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3,65

sur 159 notes
Un polar dont la fin est, pour le moins, surprenante.

Kabukicho, quartier chaud de Tokyo, est le cadre de l'histoire.
Kate Sanders, jeune anglaise, et Marie Castain, jeune française, sont colocataires et travaillent comme hôtesses dans le même bar. Kate disparaît mystérieusement. Elle est retrouvée enterrée dans un parc. Il semblerait qu'un meurtrier copieur d'un ancien tueur en série sévisse…


D'une écriture fluide, le roman se lit facilement. Les caractères des personnages sont bien campés : le yakuza un peu premier degré, l'humanité de Yudai, l'humilité du capitaine Yamada, tous deux perclus des traditions, enfin la complexité du personnage de Marie.


J'avoue avoir été un peu déçu d'avoir compris rapidement qui avait commis le crime mais, en fait, je pense que l'auteur l'a voulu ainsi afin de mieux nous emmener dans la folie destructrice de son personnage.

Intéressant, je ne l'ai pas lâché.
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La Chronique Kabu Kacho !

"Kabukicho" est le nom d'un quartier chaud de Tokyo où la prostitution et les pratiques sexuelles tarifées sont la norme. Outre le sexe, s'y monnaie aussi la chaleur humaine et la considération. de quoi aider à supporter les sushis du quotidien...

... D'autant qu'on y meurt de façon tragique...

C'est un voyage étonnant que nous propose Dominique Sylvain, un voyage au pays du soleil levant où chaque acte, chaque pensée, chaque mot est pesé par ses autochtones. le pays des mille contrastes. Entre pudeur ancestrale et exhibitionnisme de l'âme.

La société japonaise est merveilleusement analysée par l'auteure, c'est peu dire qu'on s'y croit d'autant que contrairement à certains polars globe-trotters, les personnages principaux ne sont pas tous blancs et caucasiens. Au contraire, ceux auxquels on s'attache le plus sont ceux du crus. La justesse des attitudes ne trahit jamais l'appartenance de la matière à une écrivaine française.

C'est sidérant ! Dominique Sylvain a vraiment su capturer l'essence de la société nippone, ses codes et ses coutumes. Et on sent que c'est surtout cela qui la fascine. Elle ne construit pas son polar de manière académique et le crime commis au début du livre n'est qu'un prétexte à une immersion aux confins de la folie et des tourments humains.

D'ailleurs, l'auteure désamorce les codes de l'enquête classique en nous laissant deviner rapidement les contours de l'intrigue et l'identité du coupable par les indices abandonnés volontairement.

Ce qui l'intéresse, c'est cette plongée en terre des âmes perdues au sein du "Kabukicho".
Ce qui séduit le lecteur, c'est le destin de ces êtres brisés, le saignement continu de leur existence qui s'écoule au fil des pages jusqu'à en laisser certains exsangues... errant comme des ombres fantomatiques sur l'intrigue, leurs plaies jamais pansées.

L'histoire se déroule telle une corolle qui s'épanouit, une fleur aux couleurs sanguines venant mêler Eros et Thanatos. Mais les deux ne sont-ils pas toujours inextricablement mêlés ? 3,5/5
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Dès les premières pages on se trouve plongés dans un autre monde, dans une nouvelle ambiance de la nuit, en pleine culture japonaise.
Voilà un vrai polar avec une histoire originale, une énigme bien troussée et conduite de main de maitre.

Deux jeunes femmes, colocataires, Kate et Marie, sont hôtesses dans un établissement de nuit à Kabukicho (Quartier « chaud » de Tokio). Elles sont chargées de tenir compagnie à certains clients, de boire avec eux, de les écouter, de « leur masser l'ego », comme nous le décrit très bien l'auteur. Contrairement à ce que nous imaginons immédiatement dans notre civilisation occidentale, elles ne sont pas chargées d'aller plus loin dans leur relation avec leurs clients. A elle de gérer cela en dehors de l'établissement dans lequel elles travaillent si elle le souhaite. Kate est très demandée. Tout comme son meilleur ami, Yudai qui exerce à peu près le même métier, mais à destination des femmes.

Or, Kate va disparaitre mystérieusement. Son père arrive de Londres et avec Marie, va mener une enquête en parallèle de celle du capitaine Yamada de la police locale.
C'est l'occasion pour l'auteur, outre de nous conduire dans cette énigme, de nous décrire un Japon aux moeurs étonnantes et passionnantes. Avec, bien sûr la présence en filigrane des pouvoirs plus ou moins occultes des Yakusas (réseaux mafieux).

