Pour ma centième critique pour le challenge tour du monde, j'ai décidé de le faire en compagnie de
Theodore Sturgeon. Depuis la claque reçue lors de ma lecture «
Cristal qui songe », je voulais ressentir ce frisson, ces émotions. C'est pourquoi, j'ai entamé une longue recherche pour trouver chaque écrit de cet excellent écrivain. « Les plus qu'humain » était très bon, un ton en dessous de «
Cristal qui songe », à part quelques nouvelles disséminées dans ses recueils ou autres anthologies, je n'ai pas revécu cette extase littéraire.
«
Méduse », en plus une nouvelle, est le titre de ce recueil de quatre récits de
Science-Fiction mettant en scène la menace de l'espèce humaine.
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Méduse (Medusa – parue dans Astounding magazine en 1942)
→ Il n'y a pas de défense (There is no defense – parue dans Astounding magazine en 1948)
→ L'union fait la force (Unite and conquer – parue dans Astounding magazine en 1948)
→ Que le ciel s'entrouvre (it open the sky – parue dans Venture magazine en 1957)
Après une mise en bouche de
Marianne Leconte dans une introduction intéressante, on découvre le premier récit de ce recueil. J'ai trouvé «
Méduse » très décevant tant sur la forme (l'un des premiers écrits de l'auteur avec toute la maladresse, mais aussi avec sa narration à la première personne) que sur le fond. Il s'agit d'une sorte d'épidémie qui ronge l'escouade d'un navire spatial. le narrateur est semble-t-il la seule personne ayant encore toute sa raison.
Le deuxième texte m'a laissé indifférent également. Je l'ai trouvé assez long et peu passionnant. Cette fois-ci c'est tout le système solaire qui se retrouve confronté à un problème venu d'ailleurs. le récit a évidemment mal vieilli puisqu'on y retrouve nos chers voisins les martiens ainsi que les jupitériens.
Il aura fallu attendre « L'union fait la force » pour trouver un récit typique sturgéonnien, un conte fabuleux, un peu naïf, mais plein de tendresse. On y trouve une amitié sincère et respectée entre deux frères que tout oppose. L'un est objecteur de conscience et excelle dans la science, le second est militaire. On y lit un certain hommage assumé pour les écrits de Herbert George Wells qui ont dû fasciner son enfance traumatisée, mais aussi une certaine peur liée à la seconde guerre mondiale. Ainsi l'écrivain nous narre, avec horreur, les destructions atomiques.
Au niveau de l'histoire, il s'agit d'une menace extraterrestre. Cette fois-ci les terriens sont emprisonnés sur la Terre et assistent impuissants à des attaques nucléaires. La seule solution consiste à unir les peuples pour combattre ce fléau. Inimaginable à l'époque de la guerre froide – et encore malheureusement aujourd'hui, une pensée pour les habitants d'Alep qui vivent un véritable génocide avec ces bombardements syriens et russes –, pourtant les américains et les soviétiques doivent s'entendre. Avec tous les événements récents,
Theodore Sturgeon aurait été écoeuré. La fin est une pure merveille comme il sait très bien les décrire. Cette nouvelle un peu naïve est très loin d'être l'une des meilleures qu'il ait écrit, mais reste la meilleure de ce recueil.
Je me suis un peu ennuyé avec « Que le ciel s'entrouvre ». J'ai eu beaucoup de mal à enchaîner avec la nouvelle précédente et au final, j'ai été un peu largué.
Theodore Sturgeon est l'un des plus grands écrivains du siècle passé. Il a prouvé qu'il pouvait écrire des textes Fantastiques («
Fantômes et sortilèges »), d'une certaine horreur (« Je répare tout », « Un peu de ton sang »), d'Étranges (« Les plus qu'humain »), d'humanisme («
Cristal qui songe »), mais surtout de
Science-Fiction (qui constitue la majorité de ses oeuvres : «
Les talents de Xanadu », Killdozer / le viol cosmique », «
Méduse »).
Je conseille ce livre juste pour sa nouvelle « L'union fait la force », un texte plein d'amour, d'humanité comme il a le talent.