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La Petite Bédéthèque des Savoirs tome 10 sur 29
EAN : 9782803637423
80 pages
Le Lombard (07/10/2016)
3.7/5   33 notes
Résumé :
De nos jours, dans la plupart des pays du monde, la prostitution est majoritairement perçue de façon négative. Il fut un temps, cependant, où cette activité que l'on nomme le plus vieux métier du monde était considérée par certaines civilisations comme une pratique vertueuse... Sans parti-pris ni militantisme, cette bande dessinée esquisse les évolutions historiques qui permettent de mieux comprendre la situation contemporaine des prostitué(e)s. 

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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce livre a le losange et les couleurs d'un Harlequin, les épaules dénudées et les froufrous d'une Angélique, et un bout de titre qui promet bien des émois aux amateurs de sexe tarifé.
Mais ce n'est pas de l'érotisme vieillot. Juste un petit essai-BD, vulgarisé mais pas vulgaire, sur l'histoire de la prostitution.
D'ailleurs, à propos d'histoire, s'agit-il du « plus vieux métier du monde » comme le disait Rudyard Kipling en 1888 ?
D'après le code d'Hammourabi, découvert en Iran en 1901, les prostitué(e)s exerçaient déjà 2 000 ans avant notre ère. Et avant ? Mystère. L'auteur ne parle pas d'éventuelles peintures rupestres témoignant de ce commerce (mammouth contre la tienne)...
Il évoque quelques étapes de l'histoire de la prostitution depuis Babylone, essentiellement dans la civilisation occidentale. On zoome sur l'Antiquité grecque & romaine, le Moyen Age, la Renaissance, le siècle des Lumières...

Je n'ai pas eu l'impression d'apprendre grand chose, la BD plus généraliste 'Une Histoire du sexe' (Philippe Bren & Laetitia Coryn) donne déjà un bon aperçu du sujet parmi d'autres questions liées à la sexualité à travers les âges.
La prostitution est en effet liée aux règles sociales sur le couple et la famille notamment, et aux principes religieux - lorsque l'Eglise interdit la masturbation, par exemple, poussant des garçons de douze ans dans des bras de professionnelles adultes. Dieu est amour, et la libido masculine impérieuse !

Ce titre fait partie d'une nouvelle collection de vulgarisation en BD. S'inspire-t-elle des 'Sociorama' (Casterman) ? Avec une couverture rigide et toilée pour faire plus sérieux ? Je la trouve en-deça. Il ne suffit pas d'allier du dessin à un exposé de spécialiste pour rendre un propos plus intéressant, plus digeste. D'autant qu'ici, le petit format (14 x 20) nuit beaucoup à la lisibilité. Le texte est fourni et la typographie minuscule. Les illustrations n'apportent pas grand chose, à part une vision des décors et des costumes d'époque - souvent retroussés.
L'auteur a beau être philosophe et juriste, on a droit à quelques tournures qui font grincer des dents : un 'malgré que', quatre 'voire même', et quelques 'c'est que'...

Un grand 'bof' pour ce premier contact avec cette « collection de bandes dessinées didactiques qui associe un dessinateur à un spécialiste », pour reprendre les termes de l'éditeur.

• autres titres proposés : http://www.lelombard.com/bdtk/
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Il s'agit d'une bande dessinée de 61 pages, en couleurs. Elle est initialement parue en 2016, écrite par Laurent de Sutter, dessinée et mise en couleurs par Agnès Maupré. Elle fait partie de la collection intitulée La petite bédéthèque des savoirs, éditée par Le Lombard. Cette collection s'est fixé comme but d'explorer le champ des sciences humaines et de la non-fiction. Elle regroupe donc des bandes dessinées didactiques, associant un spécialiste à un dessinateur professionnel, en proscrivant la forme du récit de fiction. Il s'agit donc d'une entreprise de vulgarisation sous une forme qui se veut ludique.

Comme la collection l'indique, ainsi que son objectif, il s'agit d'une bande dessinée qui fait oeuvre d'historisation de la prostitution. Elle se présente sous une forme assez petite, 13,9cm*19,6cm. Elle commence par un avant-propos de David Vandermeulen de 7 pages. Il commence par citer des extraits de du mariage (1907) de Léon Blum. Il rappelle que ces idées assez en avance sur leur temps sur les relations sexuelles tarifées furent remises au goût du jour à l'époque de la libération sexuelle, à côté de celles de Wilhelm Reich (par exemple La fonction de l'orgasme) et d'Herbert Marcuse (par exemple Éros et civilisation). Il clarifie ensuite l'intention de l'ouvrage qui est de retracer l'évolution historique de la prostitution pour mieux la comprendre.

