Les hommes ne sont jamais comme dans les romans !

Ah oui ! J’ai oublié de préciser que mon pseudonyme d’auteure est Ana Goldwin. C’est d’ailleurs la seule bonne nouvelle dans cette histoire ; personne ne connaît mon vrai nom. Si c’était à recommencer, je retirerais ma photo également. Je n’aurais pas à me cacher sous un chapeau et des verres fumés gros comme un pare-brise de voiture pour éviter d’être reconnue quand je sors de chez moi ou de chez les libraires, comme c’est le cas en ce moment. Néanmoins, j’avoue que mon imbécile d’agent m’a refilé un solide coup de main sur ce plan. Lorsque ma mère m’a dit que je paraissais pâle avec mes cheveux plus foncés sur mes nouvelles affiches, je pensais que l’éclairage était en cause. Ça arrive parfois que les photographes s’amusent à créer des styles en manipulant les diverses options de correction d’image. Or, j’ai compris ce que ma mère voulait dire quand j’ai vu le panneau de cinq mètres de haut et que je me suis à peine reconnue. Sur la photo, j’ai les cheveux noir corbeau au lieu de châtain clair. Field prétend que çafait plus dramatique et que ça séduira un nouveau lectorat. C’est n’importe quoi !

-J'ai tout de suite pensé que vous étiez bien assortis lorsque je vous ai vus ensemble.

-Appelle-le, exige gentiment Hailey. Je vais l'analyser à mon tour et je te donnerai mon avis. Je suis bonne là-dedans, décrète-t-elle.

Je manque m’étouffer avec ma dernière gorgée de whisky.

-Pourquoi ris-tu? S'offusque mon amie.

-Parce que tu te prends pour Cupidon depuis que tu es arrivée ici, dis-je en continuant de rigoler.