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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Comment s'était formée cette rue flottante ? Quels marins, avec l'aide de quels architectes, l'avaient construite dans le haut Atlantique à la surface de la mer, au-dessus d'un gouffre de six mille mètres? Cette longue rue aux maisons de briques rouges si décolorées qu'elles prenaient une teinte gris-de-France, ces toits d'ardoise,de tuile, ces humbles boutiques immuables? Et ce clocher très ajouré? Et ceci qui ne contenait que de l'eau marine et voulait sans doute être un jardin clos de murs, garni de tessons de bouteilles, par-dessus lesquels sautait parfois un poisson?"

Ainsi commence ce charmant, mais si énigmatique, livre de Jules Supervielle.

Il s'agit d'une nouvelle bien étrange où le lecteur rencontre une petite fille, très seule, unique habitante de ce village liquide, guettant sans fin l'apparition d'un bateau qui pourrait naviguer jusqu'à elle. Mais en vain !

Conté d'une voix d'apparence égale et calme, cette courte nouvelle évoque les profondeurs insondables et terribles de l'âme. Une fois lu, on ne peut l'oublier, il marque à jamais le souvenir, et remonte au souvenir, tel le spectre de cet enfant des abîmes de la mer, à des moments de croisement dans la vie...
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"Et si nous regardions la vie par ses interstices?" cette question posée par Jules Supervielle tourne en vrille dans ce recueil de prose poétique.
Orphelin très jeune, l'auteur qui nous livre ici huit nouvelles courtes ou plutot huit petits contes, reste toujours attentif aux fantomes de son monde intérieur. Son enfance uruguayenne, sa vie d'un océan à l'autre, le thème de la différence,du doute,de la solitude et de la mort abordée de façon pudique parsèment ses écrits.Se dissociant des surréalistes, il évoque le mystère de l'absence et l'irréalité de la mort d'une manière apparentée au fantastique.
Ce livre jeunesse est tout public, c'est du rêve, de l'âme profonde, non de l'inconscient.
Tour à tour nous découvrons ici des personnages délaissés entre vie et mort:
la petite fille prisonnière d'une rue flottante, qui habite seule un village liquide, née de l'imagination de son père marin et qui revit grace à lui.
la jeune noyée de la Seine, son vécu et son ressenti par rapport aux autres noyés
le boiteux qui a aimé une jeune femme sans jamais oser l'aborder dans une bibliothèque et qui au ciel vit pleinement son amour
le boeuf et l'ane de la crèche émerveillés face au petit jésus.
Rani le jeune indien défiguré rejeté par sa tribu et son pouvoir de vengeance
la fillette à la voix de violonqui garde le silence de peur de révéler ses sentiments
la métamorphose d'un homme en cheval
la fin sordide d'un vagabond

Bref, des histoires surprenantes, décalées où la souffrance est traitée par touches légères qui chuchotent, se racontent et flottent un peu devant nos yeux comme une petite fille de la haute mer.
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Entre nouvelles et contes, ce recueil d'histoires oniriques à la fois tristes et lumineuses parlent de mort, d'absence, d'intégration, d'acceptation de soi et des autres, et de destinée... Des thèmes intemporels qui font que ce livre reste d'actualité même longtemps après sa publication initiale. Ce qui signifie également qu'il n'est jamais trop tard pour découvrir des auteurs dits classiques.
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J'avoue avoir été surprise par le format : je pensais que L'Enfant de la haute mer était un récit - or, il s'agit de 8 contes différents. Je ne pense pas détailler chaque conte, mais l'effet d'ensemble est à la fois varié, avec des univers et personnages très différents, tout en gardant un ton uni, poétique et légèrement fantastique, voire même surréaliste.

De la cité engloutie dans "L'Enfant de la haute mer", à la ville sous l'océan qui accueille les noyés dans "L'Inconnue de la Seine", nous nous promenons par la crèche de Jésus dans "Le Boeuf et l'Âne de la crèche", le royaume des Ombres dans "les Boiteux du ciel", une cité indienne dans "Rani", la maison bourgeoise d'une famille tranquille dans "la jeune fille à la voix de violon", les champs de courses d'Auteuil, avec Rufus l'homme-cheval, et un rancho dans les plaines d'Amérique latine, dans "la piste et la mare".

Nous voyageons, et ces univers ouverts, le temps d'un conte précisément ciselé, se déroulent entre rêve et réalité, imagination et trivialité, superbe et bassesse ; l'atmosphère est comme hors du temps, philosophique et métaphysique, non sans quelques touches délicates d'humour. Il s'y pose la question de la mort, de l'éternité, de la perception de l'existence. Il se dégage également une douce mélancolie de leurs intrigues, ce sont des personnages qui, souvent, n'ont pas eu de chance, ou ont été trompés, égarés, ou encore sont différents et plus ou moins rejetés...

Tous ces contes m'ont plu, et je les ai lus avec plaisir, j'ai préféré "Le boeuf et l'âne de la crèche", qui donne un point de vue original sur la naissance de Jésus, en une langue très poétique. L'ensemble me fait penser à ces crèches en terre d'Amérique latine, naïves et colorées, pleines de vie.
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Recueil qui fut très agréable à lire ; les histoires sont chacune, à leur façon, saupoudrées d'une certaine poésie, qui touche au symbolisme, voire à certains endroits au surréalisme. le style de Supervielle est doux, léger, il me rappelle en cela celui de Mérimée, dans la limpidité de ses phrases, qui sont faites simplement, sans réel effets de style (mais le style, chez Supervielle, vient avec les images qui flirtent avec une dimension parfois onirique), mais aussi plaisant qu'une sucrerie en bouche, un petit caramel au goût nonobstant exceptionnel.
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Ce recueil de petites histoires éminemment poétiques est écrit par Jules Supervielle dont les poèmes me touchent profondément. La première nouvelle qui donne son titre « L'enfant de la haute mer » met en scène une fillette solitaire qui marche dans une rue liquide et s'endort lorsque passe un navire. Parmi les phrases qu'elle aime écrire, voici celle-ci : « La nuit, le jour, le jour, la nuit, les nuages et les poissons volants. » qui nous plonge dans l'ambiance de ce merveilleux petit livre. Ce livre m'avait enchantée lorsque j'étais adolescente et je le retrouve avec beaucoup de plaisir.
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Quelques contes en recueil que j'ai lus et relus et que je connais suffisamment pour les dire aux enfants, car ils sont très appréciables. J'ai particulièrement aimé le titre La Jeune Fille à la Voix de Violon ! Si certains d'entre vous ont des références de contes similaires, je suis preneur !
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La première nouvelle qui donne son titre au recueil est tout simplement magnifique
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