Les Chroniques de Siwès, tome 2 : Le lion à la langue fourchue

Un second tome que j'ai eu du mal à lâcher... Et dont j'ai regretté de fermer la dernière page. Je ne veux rien spoiler car tout est dans la découverte... Je conseillerai même aux futurs lecteurs de ne surtout pas lire le quatrième de couverture de ce second tome avant de lire le diptyque, il en dévoile bien trop à mon sens...

Quel monde et quels personnages riches ! Tout en ayant ici un roman d'héroic fantasy avec une pure héroïne (mais qui a de vrais côtés noirs), on a également pas mal "d'épique", et en plus, que de finesse dans la psychologie des personnages, de quasiment tous les personnages, sauf Lourit, qui du coup surprend par son caractère d'un bloc.

Ici, on parle stratégie, batailles épiques, sentiments divers, chacun, y compris dans le camp "des méchants" est tellement humain qu'on ne peut que s'attacher à eux. SI le fond de l'histoire est assez convenu, les personnages et le monde ont tout pour qu'on ait envie de rester avec eux.

Et Lise Syven n'est pas en reste par rapport à J.R.R Martin quand il s'agit d'en fiche plein la tête à ses lecteurs et d'éliminer certains de ses personnages qu'on aimait, trop, sans doute... Je ne peux que remercier son fils d'avoir "sauvé" certains fabuleux car je crois que j'aurais eu du mal à m'en remettre sinon...

Le coup de cœur dure et se confirme avec cet excellent second tome, et j'en suis à regretter qu'il n'y en ait pas un troisième, car le monde d'Es, si riche et si vivant, aurait bien mérité une trilogie, voire plus.
C'est vraiment avec un gros pincement au cœur que je quitte tous ces personnages, humains, fabuleux et dragons.
Encore une auteure française que je ne connaissais pas mais que désormais je vais suivre avec attention (j'ai "Au sortir de l'ombre" sous le coude).

Le seul petit moins : des coquilles d'éditions : mots en moins, et, plus étranges, mots en plus... Il semblerait aussi qu'il vaut mieux lire les deux tomes dans la foulée, puisque j'ai vu qu'une personne ayant lu les deux tomes à 2 ans d'intervalle n'avait pas réussi à s'y replonger pour le second.

RISQUE DE SPOILERS DU TOME 1 !

Eh bien, eh bien... Que d'émotions avec ce livre, surtout vers la fin. J'avais déjà beaucoup aimé le premier tome, mais alors celui-là se classe un rang au-dessus (très proche du coup de coeur). Lise Syven joue avec nos nerfs jusqu'au bout et nous trompe beaucoup de fois. Vous l'aurez compris, ce second et dernier tome m'a vraiment plu et j'ai eu du mal à le lâcher.

Plusieurs lunes se sont écoulées depuis la fin du premier tome. Siwès est épuisée et affaiblie et ses voyages deviennent de plus en plus difficiles. Elle doit se retaper mais une lourde menace pèse sur le monde qu'elle a foulé durant des semaines. Tadjal, son tigre, est en danger et elle veut le sauver ; Baxian est tombé sous la coupe de son père et doit changer de camp s'il veut survivre ; les nécromants sont de plus en plus déterminés à gagner cette guerre ; le Chaos est prêt à éclater. Mais Siwès parviendra-t-elle à reprendre assez de force pour y retourner ? Sauvera-t-elle ce monde qu'elle a appris à aimer ? L'amour qu'elle porte à son tigre sera-t-il assez fort pour le sauver ?

Toujours autant de questions, qui cependant trouveront leur réponses, puisque c'est le dernier tome. Cependant, ne vous attendez pas à les avoir rapidement, car l'auteure est bien décidée à nous balader. Sachez que ce tome est rempli d'action du début à la fin, mais pas que. Une grosse part laisse la place à une psychologie bien menée, à tel point qu'on a l'impression d'être les personnages et de souffrir à leur place. Car oui, un roman fantasy sans douleurs, n'est pas un roman de fantasy, et ça, Lise Syven l'a bien compris et nous le montre !

La politique, les mensonges, les secrets, les bouleversements, les trahisons rythment ces pages que l'on dévore sans s'en rendre compte. de toute façon, vous avez vite compris que tout ce qui touchait à la cour, avec tous ses petits secrets était quelque chose que j'aimais beaucoup. de ce fait, l'auteure a tapé dans le mille avec moi, car j'avais du mal à lâcher ma lecture !

Même si on sent que l'univers imaginé est complexe, on ne se perd pas dans plein de descriptions, l'auteure arrive parfaitement à les doser, pour ne pas qu'il y en ait trop. Ce qui rend la lecture fluide, bien qu'elle soit complète et pleine de retournements de situation. Les personnages, quant à eux, ont beaucoup grandi mentalement. Siwès est devenue plus sûre d'elle, mais surtout prête à tout pour sauver ce monde, qui pourtant ne l'a pas vue naître. Et c'est ce qui fait la force de son caractère. Baxian, quant à lui... Bah ses réactions m'ont assez déçue, mais... il reste tout de même attachant. Quant aux autres, eh bien... on va de surprise en surprise, croyez-moi !

