Deuxième rendez-vous avec cette autrice française de polars et ce fut une très sympathique lecture.
Dominique Sylvain construit une intrigue savamment emmêlée et riche en personnages bien campés et tous un peu bizarres, de sorte que les soupçons fleurissent de tous côtés et les pistes se déploient, s'entrecroisent et finissent par nous mener à un dénouement surprenant.
Son style, précis, rythmé, vivant s'ajoute à ce nuage de mystère pour nous donner envie d'aller de l'avant.
Ses personnages, principaux ou secondaires, sont plus vrais que nature et tous attachants, à leur manière. La palme revient bien sûr aux 2 protagonistes : un improbable duo d'enquêtrices qui réunit une commissaire de police à la retraite et une masseuse américaine. La première, maline, gouailleuse et bien en chair, s'exprime comme si elle avait complété sa formation fliquesque par des cours du soir à l'Institut
Michel Audiard, tandis que la seconde, dotée de doigts de fée capable de soigner toutes les douleurs, parait sortie de la Rambo Academy.
C'est enlevé, marrant, sans violence excessive : un polar comme je les aime.
Dernier point : le terrain de jeu de cette joyeuse équipe est principalement le Xe arrondissement de Paris et notamment le
passage du Désir, qui donne son titre au roman.
Petit coin bucolique dans l'un des quartiers les plus denses et les moins glamour de Paris, cette ruelle donne, entre autres, sur le Faubourg St-Denis. Autant dire un coin que je connais pas mal, puisque, au cours de mes dernières années d'études de pharma (il y a un peu plus de 30 ans), je bossais le samedi dans l'officine située à l'angle de la rue d'Enghien, à deux pas de la porte St-Denis, derrière laquelle s'étend la rue éponyme, domaine des prostituées.
La clientèle était à l'image du cocktail qui peuplait ce quartier : des petits vieux qui avait toujours vécu là, des employés des boutiques alimentaires et cafés des environs, des toxicos qui se fournissaient en seringues ou en antitussifs, des acheteurs de capotes... et peut-être des flics bilingues français/Audiard.