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Les livres de cet auteur suisse allemand sont intéressants . Il y est souvent question d'identités perdues ou falsifiées , comme dans " Un ami parfait". L'étude sociologique s'associe ici à un aspect plus ou moins policier. Ce qui m'a particulièrement intéressée , c'est tout ce qui est dit à propos de la maladie d'Alzheimer, dont souffre progressivement Koni, le personnage principal. Nous avons tous, malheureusement, un proche qui en est atteint. Les tests que subit Koni à l'hôpital sont exactement les mêmes que ceux qu'a faits une proche parente, je l'accompagnais. Et Koni connait les mêmes problèmes qu'elle au début : les autres malades sont plus atteints que lui, et il ne peut avoir une véritable conversation, ce qui le frustre et l'angoisse. Cette terrible maladie prend un sens particulier dans ce roman car elle fait ressurgir chez Koni des souvenirs de la petite enfance. Et ces souvenirs qui affluent se révèlent dangereux pour les Koch, la famille de riches industriels qui l'a recueilli enfant, et dans l'ombre de laquelle il a vécu. Eux ne chanteront pas avec Yves Montand "Oh, Je voudrais tant que tu te souviennes"...ils souhaiteraient plutôt qu'il sombre dans l'oubli définitif! J'ai beaucoup aimé la peinture sans concessions que l'auteur fait de la haute bourgeoisie suisse, basée sur les conventions et les apparences ô combien trompeuses, le suspens est bien entretenu. Et surtout, j'ai trouvé le parcours de Koni émouvant, on compatit à la perte de mémoire inéluctable, qui l'entraîne vers le vide... + Lire la suite |