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Critique de Catherinedenanc


Nous sommes en 1974, Piper, une jeune mariée, originaire d'une grande famille londonienne cultivée, arrive à Gaza conduite par un vieil homme dans une carriole brimbalante vers la bâtisse dans laquelle elle passera une année avec son mari, récent délégué du CICR, un jeune suisse d‘origine sociale modeste, Elle ne s'attendait pas au spectacle offert par le lieu, une habitation sans charme entourée de sable, de vent et de matériaux de construction abandonnés au milieu d'arbustes.
Quelques semaines après leurs retrouvailles, Vivian, s'enquière de l'état d'esprit de son épouse. Elle concède ne pas avoir anticipé cette vie et cet environnement, elle ne se dit pas déçue pour autant malgré les longues journées passées seule la plupart du temps. le délégué étant le plus souvent absent à visiter des prisons quelquefois plusieurs jours d'affilés. Ce qu'il vit loin d'elle a un impact certain sur lui et l'entraîne à consommer de plus en plus d'alcool.
Les loisirs de l'épouse consistent à des achats de babioles dans les marchés alentours pour aménager leur intérieur et des soirées beuveries au Club voisin qui regroupe les expats tous les vendredis soir. La femme du délégué observe la vie des femmes palestiniennes qui font tout de leurs mains de l'aurore au coucher. Elle se sent inutile. Elle est mal à l'aise devant le regard que les hommes posent sur elle quand elle part nager, femme blanche indécente avec ses vêtements occidentaux. Elle ne sait comment rentrer en contact avec les personnes qu'elle côtoie, il y a bien sûr la barrière de la langue dont elle ne connaît que quelques mots, mais surtout le dénuement dans lequel ceux qu'elle rencontre se démènent et qui lui fait ressentir la honte de ne pas être heureuse alors qu'elle a plus que le nécessaire.
Et puis il y a le vieil homme, Hadj, le jardinier providentiel qui fera de la friche sur laquelle est posée la maison, un jardin magnifique et luxuriant dans lequel il fait bon se tenir à la tombée du jour pour y boire de l'alcool (trop). Il y a aussi Naïma, une petite fille pleine de joie de vivre qui la prend par la main en babillant des histoires qu'elle ne comprend pas.
Vivian est un mari amoureux et attentionné qui se rend compte que la vie du couple bat de l'aile, alors il propose des échappées de quelques jours dans les territoires pour faire découvrir à Piper la contrée. Il fait venir une petite voiture qui va permettre à la femme du délégué de lier connaissance avec quelques copines du vendredi soir au Club. Et puis un jour, dans un hôpital dans lequel travaille une femme qu'elle admire, la rencontre dans la nurserie avec une orpheline de quelques mois que le personnel néglige car ce sont les familles qui viennent nourrir et dorloter les enfants. La femme du délégué, émue par l'état sanitaire de l'enfant, sort de sa réserve et prend soin d'elle, la nettoie en lui chantant des comptines en français et le bébé devient réceptif à ses attentions quotidiennes. Mais quand le personnel commence à se poser des questions sur les intentions de la femme avec l'enfant, elle prend peur…
Un très beau roman à l'ambiance douce/amère. L'auteure suisse arrive avec délicatesse à nous faire partager, les émotions, les perceptions, les lieux que découvre l'héroïne. La narration est sans à-coups alors que ce que rencontre la jeune femme est souvent lourd et difficile mais contre balancé par les lieux et les personnages qui croisent sa route et nous font ressentir la beauté de la vie malgré tout et pour toujours.
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