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4,33

sur 993 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un très grand (et gros) roman, dans lequel j'avoue avoir eu quelques difficultés à entrer, mais dépassant les premiers chapitres l'histoire devient très prenante.

Stingo, débarquant à Brooklyn de son Sud natal, est un être en quête d'identité. Engoncé dans sa jeunesse, il se cherche, tant professionnellement que socialement et sexuellement. Et c'est durant cet été 1947 qu'il rencontre Sophie et Nathan.

Le couple Sophie/Nathan est excentrique, débridé, insoumis. Sophie est une jeune femme entièrement soumise à son ami violent. Au fil des pages, Sophie se dévoile, ment, rétablit les vérités, encore et encore, jusqu'à raconter l'indicible. Parallèlement, Nathan devient de plus en plus incontrôlable, tantôt sombre, jaloux et violent, tantôt extrêmement amoureux. Stingo va donc peu à peu découvrir les secrets les plus profonds de ce couple, mais également ceux, intimes et personnels, qui se cachent derrière l'homme et la femme de ce duo à la symbiose un peu désespérée, bancale et irrationnelle.

Sophie/Stingo est le binôme socle du roman, par le biais duquel le récit du passé de Sophie se fait, Stingo ayant le rôle de confident. Elle lui raconte son passé en Pologne.

Stingo et Nathan ont une relation ambiguë, mêlée d'amour et de haine, d'admiration et de rejet. Nathan est un être exquis, dont l'humour et l'intelligence sont hors du commun, mais parfois il adopte une attitude étrange, ce qui ne laisse pas d'inquiéter Stingo. Il s'en prend régulièrement à ses origines Sudistes, le traitant avec mépris et l'accablant pour des faits historiques dont il n'est pas responsable. Sophie n'est souvent que la spectatrice de leurs parfois très longues joutes verbales.

Et enfin Stingo/Sophie/Nathan : relation triangulaire où chacun des protagonistes court lentement à sa perte.

Il est finalement très rare que le repos et la sérénité animent les trois personnages en même temps, puisqu'ils sont tous tenaillés par le doute, le tourment, le remords et la culpabilité, et ce pour des raisons bien différentes. Leurs malaises s'interfèrent en permanence, de façon très juste, dans une atmosphère délétère et souvent malsaine.
Ce « choix », que Sophie s'est résolue à faire un jour, est le fil conducteur du roman. Mais autour de ce drame gravitent d'autres drames, qui donnent de l'ampleur à ce grand roman de la perdition et du malheur. En effet, "Le choix de Sophie" est construit sur la superposition de trois thèmes. le premier est le récit fortement autobiographique de Stingo, de ses tribulations professionnelles, amoureuses, sexuelles. le deuxième est la relation amoureuse passionnelle, merveilleuse, violente et destructrice de Nathan et Sophie dont Stingo est l'observateur. C'est une nouvelle approche bien conduite du thème tant de fois exploré de "l'amour à la mort". le troisième thème est bien sur le passé concentrationnaire de Sophie, de sa lutte pour survivre et toute son horreur, avec le choix entre la vie et la mort d'un de ses deux enfants et le remord destructeur qu'implique un tel acte.

Styron nous livre une synthèse brillante. L'enchainement des trois thèmes fait que ce roman est exceptionnel. Oser mélanger des frustrations sexuelles de jeunesse et Auschwitz ! Et le réussir... le culot de Styron n'a d'égal que son talent pour construire ce roman essentiel et l'écrire d'une plume fluide et agréable. Un livre inoubliable!
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J'ai commencé ce pavé à partir d'un malentendu. J'avais lu quelque part qu'il y était question, comme l'indique le titre, du choix horrible imposé à Sophie à son arrivée à Auschwitz : l'officier allemand responsable du triage des prisonniers l'oblige à désigner celui de ses deux enfants qui va survivre, l'autre étant envoyé à la chambre à gaz.
Vu le thème annoncé et la taille du roman, j'ai longtemps hésité à m'y lancer, me demandant comment l'auteur pourrait bien « meubler » 900 pages avec ce sujet.
En réalité, la relation de ce choix intervient assez tard dans le roman, et occupe (en tout cas explicitement) relativement peu de place. Mais il éclaire (enfin, le terme est mal choisi pour des choses aussi sinistres) a posteriori le comportement et la culpabilité sans nom qui ronge Sophie.
Et donc, pour prendre les choses au commencement, se présente à nous Stingo, jeune narrateur fraîchement débarqué de sa Virginie natale à New York. Nous sommes en 1947, Stingo vient de terminer des études littéraires et se rêve en grand écrivain, marchant dans les traces de Faulkner et consorts. Après avoir quitté un premier job alimentaire dans une maison d'édition minable, il s'installe à Brooklyn, dans une pension et un quartier presqu'exclusivement juifs. Il y fera la connaissance du couple formé par Sophie, Polonaise catholique rescapée d'Auschwitz, et Nathan, issu d'une famille juive américaine aisée.
Le roman raconte l'amitié naissante entre Stingo et le couple, et au gré des confidences de Sophie à Stingo, les horreurs que celle-ci a vécues en Europe, son arrivée aux Etats-Unis à l'état d'épave humaine, sa rencontre avec Nathan, et la relation destructrice qu'elle entretient avec celui-ci. Car si Sophie est d'un tempérament doux et désespéré mais stable, Nathan, lui, peut tour à tour se montrer parfait gentleman mais aussi parfait salaud, violent, odieux, paranoïaque, allant jusqu'à reprocher à Sophie d'avoir survécu (Nathan ou le monde à l'envers : quand un Juif devient celui qui persécute).

