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4,06

sur 2804 notes
J'aime beaucoup les romans japonais, je ne sais pas si tout n'a pas été dit déjà , à propos de ce petit bijou mais quand même.....

Celui- ci se déguste lentement , avec gourmandise et curiosité, sensualité, semblable à la saveur sucrée de la pâte des beignets de haricots confits, douce, profonde et fondante....

Aérien, poétique, sensible et profond, poignant , surtout dans la seconde partie , cet ouvrage évoque avec délicatesse et émotion, sans pathos, des thèmes forts tels que l'exclusion, le handicap, l'enfermement et la mise à l'écart, la maladie et surtout une face cachée , dissimulée d'une partie de l'histoire du Japon que j'ignorais.
Pudique et parfumé, léger comme une brise, frais comme les fleurs de cerisier , il nous donne une belle leçon de tolérance, de partage des connaissances par delà les différences d'âge , de transmission, de sagesse et d'expérience , de douce bienveillance et d'écoute entre deux générations, de savoir - faire , si important .....
Pétri de saveurs sucrées ...et salées, c'est un conte moderne poétique , une merveilleuse histoire humaine, une ode à la cuisine et à la vie, , universelle où se croisent avec tendresse des chemins de vie, au message éloquent sur une société en proie aux préjugés et aux préventions ......
Superbe !
Merci à Marie, ma libraire !
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Au pays du soleil levant,ce récit nous invite à la contemplation et à l'éveil de nos sens.
Il nous dit que certaines rencontres intergénérationnelles nous offrent un autre regard sur la vie.
Que deux êtres que tout oppose peuvent s'apporter des richesses insoupçonnées.
Il nous invite à cultiver la tolérance,à aller à l'encontre de nos certitudes.
Avec simplicité, il s'appuie sur l'art culinaire,la beauté des cerisiers au fil des saisons pour évoquer le partage,la communion des êtres, la transmission.
Ce pas de côté, c'est une invitation pudique et délicate à nous révéler à nous mêmes.
A savourer
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Rien ne me console mieux que le goût du sucré pour les petits soucis.
Et les dorayakis de Sentarô ont sûrement ce coté magique qui plait au palais.
J'ai entrepris la lecture de ce roman après avoir vu l'adaptation réussie au cinéma. La douceur et la poésie qui s'en dégageaient reflète le récit de Durian Sukegawa.
Loin d'imaginer l'auteur artiste clown, Sukegawa est diplômé de l'Ecole de pâtisserie du Japon. Et ce ne sont pas ses seules compétences puisque la poésie et la musique punk sont aussi dans ses cordes.
Ce roman gourmand nous présente un japonais confectionnant des dorayakis que des lycéennes viennent déguster dans son échoppe.
La venue de Tokue, une vieille dame de 70 ans va chambouler le parcours de Sentarô désemparé par des années de prison. Grâce au savoir-faire de Tokue, la pâte de haricots Azuki va se bonifier et le commerce prospérer.
50 ans de pâtisserie donne des aptitudes indéniables: Tokue est restée enfermée depuis l'âge de 14 ans à cause d'une maladie contagieuse.
La société d'après la guerre mettait à l'écart les malades de Hansen et la communauté exclue du monde devait vivre souffrances physiques et morales.
Ce roman émouvant et délicat rassemble deux êtres solitaires dont les bleus à l'âme sont indéfectibles.
La liberté enchaînée de Tokue lui a permis de dévoiler des talents de pâtissière qu'elle désire transmettre à Sentarô.
Mais plus encore elle demande "d'être à l'écoute" des autres et de soi pour transformer une vie difficile et invisible.
Ponctué de philosophie "les délices de Tokyo" nous apprend qu'il suffit d'une rencontre pour qu'une nouvelle voie s'ouvre à nous.

Je suis ressortie de cette lecture l'esprit apaisé par les mots bienveillants de la vieille dame: bienveillance soulignée
par des dialogues courts et suggestifs qui suspendent le temps.
Pour nous baigner dans un Japon poétique l'auteur a pris pour fil rouge la métamorphose des cerisiers durant les diverses saisons. Et en sortant de cette douce torpeur, j'ai fermé le livre avec une envie irrésistible de déguster des dorayakis.
Sans plus attendre j' irai demain dans une boutique asiatique pour acheter ces fameux haricots Azuki.

