AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Marie-Albane de Suremain (Autre)Éric Mesnard (Autre)Jean Hébrard (Autre)
EAN : 9782811128067
276 pages
Karthala (21/01/2021)
4.17/5   3 notes
Résumé :
L’histoire des traites, des esclavages, des abolitions et de leurs héritages est trop souvent mal connue ou invisibilisée. La demande sociale est pourtant forte et de grandes enquêtes scientifiques nourrissent une recherche internationale qui éclaire les questions d’aujourd’hui, autour de la construction des identités politiques et des discriminations. Cependant, beaucoup reste à faire car les avancées de l’histoire scolaire ne sont jamais acquises.
Cet ouvra... >Voir plus
Que lire après Enseigner les traites, les esclavages, les abolitions et leurs héritagesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Merci à Babelio « Masse Critique » et à l'éditeur Karthala pour l'envoi de ce beau volume de près de 350 pages, denses et de grand format.
Sous la direction de M.A de Suremain et E.Mesnard, une vingtaine d'universitaires-spécialistes éclairent chacun, de manière détaillée, une facette de l'enseignement des traites, des esclavages, des abolitions et de leurs héritages.

L'objectif du livre est de « croiser des perspectives sur l'enseignement de ces questions en Afrique, Europe ou Amérique » et d'enrichir la réflexion des enseignants et des publics intéressés par le sujet.

L'enjeu est de participer à la reconnaissance de cette part de l'histoire, alors qu'elle commence, depuis une vingtaine d'année, et depuis la loi Taubira de 2001, à tenir une place croissante en réponse à une demande sociale importante.

L'ouvrage se divise en trois parties.
La première expose des expériences pédagogiques menées en écoles élémentaires, collèges et lycées, en France et Belgique (6), au Niger (1), au Sénégal (1). La fresque qui orne la couverture du livre résulte d'ailleurs d'un de ces projets.
Les études de cas sont détaillées : dispositifs de classe, problématiques, synoptiques, bilans, représentations initiales et productions finales des élèves...
Certains auteurs fournissent la base documentaire de leurs séquences. Ainsi, celle utilisée en classe de seconde par le professeur Donnadieu présente des documents particulièrements originaux et pertinents (exemple de document original (1777) : « les remords tardifs d'un esclavagiste »...).

La seconde partie traite des prescriptions et outils pour enseigner. Elle fait une analyse-critique des programmes scolaires dans différents pays -Sénégal, Portugal, Haïti, France, six pays d'Amérique centrale-, fournissant les programmes classe par classe, ou des comparaisons entre les différents manuels (France).
Le chapitre sur le Sénégal est l'occasion de citer le mémorial de Gorée en soulignant que c'est avant tout un rôle symbolique qu'il nous faut attribuer à ce lieu, beaucoup d'autres ayant vu transiter des flux d'esclaves.

La dernière partie expose des recherches didactiques passionnantes sur l'usage de représentations picturales : les timbres-postes (commémoratifs souvent), la peinture (sur l'affranchissement des esclaves de 1848) ou des sculptures comme «Cap 110 Mémoires et fraternité» du martiniquais L.Valère (1998).
Le chapitre « Choix du passé et poids du présent » en France tend ensuite à montrer qu'il peut parfois exister un «angle mort dans l'histoire de la traite atlantique : la participation d'Africains à celle-ci, ainsi que des processus de résistance à la capture et à la traite négrière ». D'après les auteurs, cette faible occurence des négriers africains correspond aux programmes d'avant 2002, rectifiée depuis dans les textes (mais pas encore toujours dans les discours).
Cette partie se clôt sur des considérations sur le racisme et la reconnaissance de l'afro-descendance au Mexique.

Le nombre, la diversité et la spécialisation des auteurs font partie des forces de ce recueil.
Petit revers de la médaille ressenti : ces caractéristiques l'ont rendu parfois, pour la lectrice que je suis, un peu hétéroclite, appelant, en complément de l'analyse, un processus de synthèse.
Les introductions des auteurs à chaque nouvelle partie contribuent à une vision synthétique. Elles auraient peut-être gagné, à mon sens, à être complétées par une étape de bilan et conclusion plus développée qu'elle ne l'est.

