Un drôle de polar où la détective est une brebis futée!
Bêê oui! le berger du troupeau a été trouvé mort et les moutons cherchent qui a bien pu commettre le crime.
Et c'est difficile des moutons qui ne peuvent pas comprendre les motivations humaines. Ils se demandent par exemple si les humains ont une âme et comment ils peuvent vivre avec un odorat aussi déficient.
Bien que teintée d'humour, ce n'est pourtant pas une histoire loufoque, l'auteure a bien étudié les bêtes et a un réel talent de mettre en scène des animaux de façon réaliste. On peut brouter avec eux en choisissant nos plantes préférées!
En voulant en savoir plus, j'ai même trouvé sur Wikipédia que les moutons ont une capacité de reconnaissance faciale proche de celle de l'être humain.
Un bon petit polar dont les moutons à compter ne sont pas du tout soporifiques!
***Petit bonus de mise en page, on trouve des gentils moutons dessinés le coin extérieur en bas des pages de qui nous permettent de créer une animation, un folioscope (ou flip book)
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J'ai dû me battre pour finir ce roman au contexte pourtant alléchant.
Un troupeau de moutons cherchant les indices et les raisons de la mort de leur unique berger, résolvant l'énigme à coup d'observation ovines et fines, m'a paru être un décor assez unique pour qu'il vaille la peine de s'y arrêter.
Malheureusement la mayonnaise n'a pas pris (ou devrais-je dire la traite n'a pas eu lieu; le lait a caillé; la laine s'est emberlificotée...).
J'ai ramé au milieu de ces pâturages, prenant le rôle de la femme qui parlait à l'oreille des moutons pour tenter de me démêler dans ce pétrin indigeste.
J'ai bêlé pour qu'on me sorte de cet alpage tant l'ennui y est grand.
Pourtant, j'aime la montagne, le silence, les bêtes...
Je suis passée à côté de ce roman qui aurait pu être cocasse et drôle mais qui se révèle morne, sans surprise, sans goût.
Dommage.
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Géniale idée, un troupeau de brebis irlandaise va mener l'enquête sur le meurtre de leur berger George Glenn.
Leur côté un peu idiot et tête en l'air est bien rendu mais quelques unes sortent du lot, Maude et son odorat incroyable, Miss Maple, la brebis la plus intelligente du comté ou le bélier Mopple, seul doté d'une mémoire.
Leur source d'inspiration? les romans de gare que leur lisait George, romances menées par l'héroïne, la rousse Pamela.
Je me suis quand même un peu ennuyé.
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Sous-titre : La première enquête résolue par Miss Maple, la brebis la plus intelligente du troupeau, voire du village, et peut-être même du monde...
Dans un pré d'Irlande, un troupeau de moutons découvre le corps du berger, George Glenn, transpercé d'un outil de jardinage. Pour les ovins, pas de doute, ce n'est pas un décès naturel. « Il n'est pas mort de maladie. Les bêches ne sont pas des virus ! » (p. 7) Les bêtes décident de mener l'enquête, mais les indices sont difficiles à relier : une empreinte de sabot, un bijou perdu, un testament, une nouvelle venue, des odeurs , des silhouettes, des clés. À force d'observation et de déduction, mais aussi en donnant de leur personne, les moutons élucident la mort de leur berger et révèlent toute la noirceur d'une petite communauté rurale. « Les hommes n'ont pas d'âme. Pas d'âme, pas d'esprit, rien. C'est aussi simple que cela. » (p. 18)
Comme dans Watership Down où tout est raconté du point de vue d'un lapin, ce roman se place à hauteur de museau ovin, sans anthropomorphisme, mais plutôt avec moutonmorphisme (oui, je sais, ce mot n'existe pas). « le loup est à l'intérieur de chacun. [...] / Comme un abîme ? [...] Un abîme à l'intérieur ? » (p 266) Les moutons seraient-ils capables de spiritualité ? Si l'on parle de métaphysique, cela reste à prouver, mais d'un point de vue humoristique, c'est certain ! « Je suis bien content que ce seigneur-là ne soit pas mon berger ! » (p. 26)
Leonie Swann a magnifiquement développé le caractère de ses moutons : leurs réactions sont parfaitement crédibles et compréhensibles. En opposant un troupeau à un village, elle met en relief les défauts humains et souligne la délicatesse animale. « À quoi bon brouter en ce bas monde tant qu'il y aurait des bouchers ? » (p. 54) Cette enquête n'est donc pas simplement hilarante, elle est également sensible et en un sens poétique.
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Un bombyx du mûrier, papillon blanc, petit bout de soie aérienne, fit son apparition. On fabriquait la soie à partir de chenilles, d'énormes troupeaux de vers rampants. On les faisaient cuire et on leur enlevait leur enveloppe. On tondait bien les moutons. Tant que c'était blanc, tant que c'était chaud, on ne se souciait pas de savoir si l'on portait à même la peau du jus de vers ou de la laine de mouton. Tous voulaient être blancs comme des moutons, et en même temps, ils ne le supportaient pas : ils teignaient la laine et puaient. Leur nudité demeurait cependant. C'était ça, le secret, le secret à l'état brut. Les hommes sont nus face aux choses, livrés aux choses, trahis par les choses alors même qu'ils les trahissent eux-mêmes.
