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Critique de Marple


Marple
13 septembre 2015
Quel grand livre ! Par la taille, certes, avec ses 1300 pages dans l'édition Bouquins, mais aussi et surtout par sa qualité ! Je me suis régalée tout du long et ne remercierai jamais assez Dixie pour ce conseil de lecture.

C'est d'abord l'histoire qui m'a séduite, en bonne grisette que je suis. La Goualeuse alias Fleur-de-Marie, le Chourineur, Monsieur Rodolphe alias le Prince de Gerolstein, la fantastique Louve, la gentille Rigolette, l'horrible notaire Ferrand, les effrayants Martial, les comiques concierges Pipolet... Je n'en connaissais aucun, n'ayant jamais étudié le feuilleton ou vu la série TV, et pourtant ils m'ont accompagnée toutes mes vacances.

Impatiente de découvrir la suite de leurs aventures après chaque interruption, j'ai souvent pensé aux grandes sagas d'Alexandre Dumas, et bien compris pourquoi les lecteurs du XIXè protestaient tant lorsque le Journal des Débats arrêtait le feuilleton pendant quelques jours.

Bien sûr, certains éléments sont assez datés. Je pense notamment aux princesses qui doivent absolument être différentes des autres femmes, plus éthérées, sans arrêt défaillantes, évanouies ou larmoyantes... Je pense aussi à la punition qu'imagine Eugène Sue pour remplacer la peine de mort : l'aveuglement, rien que ça. Ou même à ce paternalisme sous-jacent qui laisse entendre que les petits ne sont rien sans un puissant bienveillant pour veiller sur eux.

Cela dit, si ces éléments semblent datés, c'est bien parce que Les mystères de Paris sont un miroir fidèle de la France du milieu du XIXè, particulièrement de celle des classes pauvres. Un miroir, et même au-delà, un plaidoyer pour une réforme de la société dans son ensemble. Travailleurs misérables, prisonniers, malades ou aliénés, orphelins, malheureux vertueux, Eugène Sue a étudié leurs conditions de vie et fait des propositions concrètes d'amélioration, comme cette banque des pauvres, ces fermes modèles ou ce droit au divorce pour les femmes bafouées.

Pas étonnant que le livre ait fait débat, dans les cafés comme à l'Assemblée Nationale, tant son message est révolutionnaire et moderne : il défend des valeurs d'humanisme, de tolérance, de non-racisme, de justice sociale, de droits des femmes et des faibles. Dommage qu'il ne soit plus beaucoup lu aujourd'hui, car il est immensément riche et captivant. J'espère donner envie à d'autres...

Challenge XIX 6/xx et challenge Pavés 2015/2016 : 2 et 3/xx
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