La bande dessinée s'ouvre avec la mise en application de la loi Marthe Richard du 13 avril 1946, rendant effective la fermeture des maisons de tolérance à compter du 06 novembre de la même année. La séquence suivante montre Marthe Richard intervenant à la tribune du Conseil de Paris et évoquant les taxes perçues par l'état pouvant s'élever jusqu'à 60% des recettes, ainsi que les conditions d'exercer des prostituées qui, entre autres, ne pouvaient sortir des maisons closes qu'à la condition d'être accompagnées. Par la suite, le récit revient en 1888 avec l'invention du terme de plus vieux métier du monde par Rudyard Kipling. Puis l'Histoire de la prostitution débute au deuxième millénaire avant notre ère, en Mésopotamie, avec le Code Hammourabi. L'exposé fait ensuite des arrêts lors de la Grèce antique, puis de la Rome antique, au moyen-âge, etc. Il se termine en 2013, lors d'une manifestation de rue du Syndicat du Travail Sexuel (STRASS).

La collection de la petite bédéthèque des savoirs a pris un parti risqué : développer un sujet de manière pédagogique, sans s'appuyer sur un récit. En découvrant l'avant-propos de David Vandermeulen, le lecteur comprend que son premier objectif est d'attaquer de front le consensus actuel de la condamnation morale sur l'existence de maisons closes, voire de choquer le lecteur pour qu'il prenne conscience de sa propre position vis-à-vis de l'activité de prostitution. Ensuite, il voit Vandermeulen justifie l'existence d'un tome consacré à la prostitution dans cette collection, répondant ainsi aux inquiétudes formulées lors de l'annonce de la mise en chantier de ce projet. le lecteur comprend qu'il s'agit d'un sujet qui continue de susciter de vives réactions, au point que le responsable de collection doive se justifier.

Les auteurs ont choisi d'ouvrir leur bande dessinée par un moment emblématique : celui de la fermeture des maisons closes en France. Laurent de Sutter souligne la personnalité étonnante de Marthe Richard, et n'oublie pas de rappeler que cette loi n'interdit pas la prostitution en elle-même. Il évoque les caractéristiques de l'exercice du métier de prostituée avant ladite fermeture, et le lecteur découvre (ou se rappelle) le niveau de contraintes auxquelles elles étaient soumises, ce qui évoque une forme déguisée d'esclavage, et a le parfum d'un jugement moral qui colore la suite de l'exposé. En outre, le texte mentionne également l'existence de maisons moins prestigieuses que celles citées (One Two Two, Chabanais, Panier Fleuri, Grotte des Hirondelles, etc.), à savoir les maisons d'abattage dont le simple nom évoque des conditions de travail ignobles. Néanmoins cet ouvrage n'aborde pas les techniques et les compétences d'une professionnelle, il a bien pour objet l'histoire de la prostitution. S'il y a une forme de jugement de valeur, elle réside dans le fait que la population des prostituées constitue une frange à part des sociétés évoquées au fil des différentes époques, et qu'elles ont souvent été exploitées par la société, les conditions de travail n'étant pas évoquées.

Le lecteur est donc amené à (re)découvrir la plus vieille preuve officielle de l'existence du plus vieux métier du monde. Laurent de Sutter donne ainsi un point de repère tangible quant à l'organisation de la prostitution et sa reconnaissance au sein de la société, sa reconnaissance dans le cadre de l'organisation d'une société par un gouvernement établi. le champ d'investigation étant déjà tellement large (4 millénaires de prostitution organisée), le lecteur comprend bien que l'ouvrage ne pouvait pas aborder les facettes techniques du métier. Même avec un champ d'investigation ainsi circonscrit, la lecture donne encore l'impression que le sujet est traité de manière superficielle. Dans le cadre de la faible pagination fixée, l'auteur a dû réaliser des choix drastiques. Il ne pouvait pas reconstituer une histoire de la prostitution à l'échelle mondiale, pendant quatre millénaires. Il a donc pris le parti de retenir quelques périodes et quelques localisations, en leur accordant un nombre de pages suffisant pour pouvoir dépasser les simples lieux communs.

