pour les filles, probablement en preu chevalier pour les garçons). En dehors de la question de l'art dont je n'ai pas compris le rapport (et pour l'anecdote, malgré des études d'art, etc., je n'ai jamais aimé Picasso et son oeuvre), le reste n'est-il pas une question d'éducation ? (L'art aussi, cela dit, ça s'apprend.) Et s'il n'y avait que ce chapitre à être aussi bancale !
Liv Strömquist parle de Britney Spears. I'm every woman est sorti en 2018 donc nous n'en étions pas à toute cette médiatisation autour de la tutelle injuste et injustifiée subie par la chanteuse. Toutefois, dans la BD, on nous montre direct le burn-out de Britney Spears en indiquant qu'elle s'est rasée le crâne et qu'elle a agressé des journalistes avec un parapluie (sans contexte à tout cela). Ensuite, Strömquist nous explique que, si Britney Spears est tombée amoureuse de Kevin Federline, c'est parce qu'il était inaccessible : il était en couple et sa compagne attendait un deuxième enfant. Comme elle était jalouse, leur histoire s'est mal passée et vous connaissez la suite (séparation, garde d'enfants…). Peut-être, c'est possible que ça se soit déroulé ainsi, je connais mal cette histoire. Toujours est-il que, au contraire des autres femmes dont il est question dans la BD, j'ai eu l'impression que la vie de la chanteuse était traitée par-dessus la jambe : les propos sont réducteurs, simplistes. La seule chose intéressante et à retenir de ce chapitre, c'est une citation de Toni Morrison : « L'amour romantique est l'idée la plus destructrice de l'histoire de la pensée humaine ». Toujours est-il que je continue de m'interroger : pourquoi Britney Spears n'est-elle pas traitée comme les autres femmes de ce livre (car c'est bien l'impression que ça me donne) : avec empathie, en étant clairement de son côté ?

Pour conclure, I'm every woman propose des choses intéressantes, dommage que certaines idées ne soient pas approfondies et que d'autres soient totalement à côté de la plaque. Pour le coup, cette BD de Liv Strömquist m'a plutôt déçue. Si vous voulez découvrir son travail, encore une fois, je vous conseille Les sentiments du prince Charles.
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J'ai découvert Liv Strömquist l'année dernière, grâce à ma super amie Emilie, lorsqu'on avait organisé notre série d'articles féministes

J'ai mis un an avant de découvrir cette BD sociologique. Il s'agit d'une suite de rubriques, où Liv Strömquist démonte le patriarcat, planche après planche, sur un ton incisif et provocateur !

J'ai beaucoup aimé les thématiques abordées, j'ai pu en apprendre plus sur les destins de certaines femmes, découvrir les pires petits amis de l'histoire…

Par contre, je n'ai pas du tout accroché au style, malgré une ressemblance avec Pénélope Bagieu que j'adore. Et la typologie proposé n'est peut-être pas la meilleure pour ce type d'ouvrage, je suis passé à côté de certaines informations car je n'arrivais pas à appréhender le texte.

Une bonne BD dans l'ensemble, à découvrir et à approfondir !
Lien : https://mathildelitteraire.b..
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Une BD suédoise faite de courtes séquences qui vont du classement des pires petits amis de l'histoire, à la vie de femmes célèbres et people comme Britney Spears. Les grandes institutions de notre société sont tournées en dérision, car présentées comme violentes ou aliénantes pour les femmes : mariage, famille... le ton est critique, acerbe, parfois très drôle. C'est parfois aussi impertinent sans être pertinent. Une BD féministe qui se veut dérangeante, avec laquelle on peut ne pas toujours être d'accord...mais certaines illustrations psychédéliques valent le détour !
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Liv Strömquist s'est fait connaître avec "Les sentiments du prince Charles". Grâce à cela, elle s'est fait une place dans le monde de la littérature féministe. Alors pourquoi s'arrêter en si bon chemin? La Suédoise et ex-punk a décidé de prendre la parole et de mettre en image toutes ces histoires de sexisme. Par chance, les écrits féministes ne manquent pas ainsi que les témoignages des femmes d'artistes ou artistes sur leur passé tumultueux. Pour les rendre plus accessible à toutes et à tous. Comme c'est une artiste moderne, le graphisme passe au second plan. Les fans de la ligne claire risquent d'avoir une crise cardiaque. Mais rassurez-vous, il y a des cases marquées de noir. Pour le reste, c'est simple et brut, limite enfantin. Car le plus important, c'est le contenu. Les toilettes restent un lieu idéal pour laisser le livre car les récits restent courts, se lisent assez vite et permet à ceux qui s'arrêtent de se laisser tenter. Même si je doute que les hommes se laissent facilement appréhender par cette approche. C'est un biais comme un autre pour tenter de faire évoluer les mentalités et ouvrir des discussions. On entend souvent l'exemple qu'il faut comparer certains comportement avec la nature comme le couple fidèle, homme/femme. Pourquoi choisir les choses que quand cela l'arrange? Quand les gens polluent on dit rarement oui mais la vache pète du méthane alors pourquoi pas moi? D'autant plus que si l'on veut vraiment comparer, tout existe dans la nature, aussi bien les couples à 2 qu'à plusieurs, ceux à plusieurs partenaires, ceux qui changent de sexe... Il vaut mieux trouver des arguments plus réalistes, bienveillants et loin de textes religieux écrits par des hommes pour des hommes.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Moins intéressant que les Sentiments du Prince Charles, I'm every woman traite des sujets de genre et de société avec un humour noir parfois très percutant.
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Un peu déçue par ce nouvel opus de l'autrice que j'avais découverte avec l'Origine du monde. Contrairement à ce dernier titre, j'ai en effet trouvé le propos un peu confus, pas organisé.

En clair, on a du mal à voir où veut en venir Liv Strömquist et la lecture reste un peu anecdotique.
Tandis que j'avais l'impression d'avoir découvert des choses sur la représentation du sexe féminin à travers l'histoire et les civilisations précédemment, j'ai ici eu l'impression de lire quelques pensées liées à des femmes malheureuses, maltraitées, sans en tirer d'autre constat que l'amertume. Sans parler du chapitre sur les enfants qui pour moi n'apportait pas grand chose.
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