La description du système des camps de concentration et l'Holocauste offrent l'occasion de nombreuses réflexions philosophiques, sociologiques, psychologiques, sur le Bien et le Mal (ce Mal absolu que seuls les humains peuvent générer), sur la culpabilité et l'innocence, sur le « qu'aurais-je fait à sa place ? », sur le « pourquoi moi ? », et sur l'absurdité des choses qui fait se demander à Stingo si, et pourquoi, au moment même où Sophie arrivait à Auschwitz, lui n'était pas tranquillement assis sur un banc à lire de la poésie.

Qu'on se rassure, le roman n'est pas toujours plombé par ces événements tragiques. Comme pour nous permettre de respirer dans cette atmosphère oppressante, l'auteur nous fait suivre aussi les mésaventures et fantasmes amoureux (attention crudités ) du puceau Stingo (qui fait preuve de beaucoup d'auto-dérision), complètement bleu de l'inaccessible Sophie, et qui ne fera que des rencontres au final décevantes (mais hilarantes pour le lecteur. Je soupçonne l'auteur d'avoir pris un malin plaisir à ne mettre sur la route de notre frustré de service que des filles « compliquées »). A tel point qu'à plusieurs reprises Stingo sera tenté de rentrer auprès de son père dans son Sud tranquille et monotone.
Les allusions à ce fameux Sud permettent aussi d'évoquer l'esclavage, réminiscence de la guerre de Sécession, et les oppositions Nord/Sud, Noirs/Blancs. le roman a été écrit en 1979, à une époque où ces sujets étaient peut-être encore plus sensibles qu'aujourd'hui ? En tout cas le thème est cher à Styron puisque l'auteur/narrateur fait presqu'explicitement référence à un autre de ses livres, « les confessions de Nat Turner ».

