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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le Paradis, c'est le nom un peu ironique qu'on donne au bidonville de Bangalore, au sud de l'Inde. Là, dans ce quartier où la misère de ses habitants cotoie les saveurs des mets épicés et les couleurs des habitations, vivent 5 jeunes femmes soudées et terriblement attachantes : Deepa, Joy, Rukshana, Banu et Padma,

Quand les bulldozers arrivent pour raser le Paradis afin de construire un centre commercial, nos 5 héroïnes vont faire preuve d'esprit et de solidarité pour trouver un moyen de rester collée à leur Paradis.

On pense un peu au récent film Made in Bangladesh ( chroniqué ici même) qui se déroulait non pas en Inde mais dans son pays voisin mais qui développait le même lien de sororité évidentes entre des jeunes femmes prêtes à tous les stratagèmes pour lutter contre le capitalisme et les mastodontes souvent dominées par les hommes.

Mathangi Subramanian, rend un vibrant hommage à ces femmes hautes en couleur, courageuses et qui ne rompent jamais malgré les épreuves. On suit avec passion le combat de Banu, Deepa,et des autres pour rester dans le lieu où elles sont été élevées même si le dit lieu est un bidonville.

Un hommage universel, chaleureux et jamais larmoyant à la force des femmes du monde porté par un optimisme qui fait du bien.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Être fille ou femme en Inde n'est pas chose facile. Dans un premier roman très réussi, Mathangi Subramanian explore le thème de la solidarité féminine qu'elle présente comme un élément indispensable et nécessaire à l'émancipation, mais malheureusement pas forcément suffisant. Cette sororité se déploie entre les cinq jeunes héroïnes, adolescentes mais bientôt adultes, mais aussi entre les générations. Deepa, Padma, Banu, Joy et Rukshana grandissent et se lancent dans la vie sous le regard bienveillant et exigeant de leur mère, grand-mère, tante, professeure. Dans une narration habile, qui mélange sans cesse deux temporalités, nous découvrons l'histoire singulière de chaque personnage. Sans misérabilisme et sans nier les difficultés et les obstacles qui se dressent sur leur chemin, l'autrice rend très attachante cette galerie de personnages résolus à se projeter dans l'avenir avec joie et optimisme.

Nous sommes à Bangalore, la ville la plus moderne, la plus mondialisée, la plus high-tech du pays. Comme dans toutes les mégalopoles indiennes, riches et pauvres ne se mélangent pas, vivent dans des quartiers bien distincts. le Paradis est le nom du bidonville dans lequel ont grandi et continuent de vivre tous les personnages. Il est menacé de destruction car les autorités municipales ont décidé de faire place nette, de supprimer les habitats précaires au profit de programmes immobiliers plus modernes. le socle de l'engagement des femmes et des filles du bidonville est là : sauvegarder le quartier, les relations de voisinage, les solidarités quotidiennes, l'amitié tissée au fil du temps. La vie dans un bidonville n'est pas faite que de misère même si l'auteure ne cache rien de sa dureté et parfois de sa noirceur. Les rats, le bruit, le manque d'eau potable sont des réalités quotidiennes. Malgré tout, cette micro-société reste digne, fait face avec courage.

Pour les cinq jeunes héroïnes, ce sont leurs rêves qui font office de carburant. Chacune cherche sa voie en tâtonnant, s'imagine un futur dans lequel elle pourra déployer son talent singulier. Mais face au poids des traditions, à leur archaïsme, se sentir libre de faire des choix personnels n'est pas facile. L'auteure prend le temps de développer l'histoire de chacune d'entre elles dans des chapitres qui ressemblent à des nouvelles. Deepa, malgré sa cécité, aspire à une vie normale et se projette sans problème dans une vie d'épouse. Padma, grâce au soutien de sa professeure, peut rêver d'accéder à l'université. Banu, n'est pas faite pour les études mais elle est douée de ses mains (pour le kolam notamment, cet art du dessin au sol typiquement indien) et elle imagine des solutions techniques aux problèmes du quotidien. Joy ,elle, est née garçon mais se sent résolument fille. Son entourage ne la juge pas et cela lui permet d'assumer pleinement sa différence, de vivre sans honte. Tout comme Rukshana qui tombe amoureuse d'une fille. Sont abordés ainsi de façon très naturelle les thèmes de la transsexualité et de l'homosexualité féminine. Même si l'Inde demeure un pays très conservateur sur les questions de société, le destin de ces personnages nous fait percevoir les progrès accomplis par la société dans l'acceptation de toutes les identités. de même, loin des clichés trop faciles, le récit met en scène des hindous, des chrétiens, des musulmans qui vivent ensemble sans que cela ne pose le moindre problème. C'est aussi cela la réalité de la vie dans les bidonvilles : la solidarité qui transcendent les différences. Les haines identitaires n'ont pas leur place puisqu'il s'agit avant tout de survivre.

