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Myriam Dartois-Ako (Traducteur)
EAN : 9782253070870
224 pages
Le Livre de Poche (03/05/2017)
4.06/5   2738 notes
Résumé :
"Écoutez la voix des haricots" : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d'embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (577) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 2738 notes
Après l'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, je rencontre la vieille qui murmurait à l'oreille des haricots azukis. Une petite vieille, toute fripée, toute timide, qui semble si bien s'entendre avec ses haricots que sa pâte respire mille senteurs, dont l'amour, la compassion, le désir et la vie. Tu as senti cette douce odeur sucrée venir chatouiller tes narines à chaque page tournée ? Un pur délice, un petit bijou. Une histoire simple, d'âme et de cuisine. La cuisine a une âme et ses saveurs sont l'amour et la (com)passion. Les bons ingrédients aussi. Un pur bonheur.

Cette histoire de cuisine s'agrémente donc d'une histoire d'âme, et d'une histoire de relation générationnelle. Quel enchantement de voir cette vieille apprendre le métier à son jeune patron. Elle est si belle, cette vieille devant ses fourneaux. Elle a tant à dire et à donner. Magnifiquement humaine, la plume de Durian Sukegawa se fait poignante et poétique. le roman se déguste comme ces fameux dorayaki, petites pâtisseries japonaises à la pâte d'azukis, que la vieille prépare depuis plus de cinquante ans, sous le clair de lune, la tête sur ton épaule.

« Ce jour-là, nous avons regardé la lune ensemble. La pleine lune était visible au-dessus du cerisier devant la boutique. Mme Yoshii m'a dit, elle est belle, admirons-la ensemble... et elle m'a proposé ça, en contemplant la lune. Pour elle c'était une promesse à trois, entre la lune, elle et moi. »

