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Après la quasi-perfection de son dernier roman, le dimanche des mères, je n'avais aucun doute quant à l'excellence de Graham Swift dans l'exercice du format court. Alors j'ai pris le temps de déguster chacune de ces vingt-cinq nouvelles, d'admirer la façon dont, quelle que soit l'époque, l'auteur parvient à camper un décor, une ambiance et surtout, à saisir un moment. A capturer un instant essentiel dans la vie de ses personnages.

C'était déjà ce qui m'avait fascinée dans le dimanche des mères. La construction du roman autour du moment originel, celui à partir duquel un destin bascule, une trajectoire se décide. Et l'on retrouve cette focalisation à travers ces textes, très différents dans les histoires qu'ils mettent en scène, dans le parti-pris narratif ou même dans leur temporalité, mais dont le fil conducteur pourrait être cet arrêt sur une image auscultée ensuite avec une loupe dans ses moindres détails. Graham Swift explore comme personne les noeuds au cerveau des individus les plus banals, à partir de situations on ne peut plus courantes. Il le fait avec l'acuité et le regard typiquement britanniques, avec cette pointe de détachement un peu hautaine qui n'ignore rien de l'impuissance des hommes à maîtriser leur destin, ni de leur fâcheuse tendance à faire les mauvais choix.

A travers les personnages, les différents décors, les histoires, s'esquisse une sorte de portrait de groupe, sans chercher à le figer réellement. On imagine un dessin de l'Angleterre constitué de millions de visages, comme autant de destins reliés bien que différents. En s'immisçant dans l'intimité des pensées de ses personnages, l'auteur ne perd jamais de vue leur appartenance à un collectif, à quelque chose de bien plus grand qu'eux. Qui les dépasse sans qu'ils en aient toujours conscience. le lecteur, lui, en reliant les points, est aux premières loges pour explorer ces inconscients qui lui sont présentés sur un plateau et portent en eux des siècles d'histoire.

"Le savoir est plus vaste que les royaumes et, si les royaumes sont éphémères, lui seul demeure le véritable arbitre des temps" dit l'un des personnages de la nouvelle intitulée Hématologie dans la lettre qu'il adresse en 1649 à un cousin dont il a été éloigné pour des raisons de rivalités politiques. Une phrase particulièrement éclairante et représentative de ce recueil savoureux et d'une réjouissante finesse.
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25 nouvelles. Un style brillant, ciselé, découpé avec précisions comme les falaises de Douvres qu'on voit en photo sur la couverture.
Il y est ici question de vie et de mort, d'amour et d'amitié. On rentre dans l'intimité des personnages, qu'il soit ostéopathe guérissant une belle patiente et tombant subitement amoureux, garde-côtes aidant un comique à sortir sa voiture d'un fossé, ou retraité atteint de Parkinson découvrant un cadavre dans la forêt.
Des situations quotidiennes, des personnages comme tout un chacun, avec qui on s'identifie immédiatement. Pas de temps perdu en préliminaires, la nouvelle permet cela : d'être immédiatement dans le vif du sujet.
Un veuf tombe éperdument d'une femme et entend la voix de son ex-femme approuver son choix. Un couple fraichement marié se précipite chez le notaire pour confier leurs dernières volontés. Beaucoup de sensualité, de femmes dont on entend le bruit de la jupe sur leurs chaises, de désir brut, sans concession, qui vous prend par surprise.
On est au plus près des personnages, dans la tête du personnage principal, et c'est saisissant. Une fois le recueil refermé, les personnages continuent de flotter sous nos yeux, tel ce jeune Sean, qui vient assister à l'enterrement de l'ancien proviseur de son lycée, et qui revoit à cette occasion la belle Karen, dont tout le lycée était amoureux. Mais aussi Mrs Shield, sa mère. Et le souvenir criant de la scène qu'il a vécu avec elle, des années auparavant.
Bien mieux que tous les guides possibles pour décrire l'Angleterre, voilà une galerie de portraits britanniques saisissante. On pense à Julian BarnesEngland, England »), à David Lodge et sa « Chance de l'écrivain », ou à ceux de sa génération, comme Martin Amis, Ian McEwan
Graham Swift est bien un auteur entre désormais dans ma liste d'auteurs britanniques préféré.
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Je m'étais dit « chouette, des nouvelles – avec en plus un sujet pareil, je devrais aimer ». Oui, je sais « chouette » marque son lecteur antédiluvien… Aujourd'hui on doit dire tout à fait autre chose, probablement un anglicisme quelconque, pour signifier un vif intérêt. Ou même pour ceux qui se passent des mots un « smiley » (là aussi je dois dire que la plupart de ces signes me semblent aussi ésotériques que des hiéroglyphes).

