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sur 303 notes
Traumatisées par les terribles épreuves qui plombent leur quotidien dans les grandes plaines de l'Ouest américain au XIXe siècle, quatre épouses de colons ont sombré dans la démence. Leur petite communauté décide de les rapatrier dans leurs familles demeurées à l'Est. Une femme et un homme se chargent de les convoyer dans un périple qui doit durer des semaines : Mary Bee Cuddy, ex-institutrice célibataire reconnue pour son esprit charitable et ses capacités à cultiver sa terre seule, et Briggs, voleur de concession à qui cet engagement doit épargner la potence.


L'on est bien loin de la petite maison dans la prairie ou des westerns classiques lorsque l'on découvre les histoires de ces quatre malheureuses, chacune plus affligeante et tragique l'une que l'autre. Isolées, d'interminables et implacables hivers durant, dans leurs rudimentaires maisons-terriers creusées dans la terre, trimant comme des bêtes pour d'aléatoires récoltes qui ne leur épargnent ni la faim ni les dettes, épuisées par les grossesses puis dévastées par une mortalité infantile accablante, ces épouses de colons sont usées à vingt ans, si encore elles ne s'effondrent pas auparavant. Comme il est tout autant impossible pour les maris de survivre avec une moitié désormais inutile que de quitter la concession où ils ont tout investi, ne leur reste plus qu'à renvoyer ces ombres d'épouses là où ils les ont trouvées, dans des familles qui les placeront peut-être dans les asiles qui n'existent pas sur la Frontière. Mais le trajet-retour est lui-même une gageure : comment mener sans encombre, au travers d'un territoire hostile, quatre femmes folles à lier, d'ailleurs elles-mêmes possiblement dangereuses ?


C'est un duo improbable qui se lance dans l'aventure. Mary Bee est une femme mûre que son éducation et son intégrité, autant que son autorité, sa solidité et son indépendance, rendent bien trop déconcertante pour les hommes de son époque et condamnent à une insupportable solitude. Briggs est un chien errant transformé par ses déboires en dur-à-cuire sans foi ni loi, rustre mais parfaitement adapté à ce brutal bout du monde où vient se disloquer jusqu'à la notion-même d'humanité. Ces deux-là vont devoir s'entendre pour faire face aux mille épreuves et dangers de leur sinistre convoyage, dont le noir récit parviendra néanmoins à offrir quelques fugaces et touchantes éclaircies dans une plaine aussi oppressante que splendide, puis dans une ville toute aussi surprenante, où le pire côtoie le meilleur.


Cet anti-western singulièrement féministe présente une bien sombre, mais très réaliste vision de la Conquête de l'Ouest, quand des convois de pionniers, partis au prix d'immenses sacrifices au devant d'un Ouest fabuleux, essuyèrent de terribles désillusions et firent surtout la fortune d'affairistes et de spéculateurs sans scrupules. Une lecture passionnante, bouleversante et terriblement noire, qui remet à l'endroit une mémoire historique pervertie par le mythe. Coup de coeur.
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Quelques familles avaient quitté l'Ouest américain pour s'installer dans le Nebraska, là où l'on promettait des terres cultivables et un meilleur avenir. Malheureusement, la grêle de juillet, le vent brûlant de l'automne et l'hiver terriblement rugueux avaient eu raison de leur récolte. Pourtant, les hommes trimaient à longueur d'année. Les femmes n'étaient pas en reste : elles s'occupaient de la maison et enfantaient. Des enfants qu'ils avaient du mal à nourrir pendant l'hiver. Aussi, l'enfant que Theoline Belknap portait de nouveau en elle ne fut pas accueilli avec joie. Bien au contraire...
Mary Bee Cuddy, une ancienne institutrice, fermière célibataire s'occupant seule de ses terres, était une femme robuste et vaillante. Ce fut donc vers elle que le révérend Alfred Dowd se tourna pour lui parler de ces femmes qui avaient perdu la tête. Qu'elles aient perdu ou tué leurs enfants ou bien qu'elles n'aient pu en avoir, toutes étaient devenus folles. Leurs maris, apeurés, ne voulant plus guère les garder auprès d'elles, voulaient les renvoyer dans leurs familles. le rapatrieur était tenu de les amener jusqu'à Hebron, dans l'Iowa. Malheureusement, tous refusèrent. Par charité chrétienne, Mary Bee se proposa. Avant qu'elle ne prenne la route accompagnée des quatre femmes, elle fit une bien étrange rencontre. Un certain Briggs qui, visiblement, n'eut d'autre choix que de convoyer avec elle...