Le Choix de Sophie est une oeuvre monumentale, de longue haleine, qui ne se lit ni facilement ni rapidement. Mieux vaut être au calme avec du temps devant soi pour digérer tout ce mal et cette violence.
Mais j'ai trouvé cela remarquablement bien écrit (amateurs de phrases courtes s'abstenir), ce qui n'est pas si courant, intéressant pour qui s'intéresse à l'Histoire. Mention spéciale aux analyses psychologiques très fines des personnages et de leurs interactions (Sophie et Nathan, Sophie et Höss), qui les rendent inoubliables.
Pour moi, ce fut un grand moment de littérature. J'ignore ce que vaut le film qui en a été tiré.
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C'est bien d'un choix dont il s'agit dans ce livre. L'indicible choix qu'on imposa à Sophie, polonaise, mère de deux enfants, non juive, et pourtant internée à Auschwitz. Bien pire qu'une balle ou…autre chose, cet acte l'a détruite petit à petit, insidieusement, inexorablement, et bien au-delà de la fin du conflit.
Au sortir de la guerre, en 1947, Sophie vit en Amérique dans un quartier de Brooklyn. Son déplorable état de santé, dû à son internement au camp, est à l'origine de sa rencontre avec Nathan, biologiste ayant un frère médecin. Commence alors entre eux une belle histoire. Cela fait un an qu'ils sont ensemble lorsque Stingo, jeune gars du Sud et narrateur, fait leur connaissance en venant s'installer dans la pension où ils résident. Stingo, comme la plupart des hommes, tombe immédiatement amoureux de Sophie, mais il se rend à l'évidence, ces deux- là sont liés par quelque chose de si intense qu'il ne fait pas le poids. Ils forment bientôt un trio inséparable, car Stingo éprouve rapidement pour Nathan une amitié très forte. Pourtant, il va être le témoin de plusieurs disputes aussi soudaines que violentes. Nathan, qui est juif, révèle lors de ses crises de folie furieuse son sentiment de persécution, sa peur et son dégoût de l'antisémitisme, et s'en prend à Sophie qu'il accuse d'avoir usé de moyens pervers pour se sortir d'Auschwitz. Malgré sa terreur, celle-ci ne peut se résoudre à le quitter.
Rongée de remords et de culpabilité depuis son séjour à Auschwitz, Sophie accepte la folie de Nathan comme pour expier ses fautes et ce qu'elle désigne comme sa lâcheté. La spirale destructrice est en marche, rien ne l'arrêtera, pas même le pauvre Stingo, si désespérément dévoué à son couple d'amis.
Une bien triste histoire, mais magistralement écrite, qui souligne ce que cette guerre infiltra de poison dans le coeur des gens qui y furent mêlés, dans un camp comme dans l'autre, et qui continuèrent d'en souffrir bien après l'arrêt des combats.
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Stingo, auteur en mal d'écriture, a vingt-deux ans quand il rencontre Sophie, Polonaise catholique rescapée des camps nazis qui parle peu de son passé. Mais pour Stingo, elle va lever le voile qui recouvre l'horreur. « Il y a beaucoup d'antisémitisme en Pologne, ce qui fait que moi, j'ai affreusement honte et de multiples façons, comme toi, Stingo, quand tu éprouves cette misère en pensant aux gens de couleur du Sud. » (p. 151) Sophie essaie de réapprendre à vivre à New York, mais le passé refuse de larguer les amarres. Alourdie de remords et de cauchemars, la belle jeune femme ne peut oublier ce qu'elle a fait pour survivre. « Quel joli petit chef-d'oeuvre de ruse as-tu bien pu inventer pour parvenir, toi, à sauver ta peau pendant que les autres s'évanouissaient en fumée ? As-tu triché, fermé les yeux, offert ton joli petit cul ? » (p. 382) Victime comme tant de déportés de la culpabilité du survivant, Sophie porte en elle une double honte, celle de n'être pas morte et celle d'avoir dû choisir qui devait vivre. « Laisser quelqu'un mourir sans un au revoir, sans un adieu, sans un seul mot de réconfort ou de sympathie, c'est ce qui est horrible à supporter. » (p. 163) À mesure qu'elle confie son histoire à Stingo, les révélations se font plus terribles et avoir survécu se révèle être un traumatisme pire que toutes les avanies endurées au camp.

Le choix de Sophie parle de racisme, de haine, d'intolérance et de ce que tout cela fait faire aux hommes. Mais il y a parfois un océan entre ce qu'une part d'humanité peut faire et ce qu'une autre part d'humanité peut comprendre. « Ici, en Amérique, les gens, en dépit de toutes les révélations, des photographies, des actualités, paraissaient encore ne pas savoir, sinon de la façon la plus vague, la plus superficielle, Buchenwald, Dachau, Auschwitz – rien d'autre que des d'absurdes slogans. » (p. 263) Portée par un style ample, cette histoire est bouleversante et entraîne le lecteur aux confins du désespoir, de là où on ne revient pas.
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Ce roman est la somme de tout ce que l'humanité peut avoir de plus sombre que ce soit au niveau des camps, de l'extermination et du choix que devra faire une femme, une mère, Sophie.
A travers la narration de Stingo, 22 ans, nous découvrons le couple formé par Sophie et Nathan, couple naviguant entre amour et folie. 1947, la guerre a pris fin mais laisse en chacun des cicatrices difficiles à exprimer.
Un roman exigeant et qu'il est impossible de lâcher tant l'auteur explore non seulement le Mal à l'état pur mais également comment l'être humain peut être à la fois bourreau et victime. Qu'est-on prêt à accepter pour un idéal, par amour, pour sauver sa vie ?
Et Dieu dans tout cela ?
A la fois roman d'apprentissage pour Stingo, d'amour fou entre Stingo et Sophie, psychologique et philosophique, aux multitudes clés, aux zones d'ombres se révélant peu à peu parce qu'indicibles, ce récit se veut une réflexion profonde à la fois sur une période de l'histoire dans ce qu'elle a eu de plus noire, de plus extrême et de ses conséquences sur l'être humain.
Construction parfaite entre présent, souvenirs, réalité et arrangements, aveuglement et souffrance.
On le referme sachant qu'il va longtemps nous habité, que certaines scènes vont rester gravées dans notre mémoire et que les questions n'auront pas toujours de réponses.
Difficile mais utile.
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Lu sur les Conseils d'une réceptionniste dans un hôtel à Paris où j'effectuais mon premier stage. Je ne connaissais pas William Styron, mais la description du bouquin qui m'a été faite était si convaincante que je n'ai eu de cesse de l'acheter et de le lire. Et là... le choc, la rencontre, la découverte, la révélation comme il n'en arrive pas si souvent : j'étais en train de lire quelque chose de majeur, un chef d'oeuvre que je relierai plus tard que ce jour de 1981 et qui me laisserait une empreinte indélébile, tout comme Belle du Seigneur, American Psycho, l'enfant éternel et réparer les vivants. Sophie et son histoire, je ne les oublierai jamais.
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Excellent roman de Willian Styron qui, bien qu'il traite d'un thème qui a déjà été abordé des centaines de fois dans des romans, à savoir la période historique de la Seconde Guerre mondiale, est vu ici d'une manière différente. le narrateur est un jeune auteur, Stingo, qui se sent étrangement attiré par ses voisins du dessus, Nathan Landau et Sophie Zawistowska, qui, il s'en doute révèlent tous deux leur lot de secrets. Bien que celui de Sophie est assez lourd à porter puisqu'elle est une polonaise rescapée d'un camp de concentration, celui de Nathan ne sera que difficilement décelable puisque ce dernier est en réalité un schizophrène, jaloux, et menteur et que même sa femme l'ignore. Sophie, elle se livrera à Stingo et lui confiera ses souffrances et notamment la plus dure qu'elle ait due à subir. En effet, au cours de sa captivité, dans une tentative désespérée, elle a tenté en vain de séduire un SS allemand afin de sauver la vie de son fils qui est blond aux yeux bleus et pourrait facilement s'introduire dans la société allemande. L'histoire de Sophie est dramatique au-delà de l'imaginable puisqu'elle ne saura jamais ce qu'il est advenu de son fils.
Livre dur mais l'écriture de Styron est remarquable et celui-ci mérite d'être lu. À découvrir !
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Quel livre!! Un grand auteur.

