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Critique de Northanger


Liv Strömquist est une jeune dessinatrice et animatrice radio suédoise, engagée politiquement dans les questions féministes.
A la question « Etes-vous amoureux ? » posée lors d'une interview peu après ses fiançailles avec Diana, le prince Charles a répondu : « Oui... Quel que soit le sens du mot amour... ». Partant de cette déclaration plutôt sobre et ambiguë, Liv Strömquist s'attache à brosser le portrait amer des amoureux célèbres de ces dernières décennies : Withney Houston et Bobby, Nancy et Ronald Reagan et bien sûr Charles et Diana. C'est aussi l'occasion de disséquer les relations homme/femme des séries américaines, comme Mon oncle Charlie, dont le héros se fait un devoir de dénigrer sa mère ou encore Sex and the City. Parfois, au contraire, l'auteur fait ressurgir de l'ombre une femme qui a fait preuve d'une abnégation totale pour un mari misogyne et écrasant quand il n'était pas volage, telle l'épouse d'Einstein ou celle de Picasso. Ou bien encore, elle évoque des situations de la vie quotidienne qui parlent à chacune de nous.
Contrairement à ce que pourrait laisser supposer le titre, il ne s'agit pas d'une bande dessinée humoristique mettant en scène les membres de la famille royale britannique. Une fois ce premier point admis, on se laisse facilement emporter par cette lecture fluide et agréable, les pages se tournent toutes seules. le dessin évoque Marjane Satrapi Persépolis, Broderies, Poulet aux prunes – par son trait noir, précis, souvent volontairement caricatural et sans fioritures. C'est un album qui fait la part belle aux représentations artistiques, comme la Pietà de Michel-Ange, le baiser de Klimt ou The Love Embrace of the Universe, the Earth de Frida Kahlo, toutes revisitées bien sûr sous l'angle du féminisme ! Ces oeuvres, représentées sur une page voire une double page, brisent le rythme et crée un certain dynamisme. A travers le prisme de l'ironie et du point de vue féminin, Liv Strömquist nous propose une petite histoire illustrée du sentiment amoureux très intéressant. L'ensemble est parfois un peu théorique - les séquences narratives sont régulièrement entrecoupées de vignettes récapitulatives faisant le point sur la thèse présentée, puisée dans des études sociologiques - mais convaincant, quand bien même le constat est fort pessimiste. Je ne suis pas une grande lectrice de bande dessinée (si ce n'est Tintin dans mon jeune âge!), mais j'apprécie celles qui, comme Les sentiments du Prince Charles, associent dérision et documentation sur un sujet d'actualité.
Je remercie à Babelio et les éditions Rackham pour cette découverte !
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