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EAN : 9782749147888
480 pages
Le Cherche midi (18/11/2015)
3.25/5   4 notes
Résumé :
Le climat joua-t-il un rôle dans la Révolution française ?

Hippolyte, un tout jeune orphelin, est initié dès 1783 à une science nouvelle, la météorologie. Suivant les travaux de son protecteur qui relève les désordres climatiques, il constate leurs répercussions économiques et sociales, telle cette pénurie de grains à l'origine d'une augmentation du prix du pain culminant le 14 juillet 1789...

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Le propos selon la quatrième de couverture, faire part des débuts de la météorologie à travers un jeune garçon, m'a fait craindre un livre dans lequel la science serait très présente mais peut être difficile à suivre. Il n'en est rien, bien au contraire.
L'auteur nous prévient dès l'abord que la plupart des personnages ont existé sauf paradoxalement celui qui donne le titre à ce roman, et un couple anglais. Nous croisons donc Cholderlos de Laclos, le duc d'Orléans, le boulanger Denis François au funeste destin, …
Les chapitres sont assez courts, chacun concernant une journée ou une période quelques jours, le livre se lit rapidement. Il fourmille toutefois de connaissances et d'anecdotes et va bien au-delà d'une seule présentation des conditions météorologiques. C'est tout le contexte de cette époque allant de juillet 1783 à décembre 1789, depuis l'affaire du collier de la reine jusqu'aux émeutes de subsistance en passant par la prise de la Bastille. La rivalité entre la France et l'Angleterre est très présente, avec les menées du premier Lord du Trésor Pitt par l'entremise de Parker-Forth. de plus ce livre pose clairement la question de l'origine de émeutes, étaient-elles parfaitement spontanées ou organisées par l'entourage du duc d'Orléans en vue d'en faire le nouveau souverain ou le lieutenant général du royaume. Une autre des idées émergeant à cette époque, la défense des esclaves noirs, est évoquée à travers la Société des amis des Noirs, et la difficile conciliation, pour les Rochelais par exemple, entre les idées humanitaires et l'intérêt financier.
La qualité de ce roman historique est d'autant plus remarquable, que l'auteur est médecin et non pas historien. Cela explique peut-être l'impression que j'ai eue qu'il introduisait parfois de force certaines anecdotes. Un tout petit défaut. Il a toutefois reçu l'aide d'André Gailing, agrégé d'histoire et d'Ariel Marinie, écrivain et journaliste. Il vit dans la maison du négociant Lambertz, père adoptif d'Hyppolite dans le roman. Il a d'ailleurs publié avec Emmanuel Garnier les réflexions d'un ensemble d'historien sur les évènements de la Rochelle en cette période charnière, qu'ils soient liés ou non au temps qu'il fait, d'après le journal météorologique et livre de raison dudit Lambertz, sous le titre Climat et révolutions.
Une postface d'Emmanuel Garnier directeur de recherche au CNRS apporte un éclairage sur les sources utilisables pour connaître sinon la météo au jour le jour du moins les tendances et surtout les phénomènes extrêmes.
Bien sûr, une liste des références bibliographiques termine l'ouvrage.
Je vois qu'aucune critique n'a été publié sur ce livre et qu'il a peu de lecteur sur le site, je pense sincèrement que c'est une erreur à rectifier. J'espère quant à moi qu'il ne se contentera pas de ce seul roman historique.

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le boulanger François lui expliqua que, devant l’incertitude politique et accusés de vouloir déclencher la guerre civile, certains aristocrates avaient fui à l’étranger.
Cette émigration provoquait un chômage massif dans le commerce et les industries de luxe parisiennes. Plus de deux cent mille passeports avaient été demandés depuis juillet et beaucoup de domestiques étaient allés grossir les ateliers de charité de l’école militaire et de Montmartre. Les tailleurs, les perruquiers, les cordonniers avaient manifesté le 18 aout, et les garçons boulangers presque chaque jour.
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Petite-fille de Jacques Bonneau des Gardes, directeur de la chambre de commerce de La Rochelle, et femme de négociant, Catherine-Charlotte s’inquiétait des pertes énormes subies par la France suite à la libre entrée des marchandises britanniques. Une de ses amies lui avait rapporté qu’à Paris tout était anglais et que, par leur exemple, les grands de la cour nuisaient beaucoup aux intérêts de la nation. On déplorait ainsi que tout fût anglais chez le duc d’Orléans : ses vêtements, ses jardins, ses chevaux, ses chiens, sa cuisinière, et son conseiller financier.

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