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EAN : 9782277123699
247 pages
J'ai lu (30/11/-1)
  Existe en édition audio
3.94/5   700 notes
Résumé :
Lorsqu'il est renvoyé de l'école à l'âge de huit ans, cela fait déjà plusieurs années que Horty mange des fourmis en cachette.
Fuyant alors la demeure de ses parents adoptifs qui le martyrisent, le gamin trouve refuge au sein d'un cirque ambulant où il devient le partenaire de deux jeunes naines, Zena et Bunny.
Mais les personnages les plus extraordinaires du cirque restent son féroce directeur, surnommé le cannibale, et son étrange collection de cris... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (77) Voir plus Ajouter une critique
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Découverte enchantée :
Après  Des fleurs pour Algernon, beaucoup d'entre vous m'ont conseillé un autre livre de SF, et Anna, @annaCan m'a aiguillée vers : Cristal qui songe.
Alors, alors !
de quoi parle Théodore Sturgeon, en 1950, dans son livre ?
Loin de moi l'idée qu'écrire en 1950 est daté, parce que, précisément, non, nous ne pouvons pas rêver plus actuel.

L'histoire ? Un enfant martyr, dont la seule richesse réside en un diable en boite surgissant sur son ressort. Horty y tient, à ce diable, mais personne ne rit (comme Bergson dans le rire, pensant que la répétition de sa sortie subite est une des caractéristiques du rire). Il y tient tant qu'il en meurt presque lorsque son père adoptif jette le jouet à la poubelle et, pauvre type, piétine ensuite le diable et coince trois doigts d'Horty dans une porte.
Piétiner un diable !
le mal en personne.
Horty se sauve, et est recueilli par des petits comme lui, en réalité des nains travaillant dans un cirque. L'une, Zena, qui le cache et le protège, lorsqu'elle voit qu'il possède un double sens, une intuition peu commune, lui invente un passé et la transforme en sa jumelle, devant leur chef, Ganneval le Cannibale, haïssant le genre humain, misanthrope absolu et cependant avec un fond de douceur.
Ce monstre social aperçoit deux arbres absolument semblables, qui semblent doués d'une volonté de rester semblables, y compris lorsqu'une des branches de l'un est coupée, la blessure apparait sur l'autre : « Il s'aperçut alors que des enduits superficiels, comme de la peinture, ou des apports extérieurs, comme un morceau de bois cloué dans l'écorce des arbres, ne se modifiaient aucunement. Mais tout ce qui affectait les tissus mêmes de l'arbre, comme une entaille, une écorchure, une lacération, un trou de vrille, se trouvait reporté magiquement de l'arbre A à l'arbre B.
L'arbre A était l'original. L'arbre B une espèce de... de copie... » 
Ganneval, après recherches et/ou glissement progressif vers la folie, découvre sous l'arbre B un cristal et établit un contact psychique avec lui.
Voilà : le cristal est un être vivant (nous connaissons le pouvoir des pierres, chacun ayant sa pierre de prédilection et de protection).
Pourtant, ce que fait Gannelan, c'est de projeter sa haine sur la pierre, par désir de pouvoir, par peur de ne pas comprendre, par envie de faire souffrir. Parce qu'il reconnait le pouvoir des pierres.
La pierre crie.
de ce rapport sadique, la conclusion ressort : les pierres rêvent. (Le titre en anglais : « The Dreaming Jewels » est bien entendu plus parlant, puisqu'il s'agit de la force de certaines pierres qui rêvent et copient les êtres existant.)
« Leurs rêves ne sont pas des pensées, des ombres, des images, des sons, comme les nôtres. Ils sont faits de chair, de sève, de bois, d'os, de sang. Et il arrive même que leurs rêves restent inachevés ».
Les pierres vivent sur la terre depuis des millions d'années, elles s'expriment entre elles, elles pensent, elles pensent sans rien vouloir.

