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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Plutôt que de faire un long , trop long résumé de ce roman , ce qui , vous en conviendrez , n'apporterait pas grand chose , tous les amies et amis babeliotes sachant très bien qu'il suffit de lire la quatrième de couverture pour se sentir intrigué ou rebuté , je vous conseille de lire ( si , si , on peut le faire à la librairie ...) le prologue qui " ouvre " les " hostilités " .Tout y est suggéré et fort bien . Deux ans de guerre en Italie avec un personnage fascinant , Pino Lella , 17 ans , un personnage qui a réellement existé dont Mark Sullivan a retrouvé la trace et qu'il a entraîné sur le chemin des souvenirs . 17 ans , un " gamin" à un âge où , normalement , on devrait baigner dans l'insouciance , rêver de " renverser les montagnes " , vivre ses premiers émois amoureux .....Oui , mais quand il est question de survivre au jour le jour , d'être confronté à la violence des combats ou des idéologies , de côtoyer des cadavres , de tutoyer la mort et de ne pouvoir faire confiance à personne , 17 ans , c'est bien jeune pour découvrir la face noire de l'âme humaine , pour faire face à ses propres démons . du statut de héros à celui de traître et de lâche , le fil est parfois ténu . Surtout dans " une tête de 17 ans " . Pino va constamment évoluer dans cette dualité et sortir " en lambeaux " de ces deux ans de guerre , hanté par des questions terribles . En effet , plus qu'un statut , c'est un gouffre sans fin de troubles intérieurs qui l'accompagneront bien après la fin du conflit .
Une belle analyse , un terrible constat des effets délétères sur la construction d'un jeune homme de 17 ans .
Ce qui m'est apparu particulièrement intéressant, c'est , là encore , cette dualité entre la fiction et la réalité, on sent dans ce mélange des genres , l'impact du vécu, des sentiments , de l'émotion . le " mariage " fonctionne bien , d'autant plus que l'écriture se veut simple mais efficace et nous émeut en nous plongeant au coeur de l'action , aux côté de ce sacré bonhomme .( son petit frère " vaut aussi le détour ")
Les personnages , finalement moins nombreux qu'on aurait pu le croire , tout du moins pour les principaux , ne sont pas choisis au hasard et apportent , d'une façon ou d'une autre , leur " pierre à l'édifice " , mais la relation Pino - Leyers occupe une bonne part de l'intrigue et réserve bien des surprises , suscite bien des questions . Un livre fort , plus par " l'épaisseur " de certains personnages que par les " faits de guerre " , de quoi intéresser des lecteurs pour qui la description de combats serait un élément majeur de rejet de ce livre .
Pour ma part , j'avoue avoir tourné les pages avec " gourmandise " ( terme peu approprié , je vous l'accorde volontiers mais...) et refermé le roman à regret , en me demandant ce que j'aurais fait , moi , à 17 ans , si j'avais été à la place de Pino . Lâche ou héros ?
Par chance , moi , à 17 ans , je vivais une jeunesse de " petit con " insouciant " ( attention , c'est affectueux ) ....Ça m'évite d'être obligé de .....répondre.
Une place confortable ...grâce à tous ces " Pino " de l'époque.
Et puisque vous aurez lu le " prologue " à la librairie et acheté ( ou non ) le roman , c'est chez vous , dans votre canapé que vous lirez ( et relirez , ce fut mon cas ) l'épilogue, une partie " éclairante " émouvante et ....nécessaire .
Une belle découverte pour moi , un roman vraiment " prenant " mais ...ce n'est que mon humble avis et vous n'êtes pas obligés de me croire ...
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Pino (pour Giuseppino) Lella a dix-sept ans, se passionne pour la musique et les intérêts de son âge tout simplement, lorsqu'il est confronté à la guerre : lors d'une sortie au cinéma avec son petit frère, survient un bombardement par les Alliés. Il avait invité à cette sortie une jeune femme rencontrée dans la rue, et qui lui avait tapé dans l'oeil (et qui n'est jamais venue).

Les bombardements continuent et un jour, l'appartement de ses parents est détruit. Ces derniers décident de l'envoyer dans un camp de vacances où il est allé tous les étés, plus jeune, ce qui ne lui plaît pas du tout (il se trouve trop vieux pour y aller !). le prêtre lui impose des promenades, escalades même à un rythme soutenu et finalement il le forme dans le plus grand secret à faire passer la frontière à des Juifs. Situation souvent périlleuse car les brigands considèrent que la montagne leur appartient pour leurs trafics.