Quelle traversée inoubliable que nous propose Glendon Swarthout ! En compagnie de l'indépendante Mary Bee Cuddy, du vaurien et bon à rien George Briggs et des quatre femmes considérées comme folles que leurs maris veulent renvoyer dans leurs familles. Dans ce milieu hostile, l'auteur décrit avec ferveur la vie des pionniers, leurs rêves mais surtout leurs désillusions. Il dépeint avec force le portrait d'une femme autoritaire, un brin bourrue mais profondément humaine et sensible dont le sort de ses quatre passagères tient à coeur. Alternant l'épopée et le passé de chacune d'elles, ce roman nous plonge au coeur de destins de femmes aussi tragiques que touchants. Ce roman traite à la fois de la solitude, de l'existentialisme, de la folie, de la liberté. Au coeur de cette nature sauvage, aride et inhospitalière, l'on vibre et l'on s'émeut. Un roman au souffle épique habité par des personnages passionnants et servie par une écriture sauvage et âpre.

À noter que ce roman a été adapté au cinéma par Tommy Lee Jones avec Hilary Swank.
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Un drame de la solitude. le far-ouest sans fard.
Quand les femmes de pionniers deviennent folles, tôt ou tard.
Peuplés d'indiens, de bisons, de loups et de crotales. A l'ouest total.
Les terrains des Grandes Plaines à pas cher coutent la vie.
La besogne, les disettes, les deuils, les corvées et le climat, rien ne repousse l'envie.
L'écriture efficace dévoilent les carcasses. Que de malheur dans leurs besaces !
Risquer tout pour presque rien, c'est plusieurs mâles pour un bien.
Filer sur les pistes pour ramener ces femmes à la civilisation mais pas à la raison, juste à la maison, c'est franchir le point de non-retour sans grands et beaux discours.
C'est un roman qui vaut le voyage avec la détresse pour seul bagage.
Ce qu'elles ont vécu dépassent l'ordinaire, cette virée transite par l'enfer.

« Il avait envie de lui dire, bon sang, gamine, ne grimpe pas dans un chariot pour aller vivre dans une maison en terre, faire une portée de marmots et vieillir avant ton heure, perdre la boule et obliger quelqu'un à t'attacher dans un autre chariot pour te ramener à ton papa et à ta maman qui seront morts et enterrés d'ici là. »

Ce n'est qu'un fourgon-movie tiré par des mules mais pourtant, je souhaite qu'il fasse des émules.



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Le western est un paradoxe. Genre très codifié, il est typiquement américain, notamment de par l'importance du mythe de la "frontière". Pourtant, c'est un genre qui appartient à l'imaginaire collectif de quasiment toutes les cultures. Cela tient sans doute au fait que le western aborde des thèmes universels, la vengeance, le choix entre courage et lâcheté, la naissance de la civilisation... Peut-être aussi cela tient-il au fait que le western est le genre idéal pour proposer des histoires simples et belles.

"Homesman" de Glendon Swarthout, c'est cela, une histoire simple et belle. A l'image de ses deux personnages principaux. Cuddy, courageuse, déterminée, fière (trop parfois) et Briggs, hors-la-loi solitaire au mauvais caractère cachant tout de même un coeur bon, sont de très beaux personnages, attachants, vivants, de ceux qui marquent durablement le lecteur.

C'est la désillusion de la conquête de l'ouest qui est au coeur du récit. Ces terres que les pionniers imaginaient pleines de promesses se révèlent hostiles, dures. Les territoires sont encore sauvages et y survivre est une lutte dont tous ne sortent pas vainqueurs. L'auteur décrit parfaitement la rudesse de la vie dans ces terres pas encore apprivoisées. le lecteur perçoit intensément la misère, le froid, l'épuisement physique et moral de ces hommes et femmes. Des conditions de survie extrêmes qui contraindront certaines, anéanties, à devoir prendre le chemin du retour vers l'est.

