Ce livre se divise en trois parties.
La première partie concerne des textes écrits par Aung San Sui Kyi qu'elle a rédigés à Oxford, Kyoto … avant son retour en Birmanie en 1988.
Elle y retrace le portrait de son père, puis une description simple et concrète de son pays et de son peuple.
Ces textes ont été écrits pendant qu'elle élevait ses deux enfants.
La seconde partie regroupe une sélection de textes divers rédigés pendant sa lutte où elle nous fait partager l'atmosphère du mouvement pour la démocratie de la Birmanie. Elle nous parlera de son rôle courageux à la tête du combat qu'elle mènera pour son pays pour la restauration des droits de l'homme.
Dans la troisième partie, son mari a réuni des articles écrits par d'autres.
Quand ce livre a été écrit, Aung San Sui Kyi était détenue politique depuis trois années. Tout contact avec sa famille quel qu'il soit lui a été refusé.
Sa famille ignorait ses conditions de vie et où elle était assignée.
A cette époque, les dirigeants de la Birmanie lui aurait offert à maintes reprises de la relâcher, à condition qu'elle accepte de s'exiler à vie, mais jamais, elle ne s'y résoudra.
Cette femme est fermement décidée à suivre la voie qu'elle s'est choisie.
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Un livre pour comprendre d'où vient la force de caractère de cette femme exemplaire à plus d'un titre. Son courage, sa pugnacité et son humanisme font d'elle une femme adorée par le peuple mais redoutée par la junte militaire au pouvoir en Birmanie. Muselée, assignée à résidence, elle garde néanmoins l'espoir de voir un jour le retour de la démocratie dans son pays.
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Nous avons remarqué au cours de cette tournée [dans les différents Etats de la Birmanie] que partout où la population osait agir politiquement, elle jouissait de plus de droits. Tandis que là où sévissait la peur, sévissait aussi l'oppression. C'est pourquoi, si nous voulons la démocratie, nous devons faire preuve de courage; et j'appelle courage le fait de faire ce que l'on pense juste, même si l'on a peur. La peur est inévitable. Nous devons seulement apprendre à la maîtriser.
En Birmanie, nous avons tendance à user de la menace pour élever nos enfants. J'aimerais, de tout mon coeur, vous demander de ne pas le faire. Dans notre pays, pour apprendre à nos enfants ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire, nous préférons les menaces aux explications qui leur permettraient pourtant de comprendre par eux-même. Ce type d'éducation à base d'intimidation prévaut au point que nos dirigeants ne cherchent même pas à s'expliquer ce qu'ils font, et se contentent de recourir à la menace pour maintenir le peuple sous leur domination. Ce comportement fait partie de notre culture, et il nous faut le changer. Enseignons à nos enfants en leur expliquant les choses. C'est de notre responsabilité. Nous avons le devoir de leur apprendre le sens de la justice et de la compassion.
Les Kachins ont également institué trois types de gouvernement traditionnel. Le "gumalo-gumsa", plus fréquent au nord, est un système démocratique où chaque communauté se soumet aux décisions de la majorité.
Dans le système gumsa, le plus répandu parmi les groupes de langue jingpaw, l'autorité est détenue par les duwas, héritiers des terres. Il y a deux catégories de duwas: ceux qui ont droit à une patte de chaque animal tué par leurs sujets et ceux qui n'y ont pas droit. Les duwas les plus estimés sont ceux de la lignée des fils cadets, qui sont les héritiers chez les Kachins contrairement aux aînés.
Le troisième mode traditionnel d'administration locale des Kachins est le gumlao. Ce système qu'on peut qualifier de révolutionnaire est pratiqué dans la région de la vallée Hukawng par une population qui s'est révoltée contre l'autorité des duwas et a institué un gouvernement consultatif fondé sur le vote populaire. Cette révolution, qui date de trois ou quatre siècles, s'est imposée plus tard ailleurs. Sous la férule britannique, plusieurs communautés adeptes du gumlao sont revenues au système gumsa des héritiers duwas.
Vivre jusqu'à l’âge de quatre-vingt-dix ou cent ans ne signifie pas pas vivre vraiment. On peut bien atteindre ce grand âge et n'avoir rien fait pour autrui. On peut naître, vivre et mourir sans avoir rien donné au monde. Je ne pense pas que ce soit vivre vraiment. La vraie vie exige d'avoir le courage de prendre en charge les besoins des autres et d'assumer cette responsabilité. C'est du devoir de chacun et nous devons l'insuffler à notre jeunesse. Nous devons amener nos enfants à comprendre que bien agir, c'est agir dans l'honneur. p.167
Plus j'en apprends sur la politique actuelle en Birmanie, plus je me rends compte que mon père a joué un rôle essentiel pour maintenir vivace, pendant toutes ces années d'un régime corrompu, l'esprit de vérité et de justice. Quand j’honore mon père, j’honore tous ceux qui défendent l'intégrité politique en Birmanie. P. 123
A l'heure où des personnages tout-puissants et sans scrupules peuvent disposer et disposent de fait, grâce aux immenses progrès techniques, d'armes meurtrières contre les faibles et les déshérités, il est urgent de lier plus étroitement la politique à la morale, dans les nations comme à l'échelle internationale. p.119
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Marion de la librairie Dialogues nous propose ses coups de c?ur du rayon Sciences humaines: "Aung San Suu Kyi, l'icône fracassée" de Bruno Philip (Équateurs), "Les aventures de Kawi" de Guillaume Alemany (L'Harmattan) et "Au temps des Vikings" d'Anders Winroth (La Découverte).
Réalisation : Ronan Loup.
Questions posées par : Élise le Fourn.
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