Ses parents le font revenir à Milan (il a l'âge de la circonscription, pour être enrôler chez les Allemands) et à son grand dam, le pousse à « collaborer »… Son oncle et sa tante (Allemande) l'encourage lorsqu'un général allemand, bras droit d'Hitler himself, impressionné par la manière dont il a dépanné sa voiture, l'embauche comme chauffeur. Il va ainsi espionner pour le compte des Alliés les faits et gestes de Leyers, la manière dont il construit la défense pour arrêter la progression des Alliés, utilisant des esclaves qu'il tue à la tâche.

Travail compliqué car il doit se faire passer pour un adepte de la cause hitlerienne, et donc se fait traiter de collabo, car personne ne doit être au courant même ses parents pour ne pas le mettre en danger. Son frère s'engage dans la résistance et le méprise, le traitant de lâche.

J'ai adoré suivre les traces de ce héros « ordinaire », ses hauts le coeur devant les exactions de Leyers, grâce auquel il rencontre le Duce qui est pitoyable, prêt à n'importe quoi pour sauver sa peau et celle de sa Clara.

J'ai lu beaucoup de livres, romans, témoignages, et autres sur la deuxième guerre mondiale, mais je connaissais très peu l'histoire de la résistance italienne. Cela se limitait à la fameuse rencontre Mussolini Hitler où sciemment tout est organisé pour que le train s'arrête toujours à côté du tapis rouge, Hitler trônant sur le marchepied pour mieux asseoir sa domination, ou encore la mort du Duce pendu la tête en bas avec Clara…

Le propos n'est jamais triste, car une histoire d'amour se tisse entre Anna, (la jeune fille qu'il avait invitée au début) qui s'avère être la femme de chambre de la maîtresse de Leyers.

Mark Sullivan nous livre aussi des pages superbes consacrées à Puccini, « Nessun dorma » extrait du 3e acte de Turandot, et notamment le concert improvisé sur la colline avec le père de Pino au violon et Beltramini, le père de Carletto, son ami d'enfance, en ténor.

Mark Sullivan s'est livré à un travail de fourmi pour reconstituer la vie de ce jeune Italien, véritable héros de la deuxième guerre mondiale, engagé dans la lutte contre les nazis et le fascisme à l'âge de dix-sept ans et qui serait resté un héros très discret voire totalement inconnu, s'il n'était pas tombé sur cette histoire par hasard alors que son roman avait fait un flop…

Il a partagé la vie de cet homme qui ne s'est jamais considéré comme un héros et se prétend lâche ! son enquête a été difficile car dit-il : « je me suis heurté à une sorte d'amnésie collective concernant l'Italie et les Italiens d'après-guerre »

J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a donné l'immense envie de Pino.. comme toujours, quand j'ai un coup de coeur pour un roman, j'ai du mal à rédiger ma chronique…

Un grand merci à NetGalley et à Amazon Publishing France qui m'ont permis de découvrir cette pépite.

#SousUnCielécarlate #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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« Notes de l'auteur : Alors que je dînais à Bozeman – un bled perdu dans le Montana - j'ai pour la première fois entendu parler de la vie extraordinaire d'un jeune italien de dix-sept ans, héros inconnu de la Seconde guerre mondiale. Ma première réaction fut de ne pas croire un mot de l'histoire de Pino Lella. Ses aventures au cours des vingt-trois derniers mois du conflit semblaient trop incroyables pour être véridiques ».

Pino Lella, c'est Giuseppino Lella, dix-sept ans, longue silhouette dégingandée d'un mètre quatre-vingt-cinq pour soixante-quinze kilos, très beau garçon, plus préoccupé par les filles et la musique que par les évènements qui l'entourent. Et puis un jour, il y a « le coup de foudre » celui qui modifie votre vision de la vie, qui vous obsède jour et nuit ! Elle est très belle Anna, elle est veuve et a quelques années de plus que lui. Oui mais l'Histoire se rappelle à Pino : l'appartement de ses parents est bombardé. Pour le préserver des dangers de la guerre qui se font de plus en plus prégnants, ses parents l'envoient dans le pensionnat du Père Re, à Motta, « La Casa Alpina » bien connu de la famille, près du col de Splügen reliant les Alpes du Nord à la Suisse. Il y retrouve son frère de quinze ans, Mimmo.