Le film de Naomi Kawase me tentait bien, mais l'occasion a manqué. Lorsque je reçu ce roman, je n'ai donc pas hésité à savourer chacune de ses préparations culinaires et à les vivre comme un cérémonial. La prière, le respect, la caresse de chaque ingrédient, ne pas oublier de parler à ses haricots, de leur susurrer des mots d'amour, car la cuisine est avant tout amour. Pas besoin d'aller au temple, il suffit de joindre les mains devant la marmite bouillonnante et fredonnante d'histoires.
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Voici sans conteste une lecture dépaysante à bien des niveaux, pour commencer il y a cette immersion dans une culture qui ne cesse de me fasciner, une sensibilité différente, il y a aussi, et c'est plutôt original, une incursion dans l'art culinaire japonais.
La cuisine : comme partout dans le monde il y a ceux qui privilégient la rentabilité en vendant des produits industriels, et ceux qui sont dépositaires d'un savoir faire qui se perd, ceux qui ne veulent se donner qu'un minimum de contraintes, et ceux qui estiment que la satisfaction et le plaisir du client valent la peine de se donner du mal, je pense que le sujet est universel, même dans ce Japon dont l'idée que l'on se fait des traditions est légendaire.
Pour parler de ce roman, je dirais que, mis bout à bout, tous les ingrédients de cette histoire ne sont pas très originaux, et pourtant l'auteur va nous offrir une histoire digne d'un conte en faisant preuve d'une vraie sensibilité, je mets l'accent sur ce terme car je fais la distinction avec la sensiblerie voire la mièvrerie.
A l'instar de la préparation du an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki et qui demande un dosage subtil, Durian Sukegawa va nous parler de culture et de préjugés, d'injustice et de discrimination, de mal être et de désespoir. le fait est que la société japonaise qu'il nous donne à découvrir n'est pas si idyllique que cela, d'un autre côté, l'être humain ne peut vivre sans rêves et sans espoir, et sans sombrer dans le "pathos", l'auteur va nous faire voyager, y compris dans le temps, en nous instruisant d'un pan de l'histoire du Japon.
J'ai aimé la galerie de personnages de ce roman, ils ne sont pas nombreux mais ils sont tous authentiques et actuels à leur façon, car si la culture asiatique a sa spécificité, les émotions sont quant à elles universelles.
Voilà, il m'arrive de sortir de mes habitudes de lecture, et pour le coup je m'en félicite, j'ai lu ou plutôt dévoré ce livre en moins de deux jours.
Je vous laisse découvrir le résumé d'introduction qui en dit juste ce qu'il faut, et vous invite à venir déguster un dorayaki (pâtisserie japonaise) dans l'échoppe "Doraharu" tenue par Sentarô, peut-être pourrez vous y "écouter la voix des haricots".
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Sentarô ,gère une pâtisserie à Tokyo pour rembourser "une dette".
Seul dans sa petite échoppe, en face d'un cerisier, symbole du passage des saisons, il vend des dorayaki et s'ennuie. Il aimerait embaucher quelqu'un avec qui discuter et qui pourrait lui donner un coup de main.Une vieille femme aux doigts déformés s'y présente, après hésitation,il l'engage .....se demandant quand même en quoi elle pourrait bien lui venir en aide..... surprise ! Tokue,la grand-mère se révèle exceptionnelle et l'initie à l'art délicat de confectionner le an, cette pâte de haricots rouges avec laquelle les dorayaki sont fourrés....Sentarô qui les fourrait jusque là avec de la pâte industrielle, est aux nues....la clientèle afflue....mais le rêve va tourner court. Tokue porte un lourd secret qui va vite être deviné......par l'entourage....
Dans la première partie du roman, l'écrivain, un homme aux multiples talents, ayant aussi suivi les cours d'une école de pâtisserie, ,nous envoûte avec la fabrication des dorayaki ; la seconde partie , beaucoup moins sucrée, dévoile le secret de Tokue. Avec sa sensibilité à fleur de peau, « à l'écoute » du bruissement des arbres, des insectes , des oiseaux....et des fameux haricots azuki, Tokue nous livre une simple et trés belle leçon sur sa conception du sens de la Vie, même dans la plus grande des détresses.
Magnifique roman écrit avec beaucoup de délicatesse et d'émotion sur un sujet peu commun, qui fait partie aussi d'un pan insoupçonné de l'histoire du Japon.
Je suis une adepte de la littérature et de la pâtisserie japonaises, ce livre ne pouvait que me plaire, avec sa sensibilité,sa poésie, la pudeur de ses personnages, ses cerisiers en fleurs ....et ses doriyaki. J'ai adoré !
p.s.Naomi Kawase, une cinéaste japonaise que j'admire beaucoup en a tiré un film,que malheureusement je n'ai pas encore visionné.
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Ce roman est une vraie sucrerie.... Ne connaissant pas les pâtisseries japonaises, je le rapprocherais de la tarte au citron. Il est à la fois d'une douceur incroyable, avec un petit goût amer par moment.

J'ai adoré. Il se lit tout seul. Il nous met l'eau à la bouche par la description des pâtisseries japonaises. Mais c'est surtout une belle et grande leçon de vie. Avec aussi une très belle leçon d'amitié entre un homme et une vieille femme.

Ce roman est "étrange" parce que l'on peut anticiper sans problème ce qu'il va se passer et pourtant on est quand même frappé par les évènements. On les prévoit et malgré tout ils nous prennent aux tripes.
J'ai adoré la façon dont était brossé les personnages.

En fait ce roman est d'une simplicité extrême au premier abord, mais il est surtout d'une efficacité incroyable.

