Baka !

Tous les amateurs de japanimation en version originale sous-titrée connaissent ce mot : Baka! Souvent très appuyé sur la première syllabe. Selon l'accentuation et l'intonation, ce terme va d'idiot(e) à connard/connasse en passant par abruti(e). du trois en un, tout dans la nuance.

C'est aussi la première aventure où l'on suit Louise Morvan, détective privée qui a hérité son affaire de son cher oncle assassiné. D'emblée Dominique Sylvain la présente sous des airs atypiques, avec son "bureau" installé au bistrot du coin.
Pour l'heure, un grand ponte de l'Église souhaite qu'elle enquête sur son jeune neveu, trublion de la famille émigré à Tokyo et qui semble rencontrer des soucis.

Louise nous embarque à sa suite pour la capitale japonaise. Chamboulée par le kaléidoscope d'idéogrammes et les adresses nippones tout sauf précises faute de numéros, la détective va pourtant trouver - ou imposer - ses marques. Elle casse les codes japonais, et accessoirement les bijoux de famille d'un gorille yakuza qui n'apprécie pas le traitement, et encore moins par une femme gaijin.

Si l'enquête initiale ne semble pas forcément très palpitante, Dominique Sylvain densifie et complexifie son intrigue au fil des pages. Grande connaisseuse du Japon, notamment pour y avoir vécu plusieurs années, elle joue avec les codes très particuliers de la société nipponne et je me suis régalée de suivre Louise dans ses recherches. C'est une femme haute en couleur qui ne s'en laisse pas conter, même lorsqu'il s'agit d'une star naissante du rakugo ou d'un boss yakuza.

L'auteure conduit son récit avec beaucoup d'entrain et de dynamisme. On visite grâce à elle des coins reculés de Tokyo qui ne figurent pas vraiment dans les guides touristiques. Elle a opté de placer son histoire au moment de la saison des pluies japonaise. Ce qui offre quelques remarques désopilantes de son héroïne.

J'ai passé ainsi un très bon moment en compagnie de Louise Morvan que je retrouverai avec grand plaisir dans la suite de ses enquêtes

J'ai apprécié le polar "Passage du Désir" de Dominique Sylvain et j'ai déniché d'autres de ses livres.
" Baka ! ", expression japonaise qui signifie idiot, est son premier roman et c'est aussi la première apparition de Louise Morvan, détective privé à Paris.
L'intrigue est un peu tirée par les cheveux : Chevry-Toscan, évêque français, confie à Louise une mission à Tokyo, dans un pays où celle-ci n'a jamais mis les pieds et dont les us et la langue lui sont totalement inconnus. Elle doit se renseigner discrètement sur la situation du neveu, agent immobilier à Tokyo, qui se marie sous peu à une Japonaise et qui demande un prêt d'argent excessif.

Je me suis laissé entraîner dans une histoire à l'ambiance chaude et humide, une intrigue déroutante, alliant modernité et tradition, complexifiée par un tas de rebondissements, traversée par de drôles de personnages : yakusas, politicien corrompu, rakugoka (conteur japonais humoristique), quelques français « gaijins » et même un ado reclus.
J'ai beaucoup aimé Louise Morvan, héroïne de polar piquante à la tête froide, intelligente et débrouillarde, sensible au charme masculin et pleine de sensualité.

Ce roman possède certes une ambiance particulière mais l'intrigue est extravagante et peu vraisemblable et j'ai eu un peu de mal à finir le livre.

Première page ... le plan du métro de Tokyo !
Monstrueux, incompréhensible, et encore tout est écrit avec notre alphabet !
Le but de l'affichage de ce plan est de nous permettre de nous situer.
Mais .... je n'ai absolument pas l'intention de prendre le métro de Tokyo !
Je préfère et de loin la découverte d'une ville par ses faubourgs et ses avenues et ce n'est qu'après une appropriation des lieux que je pourrais envisager de descendre dans ses sous sols!
Tout commence vers le canal saint Denis ?
Moi, la fille du canal Saint Martin je ne le connaissais pas !
Quelle erreur !
Le canal de l'Ourcq et le canal saint Denis se rejoignent à la hauteur du parc de la Villette pour créer le canal saint Martin. Ma méconnaissance de la géographie parisienne est enfin réparée.
Après cette introduction parisienne nous partons pour Tokyo, changement de monde, de continent, d'atmosphère ... dépaysement assuré ... je ne suis pas très attirée par cette société qui est très éloignée de la nôtre. Tout est différent, les valeurs, les comportements, l'organisation de la société, le climat alors découverte de ce drôle de monde.
J'y retournerai certainement car la prose de Dominique est agréable, l'intrigue se complique et nous immisce dans un monde bien particulier.

