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EAN : 9782365790499
272 pages
Editions Terriciaë (01/06/2013)
4.11/5   22 notes
Résumé :
Bien plus qu'un polar noir classique, l'auteur nous fait découvrir ici l'univers du jazz. Ses musiciens, ses ambiances, ses codes et ses mystères. Que l'on soit fan de jazz ou non, un meurtre nous entraîne dans l'enquête.

L'auteur mêle brillamment le noir à la musique. On marche aux côtés des personnages aussi écorchés qu'attachants. On croit savoir, mais on ne sait rien...

Alors suivez-les, né tirez pas de conclusions trop rapides... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Dès qu'il s'agit de mariage entre le polar et un genre musical, on pense tout de suite au jazz. On ne compte plus les romans où jazz et blues font partie de l'ambiance, et en sont à vrai dire un élément primordial. Depuis Chester Himes et sa « Reine des pommes », jusqu'à plus récemment John Harvey, en passant par Walter Mosley, nombreux sont les auteurs de polar à avoir étroitement imbriqué le jazz dans leurs romans. Ce constat est également valable pour le cinéma.

J'avais fait la connaissance de l'auteur Samuel Sutra à travers la série des Tonton. Il nous emmène là dans une toute autre direction. Pianiste de jazz lui même, il nous convie à rejoindre une partie de son univers jusqu'ici inexplorée pour nous lecteurs, avec ce titre en forme de clin d'oeil au célèbre « Kind of Blue » de Miles davis.

Sarah Davis chanteuse de jazz, vient d'être poignardée dans sa loge, juste avant un concert qu'elle devait donner au Night Tavern. A quel mobile obéit ce meurtre? Pour quelle raison cette chanteuse mondialement connue vient-elle donner un concert dans cette petite salle, sans se faire payer, et en autorisant que le concert soit enregistré et la bande son cédée à Stan Meursault, son pianiste pour cette jazz session ?

Le policier chargé de l'enquête, dont nous ne connaîtrons que le prénom, Jacques, a son jardin secret : la musique, et en particulier le jazz. Il a longtemps rêvé de pouvoir vivre de sa passion, sans succès. Il aborde donc cette enquête davantage avec le regard du musicien que celui du policier. Entre lui et le pianiste Stan Meursault, un des suspects car il eut par le passé une liaison avec Sarah Davis, va se lier une curieuse relation, faite d'admiration, de respect de l'élève envers le maître et de la sympathie du pianiste envers cet inspecteur mélomane qu'il perçoit instinctivement comme l'un des siens, qu'il sent capable d'écouter, d'entendre et de comprendre.

« C'est sournois, l'oreille. L'aveugle ne voit pas et il le sait. Mais il y a des mecs qui croient entendre et pourtant, sans le savoir, ils sont sourds au dernier degré à tout ce qui touche à la musique. A l'harmonie. Au fait que deux notes jouées ensemble vont faire une couleur. Et pas une autre. Alors, en jazz, n'en parlons pas. Certaines oreilles sont aveugles à ces couleurs de sons…. La mesure est en nous et, si le blues se joue avec les mains, il s'écoute avec le ventre. le diaphragme. C'est là que les accords vibrent. S'il ne trouve pas à vibrer ailleurs qu'au fond des tympans, c'est que celui qui tente de le jouer n'est pas fait pour cette musique. Qu'il ne sait pas pleurer en silence, à l'intérieur. »

Jacques que je définirais comme pianiste « inachevé » plutôt que raté, pressent que la solution de ce meurtre tourne autour de la musique, de ses acteurs, et le personnage de Sarah Davis qui, bien que disparaissant de la scène dès le début du roman, en reste le personnage central, cristallisant autour d'elle tous les intérêts et toutes les passions.