C'est un véritable roman policier qui nous est proposé. L'écriture est très claire, fluide, les chapitres s'enchaînent parfaitement et le lecteur n'est jamais perdu : on sait où l'on en est et de qui l'on parle. J'ai beaucoup apprécié ce roman et c'en est un de plus qui m'a fait veiller tard.
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« Yudai était si connu à Kabukicho qu'il avait inspiré un manga. Issei de Roppongi racontait la vie violente et compliquée d'un hôte. Kate possédait les dix tomes et avait insisté pour que Marie les lise. »
Cette phrase de la page 50 résume, selon moi, la trame du roman de Dominique Sylvain. le quartier de Kabukicho, quartier chaud de Tokyo dans lequel évoluent Yudai, un hôte pour femmes seules ou esseulées, gérant du Café Château, Kate Sanders, une Anglaise, et sa colocataire Marie Castain, une française , qui ont décidées d'exercer la profession d'hôtesse au Club Gaïa, sous la houlette de la mama-san Sanae.
Univers factice. de mensonges. de demi-vérités où chacun cache ce qu'il est.
Lorsque Kate Sanders disparait, les faux-semblants s'écroulent devant l'obstination du capitaine Kentaro Yamada et de son adjoint le lieutenant Watanabe. de nombreuses questions doivent trouver réponse et les policiers ne se contenteront pas des habituelles réponses de façade.
Que faisaient cette anglaise et cette française à Tokyo ? Quelle était la nature des relations unissant Yudai et Kate ? le père de Kate, Jason Sanders qui, après s'être remarié, n'a pas vu sa fille depuis 5 ans n'est-il pas en partie responsable de sa disparition ?
La sacro-sainte règle des hôtes et des hôtesses : «…et bannir si possible la baise. » est-elle toujours respectée ? A quel point les Yakuzas contrôlent-ils les activités des bars de Kabukicho ? Quelles sont les contreparties du paiement de « l'impôt » aux triades ? La tentation de l'argent facile ne pousse-t-elle pas certains gérants à basculer du côté de la prostitution ?
Très vite, la relation entre Kate et Yudai, « Elle était la seule à qui il pouvait se confier, être lui-même. Avant de la rencontrer, il lui arrivait parfois de ressentir un trouble profond», apparait suspecte aux enquêteurs. Dans cet univers de mensonges, est-il possible que deux êtres évoluant à Kabukicho puissent bâtir une relation aussi pure ?
Le récit s'appuie sur le « choc culturel » éprouvé par Jason Sanders face à l'activité des bars à hôtesses, incompréhensible pour un occidental :
« Elle affirma qu'au Japon les hôtesses se contentaient de faire la conversation. (…) jouaient les idiotes et leur massaient l'égo.
-N'essayez pas de me ménager, ma fille se prostitue c'est ça
- Je vous jure que non. C'est une différence culturelle bizarre, mais… »
Choc culturel que Dominique Sylvain fait éprouver au lecteur également en lui transmettant au travers de l'histoire, sa connaissance du Japon de sa culture et de ses meurs : la description des quartiers de Tokyo, Kabukicho et Roppongi Hills, les quartiers chauds ; les Parcs de Chiba, Shinjuku et d'Inbanuma ; le quartier Denenchôfu ; Hanazano et son sanctuaire Shinto ; Nakano…la signification de Kabukicho, de mizu-shobai, de soapland, de love hôtel, salarymen, gaïjin… ; le train Chuo ; le mystère du whisky japonais «Jadis, les whiskys japonais étaient vraiment infects. Plus maintenant. Celui-là, c'était du velours. »
L'opposition entre les personnages fonctionne. Jason Sanders l'occidental sûr de lui qui a sacrifié sa vie de famille à son égoîsme, Marie Castain la jeune femme trouble et énigmatique, romancière en devenir, Kentaro Yamada, le vieux flic cassé par sa mise à l'écart mais rattrapé par son passé avec la disparition de Kate, son adjoint Watanabe prêt à tout pour « sortir » une affaire et gagner le grade de capitaine, Yudia l'hôte honnête tiraillé entre ses obligations face aux Yakuzas et sa volonté de sortir de la spirale mortifère de sa vie, Sanae la tenancière du Gaïa Club et ses mystères, « …géniale quand il s'agissait de ne pas savoir.»
Le récit fait valoir les points de vue de chacun des personnages dans des courts chapitres qui se succèdent rapidement et apportent des éclairages différents aux événements. le brouillard autour de la vie de Kate, les raisons de sa venue au Japon, sa relation avec Marie, se dissipe peu à peu jusqu'au dénouement.
Au fond, s'il y a un coupable, sa découverte est secondaire dans le déroulement de l'enquête, tant chacun des personnages joue avec la réalité, avec sa réalité, se ment à lui-même, ment aux autres et contribue à faire vivre et prospérer cette société étonnante où l'on raffole des règles, des traditions mais où l'on peut s'arranger avec elles, ou le bien est très proche du mal, et la morale pas très loin de la transgression. Comme dit Marie Castain à un Jason Sanders époustouflé :
« Au Japon, pays de la règle et du principe, les hôtesses ne couchaient pas. Sauf celles qui couchaient. C'était compliqué, c'était simple. C'était comme ça. »
Dominique Sylvain nous fait entrer dans cette société difficile à comprendre et à accepter pour nous occidentaux attachés à une forme différente voire opposée de rationalité.
Une découverte dont je remercie Babelio et les éditions Viviane Hamy.