Pino, c'est un passionné de montagne, il la connait par coeur la montagne depuis le temps qu'il vient y séjourner, il est un skieur émérite ! Et il a le physique « ad hoc » ! le Père Re le sait et il échafaude des projets pour Pino.

Ce garçon n'a que dix-sept ans mais c'est à cet instant que son destin bascule et qu'il rentre dans une filière catholique clandestine qui évacue des juifs italiens en les faisant passer en Suisse. Cette expérience transforme l'adolescent en un résistant convaincu. Par la suite, les circonstances vont l'amener à devenir le chauffeur attitré du Général Leyers, bras droit d'Hitler et certainement l'un des hommes les plus puissants d'Italie du Nord qu'il va espionner pour le compte de la Résistance italienne.

C'est difficile d'écrire un commentaire sur ce livre exceptionnel qui m'a beaucoup émue ! C'est le témoignage d'un homme qui aura vécu une destinée hors du commun. Exceptionnel par son contenu : Pino a vécu soixante ans sans jamais témoigner ! Il a refoulé son histoire au plus profond de son inconscient. Des souvenirs trop compliqués à gérer. Exprimer l'un d'entre eux, c'est en même temps réveiller des sentiments, des blessures entremêlés d'héroïsme, d'amour, de joie, de souffrance, de violence, de trahison. Il fallait bien tourner la page coûte que coûte. Jusqu'au jour où, en Italie, dans les années 1990, il se sentit prêt à ouvrir son coeur à un américain, rencontré inopinément, partageant le même amour de la montagne.

Quant à l'écriture, elle est addictive, fluide, très facile à lire. Elle nous immerge dans l'ambiance milanaise des années 43 et 44 jusqu'à l'épuration sauvage ! Pour les passionnés d'Histoire, ce récit est à la fois un témoignage important, atypique, et en même temps une fiction pour les besoins du livre. On vit avec Pino au plus près des évènements. Lorsque celui-ci, de nuit, en pleine montagne, guide des personnes à travers des sentiers insensés, les descriptions sont d'une telle précision, que c'est le lecteur qui ressent le poids de la responsabilité de Pino : sauver des vies humaines malgré les patrouilles, malgré la montagne ! Et les rencontres Leyers – le Duce sont de même factures, nous y participons !

Mark Sullivan a fait un énorme travail d'enquête sur dix ans. Il a rencontré plusieurs fois Pino, a fait plusieurs séjours en Italie pour parfaire son ouvrage. En fin du livre, l'épilogue nous éclaire sur le devenir de tous les protagonistes : il n'y a que le rôle du Général Leyers qui reste ambigüe. Une adaptation de ce roman est prévue au cinéma ; ce qui n'a rien de surprenant tant l'histoire s'y prête. Il faut espérer que les faits seront respectés.

J'ai une pensée émue pour Alberto Ascari qui apprend à conduire à Pino. Ce grand pilote remporta le Grand Prix mondial de 1952 et 1953 au volant d'une Ferrari et j'entends mon père en parler avec admiration !

Quant à moi, je ne pourrai plus me promener dans Milan et encore moins visiter la Scala, la région de Bolzano où la région des lacs sans penser à ce que ce livre m'a appris, sans me remémorer les scènes qui s'y sont déroulées.

« Etait-ce l'alcool, ou parce que cette histoire m'obsédait depuis trop longtemps, toujours est-il que Pino m'apparaissait alors comme une porte ouverte sur un monde ancien où les fantômes de la guerre et du courage, les démons de la haine et de l'inhumanité, les arias de la foi et de l'amour existaient toujours dans cette âme bonne et honnête qui avait survécu pour raconter ce récit. J'ai eu des frissons en pensant au privilège et à l'honneur qui m'étaient accordés d'avoir pu entendre ses confessions.

Son regard s'est perdu au-delà du lac, vers ses Alpes bien aimées qui se dressaient comme des cathédrales improbables dans le ciel d'été. Il a repris du chianti. Ses yeux se sont voilés et le silence est retombé. le vieil homme était loin, très loin ».

Arrivederci Giuseppino ! La Pace sia con te !