Les personnages du roman sont peu nombreux et obéissent à des motivations très diverses: Sarah Davis, petite chanteuse frenchie partie se faire un nom à l'étranger, Stan Meursault génial pianiste virtuose mais reconnu uniquement dans le milieu très fermé du jazz, Marianne, serveuse du Night Tavern et follement amoureuse de Meursault, Jacques le flic qui n'ose rêver d'un futur possible avec sa collègue Lisa. Ils sont tous parfaitement dessinés.

Ce roman suit un rythme tout en douceur, fait de subtiles variations. L'écriture toute en finesse. Pas de descriptions gore, de poursuite échevelées ni de scènes d'interrogatoire musclées, les auditions sont faites sur le ton de la confidence, comme chuchotées en contrepoint de la musique, omniprésente. le scénario est particulièrement bien ficelé, l'intrigue dans le plus pur style « whodunnit » qui, après quelques fausses pistes, nous réserve des scènes finales d'une indicible émotion, qui m'ont laissé la gorge serrée et l'oeil humide…

Pour m'inspirer dans la rédaction de cette chronique, je me suis plongé dans l'écoute de différents morceaux de Keith Jarrett, en solo ou bien avec basse et batterie, mais n'étant pas musicien moi-même, et comme le dit Meursault, sûrement un peu « aveugle à ces couleurs de sons », je n'ai pu apprécier pleinement la beauté que confusément, je devine derrière tous ses mots quand il parle de musique, « d'accords inversés » et de «notes bleues». J'ai apprécié le style, le ton et l'ambiance, feutrés et tout en harmonie, et je sors de ce magnifique roman absolument ravi, mais avec une pointe de tristesse et de frustration, dues à mon ignorance crasse en matière de jazz, que je me promets de combler.
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Une fois de plus Flamant Noir nous offre une véritable perle rare, une perle noire. Un polar noir qui se veut aussi un hommage au Jazz, la musique mais aussi l'univers du jazz, un monde à part… de prime abord le cocktail peut sembler curieux mais l'auteur maîtrise parfaitement sa partition, du coup le lecteur, avisé ou non, ne peut qu'être sous le charme.

La clé d'un polar réussi reste son intrigue, en l'occurrence un meurtre à huis-clos et de fait un nombre réduit de suspects clairement identifiés dès le départ. Facile me direz vous ? Et bien non, Samuel Sutra sait s'y prendre pour brouiller les pistes, bien malin celui ou celle qui démasquera le coupable avant Jacques.

Second atout majeur de ce Kind Of Black, ses personnages. Au centre du plateau, Sarah Davis, omniprésente malgrè sa mort dans les premières pages du roman. Pour élucider son meurtre, Jacquers va devoir apprendre à la découvrir, sans fard, ni paillettes. Jacques, justement, notre cher enquêteur que l'auteur a privé de nom de famille. Un flic qui aurait vu être pianiste de jazz, mais un flic obstiné qui sera amené, plus d'une fois, à gratter sous la surface des apparences. N'oublions pas Stan Meursault, un pianiste que Jacques admire mais qui n'a jamais connu la gloire qu'il aurait mérité. Un gars qui n'a jamais vraiment réussi à panser ses blessures du passé et condamné à court terme par une maladie qui le bouffe lentement mais sûrement. Et les autres, nul n'est laissé pour compte, tous contribuent à l'ambiance si particulière de ce roman.

Pas besoin d'aimer le jazz pour apprécier le bouquin, si vous ne connaissez pas le genre ayez juste la curiosité de chercher sur Youtube les titres cités ; qui sait peut être qu'une révélation vous attend au détour d'un clic.
Cerise sur le gâteau, la version numérique, concoctée par ChrisEBouquin, propose justement deux liens Youtube vers des titres d'artistes cités dans le roman. Ce genre de bonus, qui exploite certaines exclusivités du numérique sur une version papier restent trop rares.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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« Kind of black » est un pur roman d'atmosphère. Pour un livre parlant de jazz, ce n'est pas étonnant et finalement plutôt cohérent. Samuel Sutra s'appuie sur une histoire policière, dont la cohérence ou la crédibilité n'est pas un élément essentiel, celui-ci n'étant qu'un prétexte pour parler de ce qui l'intéresse le plus : la musique et plus précisément le jazz. Celui des petits clubs dont la salle va s'enterrer en sous-sol, celui du pianiste maudit, celui de l'underground, de la confidentialité, d'une certaine pureté et de noblesse.