Durant ma lecture, j'ai vite catalogué Lise Syven de sadique. Mais quand on apprend que plusieurs événements ont été décidés par son fils, on peut donc se dire qu'il tient de sa mère, et même plus ! Je n'irai pas dire que j'ai pleuré à un moment certain, mais j'ai vraiment eu très mal au coeur et j'étais vraiment dégoûtée. Mais bon, c'est aussi ce qui fait la force de cette saga : l'auteure n'a pas peur de faire mal à ses lecteurs (mais aussi à elle-même), en suivant les avis de son fils.

Le gros point positif dans ce second tome, ce sont l'alternance des chapitres sur différents personnages. le fait aussi qu'une partie se passe sur Terre, et que l'on voit Siwès se démener malgré son état pour sauver un monde qu'elle ne connaissait pas, permet de mieux s'immerger dans sa tête et de comprendre ses choix. Pour ce qui est des autres personnages, les suivre aussi peu à peu, offre un gros plus à l'histoire et permet de mieux les connaître et de s'attacher encore plus à eux. J'avoue que mon coup de coeur personnage est Olianne. Elle est terriblement attachante et doute beaucoup d'elle, ce qui fait aussi sa force de caractère.

En résumé, ce tome 2 est encore meilleur que le premier, et cette fois, nous avons toutes les réponses à nos questions, avec tout de même une belle fin, mais qui pourrait aussi promettre une suite (ça, c'est mon cerveau plein d'imagination qui le dit, parce que je ne suis pas sûre que l'auteure ait prévu d'en faire une). Les personnages arrivent grandis moralement dans cet opus, et le fait que l'on suive chacun d'entre eux permet de mieux s'attacher à eux. de l'action à foison, du suspense jusqu'au bout, des secrets, des trahisons en veux-tu, en voilà. Bref, un super second et dernier tome ! Une saga que je conseille vraiment à tous ceux qui aime la fantasy pure et dure !

Justine P.
Lien : http://lireunepassion.blogsp..

Ma lecture de ce diptyque remonte à plusieurs mois, mais étant donné que c'est une petite saga confidentielle publiée par une maison d'édition qui a coulé et écrit par une jeune auteure française, il m'a paru bon de faire un retour sur cette rencontre.
Il y avait de bonnes idées dans ces deux romans, mais je me rappelle avoir senti une écriture un peu jeune, qui avait encore besoin de s'exercer un peu.
C'est-à-dire que le worldbuiling (pour reprendre l'expression d'Alfaric) étant intéressant. Sans être tout à fait complètement original (mais qui peut s'en vanter ?), il y a des idées peu exploitées (ou peu mariées ensemble) qui collent bien avec l'ambiance medieval fantasy :
- l'idée de traverser les mondes, mais juste en esprit (que j'avais déjà rencontrée dans la série Stravaganza, mais jamais retrouvée depuis),
- l'idée d'avoir une âme-soeur trans-espèce (comment ne pas penser aux dæmons d'À la croisée des mondes ? Encore que ce ne soit pas tout à fait la même chose),
- l'idée d'une magie (l'Herrès, liée au vivant) servant de combustion à une sorte d'anti-magie (l'Arh, liée à la mort), l'une ayant donc toujours l'ascendant sur l'autre, mais étant heureusement plus rare.
C'était frais et ça se lisait plutôt bien. L'auteure a réinventé une faune et une flore riches et su ménager quelques effets de surprise en cours de lecture.

Je n'ai cependant pas particulièrement apprécié le personnage de Siwès, et je n'ai pas compris comment se justifiait le fait qu'une jeune fille sans aucune connaissance militaire puisse devenir une myrrhe (un esprit avec un sens martial hors du commun) dans un univers obéissant à des lois qu'elle ne connaît pas. Pour maîtriser la guerre, encore faut-il s'exercer ou bien se former, et elle n'a eu droit à ni l'un ni l'autre. J'ai eu une petite préférence pour Tadjal, son âme soeur – mais pourquoi est-il le seul de son espèce ? Où sont les autres ? – encore qu'il sait se montrer quelques fois agaçant.
Les deux garçons qui les accompagnent, Baxian et Tomas, m'ont laissée de marbre. le premier, cependant, gagne en intérêt à partir du moment où il est confronté à un lourd héritage familial. Mais la romance entre lui et Siwès m'a agacée car je l'ai trouvée un peu forcée. Elle était mal amenée et mal exploitée. Krine et Hellone, les compagnes équestres des deux garçons, ont cependant un humour mordant des plus appréciables. La première ne porte qu'un léger intérêt à son cavalier quand la seconde le perçoit comme un compagnon de coeur. Deux duos très différents...