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Un grand merci à Jean-François Lemoine pour cette belle découverte. Quand j'ai lu son commentaire, j'ai pensé à ma fille aînée. Je me suis dit que l'époque (la 2e Guerre Mondiale) les lieux (lItalie) et le personnage (un jeune de 17 ans, son âge), l'aspect "histoire vraie", tout pouvait concourir à lui plaire.
Je vous confirme elle a aimé ce livre.... et moi aussi !
*
"Sous un ciel écarlate" est une biographie, celle de Giuseppino "Pino" Lella, 17 ans en 1943. Une biographie centrée sur les 2 années de guerre.
Evidemment cette histoire fait penser à la chanson "né en 17 à Leidenstadt" de Goldman, en espérant vivement n'avoir jamais à choisir un camp.
Son camp, Pino va le choisir rapidement, c'est celui de l'Italie, mais l'Italie libre, sans fascistes et sans Allemands. Une histoire vraie qui comme toute histoire vraie est incroyable !
Grimpeur émérite, Pino va guider des Juifs à travers les Alpes vers la Suisse, puis, par des circonstances exceptionnelles, va se trouver chauffeur du n°2 nazi Allemand. Et ainsi pouvoir récupérer des infos ultra secrètes, transmises aux Alliés, mais sous l'uniforme à croix gammée (provoquant des haines autour de lui).... et rencontrer Anna....
*
La partie la plus dure concerne au final la fin de la guerre, la chasse aux collabos, les femmes tondues, les meurtres gratuits....
Une histoire émouvante, passionnante dont je ne peux que vous conseiller la lecture.
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(Lu dans le cadre d'une opération Masse critique)
Quelle incroyable histoire que celle de Pino Lella, un jeune Italien qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, deviendra espion presque malgré lui. Incroyable dans le sens qu'elle est impressionnante… mais aussi dans le sens qu'on a du mal à y croire.

On est entraîné avec lui (et le général SS qu'il conduit) sur les routes de l'Italie du Nord, entre Milan et les Alpes, entre 1943 et 1945. On y croise des juifs qui fuient, des résistants de l'ombre, des travailleurs esclaves, des nazis sanguinaires, et même Mussolini. Cette histoire personnelle est tellement faite de rencontres avec la grande histoire et de grands personnages (j'en venais à me dire qu'il allait finir par croiser Hitler lui-même…) qu'on finit par ne plus croire à autant de hasards. Pino Lella, c'est un peu le Forrest Gump italien, ou un équivalent du "Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire" (qui croise lui aussi les grands de ce monde par hasard tout au long de sa vie). Dans un roman, surtout humoristique comme l'était ce dernier, ça passe bien, mais dans un récit biographique ça me rend très sceptique.

Mais enfin, si l'auteur nous raconte dans un prologue comment il a échangé avec Pino ces dernières années pour écrire ce livre, il précise bien qu'il s'agit d'un roman et qu'il a « parfois été contraint de reconstituer certains événements afin de combler les souvenirs parcellaires de Pino ». On va donc dire qu'il ne faut pas prendre pour argent comptant tout ce qui est écrit et qu'il faut se laisser embarquer dans cette histoire sans trop se poser de questions.

Là où ce livre est en tout cas particulièrement intéressant, au moins pour moi, c'est sa période et ses lieux : moi qui ne connaissais rien de l'Italie pendant la Seconde Guerre mondiale (j'ai lu et vu quantité de livres et films sur l'Angleterre, l'Allemagne et bien sûr la France, mais jamais rien sur ce pays), j'ai beaucoup apprécié cette découverte des lieux et modes de vie et de résistance, ainsi que l'aide allemande qui devient une occupation, même si on est très loin d'un documentaire sur ce sujet (cependant, un épilogue très complet permet de savoir ce qu'il est advenu de chacun, excellente initiative).

Quant à cette aventure en elle-même, elle est incroyable donc, et heureusement car sinon il faut bien dire que le style de l'auteur n'a guère d'intérêt : tout cela nous est raconté d'une façon assez plate et linéaire, voire parfois assez maladroite (notamment lors de la mort de certains personnages et du ressenti de Pino). Pas de grandes qualités d'écriture donc, mais un récit passionnant et très riche en aventures et en émotions (y compris une jolie romance, même si ce n'est pas ce qui m'a le plus intéressé) que je recommande sans problème.
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J'ai été bouleversée par ce roman !
"Sous un ciel écarlate" nous conte la vie de Giuseppe "Pino" Lella, un jeune homme âgé de 17 ans, originaire de Milan qui aime la vie, la musique (le jazz de surcroît, ce qui montre déjà une grande ouverture d'esprit de la part du jeune-homme pour cette époque) et les femmes.
L'histoire qui commence en 1943, peu avant l'emprise de l'Italie par les Nazis, se met en place très rapidement.