Mais le ton du roman n'est en rien misérabiliste et déprimant. Relaté comme une aventure, le voyage des deux héros et de leur "chargement" est plein de péripéties haletantes et parfois même teinté d'humour.

Swarthout sait parfaitement décrire la nature sauvage, ces paysages immenses dans lesquels l'Homme est minuscule. L'écriture est épurée, directe, sans être aride. Sobre et subtile, l'écriture est élégante.

Par la grâce de ses deux merveilleux personnages, d'une histoire passionnante et d'une écriture simple et belle, Glendon Swarthout compose avec "Homesman" un grand roman humaniste, touchant et subtil.

Challenge Multi-Défis 2016 - 5 (catégorie "un western")
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Une version âpre de la conquête de l'Ouest, où l'extrême dureté des conditions de vie des pionniers peut mener à la folie et où l'État qui les a encouragés à partir peupler l'Ouest n'a strictement rien mis en place pour aider ceux et celles qui sombrent. Les femmes devenues démentes doivent donc être rapatriées à l'Est, là où elles ont de la famille qui pourra s'occuper d'elles, ou à défaut, là où il y a des asiles.
C'est intéressant, les personnages sont assez originaux. Mary Bee Cudy nous est d'abord présentée à travers la vision qu'en a le révérend Alfred Dowd: une femme bien, une femme forte, instruite, un véritable pilier de la communauté, qui a réussi à ramasser assez de fonds pour permettre la construction d'une école-église, qui remonte le moral des déprimés, soigne les malades, joue la tante auprès des plus petits, donne de la nourriture à ceux qui risquent de mourir de faim... Qui sait aussi manier le fusil comme un vrai soldat. La suite du récit nous fera aussi découvrir ses failles et fêlures.
Briggs au contraire nous apparaît d'abord comme un satané vaurien, mouillant dans des sales combines, échappant in extremis au lynchage à la condition d'aider Mary Bee Cudy à rapatrier les femmes folles vers leur terre d'origine. C'est aux yeux de Mary Bee un loup solitaire qui semble n'avoir jamais entendu prononcer le mot «coopération». Mais lui non plus n'est pas un personnage monolithique.
Au niveau de leur relation pourtant, Glendon Starthout aurait pu à mon avis aller plus loin, construire quelque chose de plus captivant. C'est un bon roman mais un peu en-deçà de ce que j'en attendais.
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Nebraska, milieu du 19ème.
L'hiver est rude cette année encore, au coeur des grandes plaines de l'Ouest. Ceux qui y sont venus tenter leur chance, en s'installant ici comme cultivateurs terriens le savent : les plus faibles ne verront pas le printemps. Les loups rôdent, la faim se fait sentir; La diphtérie fait des ravages; Seuls les plus chanceux et les plus travailleurs s'en sortent.
Parmis eux, une femme, Mary Bee Cuddy, ancienne institutrice, cultive seule sa terre. Femme courageuse et indépendante, Cuddy est connue de tous pour sa grande bonté. Alors quand le révérand Dowd lui confie que quatre femmes de la region, que la rudesse de cette vie à rendues folles, vont être convoyés vers l'Est, elle ne peut se résoudre à les abandonner...
A bord d'une diligence transformée en fourgon, avec pour toute aide celle de Briggs, un hors la loi solitaire et grognon rencontré en chemin, elle part vers l'Est ramener ces femmes chez elles.
Dans ce western qui fait la part belle aux femmes, Glendon Swarthout raconte la désillusion des migrants qui partirent chercher fortune au delà du Missouri, dans le « Territoire » et qui payèrent très cher, parfois de leur vie, la conquête de l'Ouest.
Mais il s'agit également d'un formidable récit d'aventures ponctué, au plus fort du drame, de petites notes d'humour distillées avec espièglerie par la plume maîtrisée de l'auteur. L'effet est jouissif !
Un roman passionnant, à l'écriture très cinématographique (Tommy Lee Jones ne s'y est pas trompé en l'adaptant en 2014) et qui tient le lecteur en haleine.
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Région de Wamego, dans l'ouest américain, au milieu du 19ème siècle.