Ai-je aimé ce rapport pervers du Cannibale avec des pierres innocentes ? Il suscite certes du dégoût, mais il révèle plus qu'il ne détruit. Et rompt avec les idées reçues de la vérité immuable, alors que la nouveauté de la pensée, penser pour la première fois est beaucoup plus riche (comme, par exemple, découvrir la SF grâce aux conseils amicaux d'Anna).
J'ai aimé encore plus lorsque l'auteur cite Descartes «  je pense donc je suis ». Descartes, sans doute le philosophe le plus méconnu qui soit, qui se décrit lui-même « marchant seul et dans les ténèbres », faisant table-rase de toutes les connaissances admises, doutant de tout… sauf de sa propre pensée. Et qui analyse, et fait connaitre à sa fille Francine les automates, (les diables en boite ?) et leur rapport avec les êtres humains.
Voilà, j'ai adoré, car je crois que, même si le pouvoir des cristaux aide, la force de la pensée, la concentration de toute l'énergie mentale peut vraiment beaucoup pour l'humanité.
J'ai adoré la manière de nous faire entrer dans la psychologie de chacun des personnages, l'histoire peut-être pas si folle, car les pierres créent mais parfois de façon imparfaite, d'où les nains- lorsque leurs rêves n'aboutissent pas- enfin le concept de transmission de pensée.
J'ai admiré cette hypothèse des cristaux créateurs, exposée parfois à la manière d'un thriller, tout suggéré, rien dévoilé, dont je ne peux, pauvre humaine normale, que donner un tout petit aperçu.

Coup de coeur, ravissement de la pensée.

Une dernière question : dans ta généalogie, Anna, vu la prescience de tes conseils, es-tu sûre qu'un joli cristal ne serait pas intervenu ?

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Lorsque j'ai vu ce livre à la librairie, mes yeux s’émerveillent et je suis ravie d’un tel trésor. Quand on en trouve un, il ne faut pas le laisser partir. C’est donc avec ce livre «Cristal qui songe», que mon esprit s’envole. Je rentre donc pour la première fois dans l’univers de Théodore Sturgeon. J’en entends parler par «Masa» et je suis enchantée encore une fois, de connaître un nouvel auteur.

Je découvre que Théodore Sturgeon est un écrivain américain. Ce livre est paru en 1950 dans la revue américaine Fantastic Adventures. Il comprend 248 pages. Je me suis aperçue que la page couverture varie d’un livre à l’autre. Je trouve qu’elle est colorée et elle capte le regard. C’est un auteur qui est classé dans la «science-fiction» mais on peut aussi bien le mettre dans la catégorie de «l’étrange». Il y a eu par la suite le livre «Les plus qu’humains», édité par la même maison d’édition, J’ai Lu.

Dès le départ, ce qu’il faut savoir, l’auteur aborde comme sujet les gens qui sont différents et il parle des conséquences. C’est sa thématique et il faut que le lecteur le reconnaisse. Il y a une richesse dans ce livre et on sent qu’il y est entouré de mystère et de poésie. Je retiens juste quelques noms que je saisis au vol : «Cannibale», «Bunny» et «Zena»… Je ne sais pas qui ils sont mais je suis intriguée.

On fait tout de suite connaissance avec Horty. C’est un jeune garçon. Il est notre héros. On ressent vivement sa solitude et on voit qu’il n’est pas à l’aise avec sa famille adoptive. L’histoire commence quand Horty va à l’école et que les enfants le voient manger des fourmis. C’est le drame. L’école le renvoie et c’est là que les problèmes commencent. Son père adoptif, Armand Bluett, le maltraite et il s’enfuit avec son diablotin en boîte. Il refuse de s’en séparer. Il va dire au revoir à son amie Kay et il se confie. En une seule nuit, sa vie change. Il monte dans un car et c’est là qu’il rencontre la Havane. Il lui parle de la troupe du cirque et il doit être accepté par le chef le «Cannibale». C’est là que l’aventure de Horty débute. Il y rencontre une naine, appelée Zena. Elle l’aide à survivre dans un monde de foire où il côtoie des «nains» et des «gens différents».

Je constate, au cours de la lecture, l’auteur prend le temps de mettre en place l’histoire et ensuite les personnages rentrent. Je me suis laissée transportée par une lecture légère. Je me suis laissée attendrie par le côté fantastique. Je me suis attachée aux personnages. C’est un endroit tellement à part et la magie s’opère sur toi. Je crois que même les objets aussi semblent prendre vie. Je mets donc ici, une citation qui le reflète bien : «Junky, c’était un diable à ressort, reliquat d’une génération aux mœurs innocentes. Toute la personnalité de Junky résidait dans ses yeux. Ils semblaient faits d’une sorte de verre teinté, moulé ou taillé à arrêtes mousses, qui, même dans une chambre obscure, avait un reflet, un scintillement étrange et complexe. Maintes, et maintes fois Horty avait cru constater qu’ils possédaient en espèce de rayonnement propre – mais il n’avait jamais pu en être tout à fait sûr. »

