J'aime beaucoup la littérature régionale surtout lorsque je connais les lieux et qu'il s'agit du patrimoine industriel local.
J'étais donc enchantée de trouver par hasard en librairie "
Les forges, un roman" de
Jean-Pierre Suaudeau qui raconte l'épopée industrielle des forges de Trignac près de Saint-Nazaire.
Je suis bien gênée pour faire cette critique parce que, comme on dit, il y a le fond et la forme et l'un peut nuire à l'autre.
Sur le fond, le sujet est passionnant d'autant plus que l'auteur agrémente l'histoire du site de Trignac par des références littéraires et musicales. J'adore la bande-son de
Bernard Lavilliers et les textes de
Victor Hugo entre autres.
À la fin du 19ème siècle, on imagine les paysans qui ont quitté leur terre pour être embauchés dans les hauts fourneaux car il y a du travail dans la production d'acier pour la construction navale. On suit aussi les luttes ouvrières et la grande grève de 1894 ainsi que l'histoire récente qui se renouvelle après une reconversion et la fermeture définitive du site qui devient une friche industrielle.
Si j'ai appris le mot de Puddleurs, je n'ai malheureusement rien appris de leurs tâches qui ne sont pas décrites. Il a fallu que je regarde sur internet. L'auteur a choisi le roman pour présenter une histoire réelle mais je n'ai pas aimé la forme proposée. Il n'incarne pas ses personnages d'ouvriers ni leurs femmes qui restent un groupe alors que ce n'est pas le cas pour les dirigeants, qu'ils soient industriels ou politiques, qui sont nommés précisément. Au-delà de ça, il y a beaucoup de parenthèses et les phrases sont trop longues, n'est pas
Proust qui veut.
Bref, pour moi c'est la forme qui pèche ici et c'est bien dommage car le sujet est passionnant.
Challenge Riquiqui 2022