Ce roman est le premier de Dominique Sylvain et l'acte de naissance, en somme, de Louise Morvan. Vivant au Japon, l'auteure prend plaisir à nous décrire la vie de Tokyo en été, ivre de chaleur et de pluie. Elle plonge le lecteur au coeur de la ville. On suit Louise des riches quartiers d'affaires aux ruelles les plus glauques. Et l'on est sans cesse écartelé entre le Tokyo moderne et branché et le Tokyo ancestral des traditions. Cette tradition encore bien présente aujourd'hui, oppressante même parfois dans la vie des Tokyoïtes. Tokyo est un personnage essentiel de l'intrigue. Rien ne serait pareil si l'histoire ne se passait là-bas.
Au fil de l'enquête, la mission de Louise est de plus en plus compliquée et les personnages extravagants. Ses rêves délirants sont-ils des bons ou des mauvais présages ? Doit-elle en tenir compte, elle qui ne croit pas à la prémonition ?
Dépaysant et bien écrit, pourvu d'une intrigue qui s'épaissit au fil des pages au lieu de s'éclairer, ce roman est un bon polar qui donne envie de découvrir la suite de l'oeuvre de Dominique Sylvain.

" Baka ! " est le premier roman de Dominique Sylvain et la première appararition de Louise Morvan. L'auteur l'écrivit lorsqu'elle partit vivre au Japon et c'est avec logique que ce dernier s'y situe également.

Louise Morvan est une jeune détective privée qui a repris l'agence de feu son oncle. Elle récupère des missions ici et là et cette fois-ci accepte celle d'un certain Chevry-Toscan, évèque qui soupçonne des ennuis chez Florent, son neveu expatrié au Japon, après qu'il lui ai fait la demande d'un prêt exhorbitant. Louise ne parle pas un mot de japonais et ignore tout de ce pays mais c'est une jeune femme dynamique qui ne manque pas de ressources. Arrivée sur place, elle trouve une interprète en la personne d'Eve Steiner, jeune hotesse de bar accompagné de son amant japonais, et rencontre Michael Murat un beau policier français tout prêt à lui filer un coup de main. L'affaire se révèle bien complexe que prévue. Florent semble s'être mis à dos Boss Gonzo, un chef yakuza et parait trafiquer avec une vieille antiquaire pas très nette. Louise découvre que l'évèque ne lui as pas tout dit, et quand Eve subit les conséquences de son enquête, cette histoire prend une bien plus grosse ampleur...

Pour cette première enquête, Louise Morvan se révèle une héroine très intéressante. Elle fait preuve de ressources et d'intelligence, n'a pas froid aux yeux et n'hésite pas à affronter verbalement yakuza et méchants en tout genre. Mais Louise est aussi une femme séduisante, loin d'être insensible aux charmes des hommes, et qui peut aussi se laisser aller à une douce sensualité. Ses relations avec le français Michael et avec Ken le japonais oscillant entre attirance et rejet, jeu du chat et de la souris ou carrément sexuelles, mettent du piquant dans une histoire qui n'en manque pas.
En suivant notre héroine dans une ville dont elle ignore tout, nous (re)découvrons un Tokyo, tout ce qu'il y a de plus typique avec ses bains japonais, sa politesse intrinsèque, ses yakuzas. L'ambiance est très réaliste : on y circule à vélo, on se balade avec son parapluie et on supporte les fortes chaleurs humides estivales. On l'accompagne dans un sanctuaire shinto, les Love-hotels, les établissements de bains et la petite salle de bain personnelle et son " grand baquet d'eau fumante " où il ferait si bon de s'y prélasser à deux...
Elle fréquente toute une variété de personnages qui va du monde yakuza à celui des bars à hotesses, en passant par les hommes politiques ou celui plus traditionnel des pratiquants du rakugo. Seront évoqués en filigrane différents éléments ou travers de la culture japonaise, comme l'hikikomori par exemple.
Excepté au Japon, on la cotoiera également de manière plus succinte dans son petit coin de Paris, près du Canal Saint-Martin où un petit café lui sert de point de chute et de rendez-vous, mais où la gouaille des clients et de Pépé Maurice est tout aussi évocatrice.

L'intrigue quant à elle est pleine de surprise et de rebondissements, et prend de l'ampleur au fur et à mesure de la narration. Mais elle m'a semblé parfois un peu trop décousue.
Vous vous en doutez, j'ai surtout acheté ce roman pour son intrigue qui se passe au Japon ! J'en ai été un poil déçue dans le sens où j'espérais découvrir plus de choses et plonger profondément dans la vie japonaise. Les néophytes seront ravis de cette plongée inédite dans un univers inconnu. Pour ma part, ça reste un peu trop en surface.
Bref, "Baka !" (expression japonaise qui signifie idiot, con) reste malgré tout un bon polar très facile à lire. N'oublions pas qu'il s'agissait d'un premier roman et l'arrivée tonitruante de Louise Morvan dans le rang des héroines de polar est plutôt savoureuse, augurant une évolution passionnante du personnage !

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