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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il y a des tas d'endroits et un paquet d'époques où il ne fait pas bon être une femme, c'est indiscutable. Nous en avons une nouvelle illustration ici, dans cet endroit nommé “le Territoire” ou encore “la Frontière”, ce vaste no man's land (ou plutôt no white man's land car ce territoire n'est pas vide mais habité par des peuples amérindiens) qui s'étire entre le Mississippi et l'océan Pacifique.
Bref, quoi qu'il en soit au temps de ce qu'on appelle la conquête de l'Ouest, l'idée d'une terre promise grandit parmi la population de l'Est Américain et des colons de plus en plus nombreux se lancent dans l'aventure en quête d'une vie meilleure, suivant ce qu'ils nomment leur “destinée manifeste”. Ça claque hein ? Les voici donc sur les routes poussiéreuses, ces fringants colons, avec chariots, femmes et enfants comme il se doit. Ils avancent inexorablement vers l'autre océan du continent s'arrêtant là où ils trouvent une terre à occuper, une concession encore libre. Ils s'arrêtent, ils construisent des maisons (des cavernes de terre plutôt), ils suent sang et eau pour cultiver des terres plus ou moins ingrates, ils se multiplient comme l'exige le Seigneur, ils construisent des villes (fantômes ou pas) et accessoirement ils tuent des indiens. Mais ce n'est pas le sujet de ce livre. Non, c'était simplement pour situer l'époque et poser le décor.
Homesman, ce n'est donc pas l'histoire d'une trajectoire d'Est en Ouest mais plutôt le contraire, demi-tour toute ! Oui, Glendon Swarthout nous parle du chemin inverse, beaucoup moins glorieux, beaucoup plus amer, du chemin inverse que l'on doit prendre quand on est arrivé au bout de ses forces, quand on ne peut plus continuer, quand la seule possibilité qui reste c'est de retourner à son point de départ. Comme quoi, quand on vous dit “terre promise”, méfiez-vous, fuyez, ne soyez pas naïfs, des promesses, toujours des promesses, c'est bien une des seules choses qui n'a pas changé et qui ne changera jamais. C'est d'autant plus vrai si vous êtes une femme, croyez-moi.
La vie est rude dans le Territoire, le confort n'existe pas, les interactions humaines sont rares, parfois il faut faire trente kilomètres pour trouver un voisin, les conditions climatiques ne sont pas idéales non plus, c'est le moins qu'on puisse dire, et le travail est harassant. Bon, faut vraiment être motivé quoi, mais malgré ça, il arrive que l'on craque, qu'on baisse les bras ou qu'une goutte d'eau fasse déborder le vase. C'est ce qui arrive à quatre femmes dans ce roman, pour diverses raisons que vous connaîtrez en lisant le livre, elles perdent complètement la tête. Et là, patatra, que faire ? Eh bien le problème justement c'est qu'il n'y a pas de solution sur place, d'où la nécessité de ce trajet de retour qui nous est raconté ici. Allo, allo, colon renvoie colonne à la case départ, help reprenez votre fille/soeur/cousine, elle est folle, elle ne sert plus à rien ici, je n'en veux plus !
Pour ma part, malgré l'intérêt du sujet et la qualité du texte, j'ai eu du mal à apprécier vraiment cette lecture avant d'en arriver aux alentours de la page 200 (eh oui, il faut savoir s'accrocher parfois et attendre l'étincelle). A un moment donné un élément que je ne peux pas dévoiler fait que tout bascule et que le livre prend une nouvelle dimension, beaucoup plus intense et intéressante à mes yeux. Avant ce moment, je m'ennuyais un peu je l'avoue, le personnage de Mary Bee Cuddy m'agaçait avec son côté trop “chrétien” si vous voyez ce que je veux dire, je pensais que tout serait cousu de fil blanc et que l'histoire irait là où je la voyais aller... Eh bien, une fois n'est pas coutume, figurez-vous que j'ai été ravie de me tromper !
Lien : http://tracesdelire.blogspot..