Les villes n'ont pas encore de nom, ce sont des terrains que les colons occupent et finissent par acheter. Tout est à construire. Il n'y a rien même certains bâtiments commencent à sortir de terre. Contrairement aux villes de l'Est, lieux d'arrivée, les communautés se sont largement installées. Mais, la conquête de l'ouest fascine. Beaucoup de jeunes couples souhaitent partir et entament le périple à travers le pays dans l'espoir d'acquérir de grandes terres à cultiver et d'y installer leur ferme et leur production. Cependant, le chemin est long, les plaines de l'ouest sont rudes, le climat, les animaux et la nature sauvage règnent.

Pourtant, quelques colons ont eu le courage de le faire. Nous rencontrons quatre familles aux vécus différents mais douloureux, dans lesquelles les femmes sont profondément touchées et ne peuvent plus vivre dans de telles conditions.

"Pendant l'hiver, quatre femmes de la région, de bonnes épouses, ont perdu la tête. Leurs maris ne pouvant ne pouvant plus s'occuper d'elles. On doit les conduire dans l'Iowa où le pasteur et son épouse pourront les amener dans leurs familles respectives."
"Homesman" c'est une traversée du Missouri, en chariot, durant cinq semaines. Une seule personne a accepté de faire le voyage, Mary Bee Cudy, trentenaire célibataire, ancienne institutrice. Une femme débrouillarde, n'ayant peur de rien, ni de personne. Pour l'accompagner, il y a Georges Briggs, un voleur qu'elle a sauvé de la mort.

Les quatre femmes devant être conduites dans l'Iowa, embarquent avec leurs guides pour un voyage long et difficile. Elles s'appellent Theoline, Hedda, Arabella et Gro. Elles ont vingt, trente ou quarante ans. Leur point commun : elles ont perdu la tête suite à la maladie, la mort d'un enfant, la dureté de la nature et la peur. Elles sont en état de choc.

Une lecture qui nous fait traverser l'Amérique des plaines et des montagnes face aux dangers des animaux sauvages, des indiens et des hommes. On assiste à la construction des premières villes de l'ouest, aux côtés d'une femme solitaire, courageuse et déterminée.

Un très beau portrait de femme dans une Amérique du 19ème siècle au milieu des paysages vastes et grandioses nord-américain. Une superbe lecture.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Homesman a tout ce que l'on peut imaginer trouver dans un western : le cadre sauvage et hostile, le héros bourru, les aventures palpitantes, les Indiens, les fusils, la boisson, le tabac, les bagarres et j'en passe.

Cependant, ce que je retiendrai de ma lecture et qui m'a vraiment émue, ce sont les personnages féminins de ce récit. Des femmes qui ont tout quitté pour suivre leurs maris dans l'Ouest (au Nebraska ici), et qui ont dû faire face à une grande misère, à beaucoup de solitude et de désillusions, à la rudesse à la fois de la nature et de leurs maris (XIX ème siècle dans l'Ouest américain : je vous laisse imaginer).

Mary Bee Cudy, qui paraît si forte et indépendante, souffre aussi beaucoup de solitude. Son dévouement au service des femmes qui l'entourent est pourtant profond ; jamais elle ne déviera de la tâche qu'elle s'est assignée : conduire ses voisines aliénées au sein de leurs familles afin que leur esprit égaré puisse trouver repos et amour.
Elle sera aidée dans sa traversée du Territoire par le héros bourru dont je vous parlais plus haut, un certain Briggs (quoi que nous ne sommes pas certains que ce soit bien son nom mais, ma foi, on s'en contentera). Ce cow-boy plein de ressources découvrira aussi une part de lui-même (bien cachée), au terme de ce voyage.

