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EAN : 9782848093024
96 pages
Joca Seria (11/01/2018)
3.71/5   7 notes
Résumé :
A la fin du XIXe siècle, près de Saint-Nazaire, l'édification des Forges de Trignac répond au besoin de fournir le métal nécessaire à la construction de bateaux en fer par la Compagnie Général Transatlantique. En quelques mois, 2000 ouvriers sont embauchés. Une véritable épopée industrielle, commence sans que ceux qui y participent en aient forcément conscience eu égard aux conditions de travail qu'ils subissent. L'entreprise occupera jusqu'à une centaine d'hectares... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'aime beaucoup la littérature régionale surtout lorsque je connais les lieux et qu'il s'agit du patrimoine industriel local.
J'étais donc enchantée de trouver par hasard en librairie "Les forges, un roman" de Jean-Pierre Suaudeau qui raconte l'épopée industrielle des forges de Trignac près de Saint-Nazaire.
Je suis bien gênée pour faire cette critique parce que, comme on dit, il y a le fond et la forme et l'un peut nuire à l'autre.
Sur le fond, le sujet est passionnant d'autant plus que l'auteur agrémente l'histoire du site de Trignac par des références littéraires et musicales. J'adore la bande-son de Bernard Lavilliers et les textes de Victor Hugo entre autres.
À la fin du 19ème siècle, on imagine les paysans qui ont quitté leur terre pour être embauchés dans les hauts fourneaux car il y a du travail dans la production d'acier pour la construction navale. On suit aussi les luttes ouvrières et la grande grève de 1894 ainsi que l'histoire récente qui se renouvelle après une reconversion et la fermeture définitive du site qui devient une friche industrielle.
Si j'ai appris le mot de Puddleurs, je n'ai malheureusement rien appris de leurs tâches qui ne sont pas décrites. Il a fallu que je regarde sur internet. L'auteur a choisi le roman pour présenter une histoire réelle mais je n'ai pas aimé la forme proposée. Il n'incarne pas ses personnages d'ouvriers ni leurs femmes qui restent un groupe alors que ce n'est pas le cas pour les dirigeants, qu'ils soient industriels ou politiques, qui sont nommés précisément. Au-delà de ça, il y a beaucoup de parenthèses et les phrases sont trop longues, n'est pas Proust qui veut.
Bref, pour moi c'est la forme qui pèche ici et c'est bien dommage car le sujet est passionnant.


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J'ai rencontré Jean-Pierre Suaudeau un peu par hasard au salon du livre de Paris : un couple d'amis nantais nous avait conseillé de passer par le stand de son éditeur. Nous avons passé un moment agréable à discuter, et je suis reparti avec son dernier ouvrage dédicacé dans mon sac. Et je ne le regrette pas !

L'histoire des forges de Trignac, qu'il nous compte, aurait sans doute pu inspirer Emile Zola, ou, plus près de nous, Jean-Pierre Chabrol, deux de mes auteurs préférés ! Et je trouve une forme de filiation dans la structure du récit.

Le style peut parfois faire penser à Jean d'Ormesson... L'écriture, tantôt de phrases très courtes, tantôt de phrases longues ... comme des paragraphes, peut parfois dérouter et exige une certaine concentration. Mais l'histoire captivante de ces forges, qui transforment la petite paysannerie en prolétariat, où les luttes des années 1970 font écho à celles de la fin du 19ème siècle et à celles du Chili tombé sous la coupe du dictateur, a retenu toute mon attention.

Un petit livre (moins de 100 pages) mais un grand et beau récit !
Il faut aussi souligner le travail de documentation, qui apporte beaucoup de détails au roman.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
J'ignore si durant les deux mois d'occupation et les deux années de lutte menées sur le site même des anciennes forges, au pied des installations subsistant encore,les salariés de la SEMM ont pensé à ceux qui les avaient précédés là,si leur invisible présence a pesé sur leur obstination, si les puddleurs leur ont murmuré à l'oreille un conseil avisé, une parole bienveillante, fraternelle ou s'ils ont rempli à leur insu une sorte de devoir de mémoire.
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On boit pour étancher la soif quand la chaleur est continuelle. On avale deux à trois litres par jour. On tient aussi avec ça. On rentre recru de fatigue, assommé par la besogne et le manque de repos qui affaiblit le corps., l'use prématurément, hébété et vacillant pour s'abattre ensuite, non sans avoir valdingué dans l'obscurité de la cuisine contre le baquet d'eau resté près de l'évier, sur la couche que le corps de la femme a tiédie, sans toucher au frichti qui attend sur la table car ce serait de précieuses minutes ôtées au sommeil, à l'indispensable récupération, quand on pense déjà au lendemain, au réveil, alors même qu'on n'a dans le ventre, pour toute pitance, qu'un quignon de pain et trois oignons mâchonnés le midi, habitude héritée des anciennes pratiques rurales.
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C'est le ciment qui apparaît, la pierre, l'appareil de mortier qui se délite, mais c'est l'acier, la nécessité du métal, absent, qui est la cause de l'implantation de ces Forges cent cinquante ans plus tôt, au milieu du marais paisible où abondent grenouilles aux ricanements de crécelle, colverts tapageurs, furtives anguilles, hérons hiératiques au garde-à-vous, mouettes et goélands, iris jaunes et corolles de nénuphars, prairies inondables, marécageuses, servant de débord à la Loire et d'abri au petit peuple qui s'était établi là, quelques feux pas davantage, simple hameau dépendant de la commune proche, paysage pour peintres impressionnistes.
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Pour l'heure, on afflue de toutes parts vers Trignac, ce nouvel Eldorado. Comment on se parle, dans quelle langue, quel idiome, quel patois, puisqu'on vient aussi bien de Bretagne, du Nord, de l'Est et même du sud-ouest ? Un babel prolétaire, populaire. Mais peut-être la langue des exploités est-elle universelle, un espéranto immédiatement assimilable qui. Ne s'embarrasse pas de nuances.
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Déambuler sur le site paraît une invitation à remonter le temps, l'histoire partout présente et cependant invisible, cachée, un appel à y participer quand bien même soixante-dix ans nous séparent des ultimes rugissements des hauts-fourneaux, quand bien même cette histoire-là, industrielle, technique, me semble étrangère, lointaine, inaccessible.
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