Pour conclure ma critique, je recommande de lire "Les délices de Tokyo" et d'écouter Tokue surtout si votre vie professionnelle ne vous satisfait pas.
Peut-être vous trouverez des pouvoirs en vous pour rebondir après cette lecture inoubliable.



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Magnifique !
Doux, poétique tout en abordant des sujets difficiles.
Le Japon, début des années 2000. Une pâtisserie qui propose un dessert japonais à base de purée d'haricots rouges. Comme j'aurais aimé en savourer lors de cette lecture !....
Et deux personnages qui cachent tout deux un secret trop lourd : le responsable de la boutique et une vieille femme qui va s'imposer dans sa vie et lui faire découvrir avec la préparation de la pâte de haricots, une autre vision de la vie. Progressivement les secrets qui les minent vont nous être révélés (celui de la vieille femme est consternant de cruauté !)

Un très beau roman, court, rapide à lire, mais sans donner d'impression d'inachevé car l'auteur se concentre sur ses deux personnages.
Un très beau moment de lecture !
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C'est un conte gourmand
A déguster sans modération
Sous les cerisiers en fleurs.

C'est une histoire sur la volonté, sur la transmission, sur le rapport aux autres.
Et sous les mots sucrés se cache l'amertume d'une terrible vérité.

Merci à mon amie babéliote Kawane pour cette belle découverte.
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Je n'ai pas vu le film, et n'ai lu que peu des critiques publiées ici. (Accessoirement, j'ai commencé par lire avec plaisir l'autre livre de Durian Sukegawa traduit en français).
J'ai surtout entendu parler de gentilles ados et de gentilles vieilles dames, de pâtisserie, de la subtilité des ingrédients et de leur travail avec amour. Alors, oui, cette enveloppe est jolie, beaucoup de pétales de cerisiers, de sucre, un peu de sel pour le contraste. Une lecture un peu mièvre pour adolescentes écolos qui postent des photos de chatons, en somme.
Mais ce n'est pas le sujet du livre. Il s'agit ici de l'exclusion, dans ce qu'elle a d'atroce, d'arbitraire et surtout d'irréversible. C'est déjà visible à propos de Sentarô, qui payera longtemps ses erreurs de jeunesse, bien qu'il ait rencontré un bienfaiteur. C'est surtout le cas de la vieille Madame Yoshii. Je vous laisse découvrir les détails, mais il me semble que l'auteur dénonce un scandale d'état, créé par les autorités et amplifié par la xénophobie* de toute la population japonaise. L'auteur n'en fait pas trop, chacun est libre de comprendre ou non, d'être frappé ou non ; je ne crois pas que ce genre d'attitude soit inconnu chez nous.
À lire, malgré les apparences.

*Il ne s'agit pas de racisme (encore que ce mot soit mis à toutes les sauces : les vieux sont ils une race????), mais de la peur de ce qui est différent, étrange, étranger.
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J'ai moi aussi appris à cuisiner les haricots azuki depuis que je m'intéresse à la cuisine végétarienne...elles sont tellement mignonnes ces petites fèves brun-rouge et, de toutes les légumineuses, se sont mes préférées.
Il semble qu'en Asie, elles soient essentiellement consommées sucrées, pétries dans une pâte appelée "an".
Sentarô la sert entre deux pancakes et cette patisserie, que je serais curieuse de goûter un jour, porte alors le nom de dorayaki.
Mais pour Tokué, il s'agit bien plus qu'une siimple recette car, en la préparant depuis tant d'années, la pauvre femme y a gagné une forme de liberté; celle qu'on lui a ravie lorsqu'à qu'à l'âge de quatorze ans, on l'a enfermée dans un sanatorium.
Dans sa boutique, Sentarô cuisine le "an" de façon industrielle pour éponger une dette contractée envers son patron à sa sortie de prison.
Aussi est-il surpris quand, au hasard d'une de ses promenades, Tokue franchit le seuil de son échoppe et, lui déclarant que sa pâte est "sans âme", propose de lui apprendre à "écouter la voix des haricots".
En lui transmettant son savoir-faire, la vieille dame aux doigts crochus lui apprend à changer son regard sur la vie, à s'ouvrir à l'invisible, à entendre l'inaudible.
Pour ces deux êtres qu'à priori tout sépare, la vraie liberté est à ce prix.
Wakana, la petite collégienne qui s'est attachée à eux, l'a bien compris, acceptant comme un symbole de laisser son canari s'envoler craintivement mais avec détermination vers son destin d'oiseau sans attaches.