Le lecteur peut ainsi découvrir les premières législations sur la prostitution et observer quel statut était réservé aux prostituées, l'auteur n'oubliant pas de glisser une courte phrase sur le statut des prostitués de sexe mâle dans la Grèce antique. L'exposé passe également par la renaissance italienne, le dix-huitième siècle à Madrid, le dix-neuvième au Japon et la fin de ce même siècle en Algérie. de Sutter ne peut s'en tenir qu'à ce saupoudrage qui ne constitue pas un historique à proprement parler, mais plus un échantillonnage à travers le temps et l'espace. Cette approche donne une impression étrange au lecteur : comme s'il s'agissait finalement d'une activité économique banale et historique, un mal nécessaire. Cette impression est renforcée par des déclarations choisies, à commencer par celle de Saint Augustin et de Saint Thomas. Avec ce point de vue historique, la dimension humaine des prostituées disparaît complètement, au profit d'une vision systémique, dépourvue de morale. Il est facile de critiquer le ton de l'exposé. Cependant Laurent de Sutter connaît son sujet ; il est l'auteur, entre autres, de Métaphysique de la putain (2014).

Cependant il faut que le lecteur fasse l'effort conscient de relever la phrase qui au détour d'un paragraphe indique que les prostitué(e)s ne sont considéré(e)s que pour leur valeur marchande (leur capacité à générer un chiffre d'affaires) dans le cadre d'un système économique qui ne met en place que 2 garde-fous : la médicalisation avec l'apparition de mesures hygiéniques, et la pénalisation des prostituées. D'une certaine manière, cette façon de présenter le sujet de l'histoire de la prostitution est le reflet exact de la manière dont les législateurs l'ont envisagé, conceptualisé et qui a guidé leur façon de légiférer, c'est-à-dire sans aucune considération ou prise en compte des professionnelles.

La mise en images d'un tel exposé relève de la gageure. Laurent de Sutter a choisi une forme d'exposé avec des pavés de textes imposants. Il insère de rares respirations, sous la forme d'une scène de dialogue à 8 reprises, ce qui reste très limité. Agnès Maupré se retrouve donc cantonnée à illustrer cet exposé, à créer des images qui viennent essentiellement égayer l'exposé écrit. Même si cet ouvrage se présente bien sous la forme d'une bande dessinée, c'est-à-dire des cellules de textes et des images le plus souvent délimitées par une bordure de case et juxtaposées les unes aux autres sous forme de bande, il s'agit essentiellement d'un exposé illustré découpé en cases. La dessinatrice est l'auteure de bandes dessinées comme le journal d'Aurore et Milady de Winter. Elle détoure les personnages et les décors avec des traits de contours fins et un peu lâches, pour des formes parfois un peu grossières (pour les visages) et parfois esquissées. Cependant chaque case comporte une densité d'informations visuelles importantes, constituant une reconstitution historique tangible.

Le premier effet des dessins d'Agnès Maupré est donc de donner à voir l'époque évoquée par le texte, les lieux, les costumes, les différents intérieurs, ainsi que la luminosité. Elle habille ses dessins avec des aquarelles. Cette mise en couleurs conserve une légèreté aux dessins, tout en rendant compte de la luminosité et en introduisant des variations de nuances dans une surface ce qui leur confère du volume et de la texture. le deuxième effet des dessins est de rendre le discours moins impersonnel. le thème de l'exposé concerne l'histoire de la prostitution, les images permettent de ne pas oublier qu'il s'agit de personnes en chair et en os et de pratiques sexuelles. Il n'y a pas non plus de jugement de valeur dans ce qui est montré. Les traits un peu lâches et le regard porté qui est un peu distancié permettent d'ôter toute dimension érotique ou voyeuriste à la représentation de la nudité, aux tenues affriolantes, ou encore aux scènes de copulation. Il n'y a pas de doute quant à ce qui est représenté, sans qu'il n'y ait de gros plan anatomique. Il n'y a pas de malaise ou de tristesse devant ces actes tarifés, mais il n'y a pas non plus d'hypocrisie. le lecteur est libre de projeter sa propre sensibilité sur ces activités, sur le caractère infamant, dégradant, pragmatique ou professionnel de la prostitution. Par contre, il ne peut pas se contenter de l'envisager que d'un point de vue d'une idée ou d'un concept. En voyant des représentations concrètes et assez chastes, il est obligé de confronter ses représentations, ses a priori à différents aspects de la réalité. de ce point de vue, Agnès Maupré réalise un tour de force en montrant, sans tomber ni dans la titillation racoleuse, ni dans le misérabilisme sordide.