Brooklyn,New York, dans les années 50.Un jeune écrivain ,Stingo,venant du Missisipi,avatar de l'auteur,degote une chambre dans une pension toute de rose peinte à Brooklyn
.Il y rencontre Nathan,''pretendu'' biologiste,colérique et schizofrène,amant de Sophie,belle emigrée polonaise.
On decouvre l'histoire de Sophie,deportée d'Auschwitz,à travers son amitié grandissante avec Stingo .Entre rires et larmes, sa relation trouble avec Nathan, son passé ,elle se raconte à lui peu à peu jusqu'à lui faire l'ultime aveu,à la fin du livre,l'un des plus beau et terrible moment littéraire qui soit,le choix que les nazis lui ont imposé,monstrueux,qui l'a brisé à jamais

Parfois lourd (vie au camp de concentration...),on est malgré tout emporté par le flot du récit,sa marche ineluctable,sa puissance réaliste A lire!!!
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Livre volumineux, écriture dense et intense. Notre cerveau est constamment en ébullition car il faut suivre, ne pas décrocher, ne pas se perdre dans les longues phrases très stylées, très rythmées. Un grand coup de chapeau au traducteur qui a remarquablement su conserver la puissance des mots et la qualité littéraire.
Ecrit fin des années 70, le choix de Sophie a fait entendre une voix jusqu'alors muette ou inaudible : celle des rescapés de l'enfer des camps d'extermination. Les pages consacrées à ce sujet sont sidérantes, bouleversantes, inconcevables.
Ce roman, c'est également l'histoire de ce "ménage à trois", la rencontre de ces jeunes gens à Brooklyn après guerre. Sexe, drogue et... musique classique! ...je t'aime, moi non plus...
Sophie, trop déglinguée de l'intérieur pour pouvoir se projeter dans le futur choisit l'anéantissement incarné par Nathan plutôt que la vie sage et paisible que lui propose Stingo.
Silliam Styron ne fait pas dans la dentelle. Nul doute qu'il a dû "choquer" plus d'un lecteur par le style cru avec lequel il aborde le thème de la sexualité, pulsion vitale, moteur crucial de l'existence, donc pas de place à la pudibonderie et aux scènes gnangnan!
De la vraie bonne littérature. A lire sans retenue, mais avec une bonne dose d'énergie et d'attention.
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Quel grand livre! On en sort complètement bouleversé. L'histoire d'un choix qui a pour conséquence la destruction totale de celle qui a été obligée de le faire. L'Homme" a fait (et fait encore) des choses monstrueuses. Un chef-d'oeuvre à lire absolument.
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