Bref, je tente de gagner du temps pour en arriver à un constat d'abandon en cours de route, à plus des deux tiers de ce recueil. le premier depuis longtemps, mais c'est la triste vérité.

Avant ce livre je n'avais pas idée qu'on pouvait s'ennuyer autant en lisant des nouvelles, la plupart d'entre elles en plus assez brèves. le plus rageant c'est qu'elles sont plutôt bien écrites. Mais rien de faisait sens pour moi, ni les sujets, ni les personnages : affreusement insipides les uns comme les autres. Au bout de quelques lignes j'avais déjà envie de m'enfuir en courant, comme on peut être tenté de le faire quand on doit subir une conversation pénible et que, comme on est poli, la plupart du temps, on prend sur soi.

Donc là je n'ai même pas pris le temps de bredouiller quelques vagues excuses à Graham Swift avant d'abandonner lâchement le fruit de ses cogitations. La vie est courte, les envies de lecture ou de relecture immenses et je ne lirai sûrement plus jamais autre chose de cet auteur.
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J'ai eu un coup de coeur incroyable pour 𝑳𝒆 𝒅𝒊𝒎𝒂𝒏𝒄𝒉𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒎è𝒓𝒆𝒔. J'étais impatiente de savoir si l'effet waouh serait le même… Moins.. car c'est un exercice différent que la nouvelle ! Mais j'y ai retrouvé la description d'un instant où tout capote, où tout peut arriver.
Avec ce recueil de 25 nouvelles, nous plongeons dans l'intimité la plus intense de personnes de conditions, d'époque, de milieux, de métiers, d'âge différents. Chaque personnage nous fait ressentir ses moindres envies, désirs, peines, drames intimes… des moments de vie presque banaux où le héros se demande ce qui va arriver, ce qu'il a fait, va faire… J'étais dans leur tête, vécu l'instant, faisais turbiner leurs neurones… Il est question de vie, amour, mort, désir, maladie, famille, chagrin, solitude, amitié, enfance….
Certaines m'ont plus émue que d'autres…
L'écriture est belle, l'ironie et l'humour anglais pointent toujours.. L'auteur est parvenu malgré la brièveté de la nouvelle à dépendre la psychologie du personnage à merveille, à les croquer en quelques pages.

La plupart n'ont pas vraiment de chute ce qui peut laisser le lecteur un peu en attente.

Une préférée ? Oh je n'ai jamais su choisir.. alors deux des plus poignantes ? «𝑭𝒖𝒔𝒊𝒍𝒍𝒊 » et « 𝐣𝐞 𝐯𝐢𝐬 𝐬𝐞𝐮𝐥 » et… ah vous avez dit deux ? dommage… Lisez ce recueil. Un conseil ? Commencez par la fin ? J'ai eu l'impression qu'elles étaient meilleures encore au fur et mesure de la lecture. Very british.


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Nom d'une gelée anglaise fluorescente ! Je sais pas vous, mais moi, je ne suis pas très branchée nouvelles. Comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, sur les bons conseils de ma Super Libraire, je me suis laissée tenter par le recueil de Graham Swift intitulé de l'Angleterre et des Anglais. Tout un programme... mais quel programme !

Je ne m'attendais pas à vagabonder dans des contrées aussi variées : dans des villes anglaises – Birmingham et Plymouth par exemple –, mais aussi en Irlande du Nord, en passant par les falaises blanches de Douvres ou encore dans certains pays du Commonwealth. Je ne m'attendais pas non plus à voyager dans le temps (l'Angleterre de Cromwell, le Blitz...), ni à croiser la route de personnages si différents. Parmi tant d'autres : un coiffeur, un professeur d'éducation physique, un notaire, un ostéopathe, une embryologiste, un soldat.

Bref, vous allez me dire qu'au final je ne m'attendais pas à grand-chose, et c'est peut-être l'une des raisons qui m'ont amenée à apprécier la saveur si particulière de ce recueil de nouvelles. Graham Swift démontre un grand talent pour saisir l'instant dans ses multiples paramètres sensoriels et émotionnels. Certaines histoires m'ont bouleversée. J'ai particulièrement aimé cette sensation de plonger immédiatement dans l'intimité de personnages. Deux ou trois phrases d'accroche suffisent pour se glisser dans des tranches de vie qui font vibrer les particules d'humanité qui sommeillent en nous : se blottir dans un lit pour écouter la pluie gargouiller au dehors par une soirée de mai ; retrouver des anciens camarades de classe ; déguster un whisky en Écosse...

