C'est l'histoire d'un homme, un journaliste, qui a perdu la mémoire. 50 jours. 50 jours effacés de son passé. 50 jours pendant lesquels il est devenu un autre homme. 50 jours clés pour comprendre. Cet homme va reprendre son travail de journaliste pour lui-même et enquêter sur son propre vide.
Avec par ordre d'apparition sur scène : une ville Suisse au bord d'un lac (Genève ? Neuchâtel ?), une canicule éprouvante – le roman fut publié en 2002, sacré nez, Martin ! -, des hôtels, des bars et des cafés, la composition de l'équipe de football italienne couronnée en 1982, un psychologue à l'allure de pachyderme, la maladie de la vache folle, une leçon de dégustation de grappa, une veuve joyeuse, du chocolat Suisse, toute la cuisine italienne, des suicidés sous les rails de TER, une stripteaseuse venue des iles, un judas parfait. Parfait ? Pas si sûr !
Cette recherche du passé d'un homme amnésique qui ne se reconnait plus m'a fait penser à ce film d'il y a 25 ans avec
Harrison Ford dans le rôle clé. C'était comment le titre ? Me rappelle plus… Ah ! « à propos d'Henry » (merci Wikipedia).
Le roman est construit comme une enquête policière dont les détails qui l'enrobent donnent tout son piquant. Jusqu'à la conclusion qui ressemble plus à un pétard mouillé qu'à un feu d'artifice. Les dénouements spectaculaires étant la norme, Suter nous surprend de la meilleure des façons. Il y a de l'humanité dans cette Suisse lémanique aux relents d'Italie (j'ai eu constamment faim pendant toute la lecture). Parlons du style : sûr que « l'ami parfait « ne rivalisera pas avec des prix Nobels mais la plume fluide de Suter donne envie de tourner les pages et c'est ce qu'on demande avant tout à une pareille histoire.