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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'auteur le dit lui-même: comment expliquer ce qu'est une dépression à ceux qui ne l'ont jamais vécu?
Il tente plusieurs analogies - la noyade, la suffocation, une tempête dans le cerveau, un sentiment d'effroi, une paralysie totale - mais rien n'est assez précis pour faire comprendre cet état qui s'empare de l'être en entier et qui ne lui laisse que très peu de répit. C'est à Paris, lors d'une remise de prix, que Styron prend conscience de l'étendue des dégâts, celle d'un état dépressif dajà profondément installé qu'il n'avait jusque là pas voulu accepter. Il retourne précipitamment aux Etats-Unis pour rencontrer un psy, s'enferme dans sa maison et sombre complètement en quelques semaines. le voilà, à son tour, en proie à des idées suicidaires, après avoir vécu celles de ses amis, Romain Gary, Jean Seberg, et d'autres écrivains.
La dépression et surtout le suicide restent des sujets difficiles à aborder pour nombre d'entre nous, et c'est pour cela que Styron insiste pour en analyser les tenants et aboutissants. Dans ce court essai, il va au plus près de cette pulsion suicidaire, des instants qui précèdent la tentative, certains effets intimes qu'on jette ou qu'on chérit au contraire comme trace de ce qui bientôt ne servira plus, la lettre d'adieu, et lors de tous ces gestes, son double l'observant froidement.
Heureusement, il en réchappe, puisqu'il est là pour essayer de nous dire et peut-être, aussi, de nous sauver. Il faut une grande part de lucidité et d'empathie pour écrire un texte comme celui-ci, revenu des ténèbres.
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Ce texte, témoignage de William Styron sur un épisode aigu de dépression qu'il a vécu à l'âge de 60 ans, est très intelligent et touchera quiconque se sent concerné par le sujet.
Le ton est extrêmement juste et l'auteur a su trouver des mots intelligents pour décrire cette maladie par essence insaisissable.
L'auteur n'est ni complaisant ni acerbe envers l'univers psychiatrique et a su garder une bonne distance critique vis à vis des médecins et des institutions, mais également vis à vis de leurs détracteurs.
En tant que personne touchée de près par le sujet c'est un récit dont la lecture fait du bien et que je trouve juste de bout en bout.
Pas de pathos dans ce texte qui est tout simplement vrai.
Un témoignage essentiel...
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J'ai longtemps cherché un vrai témoignage vécu d'une dépression grave (j'avais envisagé de l'écrire mais je n'ai pas de talent) J'ai trouvé ce que je cherchais dans ce livre de Styron qui décrit vraiment les tourments de cette insupportable maladie. C'est un livre court et dense comme je les aime.
Lu, il y a longtemps mais il reste dans mon esprit un incontournable du thème.
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Avec une grande pudeur, une franchise assez bluffante, William Styron nous parle d'une compagne de toujours... la dépression. Et de ce qui l'accompagne, l'alcool, le suicide...

Il l'avoue sans ambage, il est familier de tout cela. Ce n'est pas à proprement parler un ouvrage scientifique, mais sa démarche est clairement logique, méthodique, pragmatique.

Il part d'une expérience personnelle, pour dériver sur la mélancolie, ses conséquences dramatiques, familiales, professionnelles... et le suicide. Il va citer ses mentors, et se rendre compte que, finalement, ils ont vécu ce qu'il a vécu aussi. Il retrace son parcours et nous montre à quel point la dépression est ancrée en lui, dans son oeuvre.

Il ne cherche pas d'excuse. Il ne peint pas tout en rose ou en noir. Il progresse tout en nuances. Il y a une porte de sortie. Oui. Il faut la trouver. Et il replace l'humain au centre des thérapies et de la pharmacopée d'usage.

C'est beau, même si le mot semble déplacé sur un tel sujet, car c'est vrai, sincère, honnête, sans fards. Et magnifiquement écrit, avec une économie de mots. Sans redondance. Sans effet de manche.
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http://bartlebylesyeuxouverts.blogspot.com/search/label/Styron

Extrait :
Bienvenus sur Saturne. William Styron, Face aux ténèbres et Robert Burton, Anatomie de la mélancolie.

William Styron, décédé une pneumonie en 2006, a survécu à la dépression nerveuse dont il a été atteint vingt ans plus tôt. Face aux ténèbres, sous-titré « Chronique d'une folie », est le récit, l'analyse de ce voyage vers le néant auquel il a réchappé. Il constitue le pendant moderne de l'Anatomie de la mélancolie de Robert Burton, ce dernier ayant lui aussi écrit à ce sujet après avoir été atteint de ce qu'on n'appelait pas encore la dépression, mais la mélancolie. Styron aurait pu faire siens les mots de son prédécesseur :

« je voudrais maintenant m'attacher, dans ce qui suit, à faire l'anatomie de cette humeur, la mélancolie, en ses différents constituants et genres, puisqu'il s'agit d'un comportement ou d'une maladie ordinaire, et d'en montrer les causes, symptômes, et divers traitements, philosophiques et médicaux, afin que l'on puisse mieux s'en prémunir. »
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« Face aux ténèbres » est un livre fort. Il est difficilement explicable tant le sujet exprimé est compliqué. La dépression et le suicide encore tabous à l'époque, toute personne n'ayant jamais connu les ténèbres auront du mal à comprendre. Malgré le sujet lourd, l'écriture de Styron est très belle. Nous l'accompagnons dans sa chute en étant guidés par son expérience personnelle de la dépression. A travers son roman, nous arrivons mieux à comprendre les enjeux et les différentes facette de cette maladie sans toutefois tomber dans le pathos. Je conseille ce livre à toutes personnes ayant connu les abysses de la souffrance et qui souhaiteraient avoir un point de vue où l'espoir reste encore possible.
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Une facette de Styron. Un livre "coup de poing"
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Ce texte est le fruit d'une conférence tenue en 1989, dans lequel Styron évoque publiquement l'état dépressif dont il souffre en secret depuis plusieurs années. Une mélancolie souvent atténuée par l'alcool, qui s'exacerbe lors du sevrage et plonge l'auteur dans une spirale infernale. Haine de soi, morosité, et bientôt pensées suicidaires, qui vont le mener à l'hospitalisation. Malgré un suivi psychiatrique et un traitement régulier, c'est cet épisode de retrait du monde qui lui permettra finalement de remonter la pente. Un témoignage juste et sincère, dans lequel l'auteur avoue que chaque parcours est différent et qu'il faut toujours rester modeste face à la maladie.
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