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EAN : 9782702144237
512 pages
Calmann-Lévy (21/08/2013)
3.25/5   4 notes
Résumé :
En quatorze chroniques détonantes, John Jeremiah Sullivan décline sa quête de l'identité américaine, fouillant dans les entrailles de sa culture pop, scientifique, underground ou littéraire pour répondre à des questions universelles : Qui sommes-nous ? De quoi sommes-nous faits ? Si sa plume l'élève, de l'avis général, au rang des hérauts du nouveau journalisme tels Hunter S. Thompson, David Foster Wallace, Norman Mailer ou Joan Didion, John Jeremiah Sullivan a su t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
John Jeremiah Sullivan, né en 1974 dans le Kentucky, écrit pour le New York Times Magazine et diverses autres revues. Il est aussi rédacteur en chef de la section littérature du Sud des Etats-Unis pour la revue littéraire The Paris Review. Actuellement il vit à Wilmington en Caroline du Nord.
Pulphead qui vient de paraître en France, est un recueil de quatorze chroniques écrites pour des magazines et traitant de sujets complètement différents les uns des autres, d'un compte-rendu de festival rock chrétien (Sur cette pierre) à une enquête sur les rites funéraires de la période mississippienne (Des grottes sans nom) en passant par des portraits fouillés et intimes de Michael Jackson ou Axl Rose leader du groupe Guns & Roses. On songe parfois à Philippe Garnier, lui aussi journaliste, quand l'auteur se lance dans des chroniques extrêmement pointues sur des gens quasiment inconnus comme John Fahey (Des bardes inconnus) qui prendra part à la réhabilitation de vieux bluesmen comme Bukka White et Skip James, ou encore l'extraordinaire Samuel Rafinesque (1783-1840) naturaliste et archéologue au destin incroyable (Carrière d'un naturaliste excentrique).
Au fil de la lecture, ces chroniques à priori disparates révèlent des liens communs, construisant en creux une « certaine Amérique » comme on dit souvent ; Ici, c'est l'Amérique des Etats du Sud, celle de John Jeremiah Sullivan, « au charme tragique, un sentiment qu'on ne connaît que si on l'a éprouvé ». Si le journaliste a eu sa « phase Jésus » quand il était adolescent, ce qui semble courant à ses dires dans cette partie des Etats-Unis, il s'en est détaché jure-t-il, néanmoins aucune de ses chroniques n'échappe à une référence ou une allusion à la religion et l'accumulation fait tiquer le lecteur. Pour autant, ceci expliquant peut-être cela, il se dégage de cet ouvrage fort bien écrit au demeurant et très détaillé dans les faits cités, une bienveillance de l'auteur envers son prochain qu'on peut qualifier de chrétienne.
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Les sujets des chroniques du journaliste John Jeramiah Sullivan regroupées dans ce recueil sont variés : musique, peintures rupestres, mouvements de pensée divers. L'intérêt qu'elles ont suscité chez moi a d'ailleurs été très inégal : certaines m'ont passionné et instruit, tandis que j'ai rapidement abandonné la lecture de quelques autres.

Ainsi, parmi les chroniques musicales, seule celle consacrée à Bunny Wailer m'a plu. L'auteur y présente le contexte culturel dans lequel le rastafarisme s'est développé ainsi que des spécificités de la vie politique jamaïquaine. En revanche, bien que j'apprécie aussi la musique du groupe Gun's & Roses, la chronique consacrée à son chanteur Axl Rose m'a paru sans intérêt. Quant à celle relative à la recherche de paroles de chansons du country blues des années 1920 et 1930, je l'ai abandonnée, faute de curiosité pour le sujet ainsi que de connaissance des personnages évoqués.

J'ai beaucoup aimé les textes consacrés respectivement à l'excentrique naturaliste Rafinesque ("La Hwi-Ne-Ski"), aux vestiges archéologiques du sud-est des U.S.A. ("Des grottes sans nom"), et à des spéculations de l'auteur sur une hypothétique évolution des espèces qu'il décrit ("La violence des agneaux").

Le point commun de ces chroniques est le regard bienveillant que porte J.J. Sullivan sur ses personnages principaux, aussi stupides, artificiels, ou pervers soient-ils. Ce ton est peut-être dicté par le souci de ménager un lectorat partiellement constitué de fans ou de conservateurs.
Ainsi, ce n'est qu'après avoir dressé un portrait dithyrambique de l'artiste Michaël Jackson que Sullivan évoque les possibles orientations pédophiles du chanteur, écartant aussitôt cette thèse par une analyse psychologique hypothétique de l'intéressé.
De même, les participants à la manifestation du 12 septembre 2009 ne sont présentés que comme des idéalistes innocents ou des victimes d'une société en quête de repères.
Enfin, Miz, star de téléréalité américaine, bien qu'à l'esprit étroit et limité, devient sous le plume de Sullivan l'un des meilleurs amis dont l'on puisse rêver au monde !

Cet ouvrage m'a parfois fait penser à des écrits de Bill Bryson, même si l'on n'y retrouve pas le sens de l'humour de ce dernier.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Leurs fringues étaient ridicules. Ils semblaient incapables de distinguer parmi leurs morceaux les meilleurs des pires. Il faut toutefois se souvenir d'une chose : à l'époque où ils ont percé, les chanteurs à la dégaine d'Axl, qui balançait des hanches sans une once d'ironie, et les guitaristes qui écartaient les jambes en arborant des mimiques pompeuses de dieux du solo, n'étaient censés intéresser personne, que ce soit d'un point de vue mélodique, culturel ou autre.
Ceux de Guns n' Roses y sont pourtant parvenus.
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… deux disques, cinquante chansons, un sous-titre, Pre-War Revenants (1897-1939). Quiconque s’intéresse à la culture américaine devrait trouver le moyen de se procurer ce disque. Il s’agit probablement des plus importantes archives rendues publiques en la matière depuis Harry Smith en 1952 et sa remarquable Anthology of American Folk Music, et cela pour la même raison : il consiste moins en un projet scientifique visant à conserver et divulguer d’obscurs enregistrements, si indispensable soit cette tâche, qu’en un état des lieux exhaustif réalisé par un être d’une sensibilité esthétique éclairée, où pointe, derrière la souffrance, le lien passionné qu’il entretint toute sa vie durant avec ces chansons et leurs nuances artistiques. Ecouter ce disque, c’est accéder à l’œuvre d’un Virgile
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De toute sa vie, le vieil homme n'avait jamais su faire marcher un appareil électrique. Un matin, au petit déjeuner, alors que j'avais commis l'erreur de laisser mon ordinateur à l'étage après avoir passé la nuit à travailler, il m'avait hurlé dessus pour avoir "introduit l'ennemi chez lui, dans un lieu de travail".
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