Stan Meursault est pianiste au Night Tavern, à Paris. Ce soir il va jouer avec la grande Davis, diva contemporaine du jazz, d'origine française, partie s'exiler au States pour lancer sa carrière internationale. Que des standards, sauf la première chanson : Stan jouera le titre qui a apporté le succès à Davis. Mais Davis ne l'accompagnera jamais au chant : elle est retrouvée poignardée dans sa loge. L'enquête s'oriente rapidement vers quelques personnes : le propriétaire du bar, la serveuse (amoureuse du pianiste), Stan (ancien amant de Davis), l'agent américain de Davis, le technicien son et les deux autres musiciens de la soirée.

L'essentiel n'est pas dans l'enquête mais dans les personnages d'une part et dans l'histoire de Stan et de Davis qui se dévoile petit à petit d'autre part. Pas de véritable suspens dans la mesure où de nombreux pans de l'histoire se devinent aisément sans pour autant fournir le coupable avant la dernière partie du livre.

Samuel Sutra entretien une véritable passion avec le jazz qu'il insuffle dans les personnages de Stan et du policier, Jacques, ancien pianiste un peu raté de jazz qui aurait souhaité pouvoir en faire son gagne-pain. Et dans la serveuse aussi même si c'est dans une moindre mesure. Samuel Sutra réussit une excellente fusion entre un roman de genre (genre musical) et un polar qui ne dit pas vraiment son nom et qui a surtout raison de ne pas l'assumer pour laisser la musique prendre le pas. A tel point que Jacques se désolera de ne pas avoir su démêler l'intrigue à travers la musique mais grâce à son instinct de policier et un indice d'un tout autre genre, purement procédural, dirons-nous.

J'ai pris un grand plaisir à suivre Samuel Sutra dans ce qu'il écrit du jazz, dans ce qu'il déplore de sa confidentialité, en dehors des grands noms du jazz, dans ce qu'il dresse comme tableau des sentiments humains (haine, vengeance, repentir, déception, amour, espoir).

Lien : http://wp.me/p2X8E2-l7
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Amis lecteurs, vous prendrez bien un peu de noir, non ? Je vous invite à vous pencher sur cette partition de Samuel Sutra dont la mélodie ne laissera pas vos oreilles indifférentes.

Stan Meursault a tout de l'artiste maudit, il habite dans un petit studio où le piano dévore tout l'espace. Il n'est pas à la recherche du succès, pour lui la musique on n'en vit pas, elle se vit. Pianiste talentueux qui n'a jamais percé, il a pourtant la chance, ce soir, d'accompagner une diva du jazz de renommée mondiale. le concert à lieu au Night Tavern, un lieu confidentiel de Paris où se donnent rendez-vous les connaisseurs de jazz.

Stan est au piano, il commence l'introduction d'If you wait too long, le tube de la chanteuse à succès. Silence. La voix n'arrive pas. Et pour cause, la dame est morte, assassinée, un couteau planté dans le torse. le tueur est forcément dans le club.

Jacques est le policier qui sera chargé de l'enquête. Sa passion pour le jazz sera un atout majeur pour lui, mais ce crime sera également l'occasion pour ce dernier de porter un autre regard et de se questionner sur le sens de sa vie.

Samuel Sutra nous joue une chanson aérienne, il prend son temps, ne déroule pas les notes à la va-vite. Il crée une ambiance feutrée, moite, où le rythme nous emporte plus loin qu'un simple polar. On entend le son des cordes frappées du piano, la vibration de la contrebasse résonne en nous.