Un récit palpitant mais douloureux, qui m'a laissée mélancolique. Un beau livre assurément.
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Le rapatrieur
Nom d'un bison, quel roman ! Si vous voulez un bouquin dépaysant je vous conseille vivement celui-ci, un western qui relate la vraie vie des pionniers, au beau milieu du Nebraska et du XIX ème siècle. C'est l'époque où des familles entières quittent l'Est pour la Frontière, espérant s'y établir, s'installant plus ou moins légalement sur quelques lopins de terre, fondant des petites communautés au milieu de nulle part. Ce sont souvent des émigrants qui viennent d'Europe (Suède, Allemagne), mais rien ne les a préparé aux conditions de vie extrêmes qu'ils vont trouver dans ce Nouveau Monde : de simples cabanes en terre, quelques bêtes à la merci des loups, des récoltes aléatoires, l'hiver glacial et interminable… Quatre femmes n'ont pas résisté, et pour des raisons diverses, elles ont perdu la tête. Au fil des pages, on en apprend plus sur ces quatre femmes devenues folles : Arabella qui a vingt et un ans perd ses enfants en 48 heures, tous trois succombant à la diphtérie, Gro qui ne peut enfanter et qui ne peut plus endurer les assauts de son mari, Théoline qui n'a pu supporter de mettre au monde un énième enfant, une journée d'hiver, seule et Hedda qui a du faire face à une attaque de loups et en est presque morte de peur… Un point de rupture différent pour chacune, mais en commun, une histoire terriblement poignante.
Quoiqu'il en soit, devenues inutiles à leur mari, il faut les rapatrier de l'autre côté du Missouri : de là, si elles ont de la chance, leur famille (frère, soeur, parentés) pourra les accueillir, à moins qu'elles ne soient obligées de finir leur vie dans un asile. le pasteur de la petite communauté à laquelle elles appartiennent organise leur départ : les quatre maris doivent tirer au sort lequel les conduira, les autres pourvoiront aux besoins pour ce voyage de plus de cinq semaines (un chariot-fourgon, des mules, des vivres). Mais aucun des quatre maris ne veut partir et c'est finalement une femme qui se porte volontaire : Mary Bee Cuddy, la trentaine, célibataire, elle était institutrice avant de s'installer seule et de faire prospérer sa petite exploitation. Mais Mary Bee se rend vite compte qu'elle ne pourra y arriver seule. La providence met sur son chemin un certain Briggs, un voleur de concessions, qui échappe de peu à la pendaison. Briggs accepte d'escorter le convoi moyennant la promesse de toucher 300$ à l'arrivée.
Le long voyage peut commencer, ainsi que la cohabitation entre Cuddy et Briggs.
Dans une nature âpre et hostile, ce roman porte incontestablement un véritable souffle épique, illuminé par le personnage de Cuddy profondément humaine, sensible, qui se préoccupe toujours du sort des quatre passagères du fourgon dont elle tente d'adoucir le sort. Cuddy est malheureusement prisonnière du carcan des traditions sociétales de son époque, dont elle tente –en vain- de s'affranchir. Quant à Briggs on découvrira qu'il a plusieurs facettes.
Un magnifique roman d'aventures qui relate, sans fard, les désillusions des pionniers et met en avant le rôle déterminant des femmes dans la conquête de l'ouest (voir aussi Les femmes d'Heresy Ranch).
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🎶 On veut des légendes 🎶 chantait Eddy... Bah en v'la !

Il suffit d'embarquer dans le chariot-fourgon de Mary Bee Cuddy, qui cornaqué par Briggs le renégat, va ramener chez elles 4 femmes devenues folles dans le Territoire : ce Nebraska sauvage et hostile pourtant vendu aux émigrants comme la nouvelle conquête à réaliser.

Mais le Territoire est loin d'être la terre promise : le froid, les animaux sauvages, la faim ou la mortalité infantile finissent parfois par faire perdre toute raison aux femmes qui s'étaient échouées là pour prendre mari. Et qui dit folles, dit improductives pour cultiver le peu de terre fertile. Reste alors à les ramener vers leurs familles d'origine, de l'autre côté de la Frontière.

C'est la mission que s'est fixée Mary Bee qui des semaines durant, dans sa chariotte tirée par des mules, va braver le froid, les indiens, les bandits et le doute pour rallier l'Iowa et ramener ces femmes perdues vers un peu d'humanité.

Homesman de Glendon Swarthout traduit par Laura Derajinski, est le roman de la conquête de l'ouest déçue, de la grande désillusion des pionniers-migrants, mais aussi et surtout, une splendide fresque western naturelle et sauvage servie par des personnages aussi fiers que misérables.
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