Les lieux, le contexte historique (la résistance italienne), les sentiments de Pino, tout est décrit de manière tellement juste et fluide qu'on a l'impression de vivre cette histoire à l'instant T. Moi qui pensais connaître la ville de Milan pour m'y être déjà rendue, j'ai eu comme une impression d'être passée à côté de sa véritable histoire après lecture de ce livre. Ce qui est sûr c'est que je ne la regarderai plus jamais de la même façon.

Dans les faits, l'histoire de Pino est une réelle illustration du Psaume 91. "Celui qui demeure sous l'abri du Très Haut Repose à l'ombre du Tout Puissant..."
Pour ceux qui ne le connaissent pas, chaque passage illustre un pan de la vie de Pino entre 1943 et 1945.
Car oui, Pino Lella est un grand héro de guerre et de sa propre vie malgré lui. Un jeune homme qui a su faire preuve de sang-froid, d'agilité, et d'une grande résilience à plus d'une reprise, comme guidé par cette voix supérieure qui ne lui aura rien épargné.

Il y a eu des passages doux, doux-amers, et d'autres durs, très durs.
Je n'ai pu reprendre mon souffle qu'une fois ce livre refermé.
Quant à Mark Sullivan (l'auteur) que dire de plus à part que je lui tire mon chapeau pour la retranscription sans faille de l'histoire de Pino Lella.

Une histoire et un héro qui méritent une plus large reconnaissance selon moi.
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Ce roman est mon coup de coeur de cette fin d'année, et si vous hésitez encore pour votre cadeau de noël, foncez, c'est tout simplement un grand livre, un très grand livre : une histoire vraie oubliée, un personnage qui a eu une chance incroyable, une histoire d'amour qui traverse le temps, des bombes, des pleurs, la résistance non pas seulement contre le nazisme mais également contre le fascisme, le côté de la seconde guerre mondiale rarement évoqué dans les livres sur le versant des Alpes Italiennes. C'est tout simplement parfait.

Cependant j'ai une seule grande déception pour ce roman, c'est le synopsis. Vous aurez ici celui qui était donné avec la version Amazon Crossing, surtout ne lisez pas celui des éditions l'Archipel, non !!! Ce n'est pas un synopsis c'est carrément le résumé, et de le lire m'a mis véritablement en colère. Oui, pourquoi révéler la fin du roman, et anticiper nos pleurs, nos chagrins, et notre espoir. Ce ne devrait pas être permis de faire une chose pareille. Alors si vous l'offrez, un conseil, prenez un bon gros marqueur noir, et rayé l'intégralité de la quatrième de couverture. Non, je n'aime pas abimer le livre objet, oui, ici c'est vital pour le bien être mental du futur lecteur.

Ceci étant dit, revenons à ce grand livre. Venez découvrir l'histoire d'un jeune homme ordinaire Pino Lella qui aura un destin extraordinaire. Un jeune homme attachant élevé dans une famille aimante qui va se retrouver dans la tourmente de la guerre et qui n'aura pas d'autres choix que de combattre. Il va devenir passeur, espion des allemands pour combattre l'infamie dans ce pays déjà persécuté par le fascisme. Incroyable est son destin, incroyable est sa vie et cela aurait été dommage de passer à côté de cette histoire trop longtemps oubliée. L'Histoire de Pino Lella renait à travers la plume de Mark Sullivan.

Il y a également tous ces personnages de l'ombre que nous découvrons dans ce roman, le père Ré, Anna, Mimo et bien d'autres auxquels je me suis attachée et j'ai eu peur pour eux aussi. Et puis il y a ces personnages historiques qui donnent l'impression de s'immerger encore plus profondément dans cette histoire. Chacun, célèbre ou non, a joué un rôle, ont joué leur propre rôle pour écrire l'histoire comme nous la connaissant aujourd'hui.

