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EAN : 9782072985232
96 pages
Gallimard (03/11/2022)
3.1/5   63 notes
Résumé :
En 1938, Blaise Cendrars a cinquante et un ans. Il est « le bourlingueur », et l’un des écrivains les plus connus du temps. Pourtant il est triste, et n’arrive plus à écrire. Un soir, un ami lui présente Élisabeth Prévost. Elle a vingt-sept ans, a déjà traversé l’Afrique plusieurs fois ; elle est belle, riche, c’est une aventurière.
Pendant un an, Cendrars part vivre avec elle dans la forêt des Ardennes, où elle élève des chevaux. Auprès d’elle, il puise l’en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre très court -- à peine 92 pages -- dont le premier tiers m'a paru très séduisant avec l'évocation par l'auteur de la forêt ardennaise, ses chemins sous la voûte des arbres et tous les souvenirs qui remontent autour de l'enfance et de l'adolescence, les belles références à Meaulnes, toute une poésie que je pensais savourer tout au long du livre.

Mais ensuite, François Sureau se perd, et ses lecteurs avec lui, dans les atermoiements de Blaise Cendrars et sa relation mystérieuse avec Elisabeth Prévost. Il n'est plus guère question de la forêt alors, et, si les références littéraires, cinématographiques, historiques et politiques de l'auteur présentent encore un certain intérêt, l'attente poétique de la première partie s'est transformée en une succession de faits de la vie de l'écrivain qui m'ont beaucoup moins accroché.

L'écriture de François Sureau reste très belle tout au long de son livre, simple en même temps qu'élaborée, mais, pour ma part, je reste sur une sensation d'inaboutissement de ce qui aurait pu devenir une très belle oeuvre.
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Récit court mais riche de références, destiné à un public TRES cultivé. Si vous êtes intéressé par la vie de Blaise Cendras. Un peu pêle-mêle (peut-être parce que court), notre Académicien se penche ici particulièrement sur un épisode de la vie de ce poète : lorsqu'il est en mal d'inspiration et qu'il tombe amoureux d'une femme qu'il suit dans sa forêt d'Ardennes. Une fois son inspiration revenue, il quittera cette femme abruptement sous prétexte de la guerre. Il écrira plus tard : "si tu aimes, il faut partir". La forêt comme Muse et comme refuge pendant un an, et quelques belles phrases par-ci par-là : "la forêt est un paradis pour les anarchistes". Ce petit livre a le mérite de donner l'idée de lire ou relire Cendrars.
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La tristesse étouffe Blaise Cendrars.
Une rencontre.

1938
Les Ardennes.

Une jeune femme : Élisabeth Prévost, indépendante, hors des sentiers battus, une personnalité originale éduquée dans un milieu aisé.

Un rapprochement a lieu. Un an à vivre presqu'en « chartreux » entourés de ces forêts où la vie se vit intensément, sereinement loin des foules étouffantes, des lieux communs et des idées générales.

François Sureau nous décrit avec élégance et référence non seulement un chemin qui lui est personnel mais aussi celui que connaissent l'écrivain et celle qui le ramène vers l'écriture.

Des résonances vibrent tout au long de la lecture, des grands bois de Meaulnes en passant par la rigueur miltaire jusqu'au départ parce que trop aimer reste un mystère et amène la fuite.