Je dois avouer, que je suis impressionnée par ce grand écrivain, de ce temps. Il ne dénonce pas juste la différence, il parle aussi de la maltraitance. Je suis émue par son écriture claire, par ses valeurs profondes qui véhiculent dans son récit. On sent dans ce roman, que l’auteur parle des thèmes qui lui tiennent à cœur. Je suis à la fois envoûtée et troublée. On remarque que l’environnement tient une place importante. On le perçoit surtout à travers son personnage «Cannibale». C’est surprenant n’est-ce pas ? Je suis subjuguée par son ouverture d’esprit sur sa recherche sur les arbres et sur l’énergie des cristaux. C’est une partie de l’histoire qui me charme et où on voit déjà qu’à cette époque, que l’homme peut choisir le chemin entre le bien ou le mal. Je mets donc ici une citation : «C’est qu’il crie si bien… dit-il doucement en reposant le cristal à côté des autres. Si seulement je pouvais comprendre comment ils pensent… Je peux leur faire mal. Je peux les diriger. Mais je ne peux pas leur parler. Un jour je trouverai bien.»

Il ne faut pas oublier que lorsque tu lis ce roman «Cristal qui songe», juste à lire le titre, c’est déjà mystérieux. Je crois que cet auteur Théodore Sturgeon sait comprendre l’essentiel. Il peut lire entre les lignes et ses yeux décèlent ce que d’autres ne voient pas. Et je crois que, dans ce livre, il y arrive à merveille. Il sait comprendre l’humain et avec sa plume, tout endroit semble énigmatique. Il y a cet instant magique entre Horty et Zena qui me touche. Zena dit à Horty : «Horty, murmura-t-elle, si jamais tu entendais encore l’appel de cette nuit, réveille-moi. Réveille-moi tout de suite et n’y vais pas».

En faisant une recherche, j’ai vu que la chaîne de télévision HBO, de septembre 2003 à mars 2005, il diffuse un feuilleton inspiré des deux romans les plus connus de Sturgeon. Le titre est «Carnival». Il se situe au début des années 1930 et il comprend 24 épisodes. Cette série a été interrompue. Un peu plus tard, une série fait une apparition sur les écrans français sous le titre «La Caravane de l’étrange».

Pour conclure, c'est un bon moment de détente. C'est un livre qui se lit bien et il faut être capable de percevoir ce que l'auteur voit. Je crois qu'on aime ou on n'aime pas. Je ne me suis pas ennuyée au cours de ma lecture. Théodore Sturgeon sait te tenir en haleine. Tu ne veux pas lâcher l’histoire car tu veux savoir ce qui va arriver. Il y a parfois des longueurs mais on n'en tient pas compte car l'auteur amène directement le lecteur là où il veut. Pour un texte de cette ère, il y a tous les ingrédients qu'on aime : il y a une belle amitié entre les personnages, il y a une atmosphère chaleureuse et il y a une énigme à déchiffrer. C’est un auteur que je veux connaître et ce livre «Cristal qui songe» est un coup de cœur. Si je suis capable de convaincre une personne de lire ou de le relire, j’aurai réussi à refaire vivre une de ses histoires.

Isa


P.S : il y a les critiques de Masa et de Smajda à lire ! :)



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Malgré toutes les critiques dithyrambiques lues ici, ce bouquin a glissé sur moi comme un linceul sur un fantôme.
J'en suis resté hermétique et ces 150 pages m'ont paru d'une longueur interminable. Il ne s'y passe pas grand chose d'ailleurs.
J'ai mis plus de temps à les lire que la majorité des pavés de 600 pages lus habituellement.

Pas de rythme. Une histoire complexe et les explications sur le fonctionnement des cristaux est une tannée pour mon petit cerveau.

