Elles ont fait reculer l'industrie du sexe : le modèle nordique

Les abolitionnistes, accusé·es de vouloir « éradiquer » la prostitution, n’abandonneront pas. Éradiquer ? Non, abolir. L’esclavage n’a pas été éradiqué mais il a bel et bien été aboli. Aucun État n’oserait plus le justifier, l’organiser ou le laisser prospérer. Le même choix pour la prostitution serait une avancée de civilisation

Ce qu’on appelle aujourd’hui le modèle nordique énonce clairement que la catégorie la plus nombreuse dans l’industrie de la prostitution, à savoir celle des prostitueurs, est responsable d’actes criminels d’exploitation

En criminalisant l’offre proxénète et la demande masculine, la société enverrait enfin aux personnes prostituées le message qu’elles n’ont jamais été les responsables de la violence qu’elles ont subie – elles étaient piégées dans un monde qui leur dérobait tout accès à une liberté de choix

A chaque occasion, nous avons souligné que le mot « victime » était un concept qui exprime un déséquilibre de pouvoir entre des gens, plutôt qu’une déficience personnelle

Avec sa loi contre l’achat de services sexuels, la Suède a montré que la prolifération de l’industrie du sexe n’est en aucune façon inévitable, que la société peut bel et bien intervenir et reprendre le contrôle, et que la prostitution concerne aussi bien notre conception de la situation des femmes que le développement de la société. En deux mots, l’égalité des sexes

C’est l’éventuel prostitueur qui a un véritable choix – celui d’acheter ou non un acte sexuel

La définition de la prostitution comme violence infligée aux femmes recèle un potentiel d’action et, par conséquent, de changement

Tout le monde en avait ras le bol d’une définition étriquée de la sexualité humaine et du mythe d’une prostitution essentielle à la sexualité masculine et au livre choix des femmes

Tout le monde en avait ras le bol d’une définition étriquée de la sexualité humaine et du mythe d’une prostitution essentielle à la sexualité masculine et au livre choix des femmes