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Critique de christinebeausson


Voir notre monde au travers du prisme de nos croyances ... c'est peut être comme ça que l'auteur voit notre monde au travers du prisme de ce qui le rattachait à son enfance ... la relation très forte qui le liait à son père avec ce monde mystérieux peuplé de drôles de bêtes qui ont servi de lien pour une drôle de religion comme un parallèle avec ce que serait son évangile, sa bible, ce qui le rattacherait à ses origines ... ce livre à écrire qui serait "l'évangile des anguilles".
Il en va de l'anguille ...
Dans la gastronomie, avec un petit tour gustatif où on la dévore grillée, bouillie, fumée, préparée luad ål, halmad ål, skepparål ou fläkål ... à vous de choisir la façon de la consommer ....
Dans la science, avec la vision de nombreux savants où l'on déroule le temps, Aristote, Walton, Redi, Vallisneri, Mondini découvreur de l'organe reproducteur femelle, Freud chercheur des testicules de l'anguille, Eigenmann auteur de la superbe phrase au moment de son trépas "toutes les questions importantes sont à présent résolues, sauf celle de l'anguille" ...
Dans la géographie, avec un petit tour pour decouvrir où on peut la pêcher dans la baie de Hanö en Suède, dans une des concessions qui ont échappé à la mode des chalets de vacances, au pays basque espagnol dans la vallée de l'Oria, dans le Lough Neagh, lac d'Irlande du nord ...
Dans la littérature, on la découvre dans "le tambour" de Günther Grass, "Bombi Bitt et moi" de Friotiof Nilsson Piraten, "l'écume des jours" de Boris Vian, "le pays des eaux" de Graham Swift, "la vie de l'océan" de Rachel Carson qui a réussi à humaniser l'anguille pour que nous puissions mieux comprendre son comportement puis avec "printemps silencieux" de la même auteur pour faire comprendre l'urgence de la modification de notre comportement vis vis à de l'environnement... la menace sur notre "monde est désormais notre affaire à tous" ...
Alors l'anguille, tout comme le Dodo de l'île Maurice (1), le Moa de la Nouvelle Zélande (2), ou la vache de mer (3) dans les eaux arctiques disparaîtra t elle aussi ?

Pendant la lecture de cet évangile nous découvrons la description de ce qu'a été et ce qu'a représenté l'anguille au travers des siècles,
Et l'expérience propre à l'auteur de sa vie à côté des anguilles ... les pêcher ... les manger ... avec à côté de lui comme initiateur à l'anguillophilie son père, asphalteur de métier et pêcheur inconditionnel de l'anguille.
Un merveilleux voyage dont on ressort bien plus instruit à la fois sur ce qu'est une anguille, ce qu'elle représente dans notre monde et le lien avec notre existence.

Comprendre ce qu'est une chose, comment elle vit, comment elle se développe, comment elle se reproduit et comment elle meure,
Et comprendre que nous ne pouvons pas nous mettre à la place de cette chose pour ressentir ce qu'elle perçoit de notre monde.

Comprendre d'où nous venons, ce que nous sommes, remonter à nos origines, pour nous poser les questions sur ce qu'a été la vie de nos parents et le chemin que nous avons suivi à côté d'eux et leur départ où nous les laissons seul aborder l'éternité ...
Un bien belle découverte, merci à Babelio et aux éditions du Seuil.


(1)
Comme l'Aepyornis de Madagascar et les Dinornis de la Nouvelle Zélande, le Dodo ou Dronte de l'île Maurice appartient à la catégorie des Oiseaux qui ont disparu de la surface du globe. Pendant longtemps cette espèce n'a été connue que par les renseignements épars dans les relations de voyages effectués au commencement du XVIIe siècle, par d'anciennes peintures et par quelques débris, crânes et pattes conservés au musée de l'université d'Oxford, au British Museum de Londres et au musée de Copenhague. Aussi les naturalistes étaient-ils loin d'être d'accord sur la place qu'il convenait d'assigner aux Dronte dans les classifications ornithologiques.
Les uns, partant de ce fait que d'anciens voyageurs représentaient cet oiseau comme dépourvu de la faculté de voler, faisaient du Dronte une sorte d'autruche ou de casoar, suivant en cela l'opinion de Linné, de Latham et de Ray ; d'autres, comme Temminck et Cuvier, le rapprochaient des Manchots; d'autres, comme de Blainville et de la Fresnaye, trouvaient que par sa tête dénudée il offrait des ressemblances avec les Vautours; d'autres enfin, comme Reinhart, Strickland et Melville, soutenaient que c'était un Pigeon de type aberrant, mais présentant toutefois quelques analogies avec les Didunculus des îles Samoa.
Enfin en 1866, après deux années de recherches infructueuses, G. Clark fut assez heureux pour découvrir dans le petit étang appelé la Mare-aux-Singes, à l'île Maurice, de nombreux ossements de Dronte dont il fit l'étude et dont une série fut également soumise à l'examen de A. Milne Edwards. Ce dernier reconnut que l'oiseau de l'île Maurice était bien un Pigeon, comme l'avaient affirmé Strickland et Melville, mais que, par les particularités de son organisation, il s'écartait de toutes les espèces naturelles et méritait d'être placé dans une famille particulière (on le range aujourd'hui dans la famille des Raphidés), famille à laquelle se rapportait sans doute aussi une espèce éteinte de l'île Rodrigue, décrite et figurée par le voyageur François Leguat sous le nom de Solitaire.

