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Critique de Fleitour


Lire les délices de Tokyo c'est goûter à la quintessence de la cuisine japonaise, une alchimie d'arômes, un poème à la vie, c'est poser un regard émerveillé sur les choses les plus simples.

La virtuosité de Durian Sukegawa, est de raconter une histoire ordinaire, avec des personnages singuliers, attachants, émouvants dans leur simplicité, et dont le passé va révéler au lecteur l'enfer de la lèpre.

Le personnage le plus important, est la vieille dame Tokue, « Sentarô remarqua une vieille femme immobile au bord du trottoir, elle portait un chapeau blanc, elle ne regardait pas le cerisier mais lui, son oeil droit et son oeil gauche n'avait pas du tout la même forme. »p 10

La vieille dame va décider Santarô à l'embaucher pour faire les meilleurs dorayaki. le dorayaki est une spécialité japonaise, une pâtisserie à base de haricots azuki. Sentarô qui accepta d'embaucher Tokue dans son échoppe voit sa clientèle doubler du jour au lendemain. Bientôt une jeune fille viendra rôder autour de l'échoppe, la jeune Wakana.

La magie de ce roman tient beaucoup à la complicité qui va progressivement, en tâtonnant, s'installer entre la vieille dame et le patron Sentarô, grâce à une écriture faite de finesse de sensibilité et de drôlerie.

L'une des plus belles scènes de ce roman est sans doute celle au cours de laquelle Tokue, explique à Sentarô, comment cuisiner les haricots azuki, car dit-elle il faut écouter la voix des haricots. Ce sont 10 pages merveilleusement écrites, une recette vivante sensuelle pleine de délicatesse, de tendresse, comme si les haricots avaient une âme qu'il fallait choyer.

La réussite du film de Naomi Kawase est sans doute le choix des personnages, entre Mr Sentarô et Madame Tokue, celle-ci est délicate, espiègle, pleine de vie et de vivacité, elle fera le bonheur des jeunes étudiantes, dont wakana, quand le pauvre Sentorô, sera épuisé par la tâche. le patron de l'échoppe Sentarô est lui de bonne volonté, souvent pataud et maladroit, mais avec un coeur gros comme ça.

Ce roman est une formidable leçon d'optimisme, de vie, de sensibilité, on ne peut que s'attacher aux charmes de l'écriture, poétique et sensuelle, qui inlassablement nous fait aimer cette dame un peu loufoque, qui aime les haricots, comme les arbres, où les oiseaux, un regard tendre et mélancolique sur l'usure du temps. Avec elle il faut apprendre à écouter la lune !

« C'est compliqué tout ça » laissa-t-il échapper ; ce à quoi Tokue répondit : c'est une question de courtoisie.
Pour la clientèle?
Non pour les haricots.
Les haricots ? p35

Un régal
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