1
Othello ose approcher
- Pourtant, hier encore, il était en parfaite santé, remarqua Maude en remuant nerveusement les oreilles.
- Cela ne veut rien dire, répliqua Sir Ritchfield, le doyen du troupeau. Il n'est pas mort de maladie. Les bêches ne sont pas des virus!
Le berger était allongé près de la grange, non loin du chemin, dans l'herbe verdoyante d'une prairie irlandaise, et il ne bougeait pas. Posée sur son pull-over en laine d'Écosse, une corneille solitaire examinait ses entrailles d'un oeil expert. Un petit lapin tout content se tenait à côté. Les moutons s'étaient réunis un peu plus loin, près de la falaise.
Ce matin-là, en découvrant leur berger si étonnamment froid et inerte, ils avaient gardé leur calme, ce dont ils étaient très fiers. Bien sûr, sous le coup de l'émotion, il y avait eu quelques cris irréfléchis, du genre: "Qui va nous apporter le foin maintenant?" ou "Un loup! C'est un loup!". Mais Miss Maple avait aussitôt calmé les esprits. Elle avait expliqué que, de toute façon, seuls les imbéciles mangeaient de la paille en plein été dans le pâturage le plus vert et le plus gras d'Irlande et que même les loups les plus raffinés ne tuaient pas leurs victimes en leur plantant une bêche dans le corps. Or c'était, à n'en pas douter, un outil de ce genre qui saillait des entrailles du berger, encore baignées de rosée.
(...)
On poussa quelques soupirs, puis on commença à se séparer, très satisfait d'avoir résolu les questions en suspens. Alors, Miss Maple, qui n'avait pas pris part à la discussion, demanda:
-Vous ne voulez donc pas savoir de quoi il est mort?
Sir Ritchfield la regarda tout étonné.
-Il est mort d'une bêche! Toi non plus, tu n'y aurais pas survécu si on t'avait transpercé le corps avec un gros machin en fer. Ce n'est pas étonnant qu'il soit mort.
En disant cela, il fut pris d'un léger frisson.
-Et d'où venait-elle, cette bêche?
-Quelqu'un la lui a plantée dans le ventre!
Pour Sir Ritchfield, l'affaire était réglée, mais Othello, le seul mouton noir du troupeau, s'intéressa tout à coup au problème:
- Ce ne peut être qu'un être humain... ou alors un très grand singe.
Othello avait passé sa jeunesse au zoo de Dublin et ne ratait jamais une occasion à cette époque mouvementé de sa vie.
-Un être humain..., approuva Miss Maple en hochant la tête d'un air satisfait (le nombre de suspects se réduisait à vue d'oeil). Je pense que nous devrions chercher de qui il s'agit. Nous lui devons bien cela, à ce bon vieux George. Quand un chien sauvage enlevait un agneau, il essayait toujours de trouver le coupable. En plus, il nous appartenait. C'était notre berger. Personne n'avait le droit de lui planter une bêche dans le ventre! C'est bestial! C'est un crime!
À ces mots, les moutons prirent peur. De plus, le vent avait tourné et poussait l'odeur de sang frais vers la mer, en traînées fines mais nettement perceptibles.
-Et quand on aura trouvé le planteur de bêche, demanda Heidi avec nervosité, qu'est-ce qu'on fera?
-Justice! bêla Othello.
-Justice! bêlèrent les autres en choeur.
Adjugé: les moutons de George Glenn allaient élucider le crime de leur seul et unique berger.
-Non, mon petit. L'esprit de George ne va pas revenir. Les hommes n'ont pas d'âme. Pas d'âme, pas d'esprit, rien. C'est aussi simple que cela.
-Comment peux-tu dire une chose pareille! s'insurgea Mopple. Nous ne savons absolument pas si les hommes ont une âme ou non. Il y a peu de chances, d'accord, mais cela reste possible.
-Même un agneau sait bien que l'âme se loge dans l'odorat. Or les êtres humains sentent très mal.
Le retour est toujours le chemin le plus important, racontait le feuillage, qui racontait partout la même chose.
(Poche, p. 175)
Regarde Melmoth, qui parcourt le monde à la recherche de l’attention et crois-le quand il dit qu’il n’y a pas eu un jour dans sa vie où il n’ait pas appris quelque chose — et pas une nuit.
(Poche, p. 252-3)
Augustus Huff, enseignant à la célèbre université de Cambridge, est bien ennuyé : un de ses étudiants a trouvé la mort après une chute de plusieurs mètres. Tragique accident ou meurtre de sang-froid ? Augustus penche pour la seconde hypothèse, car le disparu était tout sauf un ange. Avec l'aide de Gray, le perroquet du défunt, il part à la recherche de l'assassin. Mais l'oiseau se révèle être fort en bec et l'enquêteur pas franchement doué. Rapidement, c'est Gray qui posera les bonnes questions et conduira Augustus sur les traces du coupable.
Leonie Swann nous entraîne dans une enquête palpitante menée par un universitaire farfelu et le plus charmant des enquêteurs à plumes !
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