AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791032646533
380 pages
Sydney Laurent Editions (28/09/2021)
4.6/5   5 notes
Résumé :
Un bulldozer fou renverse un ouvrier sur un chantier. Les médias s’emballent et parlent déjà d’acte terroriste. Un journaliste à la vocation vacillante mène l’enquête aux confins d’une agglomération déclinante, celle de Grenoble, qu’il voit comme une nouvelle Babylone prête à recevoir son châtiment divin. En investiguant, il rencontre de nombreux personnages déconcertants, des versions revisitées, devenues réalistes et souvent sournoises, de ceux croisés dans Le Pet... >Voir plus
Que lire après Le golem du sans-coeurVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En résumé : Roman social. le récit se déroule à Grenoble et ses environs, notre protagoniste est un journaliste en début de carrière encore à la recherche de notoriété. Il va mener l'enquête sur un accident de chantier impliquant un immense bulldozer dernier cris.

En détail :

L'intrigue est rapidement reléguée au second plan par des réflexions plus générales sur la marche de notre société. Chaque élément sur lequel se posent les yeux du protagoniste appelle à des digressions sur l'économie, la religion, le comportement humain. Les sujets sociétaux sont donc au coeur du thriller qui sert ici de structure porteuse. le narrateur trouve une caisse de résonnance dans son colocataire agoraphobe, Léo-Paul, mais aussi chez tous les personnages qu'il rencontrera dans le cadre de son projet de reportage.

Le personnage principal n'est pourtant pas un journaliste pédant, mais plutôt débutant, qui au détour d'une réflexion se rend parfois compte qu'il a raté le coche ou vu sa naïveté abusée par plus roublard que lui. C'est avec plaisir que le récit se réoriente vers l'intrigue et que l'enquête avance, les pistes se multipliant. le fait divers se révèle plus complexe que prévu, et même s'il s'agit plus d'un terreau pour bouturer les réflexions des personnages, l'intrigue et le suspens sont au rendez-vous.

Le narrateur suscite également l'intérêt, son enquête lui permet d'évoluer tant professionnellement que sur un plan personnel, amenant une touche d'émotion à ce récit très structuré.

La plume est extrêmement riche, que ce soit en vocabulaire ou en figures de style. L'écriture est très inventive et l'auteur semble avoir sculpté chaque phrase, au point qu'on en permet le fil de l'intrigue pour se laisser porter par la musicalité, le rythme de la syntaxe. Les amateurs se régaleront des références et de l'humour, parfois cynique, du texte.

Le plus : ceux qui connaissent la région de Grenoble reconnaitront la ville et ses alentours. le narrateur en parcours les rues et avenues de la ville, avec des commentaires éclairés sur les bâtiments et les lieux.

Dans le même genre : Ile, de Aldous Huxley.
Commenter  J’apprécie          20
Le Golem du Sans-coeur est un roman diablement atypique dans la production littéraire actuelle !
En cheminant à travers un fil conducteur d'actualité (un potentiel acte terroriste…), il aborde des sujets plutôt classiques (les relations filiales, l'amitié, l'amour…), pour nous amener doucement vers son objectif réel : l'exploration des tréfonds de l'âme humaine, et il parvient à faire surgir des débats que les auteurs contemporains ont un peu délaissés (le libre-arbitre, la prison, et, plus largement, les enfermements psychologiques et physiques).
Très bien écrit, percutant, contemplatif et poétique par moment, il prend son temps pour nous emmener jusqu'à ses questionnements, ses thèses, en nous gratifiant de quelques rebondissements et même d'un saisissant retournement final. Il s'agit assurément d'un roman engagé.
Je pensais le genre disparu, perdu dans les soubresauts du début du siècle dernier, mais ce Golem invente un nouveau naturalisme littéraire, qui ne sacrifie nullement le fantastique et l'exaltation cette fois, et en embarquant avec lui toute la terrifiante modernité contemporaine (les machines, l'intelligence artificielle, la guerre économique, les réseaux sociaux...).
Ce Golem est mon coup de coeur !
Commenter  J’apprécie          10
Quand j'ai vu les thèmes du roman je m'attendais à ce que le livre soit un thriller mais qui parle de sujet polémique en fond. Cependant c'est l'inverse. L'auteur parle de beaucoup de sujets polémiques et utilise en trame de fond une enquête. Ce qui malheureusement n'a pas fonctionné avec moi.