A titre personnel, les lectures de Mémoires d'esclaves comme celles d'Equiano, d'H. Jacobs, de F.Douglass, ou encore, les Confessions d'un négrier, m'ont paru apporter un complément intéressant à la découverte de la présente publication.
Le lien avec nombre d'oeuvres romanesques s'avère également captivant.

Cet ouvrage s'impose, en tout état de cause, comme une somme extrêmement précieuse pour qui veut s'intéresser de près à ces sujets.

Commenter  J’apprécie          170
Ayant eu le privilège de recevoir ce livre grâce à l'opération masse critique, j'ai d'abord eu la bonne surprise de découvrir un bel objet, ayant fait l'objet d'un travail éditorial soigné., qui le rend maniable dans le cas d'un travail de lecture dite «  à la table », c'est à dire crayon en main. La préface intitulée «  du commerce triangulaire au crime contre l'humanité : l'enseignement du fait esclavagiste en France » de Jean Hébrard permet de suivre de façon éclairante l'évolution générale de cet enseignement, très dépendant du politique notamment. Suivent 3 parties, chacune ouverte par une introduction : une 1° partie consacrée à la relation d'expériences et projets pédagogiques, une 2° partie dédiée aux prescriptions et outils pour enseigner, et enfin une 3° partie, consacrée aux réflexions didactiques et enjeux sociaux. Chaque partie comporte plusieurs articles rédigés par des professionnels différents : enseignants du primaire, du secondaire, IPR, universitaires.... le tout est très didactique, accessible, très riche et la bibliographie finale est elle aussi riche et très bien organisée. J'ai cependant un regret : si dans la préface, Jean Hébrard reconnaît que «  la fiction- c'est à dire la littérature et les arts- a certainement été le premier outil, et un outil nécessaire » à l'enseignement du fait historique qu'a été l'esclavage, la professeure de lettres que je suis qui est amenée à travailler avec ses élèves , en cours de français , sur cette question, est restée un peu sur sa faim en termes de propositions didactiques. Mais bien que non historienne , je n'ai cependant pas eu le sentiment de perdre mon temps à la lecture de ce livre, ne serait-ce que parce qu'il remet des événements et des choix éducatifs en perspective , il démonte la façon dont des programmes scolaires ont pu être influencés par tel ou tel parti-pris et il permet ainsi un recul critique sur n'importe quelle matière enseignée. Je recommande donc vivement ce livre.
Commenter  J’apprécie          20
Tout d'abord merci à la masse critique pour l'envoie de ce livre. Je dois dire qu'il m'intéressait tout particulièrement par mon objectif d'être professeur d'histoire et je n'ai pas été déçu. En plus de nous apporté un apport de connaissance considérable et spécifique sur l'esclavage et la traite, le livre nous livre toute la complexité de traité ce sujet en classe. Ce qui est très intéressant c'est que le livre traverse tout les continents et tout les milieux sociaux et culturaux, on peut ainsi voir la différence dans un pays comme la France entre deux régions ou deux âges. Les démarches entreprises pour traités le sujet sont très intéressantes et innovente parfois, on peut aussi voir ce qui marche ou pas.
Je pense que ce livre est très intéressant pour les futurs professeurs bien entendu mais aussi par tout ce qui sont intéressé par les systèmes éducatifs.
Commenter  J’apprécie          00
L'histoire des traites, des esclavages, des abolitions et de leurs héritages est trop souvent mal connue ou invisibilisée. La demande sociale est pourtant forte et de grandes enquêtes scientifiques nourrissent une recherche internationale qui éclaire les questions d'aujourd'hui, autour de la construction des identités politiques et des discriminations. Cependant, beaucoup reste à faire car les avancées de l'histoire scolaire ne sont jamais acquises.

Cet ouvrage offre un tour d'horizon international exceptionnel sur les programmes scolaires et les pratiques pédagogiques de l'école élémentaire au lycée en mettant en connexion l'Afrique, les Amériques et l'Europe. de nombreux retours d'expérience et des propositions pédagogiques pluridisciplinaires enracinées dans la recherche sont présentées. Ce livre s'adresse aux spécialistes de l'école ainsi qu'à un large public, intéressé par le croisement des regards sur les représentations de l'esclavage dans les sociétés actuelles et leurs dynamiques.
Lien : https://esclavages.cnrs.fr/e..
Commenter  J’apprécie          10


autres livres classés : esclavageVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Marie-Albane de Suremain (1) Voir plus

Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3175 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}