Comme expliqué au début du roman par l'auteur, Pino ne voulait pas raconter son histoire. Sa vie est maintenant plus derrière lui que devant, et à force de persuasion, Mark Sullivan a réussi à le convaincre de se livrer. Ce qui m'a permis de me dire que Pino allait s'en sortir, et heureusement que j'avais gardé cette idée à l'esprit parce que certains passages annonçaient la fin, mais l'espoir était là.

Et puis à la fin de ce roman, , nous retrouvons cet homme aux cheveux blanc dont on aura découvert une partie de sa vie, regardant les Alpes de son adolescence, les larmes aux yeux nous provoquant nous aussi la même émotion. Il est évident que nous ne pouvons pas faire confiance totalement en l'histoire de Pino dont ses souvenirs se sont voilés avec le temps, mais les recherches faites par l'auteur sont si importantes que finalement si certains passages ne sont qu'invention, peut importe.
Lien : https://exulire.blogspot.com..
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Pour une fois, c'est le résumé de ce roman qui m'a conquise plus que la couverture qui est pourtant plutôt programmatique. Nous ne sommes pas leurrés sur le contenu : avions, guerre, ciel de sang… le thème est bien là. La lecture ne sera pas joyeuse. Bien que ce ne soit pas prévu au départ, je fais rentrer ce roman dans ma PAL du Pumpkin Autumn Challenge, qui n'aura jamais autant été malmenée que cette année! Ce sera donc mon nouvel Automne Astral, catégorie l'Autre mère car ici il est bien question de famille et d'amitié, même si le coeur du récit est ailleurs.

Sous un ciel écarlate se déroule durant la Seconde Guerre mondiale, en Italie. Pino a alors dix-sept ans,. Alors qu'il en est aux premières amours, les Alliés bombardent la ville, les affres de la guerre s'accentuent et Pino doit faire des choix : quitter la ville et le carnage des bombes, y revenir, s'engager… oui, mais dans quel camp? Et l'Histoire laissera-t-elle l'Amour vivre ou l'étouffera-t-elle dans l'oeuf?

Deux éléments rendent ce récit d'autant plus précieux et intéressant : le prologue et l'épilogue. Dit ainsi, je sais que cela semble curieux. En fait, ce roman est inspiré d'une histoire vraie, celle du véritable Pino Lella. le prologue le rappelle et explique dans quelles conditions l'auteur l'a rencontré. Or, au fil de la lecture, nous sommes emportés dans le récit et nous perdons de vue qu'il s'agit d'une histoire vraie, à l'origine. L'épilogue nous le rappelle en nous expliquant ce qui est arrivé aux différents protagonistes après la guerre. Ce roman – car c'est bien un roman, l'auteur dit lui-même qu'il a comblé les trous dans la mémoire de Pino – s'inscrit donc dans une véritable historicité et il acquiert un retentissement plus grand dans nos coeurs.

J'ai particulièrement apprécié que ce roman évoque la guerre du côté italien. Etant germaniste, j'ai étudié en long en large et en travers la Seconde Guerre mondiale en Allemagne et j'avoue que je deviens difficile avec ce thème. Mais je connais mal cette période en Italie, et l'auteur se montre particulièrement précis sur le contexte historique. Mussolini surgit entre ces pages, avec sa maîtresse, sous un jour peu flatteur, les exactions de la Gestapo sont montrées de page en page dans toute leur horreur, les vols, les pillages, les intimidations, les machinations des puissants, tout apparaît. L'auteur ne se cantonne pas seulement à la guerre en elle-même, et c'est particulièrement intéressant car cela donne encore de la profondeur au récit. Au lieu de terminer sur la liesse suite à la défaite allemande, l'auteur nuance et évoque l'immédiate après guerre. J'ai aimé que cette période ne soit pas idéalisée : si c'est une libération pour beaucoup, c'est aussi et surtout une période sanglante faite de règlements de comptes, de basses vengeances, de représailles, de femmes humiliées, d'assassinats d'opportunité. Une période dangereuse car la foule en colère peut devenir incontrôlable et la vindicte s'abat sans distinction, faisant d'innocentes victimes à côté des bourreaux. Mon petit coeur de lectrice a souffert à la lecture de ces pages mais s'est aussi réjoui de voir cette période retranscrite sans voile d'idéalisme. le roman gagne donc en épaisseur grâce à ce parti pris et se charge d'une véritable nuance. le bourreau peut aussi parfois faire de bonnes actions, le héros peut se montrer injuste ou faible.