(2)
Les espèces nommées moas, sont des oiseaux fossiles et inaptes au vol, de Nouvelle Zélande. Ils pesaient de 12 à 250 kilogrammes selon les espèces et certains mesuraient jusqu'à 3,6 m de haut. Les moas ne représentent que des espèces éteintes. Ils sont les seuls oiseaux connus à être totalement dépourvus d'ailes. Toutes les espèces de moas ont disparu après l'arrivée des ancêtres des Maoris dans l'archipel au XIe siècle.
Arrivés au xiiie siècle, les Maoris pratiquèrent une chasse intensive aux moas et une récolte systématique de leurs oeufs. Les dépôts massifs d'ossements retrouvés par les archéologues ont confirmé les hypothèses des zoologistes : les neuf espèces de dinornithidae qui prospéraient jusqu'alors ont rapidement disparu, incapables de résister à ce nouveau prédateur auquel elles n'ont pas eu le temps de s'adapter. Avant l'être humain, les moas avaient pour prédateur l'aigle géant de Haast, qui est le plus grand aigle connu, et qui a disparu en même temps que ses proies.


(3)
La Rhytine de Steller, aussi connue sous le nom de vache de mer, était un grand mammifère marin, qui vivait dans les eaux arctiques proches de l'île Béring et de l'île Medny. La découverte de nombreux fossiles indique que l'on trouvait, avant l'apparition de l'Homme, des rhytines tout autour des côtes du Pacifique nord, du Mexique, aux Aléoutiennes et jusqu'au Japon. Elle disparaît au xviiie siècle, peu après que les Occidentaux en eurent fait la découverte.
La rhytine a été découverte en 1741 par le chirurgien et naturaliste Steller, qui faisait partie de l'expédition de Vitus Béring, un explorateur danois. Ce dernier avait été chargé par le tsar russe de déterminer, par une expédition, si l'Alaska et la Sibérie étaient ou non reliées. C'est lors de ce voyage qu'il découvrit le fameux détroit qui porte son nom. Lors du retour, le navire échoua sur une île et Steller en profita pour observer sa faune et sa flore. C'est alors qu'il découvrit cet animal étrange ressemblant fortement aux autres siréniens, mais aux proportions bien plus impressionnantes.
Lors du retour de Steller en Russie, la nouvelle de l'existence d'un animal facile à chasser et dont on pouvait tirer un nombre considérable de ressources se propagea rapidement et attira l'attention des pêcheurs. La rhytine, qui produisait un lait réputé délicieux, et dont on pouvait tirer de la graisse, de l'huile et de la chair d'excellente qualité fut chassée sans merci par les marins, les chasseurs et les marchands de fourrure. Sa graisse était utilisée comme nourriture, mais aussi pour faire une huile de lampe qui ne dégageait ni odeur ni fumée, de longue conservation. À l'époque de la découverte de l'animal, les populations de rhytines étaient déjà réduites et leur répartition géographique limitée. Son caractère très placide, sa durée de gestation très longue et sa lenteur furent fatals à la rhytine qui disparut rapidement. En l'espace de 27 ans seulement, la totalité de sa population (environ 2 000 individus) fut massacrée. de nombreux témoignages de gens prétendant avoir vu des rhytines ont depuis été enregistrés, mais aucun n'est scientifiquement concluant et l'espèce est donc considérée comme disparue.
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