Quelques bons curés occupaient leurs loisirs à enseigner la lecture et l'écriture aux enfants de leur voisinage. Trois ou quatre moines récollets allaient par les maisons dans les campagnes et y laissaient des lambeaux d'instruction, échange de l'hospitalité qu'ils recevaient chez les habitants riches. En somme il n'existait ni organisation, ni plan d'ensemble: tout se faisait sous le désir du moment et par la générosité des individus.
L'instruction publique n'entrait pas dans les vues du gouvernement. On allait même jusqu'à redouter les conséquences qui pourraient résulter de l'instruction parmi les Canadiens. Tout le système administratif tendait à confier les charges et les fonctions de la colonie à des Français amenés ici pour cinq ou six ans et que l'on rappelait en France après ce stage.