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Citations sur Mort d'un jardinier (17)

Un accident cardiaque frappa un homme au travail dans son jardin. Dès lors, un flot traverse sa conscience. Il nous donne l'image, le sons, l'odeur, la sensation et la vision pour nous offrir les sensations qu'il avait au travail dans son jardin. Il precise beaucoup de choses sur la beauté de son jardin, il évoque beaucoup ces balades, ce qu'il a planté, ce qu'il a semé, etc ...
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tu n'en peux plus de cette douceur de cette violence, tu te cuirasses, tu ne contrôles rien, tu t'écoules dans le flot du temps, la musique s'éloigne, tu revois l'enfant vêtu d'une aube blanche, il a les yeux bleus et les cheveux blonds, il ressemble à Thomas, il ne dit rien, se tient près de toi, le rouge-gorge s'est posé sur son épaule, une autre silhouette se tient près de lui, c'est ton amour qui te regardes
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le couvercle de la lessiveuse galvanisée se soulève rythmiquement comme si le linge respirait à pleins poumons dans l'eau savonneuse, les corbeaux font des taches noires sur la neige des champs, tu les vois aussi à Amsterdam dans le musée Van Gogh hurlant au dessus des blés mûrs, tes yeux se mouillent, tes oreilles gelées roulent sous tes doigts qui tâtent, soulèvent les croûtes séchées, tu t'approches du grand miroir de la garde-robe en titubant sur des escarpins trop grands pour toi, les plombs sautent, la platine soulevée de la cuisinière à charbon projette des ombres effrayantes, les chandelles fondent lentement empalées sur les piques du plateau circulaire, flammes agitées par les courants d'air sous le porche
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les premier à sortir sont toujours les mêmes, navets et radis, deux petites feuilles arrondies, cotylédons fragiles qui étaient embryonnaires dans le ventre de la graine ronde, ils commencent déjà à transformer la lumière en chlorophylle, filtrant le carbone de l'air tandis que le fil blanc de leur racine se glisse s'allonge vers le bas dans l'humus entre les déchets organiques et les agglomérats terreux, tu repères aussi la sortie au jour des laitues et des épinards, les tiges dressées des bébés poireaux et oignons, lignes de cheveux verts hérissés entre la pourpre des betteraves et les papillons petits pois
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tu as beaucoup travaillé, le jardin n'existait plus, abandonné depuis des dizaines d'années, juste quelques mètres carrés de chiendent de chardon et d'orties cernés par la profusion des arbustes plantés par les oiseaux, aubépines aux longs couteaux pointus pics à glace dirigés vers tes yeux, prunelliers encastrés les uns dans les autres, églantiers et ronces entortillés autour des troncs, dégringolant du ciel, t'enfonçant des épines dans la tête, "ecce homo", tu t'échines tu t'esquintes tu frappes et coupes et creuses et arraches et scies et brûles et déchiquettes pendant des jours et des jours, t'écroulant sur le dos dans la terre mise au jour, la sueur ruisselle traçant des lignes noires dans la poussière qui recouvre ta poitrine, ton coeur cogne ton coeur cogne, la sueur tombe dans la terre sur le corps des fourmis, tes muscles sont brûlants,
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ta mémoire est percée comme un carton de tir à la carabine, tu baisses la tête pour éviter les cailloux qui volent vers toi, tu recules à toute vitesse, tu détales comme un lapin, tu sautes au-dessus d'un large fossé en projetant les bras devant toi, tu t'aplatis dans les graminées, tu éternues encore une fois, tu n'es pas une vache, ton estomac est simple, tu ne rumines pas, ton corps est trop petit pour qu'on installe à l'intérieur une panse ou rumen un bonnet un feuillet une caillette, tu veux devenir un oiseau un merle noir qui siffle mélodieusement à tout moment de la journée mais tu ne pourras jamais faire entrer ton gros cerveau dans une si petite tête, tu ne peux pas vivre sous la terre, tu ne veux pas vivre sous la terre, tu ne veux pas vivre sous la terre, tu ne veux pas devenir un gros ver blanc, une larve qui se nourrit d'épluchures pourries.
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tu te souviens de ce petit sachet de graines, tu le compares à la montagne de racines nourricières entassées dans un coin de la cave à légumes, tu acceptes la grâce, tu acceptes l'ignorance
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