On retrouve ici avec délectation la délicatesse et le raffinement qui caractérisent l'écriture japonaise.
S'ajoute à celà la sensualité avec laquelle toute préparation culinaire devrait être réalisée et qui est une ode aux précieuses richesses que la terre nous offre en abondance.
C'est aussi une très belle leçon de tolérance.

Tiens ! Il faudra que je prête l'oreille à mes petites pépites rouges lorsque je les déposerai au fond de ma casserole la prochaine fois...
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Une charmante histoire qui m'a fait penser par certains aspects aux magnifiques animés des studios Ghibli. Une mystérieuse vieille dame aux doigts crochus qui, ressentant la souffrance de Sentarô, vient l'aider à reprendre sa vie en main, maîtrise admirablement la pâtisserie et surtout entend la voix des haricots "azuki".
Mais un mystère qui n'a rien de fantastique plane autour de la bienveillante Tokue Yoshii. Pourquoi ne parle-t-elle jamais de sa vie ? de quelle maladie a-t-elle été victime dans sa jeunesse ? Ne ressent-elle pas d'autant mieux la souffrance parce qu'elle l'a vécue ?

C'est une lecture à conseiller à tous les publics, les jeunes lecteurs en particulier pour sa douceur poétique et son approche de la différence et de la maladie, mais également à tous ceux qui comme moi n'avaient jamais entendu parler des léproseries japonaises.
Une mention spéciale pour la beauté des cerisiers en fleurs qui se disputent la place de héros du roman. C'est rafraîchissant, c'est doux, c'est beau. Un livre qui met du baume au coeur !
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« le destin dessine votre vie et c'est à vous de la colorier. »
Mazouz Acène
*
Ce récit, comme beaucoup de romans japonais, a cette particularité de baigner le lecteur d'une lumière tamisée, délicate et pudique. Un beau voyage au Japon dont on ressort avec un sentiment de quiétude et de douce mélancolie.
*
Sentarô est gérant d'une petite boutique de dorayaki, ces fameuses pâtisseries japonaises fourrées d'une pâte de haricots confits. Mais ces douceurs, en partie industrielle, manquent de coeur, de conviction, d'émotions gustatives. C'est ce que lui fait remarquer une vieille dame qui va se proposer de venir l'aider pour un modique salaire.
Pas à pas, guidé par Tokue, Sentarô va découvrir l'art de confectionner la pâte « an », du trempage des haricots jusqu'à la cuisson des petits pancakes. C'est alors tout un florilège de parfums et de saveurs riches, sucrées qui nous met l'eau à la bouche.
*
Il n'est bien sûr pas seulement question de cuisine et de haricots. Il est aussi question de rêves qui se réalisent, de rencontres, d'amitiés qui se créent, de liberté, de souffrances et de la solitude qui en découle.

Il est des rencontres imprévues qui marquent à jamais une vie, et sont des dons du destin. C'est ce que nous raconte Durian Sukegawa.
Leur rencontre leur sera profitable, à l'un comme à l'autre. Tokue m'a fait penser à un ange gardien venu aider Sentarô à surmonter ses problèmes. Et Sentarô a été un baume réparateur sur les cicatrices visibles et invisibles de Tokue.
*
Le personnage de Tokue est très intéressant, sa personnalité se dévoile, doucement, et on découvre une vieille femme attachante. Son regard doux et pénétrant, sa présence discrète mais attentive m'ont émue.
Ses rares confidences éveillent la curiosité du lecteur qui sent que cette femme étrange cache un lourd secret.
« Il m'arrive d'être broyée par l'incompréhension des gens. »
Son passé douloureux apparaît au fil des pages, la rendant encore plus touchante.
*
Le personnage de Sentarô est celui qui va le plus évoluer dans ce roman. Seul et renfermé, il va s'ouvrir aux autres au contact de la vieille dame.
Celle-ci va lui apprendre à s'ouvrir au monde qui l'entoure en faisant appel à tous ses sens.
« Respirer le parfum du vent, tendre l'oreille au bruissement des arbres… j'écoute les mots de ceux qui n'ont pas la parole. »
*
Et que dire de la présence immuable de ce cerisier devant la boutique, qui, spectateur muet de leur quotidien, change de costume à chaque saison. Ce cerisier, symbole de renouveau, sera témoin de la belle amitié qui se construit entre le jeune homme et la vieille femme.
*
Agréable, belle, poétique, l'écriture de Durian Sukegawa est légère et profonde à la fois. Elle parvient à exprimer de belles émotions. Elle saisit, à travers le quotidien des japonais, les décors, l'ambiance et les personnages.
Ce roman m'a rappelé un autre roman que j'avais particulièrement aimé, « La papeterie Tsubaki » d'Ito Ogawa. J'y avais découvert ces gourmandises aux haricots azuki. J'y ai retrouvé aussi cette atmosphère sereine et bienveillante qui fait du bien.
*
Beaucoup de tolérance, de sagesse, de tendresse et de générosité émanent de ce petit roman qui nous parle d'exclusion, de transmission, de compassion, de regrets, de solitude, d'amitiés qui se nouent au delà des préjugés et des peurs.
« Les délices de Tokyo » est un très beau roman que j'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir. Je vous le recommande chaleureusement.

