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Critique de fanfanouche24


Un roman qui commence relativement légèrement, même si notre anti-héros qui souhaitait être écrivain, se retrouve derrière une plaque chauffante à faire des pâtisseries, dans une échoppe dont il est gérant...toutefois, sa vie ne le satisfait pas du tout !

Ayant fait de la prison, son patron lui offre son soutien, et le sollicite pour l'aider à tenir son petit commerce de pâtisseries.
Il travaille comme un dingue pour rembourser ses dettes et tenter de changer de vie. Une vieille dame , avec ténacité, vient à plusieurs reprises lui proposer sa collaboration, pour fabriquer la pâte de haricots rouges qui accompagne les "dorayaki", des pâtisseries japonaises...

Collaboration qui se fera... non sans tumulte... remous, et remises en question dans la vie de pâtissier, Sentarô...
Dans la quatrième de couverture, il est annoncé un secret peu avouable dans la vie de notre vieille dame, Tokue...
Ce secret met surtout en relief un fait de société peu glorieux...

Il s'agissait de l'exclusion d'une partie de la population, causée par une maladie qui effrayait... Qui même lorsque des traitements pour l'éradiquer seront trouvées, ne changeront pas totalement les mentalités et les réflexes de rejet !

J'en ai déjà trop dit !!!

Une histoire bouleversante, délivrant un message d'espoir , de sagesse et d'amitié...entre Sentarô, notre pâtissier qui rêvait de devenir écrivain, la vieille dame, Tokue, et une jeune adolescente, Wakana, qui s'est prise d'affection pour cette "grand-mère "...qu'elle s'est choisie comme confidente !

Cette vieille dame, très éprouvée par l'existence offre une figure des plus lumineuses... Elle aidera notre jeune protagoniste à préparer la pâte des haricots, dans les règles de l'art, pour faire progresser la petite pâtisserie...

La confection des gâteaux pour gagner sa vie, mais aussi comme lien social, pour partager des rencontres..

"Voilà pourquoi je faisais de la pâtisserie. Je confectionne des mets dont je nourrissais ceux qui avaient accumulé les larmes. C'est ainsi que moi aussi, j'ai réussi à vivre." (p. 210)

Notre grand-mère si vaillante sera reconnaissante à notre pâtissier-gérant de se sentir utile, et de pouvoir écouter, rencontrer des jeunes, elle, qui rêvait d'être professeur...

Toutefois, en dépit des merveilleuses descriptions de la nature, des instants privilégiés avec les autres...comme dans "Le rêve de Ryosûke", subsiste en profondeur une intense tristesse, ainsi qu'une difficulté à trouver un
sens à "notre présence sur terre"...

Solitude, mal de vivre, quête des origines, deuils, drames individuels.., et le versant ensoleillé : la fraternité, la solidarité, l'amitié, les leçons et l'expérience des Anciens, l'amour de la nature, l'art de la cuisine, de la pâtisserie, la fabrication du fromage [dans "Le Rêve de Ryosûke"]
comme point de ralliement, d'échanges , de complicités avec les autres... Comme une philosophie, un art de vivre...

J'ai infiniment savouré l'univers nostalgique, tendre, très sensible de cet écrivain, sans oublier le plaisir des belles descriptions de la nature, de paysages nouveaux, différents !
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