L'avant-propos de David Vandermeulen établit le degré de sensibilité du sujet, et provoque le lecteur pour qu'il prenne conscience de ses propres a priori sur la prostitution. Les images d'Agnès Maupré viennent donner de la vie à l'exposé de Laurent de Sutter, trouvant une solution graphique élégante pour que les idées s'incarnent dans des situations concrètes, et que les prostituées ne soient pas les grandes absentes de l'ouvrage. Laurent de Sutter évoque la prostitution au travers de plusieurs exemples historiques, de la Mésopotamie à la France des années 2010, en leur accordant une pagination différente, de plusieurs pages à juste 2 cases. Dans le cadre du présent ouvrage de vulgarisation, il ne peut pas se livrer à une histoire exhaustive, à travers les époques et les pays du monde, ni établir un état détaillé de la situation actuelle, ni encore une analyse économique. de ce point de vue, le lecteur peut estimer que la promesse du titre n'est pas tenue. D'un autre côté, ces exemples permettent de faire apparaître les différences et les constantes dans la manière dont les sociétés réglementent et légifèrent ce métier. Par contre, il n'est pas question du volet criminel, ou de la condition sociale de la prostituée. le lecteur apprend ou découvre beaucoup d'informations contextualisées dans chaque société, mais il se dit que le sujet était trop vaste pour un ouvrage de cette nature.
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En partant de la fin des maisons clauses en France, ce petit livre nous retrace l'histoire de la prostitution depuis les premiers témoignages historiques de la profession sur la stèle d'Hammurabi jusqu'aux manifestations des années 2010.
Entre ses deux points, nous voyageons dans le temps et l'espace afin de découvrir les différentes facettes de cette (ces) profession(s) en Europe et même ailleurs.
Le propos est intéressant et bien documenté tout en restant dans la vulgarisation.
Le dessin, souple et vigoureux, sert bien le propos mais manque, pour moi, de rigueur.
Une lecture intéressante.
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J'aime beaucoup cette collection de bande-dessinée documentaire. Elle est vraiment délicate, pédagogique et pertinente.

L'histoire de la prostitution est passionnante. Et si cette petite bande-dessinée a le mérite de l'évoquer chronologiquement et, partiellement, géographiquement, je l'ai trouvée un peu rapide. J'aurai aimé la voir un peu plus étoffée.
Les graphismes sont assez poétiques, notamment grâce à leurs tons pastels.

Ces deux auteurs mettent en avant ces femmes - mais malheureusement assez peu ces hommes - qui vendent leurs charmes. Leur statut de parias, leur manque de reconnaissance social et économique, les mettent au ban de la société. Ils ont tous les devoirs mais si peu de droits...
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Cet ouvrage propose une description de la prostitution dans différents pays et à différentes époques (Babylone, Athènes au 5ème siècle avant Jc, dans la Rome antique, en Espagne au XVIe siècle, en Algérie pendant la colonisation française, À Venise au XVeme siècle, au Japon au XIXeme siècle) sans forcément vouloir les comparer entre elles mais en essayant plus de montrer à chaque fois les droits et devoirs des prostitues et l'organisation de la prostitution au niveau gouvernementale (plus ou moins taxées, plus ou moins libres et contrôlées).

Ce qui m'a marqué, c'est la permanence de deux prostitutions qui semblent cohabiter: celle des courtisanes et celle moins enviable du bas de l'échelle, quelle que soit la situation décrite (a part peut être en Espagne où l'auteur semble dire que l'héritage musulman avait adouci les relations entre la prostitution et le reste de la société civile).

Cela reste une introduction, que j'ai trouvé fort intéressante sur les différentes organisations possibles et comment quelque part les différentes façons de penser façonnaient le rapport à la prostitution. L'ouvrage n'axe absolument pas son propos sur le débat actuel de l'abolitionnisme, même si il explique bien qu'à plusieurs moments, les gouvernements qui ont voulu bannir de la cité la prostitution n'ont jamais réussi.