« Mais les rêves d'autrefois, ils restent, non ? »
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Un roman qui commence relativement légèrement, même si notre anti-héros qui souhaitait être écrivain, se retrouve derrière une plaque chauffante à faire des pâtisseries, dans une échoppe dont il est gérant...toutefois, sa vie ne le satisfait pas du tout !

Ayant fait de la prison, son patron lui offre son soutien, et le sollicite pour l'aider à tenir son petit commerce de pâtisseries.
Il travaille comme un dingue pour rembourser ses dettes et tenter de changer de vie. Une vieille dame , avec ténacité, vient à plusieurs reprises lui proposer sa collaboration, pour fabriquer la pâte de haricots rouges qui accompagne les "dorayaki", des pâtisseries japonaises...

Collaboration qui se fera... non sans tumulte... remous, et remises en question dans la vie de pâtissier, Sentarô...
Dans la quatrième de couverture, il est annoncé un secret peu avouable dans la vie de notre vieille dame, Tokue...
Ce secret met surtout en relief un fait de société peu glorieux...

Il s'agissait de l'exclusion d'une partie de la population, causée par une maladie qui effrayait... Qui même lorsque des traitements pour l'éradiquer seront trouvées, ne changeront pas totalement les mentalités et les réflexes de rejet !

J'en ai déjà trop dit !!!

Une histoire bouleversante, délivrant un message d'espoir , de sagesse et d'amitié...entre Sentarô, notre pâtissier qui rêvait de devenir écrivain, la vieille dame, Tokue, et une jeune adolescente, Wakana, qui s'est prise d'affection pour cette "grand-mère "...qu'elle s'est choisie comme confidente !

Cette vieille dame, très éprouvée par l'existence offre une figure des plus lumineuses... Elle aidera notre jeune protagoniste à préparer la pâte des haricots, dans les règles de l'art, pour faire progresser la petite pâtisserie...

La confection des gâteaux pour gagner sa vie, mais aussi comme lien social, pour partager des rencontres..

"Voilà pourquoi je faisais de la pâtisserie. Je confectionne des mets dont je nourrissais ceux qui avaient accumulé les larmes. C'est ainsi que moi aussi, j'ai réussi à vivre." (p. 210)

Notre grand-mère si vaillante sera reconnaissante à notre pâtissier-gérant de se sentir utile, et de pouvoir écouter, rencontrer des jeunes, elle, qui rêvait d'être professeur...

Toutefois, en dépit des merveilleuses descriptions de la nature, des instants privilégiés avec les autres...comme dans "Le rêve de Ryosûke", subsiste en profondeur une intense tristesse, ainsi qu'une difficulté à trouver un
sens à "notre présence sur terre"...

Solitude, mal de vivre, quête des origines, deuils, drames individuels.., et le versant ensoleillé : la fraternité, la solidarité, l'amitié, les leçons et l'expérience des Anciens, l'amour de la nature, l'art de la cuisine, de la pâtisserie, la fabrication du fromage [dans "Le Rêve de Ryosûke"]
comme point de ralliement, d'échanges , de complicités avec les autres... Comme une philosophie, un art de vivre...

J'ai infiniment savouré l'univers nostalgique, tendre, très sensible de cet écrivain, sans oublier le plaisir des belles descriptions de la nature, de paysages nouveaux, différents !
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