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Karine Chesneau (Traducteur)
EAN : 9782877306171
224 pages
Editions Philippe Picquier (26/08/2002)
3.89/5   9 notes
Résumé :

Durant l'été 1940, Sugihara Chiune, consul du Japon à Kaunas, alors capitale de la Lituanie occupée par les Soviétiques, délivra des visas de transit à des milliers de Juifs qui fuyaient la Pologne et autres pays d'Europe orientale sous occupation nazie. Leur seule chance était de traverser la Sibérie et, via le Japon, de rejoindre un pays ami. Pour accorder massivement des visas à ceux qui se pressaient a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un témoignage émouvant écrit par la veuve d'un Japonais qui fut radié de l'ordre des diplomates de son pays pour avoir délivré environ 2 000 visas à des Juifs d'Europe de l'Est contre l'avis du Ministère dont il dépendait.

Difficile d'être insensible face au courage dont cet homme a fait preuve, quand on sait la pression de cette société japonaise.
Lire la simplicité avec laquelle sont exposés ces faits est d'ailleurs réconfortant pour l'image de l'âme huumaine. Malgré les horreurs qui ont été perpétrées pendant cette guerre par des humains sur d'autres humains (qu'ils aient été juifs, homosexuels, tziganes, communistes,...), certains ont eu la force de se rappeler de leur humanité et ont désobéi aux ordres pour sauver leurs semblables.

Le récit ne se focalise pas tout du long sur cet épisode héroïque. Yukiko Sugihara raconte les bouleversements dont elle et sa famille ont été témoins dans les différents pays d'Europe qu'ils ont traversé (et tout cela rappelle les cours d'histoire de terminale!).

Un livre intéressant, à plusieurs points de vue, d'un couple très moderne - pour l'époque - qui était en faveur d'une amitié entre les êtres humains au-delà des différences de nationalité ou de religion.
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Ce livre retrace le parcours de Chiune SUGIHARA, diplomatique japonais en poste en 1939, avec sa famille à Kaunas, capitale de la Lituanie. Il va se faire connaitre grâce à une action humanitaire qui dépassait le cadre de ses attributions. En effet, il a délivré 2000 visas de transit à des familles juives polonaises ayant fui leur pays en 1939. Ces documents ont été délivrés sans l'aval du ministère japonais des Affaires étrangères. Ces visas permettaient aux familles (environs 6000 personnes) de rejoindre le Japon et de là un asile sûr; les Etats Unis le plus souvent. Sa vie entre Kaunas en 1939 et son décès au Japon en 1986 n'a pas été un long fleuve tranquille. On imagine la vie de cette famille balancée en pays amis et ennemis. D'amis dans les pays de l'Axe où il fut en poste pendant la guerre. , il devient ennemi de ces mêmes pays à la chute de l'Allemagne. Il fut tout autant désavoué au Japon pour son action envers les Juifs mais surtout pour avoir transgressé les règles. Ce n'est que bien plus tard qu'il a été réhabilité par le Japon et fait Juste parmi les nations par l'Etat d'Israël. Ce récit est écrit par l'épouse du diplomate de manière très humaine et digne. le style est très abordable, fluide et humain. Cet ouvrage est très peu présent sur Babélio. C'est pourquoi, j'invite des lecteurs intéressés par des épisodes peu connus de la guerre 40-45 ou des amateurs de témoignages à lire cet ouvrage retraçant la vie de ce diplomate que l'on appelle le Schindler japonais.
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Il y a quelques années, j'ai lu un livre sur le plan Fugu dont je n'avais vraiment jamais entendu parlé avant, livre publié aux éditions Pygmalion en 1980 : Histoire inconnue des juifs et des japonais pendant la seconde guerre mondiale. du plan Fugu il n'est pas question dans le témoignage de Yukiko Sugihara, mais des juifs et des japonais, oui.
On retrouve d'ailleurs la même photo de la famille Sugihara devant le consulat de Kaunas dans les deux ouvrages. La famille Sugihara a réussi miraculeusement à sauver des mains des autorités allemandes et russes quelques photos prises en Europe où elle séjourna de 1937 à 1947, date de son retour au Japon.

Yukiko épouse en 1935 Chiune Sugihara, reconnu au ministère des affaires étrangères où il travaille comme un expert de l'U.R.S.S.. Celui-ci a suivi un cursus de russe à l'Institut de Harbin (ville de Chine, où une communauté importante de russes blancs vit). Comme le permet de le comprendre le petit entretien qui clôt le livre, cet Institut a été créé par le ministère des affaires étrangères japonais en 1920. Les bases de cet institut étant une association russo-japonaise. Trois principes dit d'autonomie guident cet institut : 1 : ne pas être à la charge des autres. 2 : aider les autres. 3 : ne pas attendre des récompenses.
Si je me permets d'insister sur ce point, c'est parce que l'esprit de Sugihara, qu'on désigne aussi comme l' « Oskar Schindler nippon » est imprégné de ces principes. Aussi son choix de désobéir à son ministère et d'octroyer des visas aux juifs de Kaunas en été 1940, n'a en quelque sorte rien d'extraordinaire, « je n'ai fait que ce que doit faire un homme », disait-il.

