La nuit, il suffit de tendre l'oreille au murmure des étoiles pour sentir le cours de l'éternité.
Quels que soient nos rêves, un jour, on trouve forcément ce qu'on cherchait grâce à la voix qui nous guide. Une vie est loin d'être uniforme. Parfois sa couleur change du tout au tout.
[Elle] semblait avoir un chagrin d'amour. J'ai vu ses amies la consoler. Les temps ont beau changer, les mots sont toujours les mêmes dans ces moments-là.
Mais de par le monde, il y a aussi des enfants dont la vie s'achève au bout d'à peine deux années. Alors, dans le chagrin, chacun s'interroge sur le sens de la naissance de cet enfant.
Maintenant, je sais. C'est sûrement pour qu'il puisse ressentir, à sa manière, le ciel, le vent et les mots. Le monde naît de la perception de cet enfant. Donc, la naissance de l'enfant aussi a bien un sens.
Sans le regard que j'étais, toutes les choses que je voyais disparaîtraient. C'était tout simple.
Et si ni moi ni les humains n'existions, qu'en serait-il ? Pas seulement les humains, si le monde était privé de tous les êtres doués d'émotion, qu'en serait-il ?
Ce monde quasiment infini disparaîtrait entièrement. (...)
Nous sommes nés pour regarder ce monde, pour l'écouter. C'est tout ce qu'il demande. Et donc, même si je ne pouvais pas devenir professeur, ni travailler, ma venue au monde avait un sens. (p. 208)
J'ignore combien de fois j'ai souhaité mourir. Sans doute qu'en mon for intérieur, j'estimais que ceux qui ne rendent pas service à la société ne valent rien. Parce que j'avais la conviction que les hommes naissent pour être utiles.
"_Chez nous, c'était vraiment la campagne. On préparait des pétales de cerisier en saumure. Puis on les buvait délayés dans de l'eau chaude, c'était ce genre d'endroit.
_Ca alors, on se croirait dans un pays étranger.
_Le Japon de l'époque et le Japon d'aujourd'hui, ce sont deux pays différents.
Sentarô hocha la tête en allumant le feu sous le fait-tout.
_Tout change. Tout."
Voilà pourquoi je faisais de la pâtisserie. Je confectionne des mets dont je nourrissais ceux qui avaient accumulé les larmes. C'est ainsi que moi aussi, j'ai réussi à vivre. (p. 210)
Et je vous ai vu. J'ai vu votre visage.
Vos yeux semblaient si tristes. Votre regard donnait envie de vous demander ce qui vous faisait tant souffrir. C'étaient mes yeux d'autrefois...
C'est pour cela que je me suis plantée devant la boutique, comme irrésistiblement attirée.
La nuit, il suffit de tendre l’oreille au murmure des étoiles pour sentir le cœur de l’éternité.