De plus je n'ai pas aimé le personnage principal il est trop négatif, pessimiste et assez prompt à juger.
J'ai plus accroché à Léo Paul, que je trouve assez drôle, il est très réactif dans ses débats, il apporte pas mal d'éléments basés sur des faits et il est pacifiste.

Ce que j'ai aimé aussi c'est les faits historiques. Par moment l'auteur nous apporte des éléments d'histoire liés à un lieu où à un personnage. Et en plus ce sont des anecdotes régionales. Ma curiosité a été piquée et j'ai vraiment apprécié.

Ensuite la plume de l'auteur. C'est une plume riche, extrêmement riche et elle est belle !
Commenter  J’apprécie          20
Enfin un roman qui renouvelle le genre!
Un récit qui dénonce et décortique l'enfermement, ou plutôt les enfermements: ceux de la société, ceux de notre famille, ceux de notre morale et ceux de notre esprit. Tout est savamment pesé dans une écriture précise et incisive, et la chute... Quelle chute!
A lire sans hésiter!
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Cette thèse de l’accident aurait pu s’imposer comme vérité historique, mais une vague scélérate répandit son écume à travers les médias. L’un des réseaux sociaux mordit, les autres répandirent le venin ; la gangrène métastasa ensuite les chaînes d’information. Une lame de fond, aussi foudroyante qu’une déferlante, noya toute raison. La rumeur, séduisante comme une dionée pour les mouches, enfla si rapidement que ma rédaction me dépêcha, le jour même, sur les lieux du drame et envoya un collègue auprès du procureur de la République de Grenoble, dont nous attendions la conférence de presse ou l’annonce de son dessaisissement.
Commenter  J’apprécie          10
Un choc psychologique me foudroya ; le déni et
l’oubli m’électrisèrent durablement. L’intensité de
l’émotion qui m’atteignit ce jour-là me frappa
comme deux balles de fusil, la première
transperça mon cœur pour n’en laisser qu’une
banquise meurtrie en pleine fonte des glaces, la
seconde blessa irrémédiablement mon cerveau.
Les plaies béantes ne cicatrisèrent jamais et
disséminèrent leur poison ; mon caractère
s’obscurcit, ma mémoire se troubla, ma sensation
de réalité également. J’explorai le chemin qui
transforme une douleur émotive en traumatisme
Commenter  J’apprécie          10
Je me souvenais de tout ; je me délestai de mon
ressentiment et lui pardonnai d’avoir été un père
rétrograde, philosophe de toutes les chimères, mu
de ses seules préoccupations archaïques. Il était né
trente bonnes années trop tard. Après avoir été le
héros de ma jeunesse, il s’était transformé en
évangéliste stalinien, mais je m’étais échappé des
orties de son orthodoxie, une curieuse rémanence
du triptyque pétainiste. J’avais résisté à ses prières
et m’étais exposé à ses foudres. Son impuissance
face à une situation qui lui avait échappé
poignarda son égocentrisme, et il m’avait récusé.
Certes, son rejet n’avait pas été frontal, parce que
dans nos familles bourgeoises, nous ne jouons pas
avec la violence matérielle qui nous terrorise parce
qu’elle est trop visible, trop vulgaire et qu’elle
apporte son flot de jugements extérieurs, mais
nous usons avec délectation de la violence
psychologique. Je m’étais ensuite appliqué à
suivre sa prescription, en l’assortissant de sa
réciproque.
Commenter  J’apprécie          00
Léo-Paul avait-il définitivement raison quand il affirmait que seuls les fervents croyants, bienheureux, peuvent s’autoriser à penser l’existence d’un libre arbitre, cette angélophanie que jamais l’homme seul, orphelin de Dieux, ni ne parviendra à prouver, ni n’en acceptera l’absence pourtant patente, à son grand dam ?
Commenter  J’apprécie          20
Mais le manichéisme est aussi le pire des guides. Nos actions concourent toutes à peindre le tableau de notre existence, et il n’y a pas plus dangereux que de ne vouloir utiliser que la peinture blanche. Les monochromes sont, dans l’art comme dans la vie, des offenses adressées à l’intelligence.
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : le petit princeVoir plus

Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Candide

Où se situe le château du baron au début de l'histoire ?

En Normandie
En Angleterre
Aux Pays-Bas
En Westphalie

12 questions
3444 lecteurs ont répondu
Thème : Candide de VoltaireCréer un quiz sur ce livre

{* *}