Les dessins semblent être à l'aquarelle, tout en pudeur, ils se placent dans la lignée des nus d'art plus que dans une illustration du propos.
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critiques presse (1)
BDGest
22 novembre 2016
Annoncé comme Une histoire de la prostitution de Babylone à nos jours, l’album remplit, certes, son programme, mais laisse des pans entiers de sa matière dans l’ombre par manque de place.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Entre ces deux périodes de condamnation de la prostitution, la 'politique du moindre mal' s'appliquait. Les prostituées permettaient d'éviter un mal plus grand : l'adultère ou la sexualité non reproductive.
- Saint Augustin [fin du IVe siècle] : « Supprimez les prostituées, vous troublerez la société par le libertinage. »
- Saint Thomas [XIIIe siècle] : « Cela sent mauvais mais sans elles, c'est partout dans la maison que cela sentirait mauvais. »
Malgré la tolérance dont elles bénéficiaient, les prostituées devaient pouvoir être distinguées du reste de la population ; de même que leurs collègues romaines n'avaient pas le droit de porter la robe de la matrone, la coiffe et le voile de la femme honnête leur étaient interdits.
Les ordonnances de Saint Louis [XIIIe siècle] y ajoutèrent l'obligation d'arborer une aiguillette de couleur vive tombant sur l'épaule.
L'aiguillette signalait la prostituée, comme la rouelle le Juif et la crécelle le lépreux.
(p. 43)
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p.35.
Un peu comme à Athènes, il fallait distinguer deux catégories principales de prostituées ; d'une part les feminae probrosae, «les femmes déshonorées» qui faisaient le trottoir (ou ce qui en tenait lieu)... Et d'un autre côté les « courtisanes» ou «meretrix». Mais toutes, une fois inscrites sur le registre des prostituées, faisaient partie des infâmes », des individus ne bénéficiant d'aucun des droits attachés au statut de citoyen ». Cela présentait l'avantage de ne plus être accusées de certains crimes liés au bénéfice de la citoyenneté. Parmi ces crimes, le plus important était celui de stuprum, de « stupre », à savoir le fait d'avoir des relations sexuelles en dehors du mariage - crime qui, pour une « matrone » romaine, entraînait les punitions les plus terribles, allant jusqu'à la mort. Beaucoup de femmes issues des classes supérieures se faisaient donc inscrire sur le registre des prostituées, afin de pouvoir vivre librement - après un veuvage, pour éviter un remariage forcé ou bien l'imposition d'un tuteur.
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p.37.

L'éruption du Vésuve, en 79 de notre ère, ensevelissant Pompéi sous les cendres a permis de conserver un témoignage capital de ce à quoi pouvait ressembler la prostitution dans la Rome antique. La célèbre maison de plaisir est un bâtiment petit et décevant. Il s'ouvre sur un corridor, le long duquel s'alignent cinq chambres minuscules - auxquelles s'ajoutent cinq chambres supplémentaires, un peu plus grandes, à l'étage. Aucune de ces chambres n'a de porte, un rideau en tenant probablement lieu. En revanche, de nombreuses fresques décoraient les murs, destinées à inspirer les visiteurs et à protéger les prostituées. Certaines étaient si crues que lorsque les premières fouilles les mirent au jour en 1748, certains tentèrent de les effacer. Pour eux, il s'agissait de pièces dangereuses pour la morale publique. Certaines furent déplacées au musée archéologique national de Naples, et reléguées dans son enfer, réservées jusqu'en 2000 aux yeux des seuls spécialistes accrédités.
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p.7-8.
Les précautions de Léon Blum
[...]
" La tâche qu'il faut fournir est fixe ; si une partie des ouvrières chôme, force est aux autres de rendre double travail. Imposer aux unes l'oisiveté, c'est imposer aux autres le surmenage, et, pendant que la privation aiguise l'envie, la saturation engendre la lassitude et le dégoût. Il faut pourtant que la tâche soit remplie, et pendant qu'à vous, jeune fille, on défend l'entrée de la vie sexuelle, à vous, prostituée, on défendra d'en sortir. La jeune fille n'obtiendrait pas la portion normale d'amour qu'elle sollicite et qu'elle eût placée à son gré ; la prostituée subira l'amour bien au-delà de son désir, presque au-delà de sa force, sans avoir le droit de choisir, d'opposer un goût ou une répugnance. Par une dernière contradiction, c'est elle qui jouirait de l'amour qui en est exceptée, et nous y destinons celle qui n'en sent plus que la meurtrissure ou l'ennui.⁸ "

8. Du Mariage, pp.297-298.
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p.67.
Plutôt que vivre leur vie enfermées, et soumises à un mari qu'elles n'avaient pas choisi, des femmes préféraient encore se faire inscrire sur les registres de la prostitution, retrouvant ainsi sans le savoir la pratique de certaines aristocrates romaines.
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