Les morts ne doivent pas faire de l'ombre aux vivants.
Le chagrin est un amour qui n'a plus de maison.
(...) le chagrin est un amour qui n'a plus de maison.
Avant d’aller jusqu’au bout de sa pensée, il perçoit un mouvement derrière lui, du côté du placard, et reçoit un premier coup sur la tête, suivi de plusieurs autres. Il fait tomber la lampe torche, des rais de lumière strient le plafond, qui se divise en une multitude d’images, comme lorsqu’on regarde dans un kaléïdoscope, tandis que les coups continuent de pleuvoir sur son visage et emplissent sa bouche de sang.
L'humour permet de prendre de la distance avec l'inadmissible [...]
Les feuilles mortes tombent doucement dans la lumière du soleil, sur la route humide qui coule au milieu de la forêt comme un fleuve à la surface noire et lisse. Elles s'élèvent en un bref tourbillon au passage de l'éclair blanc de la voiture de police, puis se posent sur les tas agglutinés de part et d'autre de la route.
(Incipit)
Les morts ne doivent pas faire de l'ombre aux vivants.
De la fenêtre de son bureau des officiers de la police judiciaire, au deuxième étage, Nylander aperçoit les vautours de la liberté d’expression, avec leurs téléphones portables, leurs caméras et leurs micros, devant l’entrée de la cour aux colonnades.
(Albin Michel, p.109)
Avec le temps, il avait accepté que l'appareil policier européen soit un colosse aux pieds d'argile, encombré d'une infinité de barrières politiques et juridiques, qui, au lieu de s'effacer, lui semblaient plus insurmontables d'année en année.
Le chagrin est un amour qui n'a plus de maison. Il faut vivre avec et tâcher de continuer d'avancer.