Je recommande vivement
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Si je ne devais utiliser qu'un mot pour définir la plume de Durian Sukegawa, ce serait "délicatesse".
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Fermez les yeux, une légère brise vous caresse le visage, et quelques pétales de fleurs de cerisier vous effleurent la peau.
Quelques heures m'ont suffi pour lire ce roman empreint d'une infinie sensibilité. Rien de mièvre, rien de gnangnan, rassurez-vous, mais que d'émotions.
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Sentarô, gérant du Doraharu où sont confectionnés et vendus des dorayaki, gâteaux japonais très populaires, composés de deux pancakes épais et moelleux, garnis d'une pâte de haricots azuki confits, fait la connaissance d'une vieille dame, Tokue Yoshii, qui déplore la piètre qualité de la pâte de haricots industrielle qu'il utilise et se propose d'occuper le poste vacant en la façonnant elle-même.
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Il n'est pas précisé d'âge sur la petite annonce, donc avoir soixante-seize ans bien sonnés ne lui semble pas incongru. (à suivre...)
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Comme dit plus haut, je me suis délectée de ce roman tout en délicatesse et sensibilité.
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Les personnages, parfaitement croqués, sont très attachants.
Les moments gais comme les tristes, les bonheurs et malheurs sont abordés avec pudeur, sans mélo, sans pathos.
Mon coeur s'est serré quelques fois, mais un brin de soleil ou un rayon de lune n'était jamais très loin.
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Je remercie mille fois mon ami Éric (CasusBelli) de m'avoir fortement incitée à lire Les Délices de Tokyo, roman vers lequel je ne serais pas venue de moi-même, à mon avis.
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Je ne peux que vous encourager à le lire à votre tour.
Ce roman peut séduire chaque lecteur, quel que soit son genre de prédilection.
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Citations et extraits (233) Voir plus Ajouter une citation
Après avoir mélangé la vieille pâte de haricots à la nouvelle, Sentarô s'attelait à la confection de la pâte à pancakes. Certains fournisseurs en livraient aussi, mais comme cela revenait cher, il la préparait lui-même.
Il versait les ingrédients dans un saladier, les mélangeait et mettait la plaque à chauffer. Avec une louche, il y versait des ronds de pâte qu'il alignait ensuite, une fois cuits, dans la vitrine chauffante, où ils attendaient de devenir des DORAYAKI : deux ronds de pâte, comme des petits pancakes, fourrés de AN aux haricots rouges.

Page12
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Des œufs, du sucre semoule et de la farine. Ces trois ingrédients mélangés à parts égales, au gramme près. Il y ajoutait une pincée de bicarbonate de sodium, un trait de saké doux et un peu d'eau pour obtenir la consistance voulue, mais cette pâte trois-tiers restait la même tout au long de l'année. C'était simple et efficace, sans prise de tête et, avec de l'habitude, à la portée de n'importe qui.

Page 41
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De la pâte de haricots confits encore tiède entre deux petits pancakes joufflus fraîchement cuits. Pour les amateurs, c'est un instant divin.

Page 42
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Sans le regard que j'étais, toutes les choses que je voyais disparaîtraient. C'était tout simple.
Et si ni moi ni les humains n'existions, qu'en serait-il ? Pas seulement les humains, si le monde était privé de tous les êtres doués d'émotion, qu'en serait-il ?
Ce monde quasiment infini disparaîtrait entièrement. (...)
Nous sommes nés pour regarder ce monde, pour l'écouter. C'est tout ce qu'il demande. Et donc, même si je ne pouvais pas devenir professeur, ni travailler, ma venue au monde avait un sens. (p. 208)
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Il ne s'agit pas seulement des victimes de la maladie de Hansen, je suis certaine que tout le monde se demande un jour si sa vie a un sens.
Pour ce qui est de la réponse... notre vie a un sens, je le sais parfaitement aujourd'hui.
Bien entendu, cela ne résout pas pour autant les problèmes auxquels nous sommes confrontés, on peut parfois avoir l'impression que la vie, c'est une suite de souffrances.
Vous savez, j'ai été folle de joie quand nous avons gagné notre procès, quand la loi qui nous enfermait a été abrogée et que nous avons pu sortir librement. Parce que nous nous étions battus tous ensemble dans cet objectif pendant des décennies..
Mais cette joie était aussi une souffrance.
Pouvoir franchir la haie de houx et se promener en ville. Pouvoir prendre le bus ou le train. Pouvoir voyager si l'envie en venait. C'était bien sûr une grande joie. Je n'oublierai jamais l'instant où j'ai pu sortir, au bout de cinquante années. Parce que tout brillait de mille feux. Mais, à force de marcher, j'ai compris quelque chose. Où que j'aille, je ne connaissais personne, je n'avais pas de famille non plus. Où que j'aille, je n'étais qu'une anonyme égarée dans un pays inconnu.
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