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Citations sur Le rêve de Ryôsuke (61)

Cet homme dont sa mère lui avait si souvent parlé, comme s'il avait été son seul espoir dans la vie. Arriverait-il à lui remettre le paquet enfoui au fond de son sac à dos, à percer le secret de sa naissance ?
Et s'il y parvenait , sa façon d'être au monde changerait-elle ? (p. 27)
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Les frictions n'avaient pas manqué, mais il se sentait protégé par l'île, il avait même l'impression qu'elle le guidait. En d'autres termes, il avait peur de la quitter pour retourner à Tokyo.
"Je ne suis pas encore arrivé à déterminer quel était le meilleur choix."
À ses côtés, Mlle Yoshikado lui fit écho :
"Le meilleur choix ? Je ne pensais pas entendre ce mot dans votre bouche.
- Vraiment ?
- Oui, parce qu'il me semblait que vous avanciez sans jamais juger du meilleur ou du pire.
- Oui, en un sens..."
Il eut un rire embarrassé.
" Je n'ai pas l'impression d'avancer. Plutôt d'être toujours perdu.
- C'est pareil pour moi", murmura-t-elle, puis elle se tut. Soudain, elle écarta son parapluie et, le visage offert à la pluie, regarda Ryosuke.
" Je ne sais pas quoi décider. Tout est compliqué. Rester sur l'île, la quitter, les deux sont durs.
- Oui."
Incapables l'un comme l'autre d'entrer dans le vif du sujet, ils arrivèrent au bout du sentier.
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Dans le murmure des vagues, Ryosuke crut encore une fois entendre une voix. Celle qu'il avait entendue dans la tempête, sur les flancs du mont Aburi. Ce n'étaient pas des mots, plutôt un écho qui semblait entrer en résonance avec ses souvenirs de son père. Ou la voix du vent lorsqu'il accueille une vie nouvelle, fruit de l'éternel recommencement du vivant.
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De ses doigts frémissant d'impatience, il en détacha un morceau. Pas d'erreur, comme le roquefort, de pâles veines de moisissures se déployaient à l'intérieur.
D'une main tremblante, il porta le morceau de persillé à sa bouche et le déposa sur sa langue, seulement humectée par l'eau de la rivière souterraine. Il le mastiqua lentement. Sa saveur se déploya. C'était le parfum de l'île, des flaques de soleil dans la forêt. Un bouquet subtil et chatoyant explosait sur son palais, dans sa gorge, entre ses joues. C'était un arôme qu'il n'avait encore jamais goûté. Une fragrance pleine de légèreté s'en dégagea, embaumant ses narines.
Derrière ce parfum, la figure de Hanayo se présenta à lui. La silhouette de Puno sautillant flotta aussi. Les prunelles humides de l'institutrice, la gibecière de Toshio, les visages de Hashi, Tachikawa et Kaoru, leurs mots...surgirent et s'évanouirent. Et puis les jours passés avec sa mère, à vivre ici et là. Le visage flou mais souriant de son père.
Il ferma les yeux et s'essuya doucement les joues.
Il pleurait, réalisa-t-il.
Buchi approcha discrètement et se serra contre lui.
Il l'étreignit de toutes ses forces.
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Le Président lui lança un œil noir et se racla la gorge.
« Kikuchi, toi, tu n’es clairement pas fait pour cette île, c’est clair.
Tu n’essaies pas de nous comprendre. Par exemple, depuis tout à l’heure, tu nous parles de chèvres sauvages, mais ça n’existe pas. Ces pinzas sont élevées ici pour être chassées et mangées. On les laisse exprès retourner à l’état sauvage. C’est comme une réserve, si tu veux. Parce que nous, on mange les chèvres. Et vous, vous débarquez ici et vous venez vous en mêler. Du fromage ? Peuh ! Je peux vivre sans fromage. Et historiquement, c’est pareil en métropole. Tu crois qu’il y en avait du fromage, à l’époque d’Edo ? Ieyasu Tokugawa mangeait-il du fromage ? »
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Vivre ici est difficile, reprit Hashi, mais ce n'est pas le plus important. Je crois qu'un être humain finit par renoncer quand il est exclu de la société. Quand la solitude est insoutenable. Moi, j’étais seul ici, mais j'avais des gens avec qui prendre un verre, et du travail une fois par semaine à l'embarcadère. Sinon... rien que d'y penser, cela me fait froid dans le dos. Je crois que personne ne peut supporter la solitude et l'isolement.
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Quand on parle de nos rêves... on finit par se sentir obligés de les réaliser. On croit avoir échoué sinon. Mais moi, je connais quelqu'un qui, à force de s'accrocher à son rêve, a fichu sa vie en l'air. Un rêve peut tout simplement en rester un, non ?
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" Tu sais, Ryôsuke, je crois que.. Quand on est à un tournant de sa vie, qu'il s'agisse d'une défaite ou d'un victoire ne change pas grand-chose. Au contraire, la victoire est peut-être pire parce qu'elle ne nous ouvre pas les yeux. C'est une bonne chose que tu aies échoué."
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"Echouer, c'est important", reprit Hashi comme pour briser le silence.
Ryôsuke restait coi.
"Ne pas reconnaître sa défaite, c'est s'exposer à vivre en gardant des racines pourries.
- Je connais quelqu'un qui est mort d'avoir reconnu sa défaite...
- Ton père...
- Oui ?
- Tu ne devrais pas ...le porter comme une croix.
- Je ne le porte pas comme une croix.
- Si."
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Il y a sûrement quelque part une femme qui te conviendra. Ce ne doit pas être si difficile de la trouver. Moi, je ne pouvais être celle qu'il te fallait, et j'ai mal agi. J'en suis profondément désolée. Mais, entre nous, depuis le début, il y avait quelque chose qui clochait. De mal boutonné. Je pense que tu pourrais avoir une vie plus
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