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Citations sur Multiple splendeur (30)

Son sourire était tranquille, désarmé; il n'avait rien de la grimace cordiale, quelque peu forcée, que certains étrangers se croient obligés d'afficher. C'était ce que nous, les Chinois, appelons " un sourire qui ouvre le cœur ".
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L' humilité est donc bien nécessaire, la seule, celle qui consiste à vivre avec
son corps, en connaissant à fond ses cycles, ses trahisons, ses désirs, sa corruption .
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Puisque nous sommes tous changeants et qu'il n'existe pas deux situations identiques, je ne suis jamais parvenue à comprendre pourquoi on n'accepte pas de faire le mal comme le bien, et avec exactement autant de lucidité.Je me méfie profondément des philanthropes et des faiseurs de bonnes oeuvres en général. Je crois aux bons rapports entre les personnes, au dévouement à ses amis, à la fidélité aux principes. Je crois qu'on doit aspirer à être totalement soi-même et non à une perfection formelle qu'on imposerait aux autres. Je suis féodale et taoïste et je pratique un despotisme éclairé, étant médecin.
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Heureuse de savoir que dans l'univers il était vivant, que j'étais vivante, au même endroit de cette terre...
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L'humilité est donc bien nécessaire, la seule, celle qui consiste à vivre avec son corps, en connaissant à fond ses cycles, ses trahisons, ses désirs, sa corruption. Comme il est difficile d'accepter notre insignifiante condition mortelle! Comme il est nécessaire de chérir l'illusion qui participe à la substance de la réalité, de vouloir rêver infiniment et toujours, en sachant que les rêves splendides sont parties de ce corps qui est le nôtre, qu'ils sont aussi réels que la solide réalité de notre main. (...) L'homme qui veut l'éternité, qui cherche à se perpétuer dans le temps et l'espace, qui façonne d'invincibles images de lui-même pour sa propre adoration et oublie qu'il est bête de proie et esprit angélique, accouplés dans une mort sans cesse renouvelée. Toutes ces impulsions au fond de l'homme, ce sont ses dieux ancestraux et familiers, déifiés et parés de mots. Dieux anciens, dont le visage est parfois enduit de peinture fraîche.
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Nous ne savions pas si nous nous reverrions jamais. Il allait y avoir de grands changements. Mais la famille en partirait pas. Ils resteraient là. Pas de havre de grâce, pas d'Amérique pour eux! Que vienne l'orage, ils ne s'en iraient pas. Il n'était pas pour eux le monde extérieur: leur monde, c'était la Chine...Leur lot c'était l'acceptation, la foi dans la terre et dans le peuple qui en était issu. A eux la constance dont les journaux ne parlent jamais. Ils ignoraient le sens de la démocratie, mais savaient qu'ici était leur patrie et qu'il leur incombait d'y demeurer. Ils n'étaient pas des feuilles dans la tourmente, poussées ça et là par le vent, cherchant à se sauver individuellement. Ils étaient l'arbre aux profondes racines qui ne sera pas arraché malgré les branches qui tombent.
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Quelqu'un traversa la pièce, se dirigeant vers le fauteuil vide à ma droite. Je levai les yeux. L'homme....Et soudain je pris intensément conscience de la texture du tapis sous ses chaussures. C'était comme si j'étais allongée dessus et que chaque poil en agaçait ma peau....Je sentis plutôt que je ne vis...Quelque chose en moi, eût-on dit, s'était subitement tourné en dormant, avait soupiré. Comme si un doigt humide m'avait caressé le coeur...Inexpliquablement, j'eus la perception immédiate, directe, sans l'intervention des mots, de la texture, de la matière dont sont faites les choses. Pendant un instant....je perdais contact avec ce que nous appelons la réalité: le fauteuil où j'étais assise, la tasse de café que j'avais à la main. Puis l'univers se remit en place brusquement. Je songeai:" Combien bleus sont ses yeux. Pareils à des saphirs."
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La mer et les collines disparaissaient dans l'obscurité totale de la nuit. Mon chauffeur de taxi, omniscient, se guidait d'après les odeurs, car ses phares ne fonctionnaient pas...
Soudain nous fûmes éblouis par l'éclairage au néon, violent, solide, intense...je fus saisie de stupéfaction d'être passée brusquement des perceptions tactiles à une connaissance visuelle...
Dans le noir, je pouvais me donner l'impression d'être un fantôme enveloppé d'un nuage qui se dissolvait et se refermait. Tout autour de moi j'entendais s'agiter une mer d'ébène qui me terrifiait agréablement.
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Je suis une Eurasienne.

Cela veut dire simplement que ma mère était européenne, mon père chinois.

En Chine, on me considère comme une Chinoise, mais il n'en va pas de même pour tes Anglais des colonies. A leurs yeux, c'est une tare et une infériorité que d'être eurasien, peut-être parce qu'il s'en trouve tant aux Indes. Ils vont sauter en l'air à ce seul mot et, pour eux, je ne serai même pas une personne. Cela peut nuire à ta carrière.

(p. 264 et 265)
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Ainsi l'homme se dépasse-t-il toujours, bien qu'l le nie, car toujours il voudra croire que sa vérité et sa liberté sont l'unique vérité, l'unique liberté. Il a un profond besoin d'absolu, un profond besoin de croire que Dieu est de son côté dans toutes les entreprises de l'existence.
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