Un ouvrage de haute tenue littéraire et philosophique, dans la lignée tant des grands auteurs d'aphorismes des XVIIe et XVIIIe siècles français que des théoriciens critiques ayant choisi de s'exprimer sous un mode discontinu en offrant des éclats d'âme et des cristaux de pensée à un lecteur lui-même plongé dans un monde tragiquement fragmenté. Profondeur d'analyse, érudition discrète, humour en demi-teinte, telles sont les qualités les plus immédiatement perceptibles de ces Feux croisés, tel un livre de chevet, se dégustent à petites gorgées, loin des foules et des écrans. Une oeuvre inactuelle, donc, comme tout ce qui mérite de passer à la postérité.
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Si vous voulez demander des comptes d'ordre éthique à un livre, commencez par vous-même, puis passez à son auteur. Le texte devrait figurer en dernier, après que vous ou l'auteur aurez échoué à faire mauvaise impression. Alors, par comparaison, ses défauts, s'il en a, ressortiront.
Pensée qui résiste à la dislocation du monde, pensée qui essaie d'établir une résonance interne là où les êtres et les choses ne cessent de se disperser et de s'éloigner les uns des autres malgré leur confinement sur une même nef, la planète Terre ... (préface d'Alexander Kluge)
Avoir quelque chose à dire, c'est d'abord avoir quelqu'un à qui parler.