Ce livre est écrit par un amoureux du jazz, cela se sent, et rien que pour ça les amateurs de cette musique peuvent se plonger dans la lecture de Kind of Black tant il y a de références.

Côté intrigue, eh bien rien à redire, on passe les possibles coupables en revue, on enquête avec Jacques, on élimine, on ajoute à sa liste un suspect auquel nous n'aurions pas pensé quelques pages plus haut. Bref le plaisir de lire un polar de qualité.

Les personnages sont justes et touchants. le pianiste doué, mais à la vie creuse rencontre le flic qui aurait aimé être musicien. Les acteurs secondaires sont eux aussi finement dépeints. L'ensemble est cohérent, les notes s'alignent et l'auteur nous promène de mouvements en mouvements.

Voilà qui est déjà suffisant pour être en présence d'un bon policier avec une mention originale pour l'ambiance et le contexte. Mais là ne sont pas les seuls attraits de ce livre.

Les constructions des phrases et du plan sont directement inspirées par la musique. Ainsi, lors des 40 premières pages, nous suivons Stan avec un récit à la troisième personne. C'est l'introduction. Ensuite nous passons à une écriture à la 1ere personne avec Jacques. Impossible de ne pas faire l'analogie avec la chanson dont l'ombre plane tout le long du texte :

« L'intro n'est peut-être pas comme l'a jouée Meursault. Presque détachée de la suite. On n'imagine pas que c'est une amorce, qu'une voix va venir s'y poser dessus. »

Il y a donc une ambition littéraire qui va au-delà de l'intrigue. La prose est tout simplement belle et l'on prend le temps de la lire, de l'apprécier à sa juste valeur. Je n'ai pas eu envie de dévorer ce livre, Kind of Black se savoure doucement…

« Elle marque un temps. Esquisse un sourire qui serait une larme si les yeux pouvaient sourires ainsi. »

Grâce à Samuel Sutra mes oreilles ont été bercées par un fort agréable bruit. Jamais le nom de mon blog n'aura eu un si joli écho dans mes lectures.


Lien : http://dubruitdanslesoreille..
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De Samuel Sutra, je connaissais un tome de la série des Tonton, le bazar et la nécessité. Humour, argot et ambiance film noir français des années 50. Un vrai plaisir quoi ! Mais Samuel Sutra a un autre talent -il en sûrement encore d'autres, mais nous ne sommes point intimes, et quand bien même nous le serions, je ne dévoilerais rien ici, ma déontologie et ma pudeur m'en empêcheraient ... mais si j'avais du croustillant, et qu'il fallait que je choisisse entre pudeur, déontologie et montée vertigineuse de mon audimat ... ma vénalité sous-jacente...- bon, je disais avant de m'interrompre que Samuel Sutra a un autre talent, celui d'écrire de très bons polars, très différents. Ce Kind of Black se passe dans le milieu de la nuit parisienne, le monde du jazz, qu'il connaît manifestement très bien. Pour ma part, je suis un piètre connaisseur de cette musique, je n'ai pas été élevé là-dedans et n'ai pas vraiment fait l'effort de m'instruire ; il y a pléthore de musiciens, chanteur(euse)s, labels, comment m'y retrouver ? Comme beaucoup, je connais les grands noms, des airs, des musiques mais n'associe pas forcément les uns aux autres. Une relative ignorance en ce domaine qui est le contexte fort et très présent du roman n'est absolument pas un problème ou un frein à la lecture, de toutes façons, une envie irrépressible d'écouter du jazz montera dans tout lecteur normalement constitué, et pour ceux qui comme moi n'y connaissent pas grand chose, eh bien il y a une play-list à la fin (et en l'écoutant, je dois dire que le piano-jazz solo, surtout s'il est joué par Keith Jarrett, c'est absolument magnifique).
S. Sutra écrit là un polar avec les codes du genre, le style, l'ambiance oscille entre le rétro (le jazz et le club le Night Tavern) et le contemporain (les méthodes des flics modernes, ADN et portable). On lit au rythme de la musique. L'histoire et l'écriture sont comme Sarah Davis, la chanteuse, sensuelles, douces, cool, elles chaloupent, belles, souples, pas criardes, juste placées sans excès, on se dit qu'elles sont simplement idéales, comme une bonne chanson de jazz chantée par une diva à la voix envoûtante.
En plus d'être un roman d'ambiance, du genre qui vous reste encore un moment après l'avoir refermé, c'est une enquête qui recèle des surprises, jusqu'au bout. Ne faites pas de pari sur le ou la ou les coupable(s), vous risqueriez de perdre. Oh, rien de renversant, mais c'est bien mené, maîtrisé, et nous lecteurs sommes tellement pris dans l'ambiance jazzy, dans la sympathie qu'on éprouve pour Jacques, sa difficulté d'enquêter dans un monde qu'il adore et sa vocation de pianiste avortée, eh bien, on ne voit rien venir.