Je n'y ai pas retrouvé le sel décrit par les autres lecteurs car ce livre est très bien noté ici. Tant pis pour moi. J'aurai essayé. 2/5
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Dans le challenge multi-défis 2020 proposé par Gwen21 et Sabisab28, l'item 29 suggère aux participants de lire un roman paru ou primé l'année de leur naissance. J'ai donc choisi de relire un roman que j'avais adoré à l'époque (lointaine) où je l'avais dévoré en cachette, au pensionnat : Cristal qui songe de Theodore Sturgeon. Je me souvenais de cette histoire de cristaux extra-terrestres vivant parmi les humains en n'étant presque jamais repérés. Je me souvenais aussi du personnage principal, Horty, petit garçon maltraité par sa famille d'adoption, de sa mère indifférente et de son sadique de père. Je me rappelais son amour pour sa petite voisine, et sa crainte de l'horrible directeur du cirque où il va se réfugier. Je me souvenais que j'avais adoré la fin. En fait, je me souvenais surtout de mon enthousiasme...
***
Bien sûr, il s'agit d'un ouvrage majeur, qui a fait date dès sa parution (1950) et qui semble ne s'être jamais démodé. J'ai été de nouveau emballée par le début du livre, le renvoi de l'école pour un motif curieux et assez dégoûtant, et l'affection que Horty porte à Junky, son jouet représenté sur la couverture du roman dans l'édition de poche. Je me suis de nouveau laissé prendre par les aventures du petit garçon, son développement étrange, son incroyable faculté d'adaptation, ses pouvoirs surhumains et ses relations avec les autres « monstres ». J'ai salué l'habileté de Sturgeon : un cirque était vraiment le seul endroit où les créatures diverses dont le Cannibale s'est entouré pouvaient passer inaperçues. de plus, dès la page 8, on a un élément de réponse sur l'origine d'Horty, une phrase qui m'a beaucoup intriguée, que j'ai notée, et que je n'ai comprise que beaucoup plus tard : « Armand et Tonta n'étaient pas les véritables parents de Horty. Ceux-ci habitaient à l'étage supérieur, mais les Bluett l'ignoraient. » J'ai relu plusieurs fois les quelques pages précédentes, me disant que j'avais raté quelque chose, mais c'est resté bien mystérieux… Comment avais-je pu oublier ce « détail » ? Cependant, j'ai trouvé la psychologie des personnages peu convaincante : ils sont trop primaires et d'un seul tenant, bien peu nuancés, sauf, vers la fin, où Horty se complexifie et fait un choix infiniment raisonnable et un peu surprenant pour l'ado qu'il est encore. Quant au Cannibale, il me semble que ses déboires ne suffisent pas à rendre crédible le monstre qu'il est devenu. Tout ce qui concerne les cristaux m'a semblé vague et même un peu ennuyeux, mais quel développement aurait pu être acceptable ? Si le roman garde tout son intérêt aujourd'hui, c'est plus grâce aux thèmes universels et intemporels (la différence, l'acceptation de soi et des autres, l'amour, l'altruisme, etc.) qu'aux aventures d'Horty et aux belles surprises de la fin. N'empêche, il y a des livres qu'on ne devrait pas relire…
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Découverte de l'auteur Théodore Sturgeon pour moi, je ne connaissais pas et je suis bien contente que cette erreur soit corrigée car j'ai beaucoup apprécié « Cristal qui songe ». Grand merci à mon ami Senna qui me l'a proposé dans notre petit défi littéraire.

Publié en 1950, ce roman est une ode à l'amitié et à la bonté. C'est la question d'« être humain » qui est posée là, à savoir s'il s'agit juste de notre appartenance biologique à une espèce ou si c'est aussi notre comportement envers elle qui nous y intègre.

Horty est un petit garçon de 8 ans, adopté par la famille Bluett. Pas franchement la joie car la violence y est une réponse banale face aux bêtises enfantines. Après une n-ème correction lui coutant 3 doigts, Horti s'enfuit un soir et se retrouve embarqué dans un cirque dont la spécialité des artistes est d'afficher un physique marginal en plus de leur numéro. Zena, Bunny et La Havane ouvrent leur porte de bon coeur à cet étrange petit garçon, mais ce n'est pas sans danger car Horti semble présenter certaines particularités liées à des cristaux. Et puis, Horti doit se faire accepter par le Cannibale, le directeur inquiétant et mystérieux de cette troupe…

J'ai particulièrement apprécié dans ce roman la beauté de certains personnages par leur caractère enjoué et sensible. Celle du jeune Horti bien sûr, mais aussi ses amis Zena, Bunny et La Havane. La relation entre Horti et Zena est magnifique, leur amitié est touchante et tellement forte. Elle fait du bien.
Si leur marginalité physique est leur gagne pain, il n'est pas pour autant facile de s'assumer tous les jours, d'être qualifié de monstre ou de phénomène de foire, et certains passages très touchants du livre montrent ô combien ils peuvent aspirer à une certaine normalité, ne plus se sentir à tort en marge d'une certaine humanité. le droit à la différence, un combat toujours d'actualité…

Leur personnalité particulièrement positive fait opposition à d'autres personnages particulièrement sombres, haîssables au plus haut point par leur violence et leurs manipulations (). On peut qualifier leur comportement inhumain, mais pourtant l'homme est bien le seul être vivant capable d'agir de la sorte.

