Niria

Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions L'âge de l'homme pour m'avoir offert ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique Jeunesse et Jeune adulte.
J'ai lu que c'était le premier roman de l'auteure et qu'elle l'avait commencé vraiment très jeune (12 ans). C'est vraiment très impressionnant parce qu'il est vraiment bien écrit mais d'un autre côté cela explique aussi pas mal de petites choses qui m'ont sauté aux yeux au cours de ma lecture.

En général, lorsque je lis un livre jeunesse, même bien écrit, je vois vite que ce n'est pas quelqu'un du même age que le ou les personnages qui l'a écrit. La patte de l'adulte se trahit toujours quelque part. Ce n'est pas forcement dérangeant d'ailleurs et aide même parfois le lecteur adulte à rentrer dans l'univers. Dans "Niria", je n'ai pas tout ressenti cela, c'est vraiment un univers ressenti par un ado, le personnage, même si assez mature pour son âge (14 ans), a vraiment des sentiments, une façon de voir les choses, d'une ado. Peut être est ce à cause de cela que j'ai eu du mal à rentrer vraiment dans l'histoire. A certains moment, j'ai même dut lire un peu la tête ailleurs car d'un coup, j'étais un peu perdue, je ne comprenait plus ce que j'étais en train de lire, comment on en était arrivée là. En revenant un peu en arrière et en relisant le ou les pages précédentes, je reprenais le fil de l'histoire mais cela m'a frappé car ce n'est pas dans mes habitudes de lectrice.

Peut-être est ce dut aussi au manque d'expérience de l'auteure mais j'aurai aimé aussi que le cadre et certaines relations entre les personnages soient un peu plus travaillés en profondeur. Je veux dire, le personnage parle un peu de l'école dans laquelle elle débarque, décrit quelques personnes qu'elle croise, décrit quelques lieux très rapidement, relate une ou deux anecdotes mais tout reste centré sur elle, ses amis proches, son histoire. Tout le reste est mis à distance, y compris les relations un peu plus concrètes qu'elle peut avoir avec un ou deux personnages. C'est dommage car on a là quelques personnages qui auraient mérité d'être un peu approfondis.

Une autre chose m'a surprise. J'étais à une centaine de pages tout au plus de la fin du livre (366 pages quand même en tout) quand je me suis demandé si cet ouvrage n'était pas un premier tome d'une série et si l'intrigue n'allait pas se dénouer dans un prochain livre. Parce qu'en fait, il n'y a vraiment d'action, tout se précipite qu'à partir du chapitre 20 ou 21 (26 chapitres en tout, sans compter l'épilogue). Et encore ici, tout est absolument centré sur le petit groupe d'ami et un protagoniste qui devient vite le fil rouge de l'histoire. Il se passe plein de trucs, on obtient quelques explications (là encore en surface, il manque beaucoup d'élément pour expliquer le tout) mais personnes d'autre dans l'école n'intervient. Quasi aucun adulte n'est présent ou n'interagit avec l'action ou le groupe, tout ce qui entoure l'héroïne et ses amis, est mis encore plus loin qu'en arrière plan, en fait quasiment tout est oblitéré. Quant à la fin, elle est bien peu trop rapide, un peu trop simple.

Du coup, même si la lecture est globalement agréable, même si le livre est relativement bien écrit, surtout pour une si jeune auteure, j'en ressort quand même avec une impression d'inachevé, d'un manque de quelque chose ou de trop d'invraisemblances.
J'ai un peu fureté sur le net mais je n'ai pas trouvé la mention d'une suite ou d'un autre livre sur le même univers donc je suppose que cela ne sera surement pas le cas et donc je reste sur l'idée d'un premier livre pas mal mais dont la très jeune auteure a besoin d' acquérir un peu de maturité, d'expérience. Elle fera surement de très bon ouvrages par la suite.

Il y a des livres qu'on referme le coeur serré d'émotion et de regret, et il y d'autres que l'on est soulagé de terminer, et dont on se demande sincèrement comment ils ont pu être édités. Autant le dire tout de suite, Niria appartient à la deuxième catégorie.

C'est vrai, sur le papier, Niria avait tout, ou du moins l'essentiel, pour séduire : une école magique, une jeune héroïne aux pouvoirs surnaturels, une atmosphère mystérieuse, un incipit intrigant.

Malheureusement, ce roman ressemble beaucoup trop à un mélange d'autres oeuvres à succès pour qu'on puisse le qualifier d'original : l'école de sorciers dans laquelle débarque un(e) adolescent(e) atypique, qui ignore tout de ce monde magique, ça ressemble furieusement au début d'Harry Potter. Quand en plus, l'héroïne en question est pourchassée par un grand méchant dont personne n'ose parler et qui a tué ses parents quand elle était bébé, ça commence à faire beaucoup de coïncidences. Et si on ajoute que l'héroïne est déchirée entre un vampire et un loup-garou qui se détestent cordialement, on voit que Johanna Struck n'est pas allée chercher bien loin son inspiration, et que Twilight lui a visiblement laissé un souvenir ému.