Le livre aboutit au silence profond qui accompagne cette lecture hors de notre temps.
Très soignée, une façon d'écrire qui se démarque d'une certaine littérature actuelle.
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François Sureau, dans ce petit texte de commande, combine son penchant pour l'autobiographie sensible et le souvenir des forêts, dont une en particulier : celle des Ardennes, chère à l'auteur. C'est là aussi que se réfugia Blaise Cendrars, alors âgé de 51 ans, lorsqu'il rencontre l'aventurière Elisabeth Prévost. Leur aventure commune de quelques années demeure aujourd'hui encore un mystère, telle une forêt impénétrable. Sureau confie lui que « La forêt m'est très tôt devenue un port ». Sûr que pour Cendrars, manchot, fatigué de bourlinguer, la forêt fut un refuge idéal – comme elle l'a toujours été pour les anarchistes, les renégats, les résistants de tout acabit peut-être - pour vivre un amour sans entrave avec cette aventurière peu commune mais oubliée aujourd'hui. du fardeau de son éducation, de son temps, Cendrars « avait voulu s'en libérer par le voyage, l'alcool ou la violence » et il « fuguait pour s'opposer » mais Sureau ajoute encore : « aujourd'hui que la fugue est générale, peut-être serait-il tenté de de devenir l'apôtre de l'immobilité, du silence, de toutes les disciplines traditionnelles. » À la fin des années 30, c'est donc un voyage immobile avec ses petits rituels (aller chercher des cigarettes au village voisin) que choisi Cendrars. Un repli sur soi dans la forêt, dans l'écriture et dans l'amour. Ce texte, bien que court, est un éloge des bois, frondaisons et autres futaies, de la forêt dans ce qu'elle peut cacher, dans ce qu'elle peut nous faire et nous dire. Un an dans la forêt – dont le titre est inspiré d'Une Nuit dans la forêt (le court texte autobiographique de Cendrars, inachevé) – est un très beau texte sur Blaise Cendrars, poète, libre penseur, et à Élisabeth Prévost, aventurière qui était allé au Tchad, au Congo, avait traversé l'Europe en roulotte de la Bretagne à la Roumanie, pêché l'esturgeon sur les rives du Danube et même chassé l'ours en Russie. Merveilleux.
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A la fois essai et récit qui entrelace l'histoire personnelle de F. Sureau et celle de Blaise Cendrars et d'Elisabeth Prévost où souvenirs et rencontres se croisent principalement dans la forêt de l'Ardenne française. En 1938, Blaise Cendrars se sent sans inspiration, un ami lui présente Elisabeth Prévost, bourgeoise voyageuse et extravagante, qui s'essaie à l'écriture. Un coup de foudre dont on ignore la nature exacte va mener nos deux voyageurs solitaires dans la maison familiale d'Elisabeth (celle qu'il surnommera "monsieur mon copain") au fin fond de la forêt ardennaise, lieux où les guerres se répètent depuis 1870 : Sedan, 1914, 1939. A l'instar de Claude Simon dans ses Géorgiques, François Sureau rappelle combien la vie humaine est évanescente et fragile face à la nature toute puissante, Nature évoquée telle une déesse, sans morale, sans pitié, à la fois fascinante et dangereuse. Et dans ce récit, la forêt apparaît comme un personnage merveilleux à part entière ; il est celui qui regarde vivre les êtres humains depuis des siècles, les abritant ou les chassant, au gré des saisons et des caprices du temps. Avec son écriture arborescente, poétique et sensuelle, ce livre mène le lecteur dans la forêt, au plus prêt du narrateur et des deux héros qui empruntent les sentiers du souvenir, celui de l'Histoire et de l'imaginaire, menant à l'intimité de Blaise Cendrars, au coeur de l'écrivain et de l'ancien légionnaire, du bourlingueur, de l'"ogre" (pour reprendre le qualificatif d'Elisabeth) mais aussi, du mystique, de l'adorateur de la Nature et de la vie.
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critiques presse (2)
LeMonde
22 décembre 2022
A la fin des années 1930, dans les Ardennes, l'auteur de « Moravagine » retrouve goût à l'écriture. Magnifique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Bibliobs
22 décembre 2022
Dans un merveilleux petit récit, François Sureau raconte l’année 1938 que l’écrivain de « l’Or » passa auprès d’Elisabeth Prévost dans les Ardennes.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
C'est de mon enfance tout à la fois éclairée et assombrie par les sortilèges de la forêt que je tiens le remède par lequel j'ai guéri de cette enfance même.
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Daladier revenu de Munich le pantalon aux chevilles et approuvé par Chamberlain, la fièvre retomba.
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« Si je n’étais pas venu les chercher, j’ai trouvé dans ces forêts un adoucissement aux rigueurs des lois qui gouvernent nos vies. J’y reviens aujourd’hui en pensée parce que je me souviens de m’y être vu accorder autrefois, comme une grâce, la permission de ne plus retomber entièrement, par la suite, "au pouvoir des heures, sous l’illusion du temps". »
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Le jour de sa mort, c’est une autre de ces femmes qui revêtit Apollinaire de sa tenue bleu horizon et lui épingla sur la poitrine cette croix de guerre dont il était fier : Louise Faure-Favier, pionnière de l’aviation et première journaliste professionnelle. À la fin de sa vie, elle était la conservatrice du domaine de Port-Royal des Champs, parmi les poires du Grand Arnauld et les fantômes immobiles du jansénisme, succédant dans les murs de l’abbaye détruite à cette mère Angélique qui avait défié tous les hommes de son temps.
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Le catholicisme même n'était pas seulement affaire de piété dominicale. La querelle du modernisme n'était pas éteinte. Une note au bas d'un article sur le filioque paraissait de nature à justifier l'uniatisme et à ébranler l'Europe. On débattait encore avec violence de la nature et de la grâce. La bibliothèque de notre maison s'était aussi arrêtée en 1940 et vers 1970 je découvrais stupéfait ces milliers de pages de politique, de religion, de littérature et d'esthé-tique, refroidies sous la cendre et qui ne nous parlaient déjà plus. Quarante ans avant, une vie d'homme seulement, si l'on se convertissait au culte de Staline ou à celui du bon Dieu, on faisait en même temps l'acquisition d'un trésor composite, Feuerbach d'un côté, Thomas d'Aquin de l'autre. On prenait en propriétaire possession d'un continent où il était possible de vivre jusqu'à la fin. De tels héritages nous sont interdits ou plutôt ils ne nous intéressent plus.
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Videos de François Sureau (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Sureau
Cette semaine, Augustin Trapenard reçoit François Sureau pour "S'en aller", édité chez Gallimard. "Je connais peu d'images aussi frappantes que celle par laquelle Nabokov décrit le départ d'un train : ce sont les wagons qui reculent le long du quai. Quant à la destination, elle n'est jamais celle qu'on a entrevue, en esprit, au moment de s'en aller".
François Sureau, écrivain reconnu, explore dans son dernier ouvrage la quête commune de ceux qui cherchent à s'évader des contraintes du quotidien. Avec une plume élégante et introspective, il évoque la fascination pour l'ailleurs, partageant des anecdotes de voyages et des rencontres marquantes. de Victor Hugo à Philby père et fils, en passant par Patrick Leigh Fermor, l'auteur tisse ici un récit captivant autour de ces âmes en quête d'une liberté insaisissable.
À travers les récits de ses propres voyages – de la Hongrie post-Mur de Berlin à l'Inde et l'Himalaya, en passant par les horreurs de la guerre en Yougoslavie – il nous transporte dans un monde où l'aventure devient le fil conducteur de l'existence. Son écriture, empreinte de poésie et de réflexion, célèbre la beauté des découvertes et la richesse des expériences vécues.
En revisitant ces moments clés de sa vie, François Sureau nous invite à contempler la grandeur de l'inconnu et à embrasser la diversité du monde qui nous entoure. À travers cette méditation sur l'aventure, il nous rappelle que la recherche de la compagnie de ceux qui partagent notre soif d'évasion est un voyage en soi, une quête perpétuelle de sens et de beauté
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