La plume aiguisée de l'auteur et son sens de l'humour sont...
[...la suite sur le blog !]
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A la lecture des romans J'aimerais que tu sois là et le dimanche des mères, j'avais été frappée par la justesse et la précision de l'écriture de Graham Swift. Avec ce recueil, l'auteur prouve qu'il sait jouer dans toutes les gammes de partition. A travers ces vingt-cinq nouvelles ou plus exactement ces instantanés de vie, il explore à merveille des situations et la psychologie de ses personnages. Les troubles, les hésitions, les choix effectués ou subis qui font basculer une vie ou gravent à jamais les mémoires jalonnent ces textes.

Touché par ce sentiment d'avoir la chance de partager avec eux un moment à part, on pénètre dans l'intimité de ces personnages appartenant à des milieux sociaux différents. L'auteur nous parle d'amour, d'amitié, de maladie ou de mort, mais aussi de fraternité ou de bonheur. Sans pathos ou exagération, c'est empreint de tendresse et d'une pudeur très belle.

Avec ces nouvelles ciselées qui nous promènent dans la campagne anglaise ou en ville à différentes époques, Graham Swift décrit à la perfection les portraits de ses concitoyens et nous offre ce patchwork cosmopolite au plus près de l'humain.
J'ai savouré chacun de ces textes, j'ai été émue, j'ai souri de traits d'humour, certaines de ces nouvelles m'ont bouleversée alors qu'il y a une économie de mots. Je me suis régalée et les émotions bien présentes m'ont joliment cueillie.
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C'est une collection plus qu'intéressante de nouvelles, je découvre l'auteur et j'en suis ravie.

Mention spéciale pour les récits qui se situent dans le passé, en 1805 ou dans une Angleterre déchirée par la guerre de Sécession par exemple.

Les histoires qui nous sont contées confrontent le lecteur principalement avec des situations assez ordinaires : un homme se souvenant du jour où il a rendu visite à un avocat avec sa nouvelle épouse pour faire son testament, deux amis de longue date à l'enterrement de leur ancien directeur d'école, un homme se rappelant à quel point ses parents considéraient un voisin qui semblait un peu étrange, un ostéopathe veuf avec un jeune client, un homme qui s'enferme à l'extérieur de sa maison… Cependant, toutes ces situations initialement normales ont une grande force : celle de montrer ce qui se passe sous la surface. Que ce soit un coiffeur qui discute avec un client ou un homme qui achète des pâtes chez Waitrose, Graham Swift découvre la profondeur des sentiments humains. Ce livre traite du chagrin, de la solitude, de l'isolement, de l'amitié, des liens de l'enfance et de la perte. Un très bon recueil d'histoires courtes. Livre hautement recommandé
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J'ai eu envie de lire ces nouvelles alors que je viens de m'installer en Angleterre. Je ne connaissais pas cet auteur mais j'avoue qu'il ne m'a pas du tout inspiré. J'ai même cru à un moment que certaines d'entre elles relevaient plus de l'absurbe que de la réalité... Ambiance très grise dans ce livre qui n'a pas illuminé mes nuits. Rien de captivant dans ces portraits ordinaires. J'avoue avoir arrêté sa lecture dans lequel je ne me suis pas du tout projetée.
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Roman qui commence bien hélas au fil de la lecture on s ennuie
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Graham Swift est passé maître dans l'art de suivre le destin d'individus lambdas, d'origines sociales diverses, confrontés à des situations somme toute ordinaires mais qui peuvent être cocasses et sont de nature à pouvoir révéler l'excentricité de chacun. Les destins individuels se succèdent au fil de ces 25 nouvelles qui permettent à l'auteur de traiter, sans en avoir l'aire, du chagrin, de la solitude, de l'amitié et bien sur de l'amour. le tout avec beaucoup d'humour mélancolique ( british?) et d'"understatement".
Certes tous ces récits ne sont pas d'égale qualité , les premiers ne sont pas les meilleurs. mais il faut continuer et on est ensuite sous le charme de cette écriture limpide.
Pourquoi ne pas commencer par la fin? Justement par la nouvelle intitulée "De l'Angleterre" et lire, à rebours, cet ouvrage délicieux.
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