En plus, Niria est affreusement mal écrit, tant sur le fond que sur la forme. L'intrigue est incohérente et pleine de longueurs : l'action ne débute réellement que dans les trente dernières pages, sur un ouvrage qui en compte tout de même 360. Les scènes s'enchaînent mal, des personnages disparaissent de l'histoire ou apparaissent d'un seul coup, et la construction du roman est bancale : à quoi bon situer l'histoire dans une école magique si l'on ne prend même pas la peine d'évoquer le contenu des cours ou les différentes catégories d'élèves et de professeurs ?

Tout est survolé, les dialogues sont inconsistants (et n'ont souvent aucun sens) et sans intérêt, les personnages sont d'une platitude navrante, et même l'héroïne est tout sauf attachante. On dirait l'ouvrage d'un enfant, sans aucune maturité, profondeur ni rigueur.

Quant à la forme, elle est proprement inadmissible et montre la désinvolture révoltante de l'éditeur : le roman est bourré de coquilles (une toutes les 5 pages environ), de fautes d'orthographe, de maladresses, de mots manquants, de noms de personnages qui changent d'un paragraphe à l'autre (à croire que l'auteur elle-même ne sait pas comment ils s'appellent), d'erreurs grossières de syntaxe. Et cela commence dès la 4e de couverture, avec un très beau "à mille lieux de ce que Niri a connu jusqu'alors" ! Quel mépris pour les lecteurs, qui vont débourser 20 euros pour un livre aussi mal rédigé ! Quelques exemples en vrac : "tes parents à toit", "dans la poche de ses jeans", "il avait été très claire", "on est ami", "le calme resta à la table", "elle glissa derrière son oreille une rebelle", "l'eau qu'elle avait pris", "ça OK ?", "être à ce point effrayé que ça allait coûter sa vie à elle", "les semaines qu'elle avait passé", "c'était effectivement le cas durant, mais il...", "elle en eut la chair de et se dirigea", "ils te sortirait d'ici", "c'est quoi pour un temple ?", "elle de parler de ses parents, était-ce..." [sic]. Mais enfin, de qui se moque-t-on ? Même un singe tapant au hasard sur un clavier aurait fait moins de fautes et aurait écrit un ouvrage plus compréhensible.

Bref, Niria est une véritable escroquerie, à tel point que certains se sont demandé si c'était le premier tome d'une trilogie (tant l'intrigue est inexistante), ou si c'était une fanfiction laborieuse postée sur Internet qui aurait été éditée par erreur. Voilà donc un livre qui fait tout simplement honte à son auteur et à son éditeur, et qui n'aurait jamais dû arriver dans les rayonnages des librairies.

Ouvrage reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Merci à Babelio et aux éditions L'Âge d'homme.

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Lien : http://ars-legendi.over-blog..

En premier lieu, de vifs remerciements à MasseCritique qui me fait le plaisir de me faire parvenir ce livre.
Un roman qui répond à tous les critères du genre, une adolescente, attachante, qui doit faire face à une situation qui remet en cause tout ce qu'elle tenait comme vrai (ou faux), l'amitié, le doute, les premiers amours, un univers fantastique, des pouvoirs qui ne le sont pas moins, et... le danger bien sûr, l'ennemi et la destinée de Niria, notre adolescente un peu paumée.
Si ce roman ne transcende pas le genre, la lecture en est plaisante, mais l'originalité de ce livre est dans les trente dernière pages, mais chut...! Je n'en dirai pas plus.
La narration est rapide, enlevée, comme souvent dans le roman jeunesse qui ne souffre pas l'ennui de ses jeunes lecteurs. Peut-être parfois un peu heurtée, certaines scènes se succèdent de manière un peu brusque, il n'est pas évident qu'un jeune lecteur parvienne à saisir certains sauts qui tiennent davantage, je crois, de l'ordre de la maladresse que d'un style narratif.
Par ailleurs, le changement de point de vue selon les personnages au cours de la narration n'est pas systématique mais dosé avec doigté pour donner du rythme au déroulé des événements et crée l'attente qui pousse à poursuivre la lecture.
En filigrane, l'univers peuplé de créatures fantastiques et légendaires est sympathique mais n'est pas suffisamment intriqué dans l'intrigue. On l'oublierait parfois, au point que le fantastique ressurgisse parfois uniquement pour justifier certaines articulations dans l'histoire.
En revanche, je mettrai un point franchement négatif sur les coquilles trop présentes : erreur de syntaxe, d'orthographe, inversion de personnages, etc.

Pour conclure, c'est assez bien fait, récréatif, mais pas incontournable.