Dans ce roman, l'insouciance du début est vite balayée par la guerre, par l'engagement, par les déchirements, par les drames puis par les retrouvailles. J'aurais envie de dire que l'histoire est menée tambour battant et pourtant, ce n'est pas tout à fait vrai. Au sein de cette urgence, nous avons des tempos plus lents, qui parfois nous pèsent un peu, osons le mot. Certains passages relèvent de l'anecdote or, même s'ils nous semblent anodins ou peu importants, ils contribuent à faire cristalliser des personnages complexes. Ainsi, des promenades en montagne préparent les projets du père Re, les repas de groupe montrent l'atmosphère. La rythmique qui est imposée au livre correspond finalement à la vie réelle : de brusques accélérations qui bien souvent infléchissent le cours de notre vie, des rencontres inattendues et des moments doux, presque hors du temps, qui côtoient la souffrance à l'état pur, le désespoir et la détresse. Ainsi, la plume de l'auteur sait se rendre nerveuse pour traduire l'urgence, pointilleuse pour nous donner à voir un paysage de montagne, elle sait se faire dramatique pour raconter les combats, les morts, la souffrance mais aussi douce et lyrique pour dire l'amour.

du côté des personnages, j'ai un coup de coeur pour Pino. Son insouciance et sa joie de vivre sont communicatives au début. Il nous touche par son désir de vivre et par sa gouaille adolescente. Lorsque le temps de l'engagement est venu, il force notre respect par son courage, sa détermination et son sang-froid. Il est absolument stupéfiant de penser que ce qui nous est raconté a vraiment eu lieu. du moins pour la majeure partie des éléments. Beaucoup de mésaventures de Pino paraissent romanesques ou dignes d'un film, nommez cela comme vous le voulez. Cela rend le destin de cet homme encore plus incroyable, son courage et sa force de caractère n'en paraissent que plus grands. Pour autant, l'auteur n'en fait pas un homme parfait. Il doute, hésite, se décourage, regrette. Il est humain, tout simplement. Son parcours m'a profondément émue, son amour pour Anna aussi. Je n'ai pas honte de dire que la fin m'a arraché des larmes, à moi qui ne pleure jamais devant un roman ou un film. Pourtant, un élément m'a touchée au-delà de l'imaginable, sans doute parce que j'ai mesuré la douleur ressentie par Pino.

La galerie de personnages en général est intéressante. Parmi mes préférés, nous trouvons le Père Re, prêtre courageux, tolérant et humain. le frère de Pino, Mimmo, se détache aussi du lot. Comme son frère, il est hors norme. C'est un garçon entier, courageux et fier… qui ne mâche pas ses mots et le regrette parfois! Il fait un contrepoint intéressant à Pino. L'un est incapable de faire des concessions, l'autre sait louvoyer et agir dans l'ombre pour arriver à servir au mieux les intérêts du groupe, quitte à essuyer le mépris – sans l'avoir mérité. A vous de découvrir qui est qui!

Ainsi, je suis bluffée par ma lecture. Non seulement j'ai découvert un autre versant de l'Histoire, mais les personnages et leur destin m'ont planté un poignard dans le coeur et m'ont émue aux larmes. Sous un ciel écarlate est une lecture qui sonne juste, sans trémolos et sans pathos, une lecture émouvante tout simplement.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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Pino est un jeune homme de dix-sept ans qui est un grand amateur de musique. Lorsque la guerre va frapper, il va être confronté aux aléas des nouvelles conditions de vie. Lors d'un bombardement alliés alors qu'il était de sortie au cinéma avec son petit frère, son regard se posera sur Anna, ce sera le coup de foudre immédiat ! Il va l'inviter à le rejoindre à une séance de cinéma sauf que cette dernière ne viendra jamais...



Les bombardements se poursuivent encore et toujours jusqu'au jour où l'appartement familial sera détruit. Ces derniers prennent la décision d'envoyer leur fils dans un camp de vacances se trouvant dans les montagnes afin de s'assurer de sa sécurité. Il connaît ce camp comme sa poche, il y allait enfant mais il se sent trop vieux pour y aller maintenant sauf qu'il n'aura pas le choix. Sur place, le prêtre lui imposera de faire des balades, à escalader des parois difficiles dans le seul et unique but de faire passer la frontière aux juifs. Ce ne sera pas une tâche aisée car le marché noir transite via ses montagnes et il faudra composer avec eux dans l'équation...



