Mousson froide

Dominique Sylvain, née en 1957, est une écrivaine française de romans policiers et de romans noirs. Journaliste indépendante pour le Journal du dimanche, puis journaliste d'entreprise et responsable du mécénat dans la sidérurgie (groupe Usinor), Dominique Sylvain commence à écrire en 1993 lors de son premier séjour au Japon. Mousson froide, son dernier roman, vient de paraître.
En 1997 à Séoul, un petit malfrat assassine sa fillette et écope de vingt-cinq ans de prison. Montréal, en 2022, Mark, un flic d'origine coréenne, Jade et Jindo, son labrador spécialisé dans la détection de mémoires électroniques, enquêtent sur un réseau pédopornographique. de son côté en Asie, l'assassin libéré n'a qu'une idée en tête, se venger et liquider son ex-femme et leur fils exilés au Canada…
Il est désormais certain que je suis du genre nunuche, sinon comment expliquer que j'ai ouvert ce polar, sachant que j'avais détesté Kabukicho paru en 2016 ? Ce nouveau bouquin ne redore pas l'étoile de l'écrivaine et après dix ou vingt pages comprenant avec effroi dans quoi je m'étais embarqué, j'ai lu cet ouvrage avec mes lunettes d'agacé ronchonneur. le livre terminé, je l'ai mis de côté pour écrire mon billet à tête reposée, devoir d'objectivité minimum oblige. Ce qui suit a donc été écrit avec beaucoup d'efforts de compréhension.
Si pour moi ce roman est sans intérêt quelque soit l'angle par lequel on l'aborde, je comprends et vois très bien qu'il puisse avoir son public. Ce polar n'est pas réellement mauvais, en fait il est transparent.
L'intrigue est d'une banalité absolue, mêlant deux histoires qui vont interférer l'une avec l'autre indirectement, un réseau de pédophiles et un tueur cherchant à se venger. Aucun suspense et l'angle glauque n'étant pas développé tout le monde peut lire ça. L'écriture est quelconque, ni nulle ni mémorable. le roman est bien trop long, plein de détails sans intérêt – quand c'est tartignole c'est toujours trop long, et l'inverse lui est souvent vrai aussi –, plein des clichés habituels du polar y compris l'intrigue sentimentale à deux balles. Seul point marquant, le chien Jindo parle aux lecteurs, exprimant son ressenti ; le problème c'est que dans un roman bien fadasse, ça rajoute un aspect nunuche qui n'arrange rien. Quant à la crédibilité générale, j'évite de vous en dire ce que j'en pense…
Pour conclure, un polar bien fade et réservé aux natures sensibles peu friandes d'émotions fortes.

SAUPOUDRAGE

Le mélange des genres est-il toujours souhaitable ? Mixer comédie romantique et polar noir est-il la garantie d'un roman noir mais pas trop efficace et prenant ?

Ma réponse fera songer à une mesure présidentielle : un peu oui mais un peu non. Conter l'histoire d'amour naissante et contrariée de deux personnages chargés de trauma sur laquelle plane une enquête de pédo-criminalité et l'ombre d'un père psychopathe n'est pas chose aisée, je suppose.

Dominique Sylvain ne m'a convaincue qu'à moitié. le flic torturé beau gosse et la fliquette à qui on ne la fait pas sont deux clichés qui se tournent autour. Néanmoins, de beaux passages surnagent : le narrateur labrador n'a miraculeusement rien de ridicule et le papa vengeur est une belle tronche de tueur matois et sans pitié.

Enfin (et surtout) l'histoire ne me semble pas très aboutie, capillotractée et finalement on ne tremble guère pour nos tourtereaux. Dominque Sylvain plaque des scripts, des bouts de synopsis et lie le tout grâce à un métier certain (sa plume est précise et dense) mais une fois le bouquin fini, la sensation est tenace d'un inachevé, d'un "mouais, tout ça pour ça...".

J'ai préféré d'autres livres de cette autrice... Certaines cartouches font parfois long feu dans un barillet...

Un livre reçu dans le cadre Masse critique et j'en remercie chaleureusement Babelio et les éditions Robert Laffont
Lien : https://micmacbibliotheque.b..

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de livres de Dominique Sylvain, autrice dont j'avais par ailleurs apprécié plusieurs ouvrage, notamment toute la série dans laquelle intervenait le duo Ingrid et Lola. J'avais beaucoup moins apprécié la série des Louise Morvan.

Lorsque j'ai entendu parlé de son dernier roman, j'ai eu envie de m'y remettre. L'intrigue avait de quoi séduire : une vengeance sur fond de drame familial et, en parallèle, une enquête sur un réseau pédopornographique. Et surtout, ce qui m'a attiré, c'est son originalité : on suit l'histoire du point de vue des différents personnages et, entre autre, du point de vue de Jindo, chien spécialisé dans la détection des mémoires électroniques.

Je me suis donc jetée à corps perdu dans la lecture….et j'ai été bien déçue : l'intrigue est téléphonée et on retrouve tous les clichés du genre, dont l'intrigue sentimentale entre la fliquette, propriétaire de Jindo, et son partenaire flic à l'esprit torturé. L'écriture est banale, le point de vue des différents personnage n'apporte rien, quant à celui du chien, il rend encore plus tartignole une histoire qui l'était déjà bien assez!

Quant à la crédibilité de l'histoire, parlons-en : tout commence en Corée, lorsqu'une petite frappe tue sa propre fille. Vingt-cinq ans plus tard, il est libéré après avoir fait des études en prison et entre-autre appris le français (vivent les prisons coréennes!) et, bien évidemment, il n'a d'autre but que d'aller se venger de sa femme et de son fils restant (Mark, le flic à l'esprit torturé). Et hop, il réussit très facilement à se rendre au Canada, retrouve sa famille en un claquement de doigt, n'a aucun souci avec la langue (il faut croire que l'apprentissage des langues en prison est très efficaces,…)

Non, vraiment, je n'ai pas réussi à accrocher à la lecture de ce livre, et, je l'admet sans honte (si, en fait j'ai un peu honte car ça ne m'arrive pas souvent) : j'ai craqué, je n'ai pas réussi à finir de lire ce livre, je n'en pouvais plus ! J'ai tout de même lu la fin et ça se termine comme je m'y attendais, pas de surprise.
Entendons-nous, je suis peut-être dure avec ce livre et je comprends qu'il puisse plaire : ce polar n'est pas totalement mauvais. On y retrouve les héros torturés, une intrigue policière intéressante, même si tirée par les cheveux, le chien est sympathique, même si très nunuche. En bref, un roman léger qui peut être agréable à lire. Mais pour moi, j'ai l'impression de lire un énième roman de Dominique Sylvain avec la même intrigue, les mêmes héros torturés,…

En conclusion : un roman à lire pour ceux qui ne connaissent pas Dominique Sylvain et ceux qui recherchent une intrigue policière légère, sans surprise avec une pincée d'histoire sentimentale à l'eau de rose. Pour les autres, passez votre chemin, c'est tartignole à souhait !