Quant à l'aspect fantastique du roman, il est bien mené avec ces cristaux et leur pouvoir étrange. Si j'avoue ne pas avoir tout saisi sur leur origine et leur fonctionnement, cela ne m'a nullement empêchée d'adhérer au principe. Au contraire il apporte du grain à moudre sur notre représentation des différents personnages et met en exergue les qualités et défauts de chacun. Qui est humain ou ne l'est pas ?

Une belle lecture en somme qui m'incite à découvrir d'autres ouvrages de l'auteur. J'ai vu que j'en avais plusieurs dont « Les plus qu'humains » et « Venus plus X » qui me tentent assez.

Challenge duo d'auteurs SFFF 2022 : Heinlein - Davoust - Age d'or de la SF
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
- Je m'explique, roucoula-t-il, vous comprenez, je voudrais par-dessus tout être aimé pour moi-même. Je suis navré d'avoir été contraint d'exercer une certaine pression sur vous. Ne voyez là qu,un désir ardent de réussir. Vous connaissez le dicton : '' Tout est permis''.
-... ''En amour et à la guerre, acheva-t-elle docilement.
Et elle pensait :'' il s'agit bien de guerre, en effet; c'est un ultimatum : aime-moi pour moi-même ou gare... ''
- Je ne suis pas exigeant, susurra-t-il entre ses lèvres luisantes. Mais, voyez-vous, un homme a besoin de tendresse...
Elle ferma les yeux juste à temps pour empêcher le juge de les voir se lever vers le ciel. Pas exigeant ! Seigneur !
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Tu sais, les phénomènes, les nains, ont des richesses que beaucoup pourraient leur envier. Surtout toi. Maintenant j’ai compris pourquoi tu voulais tant être grande. C’est parce que tu faisais semblant d’être humaine et que ton chagrin d’être une naine te semblait comme une preuve de cette humanité que tu convoitais. 
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- Ils rêvent, dit-il, tandis que sa voix, sonore comme un tuyau d’orgue, s’amenuisait jusqu’à ne plus être qu’un murmure chargé de passion. Je n’ai pas encore trouvé d’expression plus juste. Oui, ils rêvent.
Zena attendit la suite en silence.
- Mais leurs rêves ont une vie propre dans notre monde à nous – dans l’espèce de réalité que nous connaissons. Leurs rêves ne sont pas des pensées, des ombres, des images, des sons, comme les nôtres. Ils sont faits de chair, de sève, de bois, d’os, de sang. Et il arrive même que leurs rêves restent inachevés ; c’est pourquoi je possède un chat à deux pattes, un écureuil sans poils et aussi Gogol, qui devrait être un homme, mais n’a ni bras, ni glandes sudoripares, ni cerveau… Tous ces êtres sont inachevés… Il leur manque à tous, entre autres choses, de l’acide formique et de la niacine. Mais… ils sont quand même vivants…
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« Il jouissait du dégoût que lui inspirait l’humanité. Il avait bâti à sa haine une tour d’ivoire dans laquelle il s’enfermait pour contempler dédaigneusement le monde entier. Il y trouvait l’altitude dont il avait besoin pour respirer à l’aise. Certes, pendant ce temps-là, il crevait de faim, mais comme les richesses matérielles avaient de la valeur aux yeux de ce monde qu’il haïssait, il retirait de sa pauvreté une jouissance supplémentaire. Cela dura quelques temps mais pas toujours …

L’homme qui adopte une pareille attitude ressemble malheureusement à l’enfant qui possède un fouet ou à la grande nation pourvue de cuirassés : il leur suffit de se camper fièrement au soleil pour bien faire voir à tout le monde qu’ils disposent d’une enviable supériorité, mais bientôt il devient absolument indispensable à leur bonheur que le fouet siffle et claque, et que les canons tonnent. L’homme a besoin d’autre chose que d’un piédestal : il lui faut tôt ou tard passer à l’action. »
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L'enfant s'était fait surprendre dans un coin du stade scolaire, alors qu'il se livrait à un acte répugnant ; on l'avait renvoyé chez lui en l'expulsant ignominieusement de l'école. A cette époque, il avait huit ans ; cela faisait plusieurs années déjà qu'il pratiquait ce vice.

En un sens c'était dommage. Il était gentil ce gosse ; il était même plutôt beau, quoi qu'il n'eut rien d'extraordinaire. Il y avait d'autres enfants, et même certains professeurs, auxquels il était plutôt sympathique, mais il y en avait aussi qui le n'aimaient guère. En tout cas, lorsque son forfait fut connu, tout le monde se ligua contre lui.
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