Lorsque ses parents le font revenir à Milan, il deviendra le sbire des allemands sous la tutelle de ses parents qui l'encouragent vivement à travailler pour eux. Comment collaborer avec l'ennemi alors qu'il a aidé les juifs à s'enfuir ? Une partie de sa famille est allemande, notamment un oncle et une tante qui vont vivement le pousser dans cette direction. Lorsque la voiture du bras droit d'Hitler tombera en rade, il saura la réparer et dans la foulée, il deviendra le chauffeur de ce dernier qui a été épaté par ses capacités de mécano. Ne pouvant se résoudre à travailler pour les allemands, il va les espionner pour les alliés...



Pino endosse deux casquettes mais n'est-il pas trop jeune pour avoir de grandes responsabilités sur les épaules ? Il n'a malheureusement pas le choix. C'est un coup à finir schyzo car il doit faire comme si il adhérait aux idéaux allemands (Hitler), prendre sur lui et laisser croire qu'il est un collabo. Dans le même temps, il doit délivrer des informations aux alliés qui vont leur permettre de faire reculer l'armée allemande et se laisser insulter par sa famille, notamment son frère, Mimmo qui le méprise complètement car lui, a intégré les rangs de la Résistance.



Ce livre est une claque monumentale ! Il est fort, intense, captivant, glaçant.



Etre le temps de ces pages dans la peau de Pino, ressentir ce qu'il a vécu m'a hérissé le poil. Cette histoire ne se veut pas triste, il y a une romance qui est là pour apaiser le tout mais je ne vous dirai pas qui a le droit à ce petit moment de douceur dans ce monde de brut où la domination et les rêves de grandeur d'un seul homme aurait pu causer la perte de l'humanité.



On ressent tout le travail qu'a fait l'auteur en amont pour nous offrir un récit du tonnerre ! Il a fait des années de recherches pour nous offrir un roman très réussi car il a su retranscrire la vie des italiens de l'époque, de ce héros inconnu qui s'est battu pour son pays, pour sa vie, pour la liberté avec brio. Pino n'avait jamais raconté son histoire, préférant garder tout cela enfoui en lui. le fait qu'il ait accepté de se livrer dans ce livre malgré qu'il y ait des passages fictifs, j'ai trouvé ça beau et gentil de sa part, de nous expliquer sa vérité, la vérité que l'on ne connaît pas forcément.



J'ai beaucoup appris avec cet ouvrage qui m'a beaucoup touché. On passe par un panel d'émotions incroyables. L'auteur a une plume franche, saisissante, captivante et très agréable à lire.



Tout ça pour vous dire que ce roman nous livre une facette de l'Histoire difficile que l'on ne connaît pas forcément... Ce livre est à découvrir et à faire découvrir aux plus grands nombres !
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Je tiens à remercier les éditions Amazon Crossing pour leur partenariat qui à été un vrai coup de coeur et le site Netgalley.

J'ai de suite accroché au personnage de Pino et surtout d'Anna si attachant. A la fin j'en ai eu les larmes aux yeux sur ce qu'il s'est passé.

L'histoire se déroule en plein milieu de la seconde guerre mondiale en 1943 en Italie où Pino adore les filles, la musique et déteste la guerre. Jusqu'au jour où l'appartement est détruit par un raid aérien, il va intégré un réseau qui va aider à passer des juifs en Suisse. Il va alors rencontrer la jolie Anna âgée de six ans de plus que lui et veuve, il va de suite craquer sur elle. Ses parents vont l'obliger à s'enrôler dans l'armée allemande. Il va devenir le chauffeur du bras droit d'Hitler. Et ainsi de venir un espion pour les alliés.

Un roman basé sur de faits réels sur un héros oublié. J'ai lu ce livre sans en perdre une miette de l'histoire tellement cela m'a tenu en haleine du début à la fin. Un roman rempli de suspens et de rebondissements avec une histoire captivante, addictive. L'auteur à su mettre en avant les personnages, l'amour entre eux, leur vie pendant la guerre tout en se basant sur des faits historiques réels. A lire a tout prix pour les fans d'histoire.
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