Luttes de pouvoir et conflits d'intérêt jalonnent le parcours de Siwès, confrontée aux ambitions des uns et des autres. La guerre n'est qu'affaire de redistribution des cartes, et le tout est d'avoir la meilleure main possible. La laückfillès est donc confrontée à des alliés complexes et pas toujours bien intentionnés. La plupart des puissants n'ont que faire du bien-être du peuple, ce qui sera source de plusieurs révoltes de la part de l'héroïne.
Les choses se corsent quand elle se heurte à ses propres limites : celles de son corps, qui ne peut se reposer quand elle voyage dans cet autre monde.

Ce dytique était une bonne découverte et je suis contente de l'avoir lu. Je suis un peu désolée de n'avoir découvert les éditions du Riez qu'à la fin de leur activité (un ami avait transmis un mail afin d'aider la maison à écouler les stocks). Je me rappelle très bien pourquoi cette série m'avait tentée : le résumé parlait d'une histoire d'amour entre une jeune fille et un tigre, ce qui m'avait profondément interpellée. Ça avait le mérite de proposer quelque chose de plus intéressant que les romances fades qui pullulent.
Déception : ce n'est pas exactement de l'amour que Siwès et Tadjal éprouvent l'un pour l'autre (enfin si… mais non !) : c'est un attachement profond et fraternel, celui qui relie deux âmes soeurs.
Mais Syven est une auteure que je relirai avec intérêt.

Donc, nous retrouvons Siwès, affaiblie par sa dernière bataille. La guerre continue sur Es et malgré le coup dur devant Ispare, l'Empire du Lluhan compte bien prendre sa revanche. Nous suivons Siwès qui prépare son retour depuis son monde, Tadjal qui est retenu prisonnier par l'ennemi dans une cité détruite où sommeille un terrible mal et mon grand chouchou Baxian. Ce dernier a été retrouvé par son père, le grand général Dessévaré, auquel il est obligé de se soumettre. En effet, Baxian porte la marque de sa famille et ne peut pas échapper à l'influence de la chimère tatouée sur son torse (le fameux lion à la langue fourchue) et qui possède une influence magique. le pauvre est donc tiraillé entre son ancienne vie à Ispare et son devoir familial auquel il ne peut échapper. J'ai eu beaucoup d'empathie pour lui, déjà parce que je l'adore, ensuite parce que ses sentiments sont très bien décrits. Ce n'est pas ni tout blanc, ni tout noir. Il est au milieu de soldats qui se battent pour l'honneur. J'ai eu un grand respect pour son père qui envoie du lourd ! Ça c'est un sacré personnage ! Il est bien plus intéressant et charismatique que l'Empereur !

Nous retrouvons les Marjaks, les Dragons toujours aussi époustouflants, les Fabuleux au courage exceptionnel et les personnages introduits dans le tome 1. J'ai un peu moins aimé le rôle donné à Tila jusqu'à certains événements tragiques, quant à Olianne, je l'aurai étripée mais c'est normal vu son rôle dans l'intrigue ! Tous ces personnages étaient un peu moins présents car Siwès d'un côté et le Général Dessévaré de l'autre avaient besoin de place pour faire avancer l'intrigue. Mais nous avons eu tout le temps de les découvrir dans le premier tome donc ça ne pose pas de problème.

La fin m'a comblée de bonheur puisque, non, je n'ai pas pleuré, pourtant c'était très mal parti ! Il y a bien sûr des pertes au passage car ils sont en guerre. Les combats sont prenants, époustouflants et stressants. Siwès est toujours aussi géniale, avec ses forces et ses faiblesses, ses qualités et ses défauts. Elle sonne toujours très juste, on l'aurait suivi au bout du monde. Impossible de ne pas vouloir se mettre à sa place et vivre cette aventure !

Vraiment, un sans faute... enfin non j'en veux juste plus ! Pourquoi un diptyque ? C'est une pentalogie qu'il nous faut ! En conclusion c'est un magnifique voyage, accompagné de personnages humains au courage poignant, de créatures impressionnantes qui m'ont vendu du rêve, un récit mature et très bien pensé et terriblement immersif.

Bref, c'était un crève-coeur de devoir fermer le livre. C'est le genre d'histoire qui m'accompagne depuis que j'ai découvert le premier tome et qui va m'accompagner longtemps après. A lire absolument !!
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À la fin du premier tome, Siwès/Alicia revenait de loin. Malgré une victoire contre ses ennemis, elle avait réintégré son corps très affaiblie et incapable de revenir sur Ès. Dans ce second tome, elle tente de reprendre des forces pour continuer le combat, d'autant plus que Tadjal, son âme soeur, a été capturé. Il est donc beaucoup question de batailles, de manipulations diverses pour prendre l'avantage, de traîtrise... bref, tout ce qui peut constituer une opposition entre deux factions ennemies. Il y a donc des drames, bien sûr, et j'ai trouvé cela agréable car, vu la situation, il aurait été incompréhensible que tout le monde s'en sorte vivant. L'auteure a bien su doser chaque élément et construire cet affrontement ultime par petits bouts, jusqu'à la bataille finale.

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