Premier roman d'
Italo Svevo (1861-1928), passé inaperçu lors de sa parution (1893).
Alfonso quitte sa campagne pour la ville où il espère faire carrière. Il est embauché dans une banque, noue une intrigue amoureuse avec Annetta , la fille du patron. Eternel insatisfait, il renonce à s'attacher à cette fille, finit par perdre son travail et tout espoir de réussite sociale. Il se résout au suicide pour des motifs similaires à toutes ses décisions précédentes, par orgueil, par excès d'introspection et d'interprétation des pensées des autres. Il se noie tout au long du roman dans les hésitations et ruminations stériles au lieu de vivre pleinement, tout simplement.
Le personnage principal, un antihéros bien moins sympathique que le Zeno du troisième et excellent roman de
Svevo, est morne et usant, au point de peser sur l'état d'esprit du lecteur. Les analyses psychologiques sont fines mais trop peu au service de l'action ou d'intrigues intéressantes. On ne retrouve pas non plus l'humour et l'ironie omniprésents dans "
La conscience de Zeno".
Paradoxalement, c'est peut-être la première qualité de ce roman d'avoir su rendre crédible l'inanité du personnage puisque le titre initial était « Un incapable ».
A noter que, dans "
La conscience de Zeno",
Svevo nous offre un long chapitre sur la mort du père, ici nous avons droit à un chapitre sur la mort de la mère.
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