Pendant un mois, en août 1940, Sugihara va rédiger des visas qui permettront à des réfugiés juifs de quitter l'Europe.
Ces juifs ont fui la Pologne qui vient d'être envahi par les allemands. Ils ont fui vers la Lituanie. Leur seule chance de survie, c'est de passer par l'Union soviétique et le Japon, puis de gagner un troisième pays, les Etats-Unis notamment. Pour cela il leur faut un visa.
Contre l'avis de son ministère, Sugihara, attaché au consulat de Kaunas, va délivrer ces visas. Pendant un mois, du soir au matin il rédige à la main ces indispensables documents, jusqu'à ce qu'il soit expulsé par les soviétiques qui viennent d'annexer le pays.

Le livre de Yukiko Sugihara ne se limite pas à raconter cette histoire, ni les honneurs que son époux a connus lorsque son geste a été enfin reconnu (il a même été « réhabilité » puisqu'à son retour au Japon en 1947 il a été mis à la porte de son ministère). Elle raconte simplement dix ans de vie diplomatique et familiale en Europe, de Finlande en Lituanie, puis Berlin, Prague, Königsberg et Bucarest. Elle s'attarde notamment sur la guerre en Roumanie où elle faillit perdre la vie. Puis lors de la reddition japonaise, l'internement, presqu'un an et demi, avant la libération et le retour au pays. Ce retour est assez amer, mais Sugihara trouvera à se reconvertir pour travailler dans les relations commerciales pendant quinze ans à Moscou jusqu'à sa retraite en 1975. Yukiko Sugihara raconte chronologiquement cette vie en insérant quelques tankas (forme de poésie japonaise) à l'intérieur du texte. La fin du récit permet de voir les honneurs rendus à son époux, notamment par l'état d'Israel, ainsi que quelques récits de juifs sauvés en 1940 et qui ont retrouvé leur trace des décennies plus tard, ceux-ci ayant pour beaucoup conservé comme une relique le visa qui leur avait été donné.
Chiume Sugiharai meurt en 1986 à l'âge 86 ans. Ce témoignage a été rédigé par sa femme et publié en 1993.
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Portrait d'un diplomate japonais qui a fait preuve d'un grand courage en donnant des visas à des ressortissants juifs lorsqu'il était en poste en Lituanie. Sa femme a su nous conté sa vie, avec simplicité, et une grande admiration pour lui .Beau, très beau témoignage qui nous apprend une phase difficile de cette période de la deuxième guerre mondiale
A LIRE
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Un beau livre écrit avec simplicité et candeur.
Un très beau témoignage, une histoire de dignité , d'héroïsme ...

Mais aussi un témoignage d'amour et d'admiration de Yukiko SUGIHARA pour son mari ...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- Et comment va votre famille maintenant?
A ma question, M.Simkin ferma les yeux. Un silence lourd régna dans la pièce...
- Mes parents, ma femme, mon fils de cinq ans, ma fille de sept ans, mes frères, toute ma famille...ils étaient vingt-trois. Ils sont tous morts. Je ne dois ma survie qu'à ma présence à l'extérieur de la Pologne en raison de mes activités au sein de l'association d'aide aux réfugiés.
Il me raconta son histoire avec une émotion contenue, en découpant chaque mot comme s'il se tailladait le corps. Sans trouver de paroles pour le consoler, je l'écoutai en silence.
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Ce matin, comme toujours, j'accompagnai mon mari sur le palier et le regardai descendre avant de retourner dans ma chambre pour lire un livre. Ainsi se passaient les matinées calmes. Mais à peine eus-je le temps de lire une dizaine de lignes que j'entendis frapper à la porte.
Et mon mari entra.
- Regarde un peu par la fenêtre !
En le voyant se diriger vers la fenêtre comme s'il me poussait à faire de même, je restai perplexe un instant. Je connaissais son sérieux dans le travail. Il était tout à fait inhabituel qu'il montât pendant les heures de bureau. Il entrouvrit les rideaux et me regarda de nouveau pour m'inciter à l'imiter. Je vins alors à ses côtés, regardai distraitement au-dehors... et ce que je vis me parut irréel !
Une foule compacte recouvrait la chaussée devant le bâtiment. [.]
- Ce sont des Juifs qui ont fui les nazis de Pologne. Ils demandent des visas de transit pour le Japon.
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Peut-être ai-je commis une faute en tant que diplomate. Mais je ne pouvais laisser mourrir des milliers de personnes qui comptaient sur moi. C'était une action juste ... C'est l'histoire qui jugera mon action, (...).
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