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Glendon Swarthout (1918-1992) est un écrivain américain, auteur de romans de westerns et de polars. Professeur d'anglais à l'Université Concordia Ann Arbour, dans le Michigan, il publie son premier roman en 1943. Il écrit ensuite pour le théâtre. En 1958, Ceux de Cordura lui vaut la notoriété quand ce roman est adapté au cinéma l'année suivante, sous le titre éponyme, par Robert Rossen. En 1975, Glendon Swarthout fait paraître Une gâchette (The Shootist) adapté au cinéma par Don Siegel sous le titre le Dernier des géants. Son roman, Homesman, est paru en 1988.
Au coeur des grandes plaines de l'Ouest, au milieu du XIXe siècle, Mary Bee Cuddy est une ancienne institutrice solitaire qui a appris à cultiver sa terre et à toujours laisser sa porte ouverte. Cette année-là, quatre femmes, brisées par les conditions de vie extrêmes en hiver et un choc psychologique dramatique ont perdu la raison, « L'une a assassiné son bébé. La deuxième a eu tellement la frousse des loups qu'elle est devenue timbrée. Une autre a essayé de descendre son gars. La plus jeune, elle a perdu trois gamins en deux jours. de la diphtérie. ». A l'initiative du pasteur qui a déjà testé la méthode l'année précédente, la solution consiste à rapatrier les démentes vers l'Est, vers leurs familles et leurs terres d'origine. Mary Bee accepte d'effectuer ce voyage de plusieurs semaines à travers le continent américain. Pour la seconder, Briggs, un bon à rien, voleur de concession voué à la pendaison, devra endosser le rôle de « rapatrieur » (Homesman, néologisme inventé par l'auteur) et l'accompagner dans son périple de cinq semaines à travers le Missouri.
Tout le roman tourne autour des rapports entre Mary Bee et Briggs. Elle, c'est l'honnête femme attachée aux règles d'humanité et à la compassion chrétienne ; lui, sauvé de la pendaison in extremis, est un vieux loup solitaire qui ne se fixe jamais, a beaucoup roulé sa bosse et connait tous les trucs de survie dans ces grands espaces, « C'était un homme sûr de lui. Il n'avait peur de rien, pas même des mots. Et il puisait sa force à la source de l'ignorance. » La seule arme que possède Mary Bee pour s'assurer que Briggs remplira sa mission, la promesse qu'il lui a faite après que sa vie ait été sauvée et une somme d'argent versée à l'arrivée. Mais que vaudront ces arguments quand la petite troupe devra affronter les mauvaises rencontres et la folie dangereuse des convoyées ?
Ecriture sèche et rythme enlevé, de nombreuses séquences très visuelles d'où son adaptation cinématographique. Mais aussi des situations prévisibles ou limite nunuches contrebalancées par des rebondissements (dont un magistral à l'approche de la fin que je vous laisse découvrir) inattendus. On pourra aussi s'interroger sur la psychologie des personnages, un peu datée pour le lecteur d'aujourd'hui. Un bon roman c'est certain, mais dont j'attendais mieux encore au vu de son scénario.
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(ATTENTION, SPOILER) Quel plaisir de retrouver la plume de Glendon Swarthout ! J'avais été happée par « le tireur », et n'en attendais pas moins de « Homesman ». Ainsi, toute la première partie m'a littéralement transportée dans les grandes plaines de l'Ouest, où la vie est si âpre, si brutale, que sombrer dans la folie parait finalement être la chose la plus saine, la plus sensée…
Au coeur de cet enfer, la solitaire Mary Bee, personnage central, complexe, et terriblement attachant… mais c'était compter sans le pouvoir qu'exerce l'auteur sur le destin de ses personnages.
Mary Bee s'en est donc allée. Et moi, je suis restée sur le bord de la route, furieuse et bouleversée, sans la moindre envie de continuer avec Briggs, ni même le désir d'apprendre à le connaître.
Certes, ce choix de faire disparaître ce personnage, si loin de la fin, peut sembler logique (on imagine difficilement un « happy end » à ce genre d'histoire), et ne fait que renforcer le côté implacable, insupportable de cette vie-là… mais je n'ai pas su rebondir, et tout ce qui a suivi n'avait définitivement plus la même saveur.

Lien : https://labouquineriedecham...
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Un bon roman sur les rêves brisés de l'Ouest Américain.
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