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Citations sur Le rêve de Ryôsuke (61)

-Parce que, comment dire, les perfectionnistes, les gens qui ne supportent pas les compromis, un beau jour, ils fichent tout en l’air, ils font table rase de tout. Ils finissent par se dire que s’ils ne peuvent vivre qu’à moitié, autant disparaître. Mais ce résultat est le plus bancal. Ryôsuke, j’essaie de me mettre à ta place. Quoi qu’on fasse, on finit tous notre vie en ayant fait les choses à moitié. Ce n’est ni mal ni bien. Il faut apprendre à s’y faire. C’est mille fois mieux que de mettre fin à ses jours.
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Ryôsuke était aussi impressionné que la première fois qu'il s'était égaré ici. Il avançait en regardant chacun de ces géants dans lesquels on était tenté de voir non pas un arbre , mais un individu. Il touchait leur écorce, admirait leurs branchages. Leurs racines les ancraient dans le monde végétal, mais ils semblaient chercher à évoluer vers un autre règne. Le simple fait de se trouver parmi eux lui donnait l'impression étrange de s'ouvrir à la parole de tous les êtres vivants, par-delà le temps. (p. 186)
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- C'était une coutume autrefois répandue au Japon, semble-t-il, reprit Hashi.
- D'installer un cimetière dans une grotte ?
- Non, la pratique de l'ubasute.
- L'ubasute ?
- Sans doute que, malgré la mer, les ressources ne suffisaient pas à nourrir toute la population. En général, l'ubasute était pratiqué dans les villages de montagne isolés. Mais ici aussi, cela se faisait. A l'aube de sa soixantième année, on était conduit en bateau jusqu'à l'entrée de cette grotte. Avec pour seul bagage une petite coupe de sel et de sésame. Comme tu peux le constater, de chaque côté, il n'y a que la falaise à pic ; aucune fuite n'était possible quand on vous abandonnait là. En d'autres termes, quand on avait la malchance - ou la chance plutôt ? - de vivre jusqu'à soixante ans, l'unique issue était d'attendre la mort dans cette caverne. C'était la règle.
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C’est la tradition locale de consommer la viande de chèvres. Ici, pour être un homme, il faut savoir chasser, dépecer et cuisiner la chèvre. Les élever pour leur lait, c’est en faire un usage pacifique, sans les tuer ; en d’autres termes, c’est s’opposer frontalement aux habitants les plus conservateurs de l’île…
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Quand sa mère évoquait M. Hashida, elle en parlait toujours comme de quelqu'un qui ne perdait jamais espoir. Précisément parce qu'elle le présentait comme l'opposé de son père qui s'était suicidé, il avait acquis une aura puissante dans son esprit. (p. 84)
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Le soleil descendait déjà dans le ciel. La mer et le vent se fondaient dans une lumière dorée.
Ryôsuke continua à courir. Il s'arrêta à l'entrée du premier virage, où il s'assit sur une pierre. Le souffle court, il contempla le paysage étincelant sous ses yeux.La mer des îles du sud était flamboyante. Chaque vague rutilait.Derrière le flot de lumière apparaissaient des images de son enfance.
Lui seul dans une pièce baignée par les rayons du soleil couchant, le regard rivé sur le portrait funéraire de son père. Lui qui trouait, à coups de crayon à papier, l'entrée du mot « suicide » dans le dictionnaire. Lui qui détournait instinctivement les yeux de ses camarades en train de rire à gorge déployée. Ces souvenirs remontaient les uns après les autres, s'agglutinaient en une masse qui dévorait le ciel. Il se prit le front entre les mains, écrasé par le passé qui lui revenait.
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« Quand même, juste pour être sûr… il y a des grottes à Aigaki ? »
[…]
« À vrai dire, il y a des grottes sur presque toutes les îles de cet archipel. […] Je ne vois pas pourquoi Aigaki serait différente. Il doit bien y avoir des cavités, il suffit de les trouver. Mais, Ryôsuke…
- Oui ?
- Je ne te conseille pas d'y aller. »
[…]
Ryôsuke ferma les yeux.
« Vivre ici est difficile, reprit Hashi, mais ce n'est pas le plus important. Je crois qu'un être humain finit par renoncer quand il est exclu de la société. Quand la solitude est insoutenable. […] Je crois que personne ne peut supporter la solitude et l'isolement. »
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Il porta délicatement le verre à ses lèvres. Effectivement, l'odeur était particulière. Plus qu'une odeur de bête, c'était un parfum d'herbe. Il avait l'impression de renouer avec une sensation ancienne et d'en découvrir une toute nouvelle.
Il prit une gorgée, qu'il mastiqua sans se presser. Le lait ne se buvait pas mais se mâchait, comme Ryôsuke l'avait appris en cuisine. Et, en effet, le lait de Hayano avait une texture dense. Il était sucré. Épais. Franc. Généreux et robuste.
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L'échec ne lui collait pas à la peau, à la chair ou aux os, mais sourdait de l'intérieur. C'était un défaitisme congénital, grandeur nature, hérité de son père. (p. 278)
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C'est la tradition locale de consommer la viande des chèvres. Ici, pour être un homme, il faut savoir chasser, dépecer et cuisiner la chèvre. Les élever pour leur lait, c'est en faire un usage pacifique, sans les tuer; en d'autres termes, c'est s'opposer frontalement aux habitants de l'île. (p. 142)
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