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Jeune, j'ai écumé des collections entières de polars, de thrillers et de romans noirs. Des bons, des mauvais, et des très mauvais. Aujourd'hui, je lis un polar de temps en temps. J'essaie donc de bien le choisir… J'essaie !... Mais malheureusement, il m'arrive de me fourvoyer.

kabukichô est le nom d'un quartier chaud de Tokyo, une sorte de super-Pigalle. La quatrième de couverture du roman qui porte ce nom avait retenu mon attention. le parcours de l'auteure plaidait aussi en sa faveur : spécialiste du polar noir, Dominique Sylvain a vécu dix ans au Japon ; une professionnelle qui sait de quoi elle parle. Enfin, l'enthousiasme presque unanime des critiques avait achevé de me rassurer.

Je vais me mettre à dos nombre de ces lectrices et lecteurs enthousiastes !...

Je n'ai pas du tout aimé ce livre, ni ses péripéties simplettes, pour ne pas dire ridicules, ni son écriture simpliste, pour ne pas dire indigente.

Puisqu'il fallait produire un roman noir, on a empilé des meurtres aussi barbares qu'absurdes. Pour procurer quelques émois adolescents, on a inséré quelques détails sentimentaux croustillants. Sous couvert de donner une coloration exotique à un produit de librairie destiné au marché français, et au prétexte que le Japon serait un univers de faux-semblants, on a brossé des personnages sans consistance, à la psychologie fumeuse.

Ce livre serait en même temps un roman et un document sur les moeurs au Japon ?... Quelle blague ! Pour moi, c'est plutôt une japoniaiserie !

Ah, j'allais oublier ! kabukichô a été lauréat du prix roman Interpol'Art. Pour le coup, un vrai faux-semblant en mode franco-français ! Des prix comme celui-là, il y en existe des dizaines.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Me voici embarqué dès les premières phrases vers un lieu complètement inconnu pour moi, Kabukicho, le quartier des plaisirs de Tokyo. C'est le début d'une immersion totale dans un monde dans lequel les codes peuvent paraître totalement incroyables aux européens. Pourtant le théâtre d'ombres qui se joue dans ce polar est aussi bien mené par les Japonais que par les Occidentaux. Dominique Sylvain réussi à transmettre à travers son livre, un ensemble d'émotions, de senteurs, de culture qui m'étaient étrangères. Une véritable découverte.

Kate Sanders a disparu et le SMS reçu par son père à Londres est extrêmement inquiétant. En effet, « Elle dort ici » avec sa photo d'elle jointe, comme inerte, laisse à penser au pire. le capitaine Yamada est missionné pour mener l'enquête. Son territoire, c'est Kabukicho, le quartier où toutes les perversions se monnayent, il y dispose de contacts pour rassembler un maximum d'information sur cette européenne qui a choisi de devenir hôtesse. Dans ce quartier où chacun vit sa propre partition pour survivre, dans ce pays où le taux de criminalité est très bas, la police aura-t-elle les moyens de résoudre ce mystère ?

Dominique Sylvain lèvent les voiles au fil des pages par petites touches. Les clichés de ce quartier des plaisirs s'effacent pour laisser émerger des personnalités, des histoires individuelles qui ont conduit ces femmes et ces hommes à devenir des personnages de la nuit ou de l'ombre. La narration et le style de l'auteure m'invite à en connaître plus sur son oeuvre.

❓Connaissez-vous d'autres polars au Japon ?

Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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Kabukicho est ma première incursion dans l'univers littéraire de Dominique Sylvain. J'aime le Japon, j'aime le polar et le roman noir, a priori tout concordait pour me fournir une agréable lecture.
Et bien, ce fut le cas, et même plus. L'auteure se sert de ses années passées au Japon pour donner la patine qui rend si réelle le cadre de son intrigue. En l'occurrence, elle nous entraîne dans un quartier très particulier de Tokyo, Kabukicho. Quartier nocturne spécialisé dans le "mizushobai", littéralement, le commerce de l'eau. Jolie métaphore à consonance poétique pour représenter tout ce qui a trait à la prostitution et au milieu des hôtes/hôtesses. A Kabukicho, il y en a pour tous les goûts, pour toutes les bourses, pour tous les genres.
Au-delà de son histoire proprement dite, Dominique Sylvain dépeint ce monde interlope dans toute sa crudité et ses nuances. Bien sûr, impossible de parler de Kabukicho sans évoquer les yakuzas qui ont la mainmise sur les affaires, au vu et au su de tous.

Quant à l'intrigue, elle débute avec la disparition de Kate, jeune femme anglaise qui travaille comme hôtesse. L'auteure change de point de vue à chaque chapitre et nous fait rencontrer ainsi Marie, sa collègue et colocataire française, Yudai, hôte très côté et son meilleur ami, le capitaine Yamada, le policier en charge de l'enquête. D'autres personnes apparaissent au fil des pages, yakuzas, flic violent, mamasan du Club Gaia où travaillent les deux gaijin, le père charismatique de Kate, etc. Si très vite on devine qui est derrière l'affaire, on n'en finit pourtant pas de mesurer l'ampleur de l'abîme de noirceur que cela révèle. Impressionnant et angoissant tant Dominique Sylvain sait manoeuvrer pour augmenter la pression à chaque bribe de révélation.

Je compte bien réitérer l'expérience avec d'autres titres de l'auteure. Peut-être Baka!, histoire de compléter mon échappée touristico-criminelle au Japon.
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Dominique Sylvain a vécu au Japon, elle a même pris ce pays pour décor de son premier roman d'après ce que j'ai appris lors de la rencontre organisée par Babelio pour quelques lecteurs privilégiés. Une information qui ne m'a pas étonnée tant le contexte sonne juste dans Kabukicho dont l'intrigue se déroule à Tokyo, ville du 21ème siècle par excellence ville paradoxale qui confronte modernité des infrastructures et poids des traditions. Un polar imprégné de culture japonaise, entre théâtre no et manga, parfait pour servir le thème que la romancière a choisi d'explorer, celui de l'identité.

Car dans ce roman à trois voix où chaque personnage a sa part d'ombre, où l'on n'est plus très sûr de qui est qui, l'important n'est presque pas de savoir qui a tué mais plutôt de comprendre comment les personnalités des uns et des autres se sont construites. Nous sommes donc à Kabukicho, l'un des quartiers chauds de Tokyo où l'on trouve de nombreux bars dits "à hôtes" où des femmes et des hommes entretiennent l'illusion auprès de leurs clients venus chercher ici de l'attention. Une profession qui n'a pas vraiment d'équivalent en Europe. Les hôtes et hôtesses n'ont aucune obligation sexuelle, seulement celle de séduire. Tout un art dans lequel excellent Yudai, un jeune homme très demandé et Kate Sanders, une anglaise devenue en quelque temps l'une des hôtesses les plus recherchées du Gaïa club. Lorsqu'elle disparaît, le jeune homme est le premier à s'inquiéter avant qu'une enquête ne soit diligentée. C'est cette enquête que nous suivons par l'intermédiaire de trois protagonistes : Yudai, l'ami sous emprise des Yakusas, Marie, la colocataire de Kate, une jeune française devenue hôtesse elle aussi et Yamada, le capitaine de police chargé de l'enquête. Entre ombres et lumières, faux-semblants et mensonges, les vies des uns et des autres se dévoilent peu à peu tandis que les cadavres s'accumulent...

Si on ne lâche pas Kabukicho c'est surtout grâce à la psychologie des personnages qui permet au lecteur de s'interroger sans cesse sur la vérité de ce qu'il a sous les yeux. Yudai a servi de modèle à un personnage de Manga publié par son ex-femme et dit lui-même qu'à force de mentir il ne sait plus très bien qui il est. Marie écrit un roman qui semble autobiographique, l'enquête sur Kate fait apparaître plusieurs zones d'ombre. Quant à Yamada, victime d'un grave traumatisme crânien qui l'a rendu en partie amnésique, il est lui-même sujet à interrogations sur ses propres perceptions ce qui le rend particulièrement intéressant. Ajoutons un clin d'oeil au personnage de Patricia Highsmith, Tom Ripley, la menace permanente des Yakusa, l'organisation mafieuse japonaise qui règne sur le quartier et on a une bonne idée de l'ambiance générale.