La présence des hommes n'est pas niée mais demeure en filigrane. La domination masculine est bien réelle mais l'auteure parvient à ne pas en faire le sujet central. Pour elles qui vivent au 21ème siècle, cette domination apparaît même moins pesante. « Les toits du paradis » offre ainsi une vision résolument positive de l'avenir des femmes indiennes qui, malgré toutes les difficultés encore nombreuses, s'autorisent de plus en plus à imaginer une vie différente, conforme à leurs aspirations profondes. Ces cinq jeunes filles ont leurs secrets, leurs blessures intimes. Mais grâce à l'amitié et l'entraide, elles avancent dans l'existence avec confiance.
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Les toits du Paradis narre le quotidien, les rêves et espoirs d'un groupe de cinq adolescentes qui se construisent et qui habitent dans le bidonville Paradis à Bangalore a notre époque. Sont également présentes leurs références féminines à savoir leurs mères, grand-mères et enseignantes. Nous apprenons donc à connaître tous ces personnages et l'histoire de chacune. Nous entrevoyons alors les différences de mentalité d'une génération à une autre et découvrons que les jeunes femmes actuelles sont sur la voie d'une certaine émancipation, grâce à l'instruction notamment. Cela n'empêche pas leurs mères de leur rabâcher qu'elles ne sont que des filles, donc leur place est à la maison pour élever les enfants. Mais ce petit groupe solidaire sait se défendre et protéger ses intérêts, tant personnels que communautaires!
Les multiples histoires s'entremêlent aisément, je me suis repérée facilement entre tous les personnages. J'en garderai donc l'image d'un roman positif, rempli d'espoir, de tolérance et de vie.
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Un très joli roman qui transporte dans tous les sens du terme jusqu'en Inde.
L'histoire est magnifiquement portée par de jeunes femmes, leurs mères, leurs espoirs, et l'amitié qui les unie.
On en vient presque à oublier la misère, la faim, pour presque trouver beau leur "paradis".
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C'est une fiction documentaire qui raconte la vie de plusieurs femmes d'un bidonville à Bengalore, le Paradis. Une histoire m'a particulièrement émue : celle de la femme qui, lasse de donner naissance au risque de sa vie à des enfants mort-nés, finit par aller à l'hôpital où on lui promet de l'argent si elle participe à un programme. Et c'est après la naissance de son enfant qu'elle découvrira, alors que son ventre crie de douleur, qu'on l'a stérilisée; Dans l'histoire de ces filles, plane le spectre du mariage forcé : mariage de l'aînée pour libérer la place aux suivantes, mariage de celle qui est aveugle…L'intérêt de ce livre est aussi dans la force de ces femmes qui s'entraident, ne baissent jamais les bras, luttent pour que leurs filles s'en sortent par les études. C'est un beau livre qui donne la pêche !
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Le Paradis… Un bidonville de Bangalore, dans le sud de l'Inde. Sous la tôle et les bâches, se déploie la vie animée de Banu, Deepa, Joy, Rukshana et Padma, cinq jeunes filles soudées comme les doigts de la main. Quand les bulldozers arrivent pour raser le Paradis afin de construire un centre commercial, elles s'organisent et oeuvrent de stratégies audacieuses pour les faire stopper. Parce qu'elles sont comme ça, ces cinq filles-là, vives, intelligentes, futées et pleines d'esprit ! On découvre leurs histoires à chacune et c'est toute la culture indienne qui nous est conté : les castes, les inégalités sociales extrêmes, les bidonvilles, la violence contre les femmes, le goût et les odeurs de la cuisine épicée, la flamboyance des couleurs… Paradoxe du Paradis : il déchire le coeur du lecteur tout en lui apportant une joie de vivre ! C'est peut-être ça l'Inde.

Banu l'artiste, Deepa l'aveugle, Joy la transgenre, Rukshana la queer et Padma l'étrangère… Cinq jeunes filles qui fleurissent et nous offrent le plus beau des bouquets, sans tabou, sans frontière, sans préjugé. Musulmane, indoue, catholique, hétérosexuelle, homosexuelle, transgenre, elles sont le merveilleux reflet d'une société indienne ancrée dans des traditions ancestrales caduques (les castes, la dote du mariage…) mais dont la jeunesse féminine des bidonvilles se contrefiche. Nées du mauvais sexe dans une Inde qui méprise les femmes, qu'ont-elles à perdre de plus que ce que leurs mères et leurs ajii (leurs grand-mères) ont vécu, bannies ou abandonnées par leur époux ?

Alors, elles rient, elles chantent, elles dansent et nous entraînent dans leur joie de vivre. L'auteure, Mathangi Subramanian, rend hommage à ces femmes qui portent le monde sur leurs épaules et qui jamais ne ploient. Loin de tout misérabilisme, de pathos ou de jugement, elle exerce sa plume avec délicatesse et tendresse pour que nous nous souvenions pendant longtemps de cinq jeunes filles. Banu, Deepa, Joy, Rukshana et Padma.

Les toits du paradis est un hymne à la sororité et à la puissance des femmes. C'est beau et c'est universel !

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