Information finale : ce roman a reçu très récemment, en novembre 2014, le Prix du Balai d'or. Je ne vénère pas les prix littéraires, je ne pense pas qu'ils soient forcément un bon moyen pour choisir un bon livre, mais lorsque c'est un livre ou un auteur que j'aime bien qui en reçoit un, je suis ravi pour eux, et ce que je disais juste avant n'a alors plus lieu d'être dit. Donc lisez un lauréat de Prix, Lisez Kind of black. En plus Flamant Noir est un éditeur qui commence (très fort) et qui fait de beaux bouquins, la couverture est belle, et douce au toucher, comme veloutée.

Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Le jazz. C’est une musique peuplée de morts. On vit à une époque où le plus gros vendeur de disques est un DJ, où ceux qui font les plus grosses carrières chantent en play-back des titres qu’ils n’ont pas écrits et dont ils ne comprennent même pas le sens. Mon univers à moi est peuplé de gars qui ont vécu dans la misère et dont on n’a découvert le nom souvent qu’après leur mort. C’est presque un univers posthume. Je crois que c’est Nietzsche qui disait ça, que certains naissent posthumes.
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C'est sournois, l'oreille. L'aveugle ne voit pas et il le sait. Mais il y a des mecs qui croient entendre et portant, sans le savoir, ils sont sourds au dernier degré à tout ce qui touche à la musique. A l'harmonie. Au fait que 2 notes jouées ensemble vont faire une couleur. Et pas une autre. Alors en jazz, n'en parlons pas. Certaines oreilles sont aveugles à ces couleurs de sons.
Page 11-12
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Dix-sept heures. Les gens ont fini leur journée. Certains feront une halte, une dernière, au Cépage, les autres iront se terrer chez eux, derrière ces lourdes portes d’immeubles haussmanniens qui font une haie d’honneur à la rue descendant vers la place de Clichy. Derrière ces cravates nouées fermes, sous ces chemises au blanc douteux, on voit la fatigue, les traits tirés et les sourires absents. La journée est pliée, ces Parisiens rentrent chez eux. Si Montmartre est un village, beaucoup ne font qu’y dormir. Pourtant, à dix-sept heures, tous n’ont pas fini. Certains commencent à peine.
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Il se sent en forme aujourd’hui. Autant qu’un homme comme lui puisse l’être. Il a pu dormir un peu plus, le cours a sauté. Le jazz, ça nourrit mal. Alors il file des cours. Des stars font bien des ménages, se font cigler en bâtons lourds pour apparaître en soirée. Celles-là n’ont rien à donner. Lui, il enseigne. Du moins, il tente. Il tente seulement, parce que, pour la musique, il faut une oreille. Si t’as pas d’oreille, tu peux potasser tous les cours d’harmonie que tu veux.
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Il y a parfois davantage de respect dans un « tu » confident et sincère que dans un « vous » dissimulateur et mensonger.
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Samuel Sutra, "Kind of black", Éditions Terriciae, 1er juin 2013.
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