Tout ceci finit par exercer une certaine fascination sur le lecteur pris autant dans l'intrigue que dans le décor, électrique et glauque. D'autant que l'auteure refuse de céder complètement à la noirceur et permet à l'émotion de se frayer un chemin, histoire de garder un peu d'espoir. Kabukicho est une belle réussite, un polar efficace avec un supplément d'âme, comme j'aime.

NB : un grand merci à Babelio pour cette masse critique privilégiée et la rencontre passionnante avec Dominique Sylvain.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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J'ai tout de suite eu envie de lire Kabukicho,d'abord parce que Dominique Sylvain est un(e) auteur(e) que j'apprécie,ensuite parce que j'ai toujours rêvé d'aller visiter le Japon sans avoir pu le faire.
Il est vrai que ce quartier où la vie nocturne bat son plein n'est de toute évidence pas celui où je serais allée,j'ai trouvé intéressant de le découvrir par le biais de ce polar si bien ficelé.La présentation en chapitres dédiés à trois des personnalités principales m'a beaucoup plu car à chaque fois j'ai eu l'impression de vraiment connaitre chacun d'eux: Yudai, clinquant mais si fragile,Marie,que l'on croit si neutre dans son rôle de bonne copine,Yamada,le flic dont le travail si difficile n'a cependant pas supprimé le côté humain.Et puis tous les autres qui nourrissent l'histoire.
C'est vrai que l'auteur(e),qui a vécu au Japon,sait de quoi elle parle en décrivant cette société tellement étrangère à la nôtre,dont les coutumes ancestrales côtoient une modernité extrême.
J'ai apprécié la montée en puissance de l'intrigue jusqu'à la fin inattendue car ,pour une fois,les "bons" ne sont pas tous sauvés et les "méchants "pas tous punis,comme dans la vraie vie.
Merci à Babelio pour cette découverte.
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Il faut savoir que je voyage dans ma vie privée bien sûr mais aussi à travers mes lectures et je suis très enthousiaste de partir au Japon cette fois-ci.
C'est un endroit rarement visité par les auteurs, en même temps il est extrêmement difficile de l'aborder si on ne connait pas le pays.
Et ça tombe bien je vois que l'auteure y a longtemps vécu.

Marie est hôtesse dans un club nocturne de Kabukicho au Japon.
En rentrant au petit matin elle reçoit un appel du père de Kate, sa colocataire.
Il est dans un état d'affolement terrible, en effet il a reçu une photo de sa fille, allongée par terre, les yeux fermés et une mention manuscrite dessous.
Marie va suivre les instructions de ce père terrifié par la disparition de sa fille et de son probable kidnapping.
Une enquête est immédiatement ouverte au commissariat et les soupçons vont très vite se porter sur un ami de la jeune femme...

Le contraste des personnalités des deux amies est intéressant, l'une est effacée et sans charme particulier quand la deuxième est jolie et populaire.

Les émotions transparaissent à profusion, j'ai senti le désarrois des personnages mais aussi la colère et la souffrance.
Pas que ce soit jubilatoire, loin de là mais c'est vivant, j'aime ressentir et voir à travers les lignes.
D'ailleurs j'ai trouvé ce roman assez visuel, j'ai pu voir presque comme dans un film et j'ai aimé ça.

J'étais effectivement assez curieuse de voir ce que pouvez donner le roman d'une française à la sauce japonaise et le dépaysement a été au rendez-vous.
L'ambiance créée est fabuleuse, j'ai pu sentir la fumée à l'intérieur des bars et c'est un pays tellement différent avec des coutumes et des procédés à l'opposé des nôtres, c'est je pense fidèlement reproduit.

J'ai aimé la complexité du fonctionnement des clubs nippons, la frontière est parfois mince entre hôtesse, dame de compagnie et prostitué.
Ça m'intrigue énormément je dois l'avouer.

J'ai avancé ma lecture avec des tonnes de question sur le sort de Kate et j'ai parfois ouvert mes yeux en très grand pour être sûre de ce que je lisais.
Je ne dirais pas un mot de plus même sous la torture, je peux juste dire que c'est une très belle découverte littéraire, j'en suis ravie.

Lien : https://leshootdeloley.blogs..
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